Les films que vous trouvez largement surestimés

[la_vie_en_blueray]

Bien sûr qu'un spectateur d'aujourd'hui peut le trouver "propre", alors que dans le fond et dans les sous-entendus il est complètement dingue (on est en 1960 et il est question d'un psychopathe qui se déguise avec les vêtements de sa défunte mère pour assassiner les femmes qui l'excitent sous la douche). En ouvrant la porte aux films graphiquement déviants que tu attends du genre, qu'on lui préfère ses remakes plus ou moins proprement déguisés ou ses ersatz, il n'en demeure pas moins que sa place dans les films "estimés à leur juste valeur" est tout à fait méritée.

Tourné par un real de 60 ans qui a commencé dans les années 20. Remis dans le contexte, c'est un film fou.

[Torrente]

Je vais changer un peu des "1001 chefs-d'œuvre à voir avant de mourir qui sont en réalité surfaits", et passer à ce qui est, selon moi, aussi une surévaluation mais d'un autre type de "films cultes". Passée l'hilarité et la bonne surprise que peut offrir cet obscur objet filmique non désiré qu'on appelle "nanar", je trouve vite surestimé le pouvoir comique de ces films sur la longueur. L'effet humoristique s'estompe assez vite pour laisser place à une chiantissime déception à partir du milieu, transformant le nanar en simple navet, et le fait de regarder intégralement un, voire plusieurs de ces milliers de ratages cinématographiques offerts par le genre, mérite mon admiration (je pense à ceux qui parviennent à rigoler et rester du début à la fin d'une nuit nanarland). Des extraits des "meilleurs moments" me suffisent largement.

1- Il ne faudrait jamais regarder un film avec l'envie de se moquer. Et puis, même, on ne se moque pas d'un film. Mais de toute façon, comme Thoret, je n'aime pas du tout ce terme : "nanar".
Tout comme on ne critique pas un film parce qu'il est démuni. On ne va pas se moquer de quelqu'un parce qu'il n'a pas d'argent. Les films, c'est pareil (enfin, presque).

2- Ed Wood est un artiste pour lequel j'ai beaucoup de respect (plus que pour Solondz, Haneke, Herzog, De Palma, Coppola et d'autres) indépendamment des qualités de leurs productions respectives, s'entend. Il m'émeut. Je ne peux l'expliquer.
Night of the ghouls me fait pleurer. Et pas de rire, ni de dépit.

9. Psychose (Alfred Hitchcock, 1960)
Je pense sincèrement que le film est trop propre. Il manque de déviance(s). Je n'y crois jamais. Cela étant dit, je le positionne vers la fin de ce Top parce qu'il reste techniquement impressionnant et que je l'aime quand même un peu.

Tu en parles avec un point de vue de contemporain et la connaissance des films qui l'ont suivi, qui l'ont pompé jusqu'à la dernière goutte de sang dans la baignoire, et qui l'ont remodelé selon les différentes aspirations de cinéastes variés, avec les "déviances" que permettait une censure plus permissive avec les années. Bien sûr qu'un spectateur d'aujourd'hui peut le trouver "propre", alors que dans le fond et dans les sous-entendus il est complètement dingue (on est en 1960 et il est question d'un psychopathe qui se déguise avec les vêtements de sa défunte mère pour assassiner les femmes qui l'excitent sous la douche). En ouvrant la porte aux films graphiquement déviants que tu attends du genre, qu'on lui préfère ses remakes plus ou moins proprement déguisés ou ses ersatz, il n'en demeure pas moins que sa place dans les films "estimés à leur juste valeur" est tout à fait méritée.

Je ne suis pas totalement d'accord. Vertigo, par exemple, est un film éminemment déviant, qui a totalement chamboulé ma vision de ce médium. Psychose aurait dû l'être aussi pour passer de "séminal" et "important" à "chef-d’œuvre intemporel" pour moi (puisque ce n'est que de ça qu'il s'agit : notre ressenti propre). Et il me semble qu'il y avait déjà beaucoup de petits films "trash" dans les années 60.
Mais de toute façon, je ne parlais pas de montrer des débordements gore, le film n'en a pas "besoin", tout de suite, les raccourcis faciles, non je parlais de filmer moins "propre", moins "grand studio", tiens comme Le voyeur, par exemple. Ça manque de sensualité, de sentiment d'urgence, de peur, d'émotions. Ça pourrait suinter un peu plus, quoi.

Tourné par un real de 60 ans qui a commencé dans les années 20.

Et à bien y réfléchir, je me demande si ce n'est pas tout simplement ça, le "problème"

[Alexandre Angel]

Mais de toute façon, je ne parlais pas de montrer des débordements gore, le film n'en a pas "besoin", tout de suite, les raccourcis faciles, non je parlais de filmer moins "propre", moins "grand studio", tiens comme Le voyeur, par exemple. Ca manque de sensualité, de sentiment d'urgence, de peur, d'émotions.

Oui, il me semblait bien l'avoir interprété dans ce sens.

1- Il ne faudrait jamais regarder un film avec l'envie de se moquer. Et puis, même, on ne se moque pas d'un film. Mais de toute façon, comme Thoret, je n'aime pas du tout ce terme : "nanar". Tout comme on ne critique pas un film parce qu'il est démuni. On ne va pas se moquer de quelqu'un parce qu'il n'a pas d'argent. Les films, c'est pareil (enfin, presque).

Le message le plus désarmant de l'année.

[Torrente]

1- Il ne faudrait jamais regarder un film avec l'envie de se moquer. Et puis, même, on ne se moque pas d'un film. Mais de toute façon, comme Thoret, je n'aime pas du tout ce terme : "nanar". Tout comme on ne critique pas un film parce qu'il est démuni. On ne va pas se moquer de quelqu'un parce qu'il n'a pas d'argent. Les films, c'est pareil (enfin, presque).

Le message le plus désarmant de l'année.

Pourquoi donc ?
(même si je pourrais très bien en être fier)

Moi quand je me dis, "allez je vais regarder ce film, je vais me marrer", ou "je vais avoir peur", ou "je vais pleurer"... bin ça marche jamais (sauf avec le porno bien sûr).

[Alexandre Angel]

Le message le plus désarmant de l'année.

Pourquoi donc ?

Parce qu'il est surprenant : on sait pas quoi dire après ça! Et j'adhère assez finalement à la première phrase : "Il ne faudrait jamais regarder un film avec l'envie de se moquer" .

Moi quand je me dis, "allez je vais regarder ce film, je vais me marrer", ou "je vais avoir peur", ou "je vais pleurer"... bin ça marche jamais (sauf avec le porno bien sûr).

Par contre là je comprends pas follement le rapport avec ce qui précède

[Major Tom]

Mais de toute façon, je ne parlais pas de montrer des débordements gore, le film n'en a pas "besoin", tout de suite, les raccourcis faciles, non je parlais de filmer moins "propre", moins "grand studio", tiens comme Le voyeur, par exemple. Ca manque de sensualité, de sentiment d'urgence, de peur, d'émotions.

J'avais très bien compris mais justement, pour moi, Psychose ne manque pas de sensualité, de sentiment d'urgence, de peur, d'émotions bien que cela soit fait avec un grand studio. Je lui trouve même beaucoup d'audaces et de "franchissements de barrières" titillant la censure (soit dit en passant et si je ne me trompe pas, outre toutes ses innovations, c'est le premier film où on peut voir des chiottes à l'écran, jusque là les stars ne faisaient pas caca). Après, des versions moins friquées, tournées caméra tremblante à l'épaule et en petite équipe (et aussi avec plus ou moins de violence montrée ou suggérée, ou des scream ladies plus plantureuses, ou peu importe), il y en a pour tous les goûts dans les films du même genre qui ont suivi. Mais le maître-étalon demeurera Psychose.

[tenia]

Je pense que certains films méritent d'être vus pour se moquer, notamment les grosses boursoufflures cynico-économiques de studios.
Genre Suicide Squad.

Et je relance d'une Planète des vampires, qui même au second degré, ou pour son côté "inventif pour masquer l'absence de moyens" ou "le film qui a inspiré Alien !" est en fait juste supra chiant.

[la_vie_en_blueray]

Interessant, je connais pas Bava, mais j'avais mis la sortie Rabbia dans ma wish list.

[Piercelire]

The Rocky horror picture show
Reste un plaisir coupable et je l'ai en dvd.

[la_vie_en_blueray]

The Rocky horror picture show
Reste un plaisir coupable et je l'ai en dvd.

Je vois pas en quoi il est surestimé Et je l'ai en BR.

[Major Tom]

Et je l'ai en BR.

En même temps, de la part d'un certain "la_vie_en_blueray", on s'attend rarement à ce qu'il nous dise qu'il l'a en VHS.

[la_vie_en_blueray]

Et je l'ai en BR.

En même temps, de la part d'un certain "la_vie_en_blueray", on s'attend rarement à ce qu'il nous dise qu'il l'a en VHS.

je l'ai aussi en VHS

[gnome]

Et je l'ai en BR.

En même temps, de la part d'un certain "la_vie_en_blueray", on s'attend rarement à ce qu'il nous dise qu'il l'a en VHS.

Moi aussi...

Ceci dit, Rocky Horror Picture Show n'a pas il me semble l'aura d'un chef d'oeuvre, Phantom of the paradise étant bien plus considéré que lui il me semble. Là où il atteint des sommets c'est pour son côté culte qui lui est indiscutable. Pas pour ses qualités intrinsèques qui, ceci dit ne déméritent pas malgré le côté foutraque.

[Major Tom]

Ceci dit, Rocky Horror Picture Show n'a pas il me semble l'aura d'un chef d'oeuvre, Phantom of the paradise étant bien plus considéré que lui il me semble. Là où il atteint des sommets c'est pour son côté culte qui lui est indiscutable. Pas pour ses qualités intrinsèques qui, ceci dit ne déméritent pas malgré le côté foutraque.

Oui, niveau génie visuel, loufoquerie et idées fabuleuses (une centaine à chaque minute), Phantom of the Paradise dépasse facilement le Rocky Horror Picture Show que j'ai toujours trouvé assez inégal. Le De Palma, même si je n'avais pas été un fanzouze, je l'aurais quand même trouvé largement meilleur. C'est une superbe allégorie où De Palma règle ses comptes avec le système capitaliste hollywoodien qui broie les jeunes artistes (dont il faisait partie), c'est bourré d'imagination, sans temps mort jusqu'à la dernière minute sans déborder ou tomber dans le "trop plein", et se terminant crescendo jusqu'à une apothéose orgiaque, grandiose, résumant à elle seule la folie psychédélique des 60's/début 70's.

Dans la mémoire populaire en revanche, je crois bien que c'est le Rocky Horror qui l'emporte, et ce, haut la main, hélas. Mon regard est peut-être biaisée par mes années d'études où quasiment tout le monde (mais aucun cinéphile) avait au minimum déjà entendu parler du Rocky Horror Picture Show, certains lui vouaient un culte, alors que personne (mais vraiment, absolument, personne) ne connaissait Phantom of the Paradise...

Mais bon, comme disait l'autre...

Spoiler (cliquez pour afficher)

«De toute façon, il n'y avait pas de problème car c'est une grande majorité qui a décidé que le Grand Prix doit être donné au Phantom of the Paradise.» (Polanski, président du jury à Avoriaz, 1975)
Et parmi les jurés il y avait : César, Claude Chabrol, Costa-Gavras, Serge Gainsbourg, Bernadette Lafont, Vadim, Molinaro ou Françoise Sagan, 'scusez du peu.

[G.T.O]

6. Le Locataire (Roman Polanski, 1976)
Du top entier, je crois que c'est la présence de ce film qui m'énerve le plus... . Un ami cinéphile m'a montré ce film que je n'avais encore jamais vu, il y a 4 ans. Si on avait bu lors du repas précédent la séance, donc avec de l'alcool dans le sang, j'aurais pu en venir aux mains avec lui... je crois que j'ai lancé le mot "purge" après le visionnage... ou alors "daube", je sais plus mais j'ai trouvé ça atrocement mauvais.

Nous sommes deux alors (trois avec G.T.O )...disons que le film m'avait laissé de marbre à l'époque (un peu comme, dans une moindre mesure, le "Rosemary's baby" du même réalisateur) mais j'essaierai de le revoir...un jour.

Indeed. Totalement et étrangement surestimé ce film, comme l'est d'ailleurs son Rosemary Baby cet autre mystère, encensé un peu partout comme l'un des meilleurs films fantastiques, revu il y a peu de temps et que je invariablement pataud et inoffensif. D'ailleurs et de manière générale, sur la folie, Polanski est très surfait et cliché; le Locataire en tête, Répulsion...etc