Les films de Super-héros : une certaine tendance du cinéma contemporain

[daniel gregg]

Oh je ne dis pas que c'était mieux avant et je suis d'accord avec toi, c'était différent.
Simplement d'une façon générale, pour ma part, il manque au cinéma aujourd'hui, une part de mystère qui participe de cette fascination sourde et indescriptible qu'exercent aujourd'hui encore des films de Borzage, Preminger, Murnau et autres Hitchcock sur les générations actuelles.
Et je ne parle pas seulement du département scénario, parce qu'à ce propos, la télévision qui a des années d'avance sur le cinéma, l'a compris depuis des lustres mais plutôt d'une façon de l'appréhender dans sa fabrication, dans un rapport audacieux avec le public, souvent en anticipant ses attentes, qui n'existe plus beaucoup aujourd'hui, excepté peut être dans le cinéma des pays émergents.

[Jeremy Fox]

il manque au cinéma aujourd'hui, une part de mystère qui participe de cette fascination sourde et indescriptible qu'exercent aujourd'hui encore des films de Borzage, Preminger, Murnau et autres Hitchcock sur les générations actuelles..

Sur une infime (minuscule, ect.) partie des générations actuelles, ne nous voilons pas la face

[daniel gregg]

Oui enfin çà, je demeure convaincu qu'il s'agit surtout en partie d'un manque de savoir faire de notre part (je parle de notre génération entre autre) quand au passage de témoin, moi le premier.

[cinephage]

Sauf que de vouloir à tout prix être complaisant en se disant qu'il faut vraiment être un vieux con méprisant pour ne pas comprendre que le monde change et qu'il faut s'adapter aux nouveaux supports d'expression, on finit par ne plus toujours faire preuve de beaucoup de discernement.
Et comme disait l'autre à vouloir trop être moderne, on est vite dépassé.
C'est quoi le terreau de la culture aujourd'hui, sur laquelle va pouvoir s'exprimer un art tel que le cinéma s'il estime de façon hautaine, parce qu'ignorant, que la littérature, la peinture, l'architecture ne sont plus des mères nourricières ? (certes on pourra arguer que les meilleures adaptations au cinéma ne sont pas nécessairement issues de grands ouvrages littéraires)
Du recul on en a quand même un peu sur les années 80, et franchement, le nombre de films que je tiens pour des films de chevet et qu'il me tarde de revoir constitue vraiment la portion congrue en regard de la période qui les précèdent.
Si on veut aller par là, le cinéma, à l'époque, aurait dû s'imprégner de façon systématique des surréalistes, du nouveau roman, ce qu'il n'a pas manqué de faire certes, mais dans des proportions marginales, et pour cause.
Je pense au contraire qu'à vouloir se plier, se marier aux formes d'expressions culturelles les plus actuelles, le cinéma risque de perdre beaucoup de son identité et de sa singularité.

Je ne nie évidemment pas l'intérêt d'un cinéma cultivé, recherché, exigeant. Mais ce cinéma ne peut être que marginal, et le cinéma reste, pour moi, un art avant tout populaire. Le film qui marque une génération, une année, qui fait l'évènement, c'est celui qui réunit des millions de gens dans les salles, pas le dernier Apichatong Weesarethakul, indépendamment des qualités de ce dernier.
Qui, comme moi, s'est échiné à trouver en dvd les films sélectionnés par la semaine de la critique dans les années 70 constatera que ce ne sont pas eux qui restent, mais les succès publics.

Parce que le cinéma, par sa nature, est aussi un art industriel : ça coute cher, un film. Ca fait travailler des dizaines, parfois des centaines de personnes. C'est destiné à un très large public. Et tant mieux si sa bonne santé lui permet de mettre du matériel et des hommes à disposition, à un cout abordable, pour des projets plus pointus. Mais que disparaisse le cinéma qui donne sa vivacité au secteur, et le cinéma d'auteur disparaîtra lui aussi, parce que l'effet d'échelle disparaitra. Parce que le budget d'un Wenders ne permet pas de développer la technologie utilisée par Pina.
A mon sens, l'un ne va pas sans l'autre. Et le cinéma grand public se doit d'être dans son temps, de parler à un public contemporain. On peut regretter que ce public soit plus familier de Spider-Man que d'Oreste et Pylade, mais c'est ainsi, c'est notre époque, c'est pour cela qu'on adaptera Spider-Man plutôt que l'Orestie. Il me parait donc vain de cracher contre le vent, sauf à aimer les vetements tachés. D'autant plus que pour ma part j'aime bien ce cinéma populaire, même s'il compte son lot de scories...

Par ailleurs, comme le signalait hellrick, voir un Spider-Man ne m'empêche pas de voir un film plus pointu. Et l'on n'est pas obligé de voir tous les films qui sortent au cinéma : il sort suffisamment de films qui ne parlent pas de super-héros pour qu'on puisse les éviter si on le souhaite...

[Thaddeus]

Le film qui marque une génération, une année, qui fait l'évènement, c'est celui qui réunit des millions de gens dans les salles, pas le dernier Apichatong Weesarethakul, indépendamment des qualités de ce dernier.

Encore une fois, tout dépend de ce que l'on appelle "créer l'événement". Qu'est-ce qu'un film qui marque ? Qu'est-ce qu'un film important ? Est-ce Citizen Kane (que le public de l'époque a boudé) ou est-ce La Grande Vadrouille ? Est-ce 2001 ou Mary Poppins ?
Grease a marqué une génération, a été un gigantesque succès, a créé une mode, un phénomène de société. Est-ce un grand film ?
Finalement, on en revient toujours aux mêmes antagonismes lorsqu'ils s'agit de déterminer les films historiquement marquants. Et je ne suis pas sûr d'être d'accord avec ta définition. Intouchables a beau avoir "fait l'événement, réunit des millions de gens dans les salles", je ne suis pas sûr que ce soit celui-ci qui reste lorsque, dans le futur, les amateurs éclairés du septième art détermineront ce qui témoigne du rayonnement du cinéma d'aujourd'hui (il est bien possible qu'ils citent Weerasethakul en revanche...)

[Père Jules]

"Les super-héros au cinéma: stop ou encore ?"

[Jeremy Fox]

"Les super-héros au cinéma: stop ou encore ?"

Il faut que je bosse quand même un peu avant

[Alphonse Tram]

il y a un top adaptations super héros qui a un peu dévié, et puis aussi le topic "les vieux films c'est de la merde", qu'on peut aisément remanier pour y inclure toutes les nouvelles bouses

[Happy Charly]

"Les super-héros au cinéma: stop ou encore ?"

Tu sais, Papy Jules, il existe d'autres stations radios que Radio-Télé Luxembourg aujourd'hui

[Père Jules]

Mort aux jeunes !

[Jeremy Fox]

Mort aux jeunes !

et aux vieux cons (qui m'empêchent de bosser avec leurs débats stériles) !

[hellrick]

Encore une fois, tout dépend de ce que l'on appelle "créer l'événement". Qu'est-ce qu'un film qui marque ? Qu'est-ce qu'un film important ? Est-ce Citizen Kane (que le public de l'époque a boudé) ou est-ce La Grande Vadrouille ? Est-ce 2001 ou Mary Poppins ?

Des quatre cités indubitablement le seul qui soit aujourd'hui connu des 7 à 77 ans, diffusé et rediffusé avec le même succès, qui ne fait pas dire au grand public "c'est vieux et c'est chiant" et dont les scènes et dialogues sont devenus culte c'est la grande vadrouille et celà reste probablement le sommet de la comédie populaire à la française. Rediffusion probable à Noel à moins que cette année ce soit Le corniaud

Par contre les ch'tis et intouchables poubelle

[Thaddeus]

C'est bien ce que je dis, nous ne parlons pas de la même chose.

Tu me parles d'importance sociologique quand je te parles d'importance artistique. Personnellement, quand on me demande qu'est-ce qu'un film "important", "marquant", j'en ai strictement rien à foutre qu'il soit connu des 7 à 77 ans. Ça n'est pas un critère, ça n'entre pas en compte dans mon jugement.

D'où mon questionnement : de quoi parle-ton ? De cinéma en tant qu'art ou en tant que marqueur populaire/sociologique ?

[Jeremy Fox]

qui ne fait pas dire au grand public "c'est vieux et c'est chiant" et dont les scènes et dialogues sont devenus culte c'est la grande vadrouille et celà reste probablement le sommet de la comédie populaire à la française.

Je préfère largement Intouchables

[Père Jules]

Je préfère largement Intouchables

Fermons le topic.