Cheval de guerre (Steven Spielberg - 2011)
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Re: Cheval de guerre (Steven Spielberg - 2011)
Oui parce que comme A.I. je pense que ce film est plus intelligent qu'il ne le laisse croire et que mon approche sur le film était faussé dès le départ en ne considérant pas le cheval comme LE personnage principal.C'est un film contrairement à d'autres films de Spielberg (Jaws,Indy,Tintin) où on ne prend pas du plaisir expéditif mais qui se savoure et se digère sur la durée après d'autres visions.
- Demi-Lune
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Re: Cheval de guerre (Steven Spielberg - 2011)
Je te rejoins sur l'appréciation de cette scène. C'est effectivement celle qui m'aura le plus ému avec la mort du cheval noir. Je fais une digression à ce sujet mais tu vas voir où je vais en venir. Je lisais ce matin que Truffaut était satisfait du double fonctionnement d'une des scènes de Domicile conjugal sur le public : c'est quand Doinel rentre chez lui et trouve Claude Jade grimée en geisha. Truffaut constatait que le public riait spontanément parce que le premier effet, à la vision de cette image, était comique ou en tout cas insolite. Puis il zoomait sur le visage de la jeune femme et montrait une larme qui coulait sur sa joue. Et Truffaut jubilait de voir que le public, qui venait tout juste de rire, se taisait d'un seul coup et ressentait une immense gêne. "Le rire se bloque, les gens ont honte d'avoir ri." Pour le film qui nous occupe il n'est bien entendu pas question de rire, mais c'est vrai que l'on retrouve ce procédé de "douche écossaise", pour reprendre Truffaut, à plusieurs moments. C'est un mélange déstabilisant de cruauté et d'humanisme, souvent simultané. Et je me demande si cette hybridation, à laquelle je ne m'attendais pas nécessairement, n'a pas contribué à ma mise à distance... véritable parti-pris couillu ou difficulté pour Spielberg à trouver le bon ton pour traiter son histoire ? Personnellement je penche toujours pour la seconde option mais je continue à réfléchir sur le film. En tout cas le face à face entre Irvine et Arestrup est un excellent exemple de complexité émotionnelle - et c'est vrai que j'ai ressenti aussi à ce moment une émotion ambivalente, que tu as très bien expliquée. Hélas, cette scène, qui peut effectivement se lire comme le point d'orgue vers lequel tend toute l’œuvre, est bien l'une des rares qui aura vraiment su m'atteindre sur la durée du film.Watkinssien a écrit :L'un des moments les plus forts du film, sur le plan émotionnel :
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Re: Cheval de guerre (Steven Spielberg - 2011)
Bizarre parce que, en ce qui me concerne, j'ai adoré A.I. dès sa premiere vision (et les quelques révisions du film n'ont en rien entamé ce plaisir!!)
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Re: Cheval de guerre (Steven Spielberg - 2011)
Ben oui, pareil.hansolo a écrit :Bizarre parce que, en ce qui me concerne, j'ai adoré A.I. dès sa premiere vision (et les quelques révisions du film n'ont en rien entamé ce plaisir!!)
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Re: Cheval de guerre (Steven Spielberg - 2011)
Heu là tu t'avances quand même un peu. La comparaison avec A.I. me paraît maladroite car les ambitions sont différentes et Cheval de guerre n'est pas victime d'un malentendu lié à la personne de Kubrick. Laissons le film faire son chemin. Et puis je ne vois pas pourquoi le film serait "plus intelligent qu'il ne laisse croire"... ça signifierait qu'on ne devait à la base pas en attendre grand-chose.Dunn a écrit :Oui parce que comme A.I. je pense que ce film est plus intelligent qu'il ne le laisse croire et que mon approche sur le film était faussé dès le départ en ne considérant pas le cheval comme LE personnage principal.
Quant au cheval personnage principal, oui et non : c'est le fil rouge mais il sert aussi à mettre en avant des destins fugaces pris dans le tumulte de l'Histoire... ce qui est une grande constante spielbergienne. En fait j'ai l'impression que ce cheval est une sorte de McGuffin, comme le requin des Dents de la mer ou E.T. dans une moindre mesure, permettant à Spielberg de se pencher sur une poignée d'individus confrontés à une situation extraordinaire, et dont il va suivre les trajectoires.
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Re: Cheval de guerre (Steven Spielberg - 2011)
Pas moi : en sortant de la salle, j'étais totalement déboussolé, et j'avais trouvé que le film avait 20mn de trop (les dernières).Anorya a écrit :Ben oui, pareil.hansolo a écrit :Bizarre parce que, en ce qui me concerne, j'ai adoré A.I. dès sa premiere vision (et les quelques révisions du film n'ont en rien entamé ce plaisir!!)
Sot que j'étais...aujourd'hui, il fait partie de mes 5 films préférés ever.
Je n'ai pas encore vu War Horse (ce qui sera fait d'ici la fin de la soirée), mais pour le moment, l'accueil critique auquel il a droit n'a absolument RIEN à voir avec celui de A.I. à l'époque.
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Re: Cheval de guerre (Steven Spielberg - 2011)
Demi-Lune ma comparaison avec A.I. n'est uniquement sur le ressentit que j'ai eu sur le film, rien à voir bien sûr les deux films sont différents (quoique David qui est abandonné puis faussement retrouve sa "mère" ).Pour moi le film est plus intelligent dans le sens où tous les liens dû au cheval ne se remarquent pas tout de suite parce que l'on suit sa "course" du début à la fin sans avoir bien vu certains approfondissements de chacune de ses rencontres.Il est clair que la plus importante c'est Albert, mais celle du Français (d'ailleurs j'en profite pour exprimer quelque chose qui m'a beaucoup gêné et qui fait réduire ma note c'est le non-respect des langues originales en VO, tous parlent anglais!) a dans une moindre mesure son importance par l'intermédiaire de sa fille qui était censé être le deuxième maître de Joey. Je trouve que Spielberg rate ses interconnexions, pas de beaucoup certes car la structure les rassemblant m'a touché, mais j'espérai beaucoup plus de fougue et d'émotion dans certaines retrouvailles et adieux.
Maintenant je reviens à A.I. où le film m'a peu ému à l'époque au cinéma et depuis comme Ratatouille (le pseudo pas le film), je l'adore et l'admire par bien des points qui me touche plus qu'avant.Cheval de guerre est sûrement partie pour que je le revisionne et me touche plus une nouvelle fois que la première
Maintenant je reviens à A.I. où le film m'a peu ému à l'époque au cinéma et depuis comme Ratatouille (le pseudo pas le film), je l'adore et l'admire par bien des points qui me touche plus qu'avant.Cheval de guerre est sûrement partie pour que je le revisionne et me touche plus une nouvelle fois que la première
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Re: Cheval de guerre (Steven Spielberg - 2011)
Je ne sais pas trop quoi en penser.
En fait, c'est un film qui a le cul entre 2 chaises : trop enfantin pour les adultes, et trop adulte pour les enfants. Le voir se planter aux box-office ne m'étonne donc même pas.
Le récit est pourtant bien mené, je ne m'y suis pas ennuyé une seule seconde...mais tout est tellement codifié, prévisible, qu'il n'y a véritablement aucune surprise. Et donc peu d'émotions ressenties, au final.
Heureusement, la mise en scène de Spielberg parvient parfois à transcender tout ça : la charge de la cavalerie (et la mort du sergent anglais magnifiquement amenée), le moulin, et surtout, surtout...cette hallucinante fuite de Joey au milieu du "no man's land", scène pour laquelle je serais prêt à voir et revoir ce film encore et encore. C'est bien le seul moment du film où j'ai ressenti un certain souffle épique.
Et puis évidemment, difficile de ne pas penser à John Ford, Gone with the Wind (toute la scène finale)...mais une fois qu'on a dit ça, qu'est-ce que l'on peut dire de plus ? Ces hommages sont sympathiques, ok...mais je ne vois pas ce que ça peut apporter.
En gros, c'est un film d'un autre temps, hors-mode, anti-cynisme, résolument optimiste et naïf dans ses intentions. C'est vraiment un gros risque qu'a pris Spielberg ici, et je suis même étonné de voir le bon accueil critique auquel il a droit, alors qu'il contient tout ce que les anti-Spielberg pointaient du doigt il y a une décennie.
Vraiment, c'est un film que j'aurais aimé aimer profondément, j'aurais aimé être ému aux larmes par le parcours de Joey (j'étais même persuadé que ça allait être le cas...ouais parce que moi, dès que ça concerne des animaux, 4 fois sur 5 je chiale). Mais là non.
Je ne sais pas trop quoi en penser.
En fait, c'est un film qui a le cul entre 2 chaises : trop enfantin pour les adultes, et trop adulte pour les enfants. Le voir se planter aux box-office ne m'étonne donc même pas.
Le récit est pourtant bien mené, je ne m'y suis pas ennuyé une seule seconde...mais tout est tellement codifié, prévisible, qu'il n'y a véritablement aucune surprise. Et donc peu d'émotions ressenties, au final.
Heureusement, la mise en scène de Spielberg parvient parfois à transcender tout ça : la charge de la cavalerie (et la mort du sergent anglais magnifiquement amenée), le moulin, et surtout, surtout...cette hallucinante fuite de Joey au milieu du "no man's land", scène pour laquelle je serais prêt à voir et revoir ce film encore et encore. C'est bien le seul moment du film où j'ai ressenti un certain souffle épique.
Et puis évidemment, difficile de ne pas penser à John Ford, Gone with the Wind (toute la scène finale)...mais une fois qu'on a dit ça, qu'est-ce que l'on peut dire de plus ? Ces hommages sont sympathiques, ok...mais je ne vois pas ce que ça peut apporter.
En gros, c'est un film d'un autre temps, hors-mode, anti-cynisme, résolument optimiste et naïf dans ses intentions. C'est vraiment un gros risque qu'a pris Spielberg ici, et je suis même étonné de voir le bon accueil critique auquel il a droit, alors qu'il contient tout ce que les anti-Spielberg pointaient du doigt il y a une décennie.
Vraiment, c'est un film que j'aurais aimé aimer profondément, j'aurais aimé être ému aux larmes par le parcours de Joey (j'étais même persuadé que ça allait être le cas...ouais parce que moi, dès que ça concerne des animaux, 4 fois sur 5 je chiale). Mais là non.
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Re: Cheval de guerre (Steven Spielberg - 2011)
Je comprends ce ressenti...
En revanche, je ne trouve pas le film "résolument optimiste".
En revanche, je ne trouve pas le film "résolument optimiste".
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Re: Cheval de guerre (Steven Spielberg - 2011)
Encore heureux, mon neveu.Watkinssien a écrit :Je comprends ce ressenti...
Bon, je ne vais même pas m'escrimer à donner mon avis. Apprécier ou ne pas apprécier ce film revient quasiment à opposer deux visions du monde. Pour caricaturer à grosses louches: les cyniques d'un côté et les ravis de la crèche de l'autre. Donc tout débat devient dès lors stérile.
Tout était dit dans les remarques initiales de Strum sur la naïveté de l'ensemble et sur la réaction émotionnelle qu'il pouvait entraîner.
Meilleur topic de l'univers
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
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Re: Cheval de guerre (Steven Spielberg - 2011)
Maintenant que j'ai vu le film, je viens de reparcourir le topic...et je me retrouve parfaitement dans la critique de Demi-Lune.
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Re: Cheval de guerre (Steven Spielberg - 2011)
Rien sur la B.O. ?Ratatouille a écrit :Je ne sais pas trop quoi en penser.
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Re: Cheval de guerre (Steven Spielberg - 2011)
Je suppose que Rata la connaissait déjà avant de voir le film.Boubakar a écrit :Rien sur la B.O. ?Ratatouille a écrit :Je ne sais pas trop quoi en penser.
Je ne sais pas trop quoi en penser.
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Re: Cheval de guerre (Steven Spielberg - 2011)
Voilà : pour l'avoir écouté environ 83 fois depuis sa sortie, on peut dire que je commence à bien connaître cette BO.
Ensuite, en ce qui concerne son utilisation dans le film, je suis là aussi plutôt mitigé : sur certaines séquences (la fuite dans le "no man's land", les chevaux tirant les canons), le score a un apport indéniable, et renforce encore davantage leur puissance évocatrice ; et sur d'autres, c'est un petit peu le syndrome Peter Jackson/Howard Shore dont on parlait avec Gounou en sortant de la salle : trop de musique tout le temps, certains morceaux venant surligner les aspects "comiques" pas super drôles (l'oie...), quand d'autres font juste office de tapisserie. Parfois, le silence, c'est bien aussi.
J'ai connu Spielberg moins lourdaud dans son utilisation de la musique...
Ensuite, en ce qui concerne son utilisation dans le film, je suis là aussi plutôt mitigé : sur certaines séquences (la fuite dans le "no man's land", les chevaux tirant les canons), le score a un apport indéniable, et renforce encore davantage leur puissance évocatrice ; et sur d'autres, c'est un petit peu le syndrome Peter Jackson/Howard Shore dont on parlait avec Gounou en sortant de la salle : trop de musique tout le temps, certains morceaux venant surligner les aspects "comiques" pas super drôles (l'oie...), quand d'autres font juste office de tapisserie. Parfois, le silence, c'est bien aussi.
J'ai connu Spielberg moins lourdaud dans son utilisation de la musique...
- Demi-Lune
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Re: Cheval de guerre (Steven Spielberg - 2011)
Comment se porte-t-il, ce cher Gounou ?Ratatouille a écrit :dont on parlait avec Gounou en sortant de la salle
Il a pas trop aimé le film, hein ?