Alexandre Angel a écrit :Il ne faut pas négliger la teneur en humour du film (bien plus que pour Rosemary's Baby ) qui justifie les débordements grotesques, carnavalesques limite Grand-Guignol.
Et attends, il n'a pas encore parlé des plans "Jean-Marie Poiré".
Oui, car les "gros plans de visage en grand angle" pour Manny c'est du Jean-Marie Poiré... (Orson Welles, Sidney Lumet, Polanski... tout ces gens qui ont fait du Jean-Marie Poiré avant l'heure et on n'en parle pas assez dans les livres de cinéma).
Même s'il y a de l'humour (noir ou pas), cela reste plus terre-à-terre que la violence graphique de, hum,
certains gialli qui s'inspireront du cinéma de Polanski et tomber, quant à eux, dans le véritable grotesque, avec des personnages n'existant que pour recevoir des coups de couteaux et éclabousser l'écran de leur sang, d'un rouge bien vif bien sûr.
Bien qu'il refuse de l'admettre en interviews, Polanski est probablement très influencé par ce qu'il a vu dans sa jeunesse. Dans son autobiographie, il racontait qu'à la libération de la Pologne par l'Armée rouge, il avait notamment vu dans les rues des cadavres de soldats allemands avec le pantalon baissé et des bouteilles enfoncées dans le cul. Je ne suis pas psy, mais vu qu'il avait à peine 12 ans, je m'avancerai doucement en disant que ce genre d'image, à la fois macabre et absurde par son apparence, l'a peut-être un peu marqué...
Il y a ça constamment chez Polanski : la mort, même survenant de façon absurde (mais meurt-on souvent de façon digne ?) n'est cependant jamais prise à la légère. Ses personnages ne sont pas des pions solitaires au service d'une violence ludique, ils ont des connaissances qui viennent pleurer à leurs côtés (la femme qui pleure bruyamment dans
Le Bal des vampires), de la famille, des amis, et quand survient leur disparition, celle-ci marque durablement l'esprit. En outre, Polanski s'intéresse à ce que la plupart des autres cinéastes ne s'embarrassent même pas de montrer une fois débarrassé d'un personnage, comme les visites à l'hôpital, les veillées funéraires, enterrements, etc. Il y a clairement du Jérôme Bosch dans sa représentation comico-tragique de l'humanité.
)...disons que le film m'avait laissé de marbre à l'époque (un peu comme, dans une moindre mesure, le "Rosemary's baby" du même réalisateur) mais j'essaierai de le revoir...un jour.
Indeed.Totalement et étrangement surestimé ce film, comme l'est d'ailleurs son Rosemary Baby cet autre mystère, encensé un peu partout comme l'un des meilleurs films fantastiques, revu il y a peu de temps et que je invariablement pataud et inoffensif. D'ailleurs et de manière générale, sur la folie, Polanski est très surfait et cliché; le Locataire en tête, Répulsion...etc
), la géniale scène des hallucinations avec des décors construits en trompe-l'œil, le souci du détail caractéristique du cinéaste qui ne laisse rien au hasard, etc., l'ont sûrement amené à être réhabilité à sa juste valeur. Cependant, si sa réputation d'œuvre importante dans la filmographie polanskienne peut se comprendre, les thèmes, le traitement et son côté anti-commercial et éprouvant en ont fait typiquement le "film pour fan de Polanski" : ça passe, ou ça casse. 
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