The Secret / The Tall Man (Pascal Laugier - 2012)

[AtCloseRange]

[video] The Secret : Laugier justifie ses choix

http://www.ecranlarge.com/article-details-24103.php

En gros, il ne sait pas ce qu'il a voulu dire avec le film mais il le revendique...

[Jericho]

Ca me semblait limpide pourtant (comme dans le film).
M'enfin, chacun y voit midi à sa porte visiblement.

[AtCloseRange]

En fait, son interview dit une chose (sensée) mais le problème, c'est que sa façon de filmer contredit ses intentions. Sa caméra est quasiment toujours en empathie avec le personnage donc quand il dit que Biel apparaît comme folle lors de son monologue, j'ai vraiment l'impression qu'il nous prend pour des jambons.

[Jericho]

Du tout, durant tout le film, j'ai eu la sensation qu'il ne prenait pas parti pour le personnage principal. Et ses propos confirment la chose.
Peut être que c'est ton interprétation qui est foireuse (l'empathie que tu vois, c'est probablement une manière de ne pas condamner les actes de ce personnage).

C'est bien pour ça que je me garde de juger et d'axer mon avis essentiellement sur la soit disant idéologie (ou le message) que porte l'auteur sur son oeuvre.
Il y a tellement de chance d'être à côté de la plaque, quand on épouse cet angle là au niveau de la critique.

[AtCloseRange]

Que ce ne soit pas voulu ne change strictement rien à l'affaire.
On est d'ailleurs plusieurs à voir que le dernier plan de Biel est un plan de sainte. Laugier essaie de jouer sur tous les tableaux (ce qu'il confirme dans l'interview) et après s'étonne que ça soit ambigü.
ça me rappelle certains discours politiques tiens.

[El Dadal]

En tout cas, Laugier est un malin. Depuis quelques jours, j'ai envie de revoir le film, et ce sera l'occasion de confirmer ou d'infirmer ses dires, de porter un regard plus analytique sur la mise-en-scène elle-même. Il n'a pas tort de se garder de donner une réponse finalement. C'est en effet un peu de la provoc facile, mais je ne suis pas sûr qu'on eut encore parlé du film aujourd'hui si tel avait été le cas.

[Jericho]

On est d'ailleurs plusieurs à voir que le dernier plan de Biel est un plan de sainte. Laugier essaie de jouer sur tous les tableaux (ce qu'il confirme dans l'interview) et après s'étonne que ça soit ambigü.

Mais rien n'est étonnant de ce point de vue là, puisque l’ambiguïté est recherchée, il le dit explicitement.
Enfin moi, j'appelle pas ça "jouer sur tous les tableaux", il est plus dans l'optique de ne pas juger ses personnages, et en sus il n'impose pas une ligne directrice (il faut penser ça !) à ses spectateurs.

[Outerlimits]

Il me semble que cette interview est trés claire : Laugier nous dit dés les 1ères minutes qu'il ne cautionne en rien les actes de l'héroïne et répond ainsi au procés d'intention qui lui est fait. Le fait qu'il joue volontairement sur l'ambiguïté -et donc qu'il cherche finalement à provoquer le malaise- contribue à l'identité qu'il a bien voulu donner à son film et à ses personnages, qui va à contre-courant de pas mal de produits balisés et politiquement corrects actuels. Je crois qu'il nous explique aussi que, si les spectateurs ne savent plus mettre de distance entre la fiction et le réel ou avoir de recul nécessaire pour comprendre que ce qui est montré ne reflète pas forcément les pensées profondes de l'auteur (à ce rythme-là, il faudrait s'inquitéter sur la personnalité de certains cinéastes, même reconnus), bin, il n'y peut pas grand chose...

[AtCloseRange]

Il me semble que cette interview est trés claire : Laugier nous dit dés les 1ères minutes qu'il ne cautionne en rien les actes de l'héroïne et répond ainsi au procés d'intention qui lui est fait. Le fait qu'il joue volontairement sur l'ambiguïté -et donc qu'il cherche finalement à provoquer le malaise- contribue à l'identité qu'il a bien voulu donner à son film et à ses personnages, qui va à contre-courant de pas mal de produits balisés et politiquement corrects actuels. Je crois qu'il nous explique aussi que, si les spectateurs ne savent plus mettre de distance entre la fiction et le réel ou avoir de recul nécessaire pour comprendre que ce qui est montré ne reflète pas forcément les pensées profondes de l'auteur (à ce rythme-là, il faudrait s'inquitéter sur la personnalité de certains cinéastes, même reconnus), bin, il n'y peut pas grand chose...

Personne ici n'a reproché au film les agissements de ses protagonistes (quelle idée absurde!) mais ce qui transparaît de sa MISE EN SCENE.
Laugier est douteux dans ce qu'il filme, pas dans ce qu'il dit. Toute la nuance est là.

[G.T.O]

Laugier aime le cinéma fantastique. Laugier n'aime pas le cinéma fantastique actuel, dépourvu de poésie, de folie, d'audace. Laugier est cinéphile -il aime particulièrement discourir sur le signification de ses films. Laugier est français et, à ce titre, estime posséder un regard différent sur le monde, contrairement à un réalisateur américain. Laugier parle beaucoup de cinéma.

The Secret est un film idiot qui répudie sa nature de film fantastique pour préférer celui du thriller allégorique fumeux basé sur l'idée de déterminisme social. The Secret est un film extrêmement mal joué, dialogué et mise en scène qui contredit, en permanence, le blabla de son créateur. On ne compte plus les raccourcis scénaristiques, les scènes ridicules. La mise en scène est maladroite, n'aime pas les scènes mais les plans. The Secret use et abuse de fausses pistes bidons destinés à faire palpiter son spectateur pour ensuite et finalement se renier avec un final ridicule de prétention sociologique. Plus qu'un rejet de la classe sociale, The Secret est un film qui semble mépriser le genre dont il veut s'éloigner.

[Jericho]

http://www.scifi-universe.com/fiche_actu.asp?id=12786

[mannhunter]

The Secret use et abuse de fausses pistes bidons destinés à faire palpiter son spectateur pour ensuite et finalement se renier avec un final ridicule de prétention sociologique.

Le dénouement donne un vague intérêt au film je trouve, in extremis, pour le reste j'ai trouvé "The Secret" assez plat et pas vraiment impliquant.
La thématique délivrée lors du final est intrigante même si ça fait un peu "discours" greffé que Laugier n'assume pas d'ailleurs.

[G.T.O]

Le dénouement donne un vague intérêt au film je trouve, in extremis, pour le reste j'ai trouvé "The Secret" assez plat et pas vraiment impliquant.
La thématique délivrée lors du final est intrigante même si ça fait un peu "discours" greffé que Laugier n'assume pas d'ailleurs.

Complètement d'accord.

[wontolla]

Je ne sais pas ce qui m'a pris après le très éprouvant Martyrs (si éprouvant que je me suis farci les cinq volets - jamais vus ! - de la saga Twilight pour le 'laver' le cerveau) d'acquérir The Secret de Laugier !
Reçu jeudi et regardé ce soir ainsi que le "making of".

Et finalement, j'ai beaucoup aimé le film (même si j'appréhendais le pire lors de descentes dans une cave !). Il y a eu de tels changements de direction, de perpectives durant le film que j'ai été bluffé.
Certes, à partir de la moitié du film et surtout à la fin du deuxième tiers, j'ai commencé à percevoir l'intrigue sous une autre forme.
J'ai surtout beaucoup apprécié le caractère indécidable de la fin du film.
Le réalisateur m'oblige à (ne pas) prendre position (enfin, pas nécessairement parce que je suis resté au fait de ne pas pouvoir décider, choisir une "éthique", une impossibilité de juger - sans compter en plus, fut-ce en mode mineur par rapport au thème du film, quelques 'variations' sur Tel Père, Tel fils de Kore-Eda Hirokazu en projection presse, au plan des identités filiales et parentales. 8/10 (un très beau film, intelligent, pour terminer le mois de novembre !). A noter que la BO m'a beaucoup plu !

Quant au "making of", vu immédiatement après ce sera 9/10. Je guillemette car ce n'est pas ou pas seulement un making off car il y a d'intéressantes prises de parole de Laugier qui offre ici, en quelque sorte une leçon de cinéma et interroge également sur la relation de "propriété" du film, sur les perceptions européennes et américano-canadiennes du rôle du réalisateur, du lien avec les acteurs, de leurs liens avec les marques et repères (il y a un bonus là-dessus aussi dans le coffret Cassavetes !) auquel je suis sensible après avoir lu les premières pages du livre d'Eddie Muller dans le coffret Gun Crazy). Passionnant, très intéressant. Un réalisateur que j'ai pris plaisir à écouter, à voir travailler. Et donc, je reverrai volontiers The Secret (et peut-être un jour Martyrs) !!!!

Edit: je viens de lire les interventions qui précèdent. Je me sens donc en porte à faux mais je maintiens mon regard...

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