Merci bien ! Je l'ai déjà vu deux fois au cinoche pour ma part - film de l'année oblige !Chrislynch a écrit :Pour ta première partie de texte, plus rien à opposer, en osmose avec ce que tu racontesHarkento a écrit :
Salut Chrislynch,
En fait, pour aller dans ton sens, je trouve en soit qu'il y a effectivement des flous artistiques, mais sur le sujet de la psychanalayse, ça na me dérange pas. Le scénario de Take Shelter, comme dans de nombreux films d'ailleurs, suit une ligne directive imposer par l'auteur qui, à mes yeux, à d'abord quelque chose à nous dire. La psychanalyse est vraiment secondaire (mais a quand même son rôle) dans le film ; ce dont à besoin Curtis c'est d'être écouter et c'est d'ailleurs ce que fait la première psy, le plan avec elle finie par une phrase de la sorte "Bon ! Et si vous me racontiez tout !" (un truc dans le genre). Il commence alors à se creer un lien entre le patient et le docteur. Puis, lorsque celle-ci est mutée, son remplaçant ne fait que prendre son dossier, l'analyse sans l'analyser lui, et part tout de suite sur le passif de sa mère : pas de discussion possible donc ! Alors Curtis s'en va. Si on devait d'ailleurs analyser les psys ( ), on remarque que celle qui "écoute" est une femme et celui qui n'écoute pas est un homme ! Et c'est aussi sa Femme, qui représente l'amour, comme je l'expliquais plus haut, qui parvient à le "sauver", à le raisonner (scène dans l'abri). Je trouve d'ailleurs le film très féminin, la réalité traitée étant une donnée "sensible"/Féminin donc, et non "rationnel"/Homme. Il est d'ailleurs très japonais dans la forme, cadrage et montage très épuré, presque simpliste, plutôt que maîtrisé et sophistiqué. Donc pour résumé, je suis plutôt d'accord avec toi quand tu dis que le cinéaste évite une réponse psychanalytique mais c'est essentiellement parce que ce n'est pas le sujet du film puisque le final VEUT donner raison à Curtis, quoi qu'on en dise ! Donc la psychanalyse et la rationalité ne sont pas admises dans le "monde" de Jeff Nichols. Et là ou le réalisateur manque d'expérience (c'est juste son second film, rappelons le !), c'est qu'il manque, il est vrai, une cohérence à l'histoire : je veux parler des une ou deux (peut être plus) scènes ou on ne voit pas Curtis. Ce film aurait été parfait s'il était toujours dans les scènes, pour bien crédibiliser le fait qu'il est le seul à percevoir ce "réel" si oppressant (un peu comme Le Locataire de Polanski, ou là, tout le réel est subit par le personnage principal).
Par contre, là ou je ne te rejoins pas, c'est évident pour ma part que ce n'est pas à lui de remarquer la catastrophe qui arrive à l'horizon. Acceptant le fait qu'il soit malade, Curtis n'a plus à se soucier des signes qui l'habitent. Donc heureusement que c'est justement sa fille - on nous suggerait d'ailleurs, dans certains plans, que elle aussi pressentait quelque chose de terrible en observant l'horizon, qui remarque l'horreur à venir. C'est justement parce que le point de vue introspectif de Curtis a cessé d'exister, puisqu'il se soigne pour ça d'ailleurs, que c'est sa fille qui annonce la catastrophe à son père, en language des signes rappelle toi. Cette scène est d'ailleurs pour moi super importante : c'est encore un "signe" et non un "mot" qui s'adresse à Curtis. Bon oui, sa fille est sourde et muette, mais je pense que Nichols, pour rejoindre le point de vue que je développe, nous incite d'abord à regarder, percevoir, sentir le monde plutôt qu'a le rationaliser avec des mots par exemple .... et c'est pour cela que la psychanalyse n'a pas de réponse à donner à Curtis quand il se présente à eux.
Pour ta seconde partie, je pourrais évoluer également dans ton sens avec pour moi, un inconscient collectif qui se mettrait en marche : d"abord lui, puis sa fille, puis sa femme en introspection puis en mode "vision", "perception", etc. Pour la dernière phrase de ta seconde partie, et c'est pour cela que la psychanalyse n'a pas de réponse à donner à Curtis quand il se présente à eux, je ne te rejoins pas mais nous allons sortir là du cadre cinématographique qui nous occupe et qui n'a pas d'intérêt ici.
En tout cas, Harkento, tu m'as vraiment donner envie de me replonger dans le film pour lui offrir une seconde chance de lecture, ce que je ne manquerai pas de faire avant la fin de l'année
Lors du deuxième visionnage, observe bien la présence de la couleur jaune, tu vas halluciner !