Alors là, il faut relire Peter Pan (le bouquin de Barrie, rien à voir avec la version Disney) et revoir les Révoltés de l'an 2000. C'est déjà un début.julien a écrit :Ça c'est vraiment le gros cliché qu'on retrouve constamment dans ce genre de films. Le thème de l'enfant plus mature que l'adulte. Déjà d'ailleurs, Doillon le faisait mais bon avec un peu plus de finesse psychologique et de naturel quand même. Moi j'aimerais bien voir un film où les enfants seraient des cons et les adultes brillants et intelligents, juste comme ça pour changer.Alligator a écrit :ces deux gamins, adultes trop tôt pour pouvoir s'intégrer aux autres, mais assez tôt pour s'engager l'un vis à vis de l'autre et vouloir construire leur truc à deux, comme des grands, pour fuir un monde qui ne les autorise pas à être ce qu'ils sont. Étonnant comment ils finissent par apparaitre comme les personnages les plus matures, les plus sûrs d'eux et les plus convaincants finalement, allant jusqu'à vaincre le scepticisme des adultes qui les entourent.
Moonrise Kingdom (Wes Anderson - 2012)
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Re: Moonrise Kingdom (Wes Anderson - 2012)
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Re: Moonrise Kingdom (Wes Anderson - 2012)
Ah mais pas plus tard qu'hier j'ai même revu Children of the Damned et je le trouve toujours aussi bien. Quand il y a un bon scénario de toute façon j'adhère.
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Re: Moonrise Kingdom (Wes Anderson - 2012)
Et dans The Dictator, à un moment, Sacha Baron Cohen balance un petit gros par terre. Un des meilleurs gags du film.
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Re: Moonrise Kingdom (Wes Anderson - 2012)
C'est du gentil petit cinoche semi-indé/arty avec son lot de personnage décalés mais pas trop, ses moments mignon tout plein, son ambiance rétro à la Amélie Poulain avec les filtres jaune pipi et vert chou de Bruxelles qui vont avec, son esbroufe visuelle non stop, ses gamins qui ont tout compris à la vie et ses adultes très très cons. Le problème c'est que ça fait 15 ans qu'il nous ressert la même soupe le Wes Anderson. Je sais pas pour les autres mais en ce qui me concerne ça passe plus. Indigestion sévère. Et le fait d'avoir attribué le rôle principal à un gamin à la voix chuintante et nasillarde, insupportable dans sa diction et ses mimiques forcés, n'était pas un choix des plus judicieux de la part du cinéaste (par contre la petite Kara Hayward a tout pour devenir une star). Bref, assez loin au bas de la liste 2012.
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Re: Moonrise Kingdom (Wes Anderson - 2012)
Voilà, tout pareil.Pat Wheeler a écrit :C'est du gentil petit cinoche semi-indé/arty avec son lot de personnage décalés mais pas trop, ses moments mignon tout plein, son ambiance rétro à la Amélie Poulain avec les filtres jaune pipi et vert chou de Bruxelles qui vont avec, son esbroufe visuelle non stop, ses gamins qui ont tout compris à la vie et ses adultes très très cons. Le problème c'est que ça fait 15 ans qu'il nous ressert la même soupe le Wes Anderson. Je sais pas pour les autres mais en ce qui me concerne ça passe plus. Indigestion sévère. Et le fait d'avoir attribué le rôle principal à un gamin à la voix chuintante et nasillarde, insupportable dans sa diction et ses mimiques forcés, n'était pas un choix des plus judicieux de la part du cinéaste (par contre la petite Kara Hayward a tout pour devenir une star). Bref, assez loin au bas de la liste 2012.
C'est un film qui m'a exaspéré au possible.
The Darjeeling Limited m'avait déjà laissé plus ou moins sur le carreau, mais ce Moonrise Kingdom est allé au delà: il m'a donné envie d'arrêter la lecture du film.
Comme si le cinéma d'Anderson était devenue une grosse coquille lisse, n'ayant plus rien à raconter, si ce n'est de répéter un disque désormais rayé.
Et je trouve cela assez triste dans la mesure où, jusqu'à The Life Aquatic, c'est un réalisateur que je suivais avec énormément d'intérêt.
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Re: Moonrise Kingdom (Wes Anderson - 2012)
C'est le syndrome Jean-Pierre Jeunet: des premiers films plutôt intéressants et rafraîchissants à l'univers singulier. Et puis plus ça avance, plus ça devient mièvre, démago et auto-référentiel.Colqhoun a écrit :Voilà, tout pareil.
C'est un film qui m'a exaspéré au possible.
The Darjeeling Limited m'avait déjà laissé plus ou moins sur le carreau, mais ce Moonrise Kingdom est allé au delà: il m'a donné envie d'arrêter la lecture du film.
Comme si le cinéma d'Anderson était devenue une grosse coquille lisse, n'ayant plus rien à raconter, si ce n'est de répéter un disque désormais rayé.
Et je trouve cela assez triste dans la mesure où, jusqu'à The Life Aquatic, c'est un réalisateur que je suivais avec énormément d'intérêt.
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Re: Moonrise Kingdom (Wes Anderson - 2012)
Je trouve que ce film est génial, je viens de le revoir en DVD et je suis toujours sous le charme, c'est un des meilleurs films de 2012. Rien à voir avec Jean-Pierre Jeunet, c'est mille fois plus intelligent. Si l'on veut faire une référence, il faut la faire à un poète, au plus grand des poètes, à Baudelaire, comme je l'écrivais dans une petite note lors de la sortie du film:
Quel bonheur! Sam le scout est tombé amoureux de Suzy. Ils ont douze ans; Sam est un orphelin abandonné par ses tuteurs; Suzy est en guerre avec sa famille. Tous deux décident de fuguer, de fuir ce monde des adultes qu'ils exècrent. Mais bien sûr leur escapade ne sera qu'éphémère et il faudra réintégrer le monde détesté des adultes.
Wes Anderson filme cette histoire avec infiniment de fantaisie, avec une constante inventivité. Tout est formidable: le scénario, la mise en scène, le jeu des acteurs, les décors, la photo, le son... C'est un enchantement.
En fin de compte, ce qui me vient à l'esprit, ce sont ces vers de Baudelaire :
Mais le vert paradis des amours enfantines,
Les courses, les chansons, les baisers, les bouquets,
Les violons vibrant derrière les collines,
Avec les brocs de vin, le soir, dans les bosquets,
- Mais le vert paradis des amours enfantines,
L'innocent paradis, plein de plaisirs furtifs,
Est-il déjà plus loin que l'Inde et que la Chine?
Peut-on le rappeler avec des cris plaintifs,
Et l'animer encor d'une voix argentine,
L'innocent paradis plein de plaisirs furtifs?
Quel bonheur! Sam le scout est tombé amoureux de Suzy. Ils ont douze ans; Sam est un orphelin abandonné par ses tuteurs; Suzy est en guerre avec sa famille. Tous deux décident de fuguer, de fuir ce monde des adultes qu'ils exècrent. Mais bien sûr leur escapade ne sera qu'éphémère et il faudra réintégrer le monde détesté des adultes.
Wes Anderson filme cette histoire avec infiniment de fantaisie, avec une constante inventivité. Tout est formidable: le scénario, la mise en scène, le jeu des acteurs, les décors, la photo, le son... C'est un enchantement.
En fin de compte, ce qui me vient à l'esprit, ce sont ces vers de Baudelaire :
Mais le vert paradis des amours enfantines,
Les courses, les chansons, les baisers, les bouquets,
Les violons vibrant derrière les collines,
Avec les brocs de vin, le soir, dans les bosquets,
- Mais le vert paradis des amours enfantines,
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Re: Moonrise Kingdom (Wes Anderson - 2012)
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Re: Moonrise Kingdom (Wes Anderson - 2012)
aussi. Le rapprochement avec ce magnifique poème est des plus judicieux.
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Re: Moonrise Kingdom (Wes Anderson - 2012)
Je ne sais pas dans quelle mesure Jeunet est moins "intelligent" (mais au fait, qu'est-ce que l'intelligence ?) mais des films comme Delicatessen ou La Cité des Enfants Perdus ne me semblent pas non plus être l'oeuvre d'un total abruti.poet77 a écrit :Je trouve que ce film est génial, je viens de le revoir en DVD et je suis toujours sous le charme, c'est un des meilleurs films de 2012. Rien à voir avec Jean-Pierre Jeunet, c'est mille fois plus intelligent. Si l'on veut faire une référence, il faut la faire à un poète, au plus grand des poètes, à Baudelaire, comme je l'écrivais dans une petite note lors de la sortie du film:
Quel bonheur! Sam le scout est tombé amoureux de Suzy. Ils ont douze ans; Sam est un orphelin abandonné par ses tuteurs; Suzy est en guerre avec sa famille. Tous deux décident de fuguer, de fuir ce monde des adultes qu'ils exècrent. Mais bien sûr leur escapade ne sera qu'éphémère et il faudra réintégrer le monde détesté des adultes.
Wes Anderson filme cette histoire avec infiniment de fantaisie, avec une constante inventivité. Tout est formidable: le scénario, la mise en scène, le jeu des acteurs, les décors, la photo, le son... C'est un enchantement.
Ah, si seulement ce film avait pu ressembler à ces magnifiques vers de Baudelaire...Mais le vert paradis des amours enfantines,
Les courses, les chansons, les baisers, les bouquets,
Les violons vibrant derrière les collines,
Avec les brocs de vin, le soir, dans les bosquets,
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Re: Moonrise Kingdom (Wes Anderson - 2012)
Et merde... J'avais adoré La famille Tenenbaum, trouvé extra les 4/5 de La vie aquatique... et là, malgré l'incontestable air de famille et encore de belles idées, ça marche beaucoup moins bien. Est-ce l'absence d'Owen Wilson à l'écriture ? Je n'en sais rien. Le détail le plus frappant, c'est qu'en plaçant des gamins au centre de l'histoire, Anderson parait s'être désintéressé des comédiens adultes, tous peu convaincants ou désincarnés ou flous. Alors qu'il n'a pris les plus mauvais, loin s'en faut. Symptôme accablant : c'est la première fois que je trouve l'immense Bill Murray (pourtant son acteur-fétiche) fade et sous-employé. A moins que ce soit fait "essepré" pour replonger les spectateurs dans leurs jeunes années où ils se fichaient des "grands" qui ne pouvaient les comprendre. Mais il reste qu'Anderson est infiniment plus à l'aise pour croquer des adultes restés de grands enfants que des enfants qui jouent aux adultes.
L'autre point qui coince, ce sont les mini-tourtereaux fugueurs. Ils sont parfois amusants et même touchants mais j'ai vraiment du mal avec leur duo. Je crois avoir pigé qu'Anderson avait volontairement choisi de jeunes acteurs au physique ingrat pour ne pas tomber dans le mignon habituel des films sur les amours enfantines mais j'ai eu tout du long l'impression de voir Pine d'Huître avec une PJ Harvey de 12 ans.
Ce n'est pas un mauvais film mais un Anderson raté. Reste quelques moments très cartoon comme l'improbable cabane des scouts haut perchée...
...ou les trois personnages agrippés en ombre chinoise au clocher après avoir pris la foudre. Bien aimé aussi ce que j'ai peut-être pris à tort pour un clin d'oeil à... L'évadé d'Alcatraz quand le petit garçon découvre horrifié le pantin grossièrement grimé que sa soeur a mis dans son lit.
L'autre point qui coince, ce sont les mini-tourtereaux fugueurs. Ils sont parfois amusants et même touchants mais j'ai vraiment du mal avec leur duo. Je crois avoir pigé qu'Anderson avait volontairement choisi de jeunes acteurs au physique ingrat pour ne pas tomber dans le mignon habituel des films sur les amours enfantines mais j'ai eu tout du long l'impression de voir Pine d'Huître avec une PJ Harvey de 12 ans.
Ce n'est pas un mauvais film mais un Anderson raté. Reste quelques moments très cartoon comme l'improbable cabane des scouts haut perchée...
...ou les trois personnages agrippés en ombre chinoise au clocher après avoir pris la foudre. Bien aimé aussi ce que j'ai peut-être pris à tort pour un clin d'oeil à... L'évadé d'Alcatraz quand le petit garçon découvre horrifié le pantin grossièrement grimé que sa soeur a mis dans son lit.
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Re: Moonrise Kingdom (Wes Anderson - 2012)
Federico a écrit :... l'impression de voir Pine d'Huître avec une PJ Harvey de 12 ans.
La gamine a quand même des yeux wouah ! Et ça finit par mettre la honte au spectateur adulte qui oublie qu'elle est loin d'avoir 20 ans !
Il y a un truc qui m'a "gêné" (entre guillemets... quoique) : le fait que le camp scout soit installé sur un terrain incurvé... résultat, on n'a plus ce côté "rectiligne" si "rigolo" (je me comprends) qui caractérise la plupart des plans / mouvements de caméra du père Anderson.Ce n'est pas un mauvais film mais un Anderson raté. Reste quelques moments très cartoon comme l'improbable cabane des scouts haut perchée...
Sinon, le scope m'a manqué. Et puis, le voile jaune, euh... ça m'a étouffé (heureusement, il s'estompe peu à peu).
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Re: Moonrise Kingdom (Wes Anderson - 2012)
Ben non. J'ai surtout vu une gamine au visage à la dissymétrie très prononcée et atrocement maquillée. Ceci dit, elle joue plutôt bien.Commissaire Juve a écrit :Federico a écrit :... l'impression de voir Pine d'Huître avec une PJ Harvey de 12 ans.
La gamine a quand même des yeux wouah ! Et ça finit par mettre la honte au spectateur adulte qui oublie qu'elle est loin d'avoir 20 ans !
Ouhla oui, heureusement comme tu dis, sinon c'était irrémédiablement foutu et sans rémission (je fais une allergie chronique au filtre jeanpierrejaunâtre).Et puis, le voile jaune, euh... ça m'a étouffé (heureusement, il s'estompe peu à peu).
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Re: Moonrise Kingdom (Wes Anderson - 2012)
Tiens, c'est vrai... elle a le visage un peu tordu (je n'avais pas remarqué). Mais elle a de beaux yeux. Et un joli sourire.Federico a écrit : Ben non. J'ai surtout vu une gamine au visage à la dissymétrie très prononcée...
EDIT : la vache, je viens de voir qu'elle était de 98 ! Tout comme Elle Fanning (bien trognote, elle !).
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Re: Moonrise Kingdom (Wes Anderson - 2012)
Globalement d'accord avec Blue.Blue a écrit :"Moonrise Kingdom" est un conte, un rêve et fantasme de cinéphile qui va crescendo dans la qualité jusqu'à la capture des deux enfants, pour prendre ensuite la tangente. Peu importe ; ce qui reste ancré après la séance, c'est bel et bien cette première partie exceptionnelle, où l'authentique candeur des gamins se superpose à l'humour absurde des adultes (et inversement), dans un maelstrom émotionnel qui fait mouche - bien aidé en cela par un Desplat en forme et évidemment le morceau de Françoise Hardy. [..]
Alors évidemment, il est plus que regrettable de constater que le film s’essouffle voire déstabilise dans le mauvais sens du terme au bout d'un moment (cf: le passage du foudroiement en forme de what the fuck ?), mais ne boudons pas notre plaisir car "Moonrise Kingdom" constitue bien au final un semi grand film.
La première partie du film (jusqu'à la capture des deux gosses) est une franche réussite. Les caractérisations du cinéaste font une nouvelle fois mouche tandis que la tonalité douce-amère ne dévoile que progressivement sa densité. Au début c'est frais (le générique avec la décomposition du morceau de Britten et les travellings introductifs de maison de poupée avec l'omnisciente Kara Hayward et ses jumelles), puis c'est amusant (séquence géniale de montage où les correspondances des deux s'entre-répondent en un seul et même dialogue condensé dans le temps), puis c'est prenant, puis c'est beau et enfin ça devient fulgurant avec le passage dans la baie. Beaucoup se seraient cassés la gueule avec cette histoire d'amour pré-pubère, mais avec Anderson, la chose est traitée sans arrière-pensée, avec un mélange de tendresse et de franchise.
La suite ne me semble malheureusement pas du même niveau. Les péripéties ont du mal à convaincre (la tempête) et l'ambiance créée dans la première moitié se délite puisque le moteur n'est plus le rapprochement entre Sam et Suzy. Le ton, les idées et l'univers restent en tête mais comme avec Fantastic Mr Fox, on a l'impression que les promesses ne sont pas vraiment tenues sur la longueur, c'est dommage.