Je suis allé voir The Hobbit : an Unexpected Journey. En toute simplicité, j'ai beaucoup aimé le film pour les mêmes raisons que Le Seigneur des Anneaux : la Communauté de l'Anneau.
Avant tout, il faut dire qu'il me semble presque impossible de préférer The Hobbit à la trilogie originelle. L'effet de surprise et d'immersion dans un univers fantasy demeure assez éventé. Puis la structure du récit (comme l'a fait remarqué Monk) est quand même calqué sur le premier volet du Seigneur des Anneaux (présentation historique des enjeux, personnages à faire (re)découvrir, péripéties au milieu de séquences sur le rapport entre les personnages, enchaînement de séquences d'action dantesque dans la dernière demi-heure).
Néanmoins, il faut dire que le plaisir est toujours intact et bienvenu. Tout d'abord, même si quelques personnages sont sacrifiés au détriment de quelques uns, Jackson parvient à nous attacher à cette galerie à la fois pittoresques et empreintes d'une tristesse sourde, prête à s'émanciper tout en gardant leurs émotions intérieures pour montrer leur fierté et leur esprit de camaraderie en surface.
Le rythme du film (probablement à revoir dans une version plus longue et plus fluide) apparaît comme une volonté de poser une ambiance à travers des êtres voués à la quête. De très belles séquences à mes yeux s'accomplissent devant nos yeux, pas forcément à coups de virtuosité formelle, mais dans leur temps de pose (la complainte des Nains, les réponses de Gandalf à Galadriel). Puis il y a de la sobriété dans ce déluge de décors et créatures numériques (qui portent quelque part la marque graphique d'un Guillermo Del Toro) : cet aspect s'incarne finalement dans la caractérisation de Bilbo et le jeu de Martin Freeman. Notre héros, dépassé par les évènements le plus souvent, se pose avant tout comme un observateur, se prenant réflexion sur réflexion. Un être relativement passif qui passera dans l'actif dans un moment à la fois attendu mais émouvant.
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Un petit régal d'introduction.