Duels de réalisateurs

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Sybille
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Re: Duels de réalisateurs

Message par Sybille »

La 16, 17 ou 20

Mais si je devais faire ma propre tablée, ce serait John Huston, Raoul Walsh et William Wellman
Dernière modification par Sybille le 11 août 19, 22:38, modifié 1 fois.
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Beule
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Re: Duels de réalisateurs

Message par Beule »

On a le droit de se faire accompagner d'un gentil traducteur ? Parce que dans le cas contraire, à bon nombre de tables au panachage linguistique inexistant, la compréhension et l'intégration risquent de s'avérer plutôt coton... (8, 15, 35, 36 en sont quelques exemples flagrants :uhuh: )
Et ça sans même mentionner le frein d'une timidité maladive

Ces considérations de bas étage mises à part, la 39 doit permettre de passer un moment haut en couleur. Même si la présence de Lumet à cette tablée me laisse un rien circonspect.
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mannhunter
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Re: Duels de réalisateurs

Message par mannhunter »

Major Tom a écrit :Je ne me souvenais plus du tout de ça... et en lisant j'ai vraiment pensé que c'était de GTO. :oops: :mrgreen:
N'empêche que quatre ans après, on ne sait toujours pas ce que c'est que cette guerre, au sein même de la nature, à dvdclassik... :mrgreen:
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Bogus
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Re: Duels de réalisateurs

Message par Bogus »

7, 13, 35, 39 et 40

J'aime bien la 27:
Les freres coen
les freres dardennes
les wachowski (on sait pas trop)
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ed
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Re: Duels de réalisateurs

Message par ed »

Bogus a écrit : J'aime bien la 27:
Les freres coen
les freres dardennes
les wachowski (on sait pas trop)
Oui, mais si c'est le même repas à toutes les tables, sur celle-là, y'a moins à bouffer par tête de pipe
Me, I don't talk much... I just cut the hair
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Omael
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Re: Duels de réalisateurs

Message par Omael »

J'aime beaucoup ce genre de jeu ! :D

Bon, je suis forcé d'écarter quelques paires, celles dont je ne connais pas l'un des cinéastes, quand ce n'est pas carrément les deux qui me sont totalement inconnus.
Je dis "quelques", mais il y en a beaucoup. :oops:

Désolé d'avance pour le pavé. :oops: (c'est là que mes lacunes ont un côté positif. Ça aurait pu être bien plus long :mrgreen: )


- Steven Spielberg ou Brian De Palma ?
Spoiler (cliquez pour afficher)
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:mrgreen:
Ça commence fort ! Dans ma petite expérience du cinéma, De Palma est sans doute le seul cinéaste à m'avoir proposé un aussi grand nombre de séquences "épidermiques". Ces minutes de pur cinéma, conjuguant mise en scène, rythme, enjeux dramatiques, ..., avec une harmonie telle que ça vous donne des sensations purement physiques, irrépressibles : frissons, tachycardie, larmes,... pure sorcellerie. Les dernières minutes de Blow Out, les scènes de gare dans Les Incorruptibles ou L'Impasse, une scène sur deux de Mission : Impossible, ... Ces minutes-là, je les ai très très rarement retrouvées ailleurs. Son cinéma est une sorte de paradoxe passionnant : à la fois abstrait et ludique, très réfléchi mais pourtant éminemment viscéral, oscillant sans cesse entre le sordide et la candeur la plus désarmante. Si, comme Max, et comme moi, on aime les paradoxes, son cinéma est alors une source inépuisable de plaisir. Le Dahlia Noir et les avis peu engageants sur ce qui a suivi ont néanmoins un peu tué ma curiosité pour son œuvre récente, mais je continue de découvrir avec plaisir ses grandes œuvres passées (le génial Body Double). Seulement voilà, Spielberg l'emporte pour moi : malgré quelques scories et un petit nombre de lacunes qu'il ne me tarde pas de rattraper, je lui dois une bonne partie de mes premiers amours de film, m'ayant rendu éperdument épris de ce fabuleux cinéma de l'exaltation, dans ce qu'il a de plus pur et noble. Ses œuvres gorgées d'imaginaires et de sensibilité, agencées avec une maestria plastique et narrative sereine, évidente, sont autant de jalons inauguraux de ma cinéphilie (appelons-la ainsi), souvenirs d'enfance Ô combien chéris, de découvertes, réactualisés à chaque vision, enrichis par mon regard d'adulte, traversant mes âges en même temps que l'évolution de mon amour pour ces films, et de mon rapport au cinéma dont elles ont initié la construction. Génial architecte des 7 merveilles de mon petit monde intérieur, dont la Tour du Diable et le Puits des Ames sont les pôles sanctuaires, où résonne à jamais la musique céleste du maestro Williams, le grand Steven a définitivement acquis ma profonde gratitude pour l'inaltérable félicité de spectateur, d'explorateur, de rêveur, qu'il m'a offerte. Et si cela ne suffisait pas, son œuvre récente continue régulièrement de me passionner.

- Chris Colombus ou Ron Howard ?
Sans considérer ses participations en tant que scénariste, la filmo de Chris Colombus-réalisateur m'apparaît aussi sympathique que totalement inconséquente. Celle d'Howard est plus inégale, mais présente du coup l'avantage d'offrir quelques sommets remarquables à mes yeux (Willow, Appolo 13 et Un Homme d'Exception).

- Christopher Nolan ou David Fincher ?
Balle au centre ? Sur le papier, si je fais les comptes, Fincher a toutes les armes du vainqueur : un film inaugural, malade et mal aimé (y compris par son auteur), mais pour lequel j'ai énormément d'affection (Alien³), l'immense Zodiac, extraordinaire dédale inépuisable et passionnant, et les quelques pépites plus ou moins éclatantes qui jalonnent régulièrement un parcours marqué par une sophistication plastique indéniable et l'expression continue d'un désenchantement brumeux assez singulier. A cette maîtrise, dont la constance est parfois asphyxiante, je préfère toutefois le cinéma légèrement plus fragile de Nolan, quand bien même il me semble moins flamboyant, moins assuré. S'il n'a pas toujours évité les grandes pompes, loin s'en faut, et s'il a trop tendance à mettre en équation des éléments dont il dépare du même coup de toute impalpabilité, la façon dont il questionne les souvenirs, le deuil, la fragilité des valeurs morales, la culpabilité, à la fois inquiète et bienveillante, me touche bien d'avantage. Il m'en a fait quelques merveilles, d'où culminent les magnifiques Insomnia et Interstellar.

- Hayao Miyazaki ou Mamoru Oshii ?
Duel un peu déséquilibré. L’œuvre d'Oshii est assez confidentielle il me semble, en dehors des deux Ghost In The Shell, seuls que je connaisse. Cela suffit déjà pour y cerner un style bien à lui, avec sa géographie poétique en forme de circuit électronique, et dans lequel il fait circuler ses personnages mélancoliques et leurs histoires entre songes et réalité. Le premier opus est un monument de perfection graphique, une formidable méditation anxieuse sur l'être-soi. Le second opus y affirme encore plus sa singularité, mais en devient plus opaque par la même occasion. Néanmoins, face à Miyazaki, difficile de l'emporter, mais il me semble que ça vaudrait pour tout corpus dans le domaine de l'animation au cinéma qu'on s'amuserait à lui opposer. Son imagerie aérienne, faite de nuages et d'objets pris dans les vents, est la manifestation de l'amplitude, de la liberté et de l'élégance qui caractérisent une filmographie sans aucune fausse note. De la pierre volante aux voix qui miment le bruit d'un avion, chaque film est le recueil d'un imaginaire foisonnant, qui s'anime dans une succession d'arrières-plans beaux à tomber, où l'on rencontrera la vive Fio, le sage Ashitaka, le douillet Totoro, et milles autres personnages passionnants dont Miyazaki soigne autant le trait que l'écriture. Et toutes ces vertus enchanteresses n'occultent jamais la gravité souterraine de ses récits ni la précieuse subtilité qui se refuse à la dichotomie bons/méchants habituellement de rigueur.

- M. Night Shyamalan ou Michael Mann ?
Cocasse association. Chacun ont leur Sixième Sens (c'est pour ça ? ^^) et mon admiration à hauteur presqu'égale, mais hormis cela, rien qui permettrait d'en favoriser un plutôt que l'autre sur un terrain bien précis, puisqu'ils me semblent n'en partager aucun. Le premier est une sorte d'apprenti chaman prodigieux, surgi de nulle part, enquillant coup sur coup six bobines miraculeuses en l'espace de dix ans, formant un chapelet mystique, une oeuvre pleine de cœur et d’inquiétude, avec laquelle je suis en diapason complet. Il imposait son style lumineux et son tempo particulier, à contre-courant des modes, mais totalement en phase avec ce recueillement mélancolique sur le sens de la vie qui traverse ses films. Puis le charme se rompt, c'était sûrement trop beau. Il part dans d'improbables projets, deux d'affilés pour être précis, dont les retours calamiteux ont réduit à néant mon envie de les voir un jour. Il semble heureusement reprendre ses moyens petit à petit sur ses trois derniers films, sans atteindre tout à fait le niveau plein de promesses de ses débuts, mais ce constat me fait vraiment plaisir. On n'est après tout que 20 ans après Sixième Sens, de bien pires bilans ont été dressés sur vingt année de filmographie. Je chéris peut-être un peu plus le deuxième. Sa façon de connecter les intimités aux carrefours des hasards malheureux et des décisions tragiques, de structurer en chaîne les êtres et les professions, pour faire briller avec une élégance formelle sans équivalent le scintillement lointain et mélancolique des parcours interrompus et des destinées inachevées, je trouve ça absolument poignant. Peu ont cette faculté d'appréhender la nuit urbaine, de la capter comme l'heure où les drames se jouent pour ceux qui ne dorment pas. A ce niveau, Heat est un pur sommet, et accessoirement l'un des films qui m'est le plus cher.

- Quentin Tarantino ou Joel &Ethan Coen ?
Tarantino a cette espèce de verve enthousiaste, cet amour assez communicatif du cinéma, et une virtuosité indéniable qui lui permet de rendre hommage en même temps que d'inventer de nouvelles formes, de nouveaux assemblages. Et ses constructions n'étaient jamais aussi belles que lorsqu'elles servaient d'écrin à un pêle-mêle de personnages prodigieux, losers magnifiques, égarés du destin, icônes oubliées remises amoureusement sur le devant de la scène par un cinéaste que l'on sentait soucieux de leur apporter la plus belle écriture, le plus bel éclairage. Le plaisir jaillissait de leurs rencontres, du coup de foudre tranquille à l'occasion manquée (Butch et Vincent ^^). Les liens qui se nouent, de duplicité ou d'amitié, les vies sauvées ou prises, les bouts de gras discutés à l'infini, et leurs séparations, brutales, anodines ou doucement poignantes, au gré d'une chronologie parfois bien contrariée : il y avait là un jeu admirable de la narration et du mouvement, provoquant attentes et récompenses, pondérées par le degré d'affection qu'on porte à tels ou tels personnages, avec lesquels on se sentait complice. Sans non plus avoir été un grand fan du bonhomme, j'aimais aussi beaucoup sa façon de jouer les équilibristes brillants, sur le fil des tonalités, se jouant toujours des sensations paradoxales, mêlant ici l'incongruité hilarante d'une situation à sa réalité pourtant terrible, ou encore là la violence d'une rupture de ton drôle et grave à la fois. Il y avait là-dedans un trouble intéressant, quelque chose d'inconfortable dans cette espèce de double distance (celle du rire et celle de l'horreur), qui faisait tout le sel de la noirceur bien corsée de son humour. A partir du moment où il a commencé à jouer sur l'alternance binaire plutôt que sur l’entremêlement, j'ai commencé de mon côté à être progressivement moins conquis. L'aspect solaire et coloré que j'aimais tant dans ses premiers films (précision : je n'ai pas vu Reservoir Dogs) me semble avoir dans le même temps disparu d'un coup : le velours qui s'invitait parfois à l'image, les tonalités tendrement chaleureuses de Jackie Brown (de loin, mon préféré) ont fait place à une image de plus en plus terne, plus maussade, dont la constante rugosité fini par paraître un peu lisse. C'est peut-être aussi l'effet d'une musique rafraîchissante lorsqu'elle émerge et dont on se lasse un peu à force de la voir être déclinée (par lui-même et par d'autres). Je préfère de loin les propositions plus éclectiques et aventureuses des deux frérots, le regard tendre et mélancolique qu'ils continuent de porter à leurs personnages, qu'ils savent croquer avec un talent au moins égal, et d'où rayonne une douceur venant toujours contrebalancer l'ironie parfois mordante de leurs fables. Ça ne les empêche bien sûr pas de se rater de temps à autres (Ladykillers, Burn after reading, grosso modo, lorsque ça tourne à la grosse farce cinglante), mais voilà : la récurrence avec laquelle ils atteignent des cimes prodigieuses (la dernière en date, Inside Llewyn Davis, est un énorme coup de cœur perso), sans jamais prendre le même chemin, force l'admiration, et la curiosité de découvrir ceux qui me sont encore inconnus.

- David Lynch ou David Cronenberg ?
Je dois à Cronenberg les récits fantastiques parmi les plus forts et originaux que j'ai pu voir au cinéma. C'est assez incroyable avec le recul de constater qu'ils aient tous germés en si peu d'années, au début des 80s, comment son style particulier et ses thématiques bien personnelles se sont rapidement affirmés, comment chaque film semble donner naissance au suivant, être une excroissance du précédent, en même temps que la peau d'une structure plus ample, un cocon qui éclot avec La Mouche, effroyable, bouleversant et magnifique terme de cette première phase de l’œuvre en gestation du cinéaste. Il me semble qu'ensuite, une mutation s'opère, vers quelque chose de plus cérébral, de plus nu. Je suis moins séduit. Il me reste énormément à découvrir cependant, de cette deuxième phase de son œuvre. Concernant Lynch, difficile pour moi d'être objectif : je me suis retrouvé devant son Twin Peaks sûrement trop tôt, violemment happé par son univers, et s'en était fini. Les séquelles sont là : deux tiers de sa filmographie font partis des films que je chéris sans doute le plus. Ses constructions graphiques et narratives sont d'avantage que de simples rébus ésotériques à mes yeux, qui ne seraient destinés qu'au seul plaisir du décryptage. Au contraire, elles me semblent être à la fois l'expression instinctive et le canal de communication de tout un nuancier d'émotions, d'états intérieurs, d'affects inconscients, de tous ceux qui naissent de l'expérience des relations humaines et de la confrontation au monde, et qui me touche en plein cœur (quasiment) à chaque fois. Son récent détour par le petit écran s'est ouvert à des voies nouvelles, plus légères et lumineuses, et par lesquelles j'aimerai beaucoup le voir retourner au grand écran.

- Martin Scorsese ou Francis Ford Coppola ?
Sans trop savoir pourquoi, je reste généralement assez hermétique au cinéma de Scorsese. Je reconnais la virtuosité rageuse qui anime souvent ses films, la façon très vive et fiévreuse dont il les habite, mais au final, au-delà de cette reconnaissance qui suscite évidemment une certaine admiration, cela me laisse généralement froid : rien n'accroche. Est-ce de mon côté ? Ne trouvant pas prise à travers les milieux et les personnages pas franchement engageant qu'il dépeint dans certains de ses films et dans lesquels, par un mauvais effet d'amalgame, je ne trouverai du coup aucun ancrage, aucun contrepoint, aucune entrée ? Paradoxalement, je revois régulièrement avec un plaisir intact l'immense Taxi Driver, ou encore l'émouvant New York, New York, deux contre-exemples magnifiques qui m'agrippent à chaque fois sans exception. C'est sans doute à relativiser, ma connaissance de sa filmo étant très lacunaire. Une révision de certains de ses opus s'impose sans doute avant d'affirmer quoi que ce soit de définitif sur mon rapport à son cinéma (ça doit bien faire plus de douze ans que je n'ai pas revu ces œuvres les plus acclamées, mais je traîne un peu les pieds, encore une fois). En attendant, mon cœur va sans aucune hésitation vers Coppola. La respiration romanesque qui souffle sur son œuvre, ses formulations esthétiques ébouriffantes d'où naissent de franches émotions de spectateur, sa façon de nouer les ambitions créatrices les plus folles à une position toujours humble en un fil qui conduit toute sa démarche, tout cela me touche infiniment. S'il n'occulte jamais la cruauté implacable du monde, il propose toujours un contrepoint, une aspérité qui m'embarque émotionnellement dans le voyage. La découverte ces dernières années de ces films les plus fragiles, plein de fraîcheur, de tendresse et de mélancolie, a reconfiguré mon rapport à son cinéma et renforcé d'avantage encore mon amour pour lui. Accessoirement, son Michael Corleone est pour moi l'un des plus beaux personnages de fiction qui soit.

- Ridley Scott ou Tony Scott ?
Concernant Tony Scott, la petite poignée de films vus me donne le sentiment d'un réalisateur honorable, dont l'attachement à la forme compense toutefois difficilement le traitement pas très fin des sujets. On ne peut pas lui enlever une certaine patine visuelle, léchée, bien identifiable, ostentatoire parfois, mais ça ne suffit pas à extraire ses films d'une moyenne basse/haute, trop lésés par ailleurs par un manque paradoxal de personnalité, l'absence d'un véritable regard d'artiste. Aussi jolies soient les images qu'il capte, cela reste toujours un peu creux. Sir Ridley n'est pas qu'un simple sertisseur d'images, quand bien même leur beauté sidérante suffit seule à faire germer l'émotion, en souverain des formalistes qu'il est, c'est aussi un grand découvreur de mondes. Et qu'à cela ne tienne s'il faille les inventer : dans ce domaine, il n'a pas d'égal à mes yeux. Car plutôt que d'encapsuler ses cosmos, qui n'auraient du coup d'existence que dans les limites d'un film, il préfère y baigner, leur offrant l'amplitude et la profondeur de l'océan. Il définit de nouvelles frontières, poétiques, là où le réel se prolonge par le rêve : ces frontières qui sont l'absence même de frontière. Pas étonnant qu'il se soit penché sur le cas de Christophe Colomb, au détour d'un très beau film d'ailleurs. Ses trois premières œuvres (j'occulte Les Duellistes, parce que ça m'arrange ^^ et parce que pas vu) sont ses caravelles, et Blade Runner sa Santa Maria. Et quand ces rivages imaginaires sont discrètement habités de thématiques aussi passionnantes, c'est miraculeux. Que la suite de sa carrière soit sensiblement plus faible (encore que j'y trouve très largement mon compte : Thelma et Louise, 1492, Gladiator, Seul sur Mars, et même Prometheus (si si),...) ne change pas grand chose à l'immense gratitude que je lui porte d'avoir offert cet extraordinaire triptyque inaugural. Il y a des jours, Blade Runner est mon film préféré. Et ces jours sont plus nombreux avec le temps.

- Gus Van Sant ou Peter Weir ?
De Peter Weir, je porte en très, très haute estime son magnifique Truman Show, effroyable "caméra cachée" métaphysique à la poésie implacable. Je l'associe également à mes souvenirs lointains de Witness, Mosquito Coast, et Masters and Commanders, dont il me reste encore l'image diffuse de spectacles singuliers, supérieurement menés, qu'une révision me permettra sans doute d'éclairer. En attendant d'y voir mieux à son sujet, petit avantage pour Gus donc. Son cinéma, pour moi, c'est deux impacts foudroyants (Elephant, Gerry) et une chaleureuse étreinte (Will Hunting). Le reste parvient parfois à m'atteindre, moins puissamment que ces trois-là cependant.

- Terry Gilliam ou Tim Burton ?
J'aime beaucoup Gilliam, son sens de l'absurde, sa poésie délirante, son inventivité visuelle à base de collages étranges et d'effets à la Méliès, qui, lorsqu'il les déploie avec la mesure adéquate, concourent à la formation de véritables OFNI sans équivalent. Je lui préfère cependant Tim Burton, assez largement. Si je n'ai plus aucun attrait pour ses travaux récents, qui m'apparaissent de loin comme de petits manèges arthritiques qui bégayent mécaniquement les figures autrefois si vivantes de son oeuvre, le début de sa filmographie, de Beetlejuice à Sleepy Hollow, est l'une des portions du cinéma qui m'est le plus chère. Et je voue un amour immodéré pour ses deux Batman (tout premier souvenir de salle pour le second !) qui sont tous deux des films de chevets, des trésors d'une valeur sans prix : leur musique martiale et funèbre à la fois, leur Gotham fascinante, qu'elle soit en mode Noir ou floquée, ces images chargées d'un onirisme sombre (cet instant ingénieux et magique où la Batwing en passant devant la lune grave à son tour ce logo sur la nuit), gravées à l'époque sur ma jeune rétine, et tatouées sur mon cœur, pour toujours.

- Clint Eastwood ou Terrence Malick ?
De l’œuvre prolifique d'Eastwood, je ne connais vraiment que la partie qui m'est contemporaine. La puissante discrétion de sa maitrise et l'humilité sereine de son talent font que j'ai souvent tendance à l'oublier lorsqu'il s'agit de compter les cinéastes qui me sont chers, alors que ses films m'ont pour la plupart infiniment touché. C'est sans doute un peu injuste, mais, à égalité dans la puissance émotionnelle de leurs récits, je suis d'avantage marqué par les propositions formelles éblouissantes qu'offre en plus le cinéma de Malick, et qui en décuplent la poigne affective avec une intensité tranquille et miraculeuse. La radicalisation de sa démarche dans The Tree of Life, mon dernier Malick à date, m'a paru être à la fois un épanouissement et une mise en crise, subjuguante dans cet espèce de lâcher prise du cinéaste, de largage libérateur de toutes les amarres qui le rattachaient à un cinéma plus "traditionnel", mais aussi déroutante tant les extrêmes atteints ici semblent définitifs, comme autant de points de décrochage : que se passera-t-il s'il s'aventure au-delà ? Je ne suis pour l'instant pas allé vérifier.

- Joe Dante ou John Carpenter ?
Dans le déplacement qu'il a opéré d'un certain héritage de l'âge d'or du cinéma hollywoodien sur le terrain du cinéma de genre, Carpenter, avec les moyens limités qui ont souvent été les siens, a durablement marqué de son emprunte le renouveau du fantastique US dont il a été, à juste titre, l'un des deux nouveaux parangons, avec Spielberg. Il a dépoussiéré toute une grammaire, remis à jour des fondamentaux, lancé tout une série d'idées génériques, matière première inépuisable pour certains cinéastes qui ont pu alors l'exploiter avec leur propre sensibilité (je pense à Cameron, à Cronenberg dans une moindre mesure). Cela m'attriste toujours un peu de constater l'extinction progressive de sa créativité, au regard d'une filmographie pourtant foudroyante à son démarrage, dans laquelle, d'Assaut à Jack Burton, tout est passionnant à mes yeux, j'en suis totalement fan. Il y imposait une maitrise constante de tous les constituants de son génial artisanat : ambiance impeccablement posée, scope impérialement investi, récits remarquables conduits avec l'efficacité sèche qui faisait tout son style, personnages forts croqués en quelques traits, enrobé par cette musique si hypnotique. C'est déjà formidable. Mais je ne peux pas m'empêcher de regretter un peu, malgré quelques soubresauts, le lent délitement de cette si parfaite adéquation dans la suite d'une œuvre pourtant si pleine de promesses. Concernant Joe Dante, il reste l'auteur facétieux de deux fabuleux films que je vénère depuis mon enfance, exploit qu'il n'a jamais vraiment réitéré.

- Luc Besson ou Jean-Pierre Jeunet ?
Jeunet a souvent la main bien lourde : les acteurs pris soudain d'hystérie, les gueules filmés à 2 cm de distance (et à la main), les effets fish-eye empruntés à Gilliam mais qui rappellent Poiret, la pellicule lavée au pastis, les hyper-travelling qui s'agitent pour rien... Si je le préfère à Besson, c'est surtout parce qu'il joue sur le terrain de l'imaginaire, dans lequel je trouve plus facilement mon compte. Et même si son petit manège de bronze et de rouille ne pouvait finalement que tourner en rond (on est d'accord, il a complètement disparu des radars ?), les quelques tours proposés offraient malgré tout leurs lots de belles images et d'idées intéressantes. J'ai un peu plus de mal avec Besson, son emphase démesurée, son filmage au scaphandre bombé, ses entourloupes émotionnelles dont je lui tiens encore rigueur aujourd’hui, même si là encore tout n'est pas complètement à jeter dans la première moitié de sa filmographie.

- John McTiernan ou Paul Verhoeven ?
De Verhoeven, je ne connais finalement que ses incursions dans le cinéma de genre, auquel il a apporté son mordant ravageur, sa fougue railleuse, son goût du mauvais goût, sans jamais négliger l'évasion et le spectaculaire, qu'il a poussés dans ses ultimes retranchements. Dans ce domaine, il sera difficile de faire plus ahurissant, plus fou, que son Starship Troopers. J'aime beaucoup, mais mon plaisir de spectateur est plus grand, plus pur face aux films de McTiernan. Son sens de l'exploration qu'il déploie en virtuose dans tous les espaces, la fluidité de son régime d'images et de sens, le rythme impeccablement entraînant de ses spectacles, ... Ses deux Die Hard sont des sommets triomphants et infranchissables du film d'action. Et puis, à un niveau plus personnel, son génial Last Action Hero est l'une de mes toutes premières expériences de salle de cinéma, dont je garde encore aujourd'hui le souvenir d'un moment merveilleux, jubilatoire et la concrétisation soudaine d'une idée fabuleuse qui habitait souvent mes rêves éveillés : celle de passer de l'autre côté de l'écran. C'est précieux.

- John Boorman ou Michael Cimino ?
Ma méconnaissance de leur œuvre respective est égale (une petite poignée de films vus), tout comme l'admiration que je leur porte à chacun (très grande). Le premier m'apparaît surtout comme le génial cinéaste des rudiments, un sourcier moderne qui s'en retourne aux récits primordiaux. Il fait de la pellicule sur laquelle il inscrit sa formidable chanson de geste l'équivalent d'un parchemin ancestral, tant il émane de son Excalibur la sensation de tout précéder, d'être issue d'un autre temps que celui du cinéma. Sa caméra est alors l’œil du dragon. L'Année du Dragon du second, découverte récente, est un joyau de polar nihiliste, romantique et fulminant, visuellement sidérant. Et son Voyage au bout de l'Enfer un fleuve majestueux et bouleversant, mesurant le relief d'une humanité fragile, creusant ses paysages parfois paisibles, parfois dévastés, emportant les blessures, charriant les affluents intimes, les complicités, les amours naissantes, les amitiés, toutes échouées sur les rives du Styx. Cimino par K.O.

- Satoshi Kon ou Lana & Lilly Wachowski ?
Le cinéma des sœurs Wachowski m'enthousiasme assez peu. Je lui accorde volontiers une mixité assez réjouissante, brassant tous les supports audiovisuels, et une certaine habileté à extraire de tout un marasme de références le substrat qui vient nourrir son univers particulier. Mais quand il s'agit de les peupler d'émotions, de nous les faire traverser par le bais d'un récit emballant, je le trouve un peu limité. Les deux réalisatrices s'emprisonnent souvent dans la complexité de leur construction, qu'elles se retrouvent obligées de cartographier dans le détail, de consolider par des tunnels de dialogues explicatifs et des séquences entières en forme de tuto. J'aime pourtant beaucoup le fil thématique qu'elles prolongent film après film, cette lutte de l'individu, considéré comme une anomalie à éradiquer par le système : rien de véritablement original dans le cinéma de genre, mais elles ont une façon toute personnelle de l'aborder. C'est d'autant plus dommage que tout cela n'ait pas le soutien des sentiments, qui viendrait en balance du poids conséquent de leur style paradoxalement très empathique. Le cinéma animé de Satoshi Kon me paraît beaucoup plus vivant, moins balisé, laissant volontairement interstices, ombres et abîmes, propices à l'exploration, au rêve et au vertige. Alors oui, on y retrouve le même brassage des genres, un goût partagé pour les structures sophistiquées, mais il faut aussi compter les belles respirations poétiques, le refus salutaire de toute forme de didactisme, les personnages qui agrippent le cœur, le tout dans un univers graphique bigarré qui régale les pupilles et stimule l'imaginaire.

- James Cameron ou Robert Zemeckis ?
Quel drôle de cinéaste que Zemeckis quand on y pense. Prolifique et protéiforme, sa filmographie s'est déclinée sur à peu près tous les genres possibles, les mixant même volontiers au sein d'un même opus, comme pour chasser l'immobilisme et l'ennui : son cinéma travaille le mouvement autant qu'il est constamment travaillé par une énergie profondément positive. Je suis régulièrement séduit par ses films, en vénération totale devant certains, et toujours émerveillé devant les quelques prouesses vertigineuses qu'il parvient à glisser - au détour d'un plan improbable - au sein d'une mise en scène à la fois sophistiquée et d'une limpidité de tous les instants. Il paye peut-être l'hétérogénéité de son cinéma par une personnalité légèrement indéterminable, qui me fait préférer Cameron dans ce duel. Mais ce n'est pas la seule raison. Cameron, c'est le gars qui va te remplir un réacteur nucléaire d'hectolitres d'eau, te reconstruire le Titanic au hublot près et te le démolir dans la foulée, t'orchestrer un ahurissant festival de trucages, de cascades et de pyrotechnies, t'offrir des visions sidérantes d'apocalypse nucléaire, de sirènes luminescentes, de ruche d'un autre monde, pour capter par delà le spectaculaire indépassable de ses films le cœur fragile et délicat qui les irrigue. Ces femmes fortes et dignes auxquelles il offre souvent la primeur de son regard, entourées par ces hommes héroïques et sensibles, soit autant de référents sublimes et primordiaux avec lesquels j'ai mesuré tous les autres personnages du même genre qui ont suivi.

- Peter Jackson ou Sam Rami ?
Mon rapport à la trilogie de l'anneau par Jackson a été pour le moins chaotique au fil du temps. Refroidi à la découverte du premier, au point de n'avoir pas suivi les deux autres à leur sortie en salle. Fluctuant ensuite, entre indifférence et appréciation tiède, pas aidé non plus par ma réception de son King Kong dont les défauts me semblaient salir rétrospectivement son triptyque, par effet de symétrie. Puis, il y a quatre ans, je me replonge dans les bouquins, à l'occasion d'un de ces déménagements qui vous fait remarquer ces vieux trésors qu'on a laissé mourir sur ses étagères. Pas lus depuis l'adolescence, je dévore en quelques jours les trois tomes, que je termine en larmes. Quelques jours plus tard, poussé par l'émotion de ma lecture récente, je me décide à retenter l'adaptation du néo-zélandais, en version longue cette fois, le temps de quelques soirs. Eh ben pareil : je termine en larmes, aussi incrédule que franchement comblé. Ce revirement est assez unique dans mon "parcours" de spectateur. Je ne sais pas trop ce qui s'est passé ces semaines-là, mais mes récentes révisions sont une confirmation : j'adore ces trois films. Sam Raimi, même s'il n'a rien offert qui me soit aussi cher, a pourtant ma préférence, principalement pour la première partie de sa carrière, qui, d'Evil Dead à Spider-man 2, enfilait quelques bijoux d'inventivité folle, forgés avec un plaisir contagieux et un appétit insatiable pour l'exploration formelle tous azimuts franchement enthousiasmants, alors que je continue de goûter assez peu au reste de la filmographie de Peter Jackson.

- Judd Apatow ou Peter & Bobby Farrely ?
Derrière la crudité régressive qui jaillit souvent dans leurs films, il y a, cachées, cette candeur chaleureuse, cette bienveillance inaltérable, que je trouve aussi belles que précieuses. J'ai une énorme affection pour la pléiade de marginaux sublimes qu’ils érigent en héros de leurs fables drôles et touchantes : timides maladifs, pieds-marchés, personnes handicapées par les mots, par leur corps, par leur cœur, qu'ils filment amusés mais toujours amoureusement, sans jamais les trahir, pas même pour un rire. J'ai l'impression que ces deux frangins ont initiés une fratrie de sensibilités qui représente pour moi l'une des plus belles explorations du spectre des relations et des émotions humaines dans le cinéma américain de ces vingt-cinq dernières années. Apatow est de ceux-là : la même sincérité, l'émotion qui passe en contre-bande, sans pathos mais 100% potache, et ce même regard tendre sur ces personnages. Son cinéma a toutefois un versant plus tranchant, un je-ne-sais-quoi de plus inquiet, de plus amer que chez les Farrely, qui donne ce mélange singulier, tout en gravités contenues, rires cafardeux et jovialités diffuses. Et c'est beau de voir qu'à son tour, il a mis à jour une ribambelle de nouveaux talents remarquables.

- Spike Jonze ou Michel Gondry ?
Les deux me plaisent beaucoup. Si le cinéma de Spike Jonze est sans doute plus assuré, volontiers plus sombre et désenchanté, je me sens plus proche de celui, plus humble et plus doux, de Gondry. Son ouvrage rafistolé, parfois bancal mais souvent enchanteur, a la fragilité touchante des cadeaux bricolés, ceux qui sont les plus chers et les plus beaux, parce qu'ils sont les produits directs des attentions. Encore merci à lui, au passage, pour Eternal Sunshine of the Spotless Mind, qu'il a fabriqué en cadeau rien que pour moi, c'est certain.
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Demi-Lune
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Re: Duels de réalisateurs

Message par Demi-Lune »

Merci, Omael. Quel bonheur à lire.
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Thaddeus
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Re: Duels de réalisateurs

Message par Thaddeus »

Moi devant le message d'Omael :

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Merci et bravo pour ce pur régal de lecture. C'est passionnant, pertinent, superbement écrit.

Et parmi les cent choses sur lesquelles je pourrais rebondir :
Spoiler (cliquez pour afficher)
Omael a écrit :leur musique martiale et funèbre à la fois
Ce morceau-ci (la dernière minute plus exactement) est sans doute l'un de mes préférés absolus (des frissons partout à chaque écoute) :

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Omael
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Re: Duels de réalisateurs

Message par Omael »

Merci à vous deux :D :oops:
Spoiler (cliquez pour afficher)
@Thaddeus : complètement d'accord sur ce morceau. En terme de puissance "galvanisante" de musique de film, ça se pose là. J'ai les images qui défilent dans ma tête rien qu'en l'écoutant, et l'émotion qui monte.
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Major Tom
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Re: Duels de réalisateurs

Message par Major Tom »

Fini de lire. :D
Quel beau cadeau tu viens de nous faire (je trouve qu'il y a de moins en moins de forumeurs arrivant encore à parler aussi passionnément de cinéma :fiou:).
Tes petites pastilles bien écrites font même parfaitement passer la pilule quand tu choisis le mauvais réalisateur. :mrgreen:
Bravo et merci !
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Flol
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Re: Duels de réalisateurs

Message par Flol »

Thaddeus a écrit :Merci et bravo pour ce pur régal de lecture. C'est passionnant, pertinent, superbement écrit
C'est vrai que c'est très bien écrit, très agréable, avec à chaque fois cette impression de parvenir à trouver les adjectifs parfaitement adéquats à chaque film.
On croirait presque un clone de Thaddeus, en fait.
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Omael
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Re: Duels de réalisateurs

Message par Omael »

Merci :D
Major Tom a écrit :Tes petites pastilles bien écrites font même parfaitement passer la pilule quand tu choisis le mauvais réalisateur.
Je me doutais un peu que je serai un peu seul sur certain choix. :mrgreen:
Néanmoins quand on regarde les réponses, il y a quand même une certaine disparité. Il faudrait faire les comptes.
Major Tom a écrit :(je trouve qu'il y a de moins en moins de forumeurs arrivant encore à parler aussi passionnément de cinéma :fiou:).
Ce sont pourtant les très belles réponses des uns et des autres qui m'ont régalé et m'ont donné méchamment envie de participer, il y a quelques semaines, quand le topic est remonté à la surface avec ses tablées de cinéastes. :D
D'ailleurs, je n'ai pas vu les tiennes il me semble. :mrgreen: :wink:

Ni celles de Flol :mrgreen: :wink:
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Major Tom
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Re: Duels de réalisateurs

Message par Major Tom »

Omael a écrit :Ce sont pourtant les très belles réponses des uns et des autres qui m'ont régalé et m'ont donné méchamment envie de participer, il y a quelques semaines, quand le topic est remonté à la surface avec ses tablées de cinéastes. :D
D'ailleurs, je n'ai pas vu les tiennes il me semble. :mrgreen: :wink:
Hmmm comment as-tu trouvé la réponse de Dale Cooper d'il y a... quatre ans ( :| ) ?
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Mama Grande!
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Re: Duels de réalisateurs

Message par Mama Grande! »

Omael a écrit : - David Lynch ou David Cronenberg ?
Concernant Lynch, difficile pour moi d'être objectif : je me suis retrouvé devant son Twin Peaks sûrement trop tôt, violemment happé par son univers, et s'en était fini. Les séquelles sont là : deux tiers de sa filmographie font partis des films que je chéris sans doute le plus. Ses constructions graphiques et narratives sont d'avantage que de simples rébus ésotériques à mes yeux, qui ne seraient destinés qu'au seul plaisir du décryptage. Au contraire, elles me semblent être à la fois l'expression instinctive et le canal de communication de tout un nuancier d'émotions, d'états intérieurs, d'affects inconscients, de tous ceux qui naissent de l'expérience des relations humaines et de la confrontation au monde, et qui me touche en plein cœur (quasiment) à chaque fois. Son récent détour par le petit écran s'est ouvert à des voies nouvelles, plus légères et lumineuses, et par lesquelles j'aimerai beaucoup le voir retourner au grand écran.
Je me retrouve exactement dans ce que tu écris! Je te volerai cette formulation la prochaine fois que je dois répondre à quelqu'un que Lynch on comprend rien et qu'il faut être snob pour aimer et tous les poncifs du genre... :D
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Re: Duels de réalisateurs

Message par Spike »

Omael a écrit :L’œuvre d'Oshii est assez confidentielle il me semble, en dehors des deux Ghost In The Shell, seuls que je connaisse.
Cela dépend ce que tu entends par "confidentielle", mais comparé à d'autres réalisateurs d'animation japonaise, il a été très bien servi en Occident : une bonne partie de sa filmographie est disponible en DVD, voire en BR (si on cumule France, Royaume-Uni et USA). Ce sont principalement l'OAV L’Œuf de l'ange ainsi que certains de ses films live plus récents qui manquent à l'appel. C'est plutôt son activité en tant que scénariste de manga (de BD, donc) qui est quasi-invisible dans nos contrées (peut-on espérer voir un jour l'intégralité de la saga Kerberos publiée de par chez nous ?).
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