Bela Tarr

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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vic
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Bela Tarr

Message par vic »

EDIT DE LA MODERATION:

Vous pouvez également consulter les topics consacrés aux différents films de Bela Tarr

Le nid familial (1979) et sa Chronique Classik
Rapports préfabriqués (1982)
Damnation (1987)
Le cheval de Turin (2011)

interview de Bela Tarr (2004)
un topic sur l'arrêt - définitif? - du prochain Bela Tarr (2006)


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Intégrale Bela Tarr au centre Pompidou du du 3 décembre 2011 au 2 janvier 2012.

http://www.centrepompidou.fr/Pompidou/M ... =Actualite
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Tancrède
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Re: Intégrale Bela Tarr

Message par Tancrède »

ça fait rêver
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cinephage
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Re: Intégrale Bela Tarr

Message par cinephage »

Je n'ai encore vu aucun film de Bela Tarr, j'avoue être assez curieux, tout en craignant un peu un cinéma trop figé pour moi, façon Nuri Bilge Ceylan, Apichatong machin ou encore Sokourov, dans lequel je n'arriver généralement pas à rentrer.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Jeremy Fox
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Re: Intégrale Bela Tarr

Message par Jeremy Fox »

cinephage a écrit :Je n'ai encore vu aucun film de Bela Tarr, j'avoue être assez curieux, tout en craignant un peu un cinéma trop figé pour moi, façon Nuri Bilge Ceylan, Apichatong machin ou encore Sokourov, dans lequel je n'arriver généralement pas à rentrer.
Pareil ; mais comme par hasard, je comptais découvrir mon premier Tarr ce WE : Les Harmonies Weickmeister.
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Re: Intégrale Bela Tarr

Message par Tancrède »

cinephage a écrit :Je n'ai encore vu aucun film de Bela Tarr, j'avoue être assez curieux, tout en craignant un peu un cinéma trop figé pour moi, façon Nuri Bilge Ceylan, Apichatong machin ou encore Sokourov, dans lequel je n'arriver généralement pas à rentrer.
c'est à peu près ça en plus glauque et plus alcoolisé.
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Colqhoun
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Re: Intégrale Bela Tarr

Message par Colqhoun »

Jeremy Fox a écrit :Les Harmonies Weickmeister.
Dans les 3-4 plus beaux films au monde.
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Jeremy Fox
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Re: Intégrale Bela Tarr

Message par Jeremy Fox »

Colqhoun a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Les Harmonies Weickmeister.
Dans les 3-4 plus beaux films au monde.
Bon ben ça motive pas mal ; merci :wink:
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Re: Intégrale Bela Tarr

Message par Amarcord »

cinephage a écrit :Je n'ai encore vu aucun film de Bela Tarr, j'avoue être assez curieux, tout en craignant un peu un cinéma trop figé pour moi, façon Nuri Bilge Ceylan, Apichatong machin ou encore Sokourov, dans lequel je n'arriver généralement pas à rentrer.
Et encore : ceux que tu cites (et dont 2 - Ceylan et Weerasethakul - sont pour moi parmi les plus grands chocs ciné que j'ai eu ces 20 dernières années) font des films relativement courts, à côté de ceux de Tarr... Je doute donc fortement que tu accroches au cinéma de Tarr... Mais c'est dommage, car un film comme Sátántangó (7H15 au compteur !) est une expérience unique et inoubliable. Un vrai choc visuel, le cinéma dans toute sa splendeur (malgré, personnellement, un moment extrêmement éprouvant, avec la longue - et difficilement soutenable - scène dite "du chat").
Il reste qu'il faut avoir vu, au moins une fois dans sa vie ce film singulier et durablement marquant (et qui plus est, pas ennuyeux, étrangement).
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Re: Intégrale Bela Tarr

Message par Jack Carter »

je n'ai vu que L'Homme de Londres et ça m'a suffi....
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Re: Intégrale Bela Tarr

Message par Ouf Je Respire »

Colqhoun a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Les Harmonies Weickmeister.
Dans les 3-4 plus beaux films au monde.
Moui. C'est vrai qu'il est magnifique, mais le rythme fige cette beauté à mon sens. La musique est également d'une grande beauté.
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Jeremy Fox
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Re: Intégrale Bela Tarr

Message par Jeremy Fox »

Jeremy Fox a écrit :
cinephage a écrit :Je n'ai encore vu aucun film de Bela Tarr, j'avoue être assez curieux, tout en craignant un peu un cinéma trop figé pour moi, façon Nuri Bilge Ceylan, Apichatong machin ou encore Sokourov, dans lequel je n'arriver généralement pas à rentrer.
Pareil ; mais comme par hasard, je comptais découvrir mon premier Tarr ce WE : Les Harmonies Weickmeister.
N'ayant pas pu aller jusqu'au bout (90 minutes quand même), je dirais juste que c'est un cinéma qui n'est pas du tout fait pour moi. J'aurais au moins testé.
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Thaddeus
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Re: Intégrale Bela Tarr

Message par Thaddeus »

Voici un extrait du compte-rendu du dernier Festival de Berlin paru dans le dernier de mars 2011 des Cahiers du Cinéma, consacré au Cheval de Turin :

"The Turin Horse arbore tous les signes du grand film radical : noir et blanc "somptueux", mutisme "intégral" (sauf une logorrée bien minutée), plan-séquences "virtuoses". Il ne se passe rien pendant 2h40 sinon la vie sur six jours d'un fermier et de sa fille au milieu d'un no man's land. Au programme : chercher l'eau au puits, manger une pomme de terre à chaque repas (et la broyer avec le poing, rustre oblige) et se coucher. Le lendemain, idem. Lors de la conférence de presse beaucoup citaient Beckett, mais chez l'Irlandais il y a de l'humour, de la trivialité, dont Bela Tarr, occupé à faire son chef-d'oeuvre, est dépourvu. Mais après tout, on a le droit de ne pas avoir d'humour et de se prendre au sérieux. (...) Bela Tarr regarde sa belle image et pleure devant sa beauté. La musique vient en permanence recouvrir le plan pour nous dire : regardez comme c'est beau. Le plan-séquence n'est qu'un paon qui se retourne sur lui-même et contemple son propre accomplissement."

Bon je ne mets pas tout, mais autant dire que le film se fait descendre en flammes.

Je n'ai bien évidemment pas vu le film, et je me garderai donc de porter le moindre jugement sur lui, mais cet extrait résume très exactement ce que je pense des deux films de Bela Tarr que j'ai vu : ces éprouvantes expériences que furent Les Harmonies Werckmeister et, de façon plus radicale, Satantango, films forcément somptueux, nous obligeant à nous courber, à nous infléchir devant leur inhumaine beauté. "Prosternez-vous devant mon Art", ai-je l'impression de me faire hurler à l'oreille.
Pour moi, le cinéaste est le paragon d'un cinéma gonflé de sérieux et de solennité, enivré par la splendeur calculée de sa forme et la gravité cérémonieuse de son fond. Je n'y décèle aucune poésie, tant tout est écrasé par un la monumentalité hiératique. C'est un cinéma qui pèse des tonnes, et qui agit sur moi comme tomberait une grosse brique au fond d'une piscine.

Je sens que je vais me faire descendre à dire ça... Je veux bien croire que ce n'est pas du tout un cinéma pour moi et/ou que je n'ai rien compris.
M'enfin, c'était juste pour dire à quel point j'ai du mal à percevoir comment une oeuvre si ostensiblement obsédée par sa grandeur, si verrouillée sur sa propre importance, hurlée à chaque plan, est aujourd'hui aussi appréciée par des gens pourtant sûrement très intelligentss. :mrgreen: Voir Theo Angelopoulos au même rayon, même combat (c'est un cinéma qui me semble par contre très loin de Weerasethakul, qui lui fuit toute "signification plombante", pour répondre à cinephage).
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Jeremy Fox
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Re: Intégrale Bela Tarr

Message par Jeremy Fox »

Stark a écrit : Voir Theo Angelopoulos au même rayon, même combat.
Nous sommes sur la même longueur d'ondes puisque jusqu'à présent, Angelopoulos était le cinéaste qui m'ennuyait le plus, qui me "gonflait" même le plus (et pour le coup, je n'en suis pas à mon premier essai ni à mon premier film). J'ai ressenti la première heure et demie des Harmonies Weickmeister un peu de cette manière. Par contre si je ne me sens pas capable (ni n'ai envie) de juger un cinéaste à partir de si peu, une chose est certaine : je n'ai pas envie de réessayer de sitôt. Trop noir, trop glauque, trop déprimant, trop plombant, trop austère pour moi au point de ne même pas y voir un sens plastique particulièrement développé (tout comme chez le cinéaste grec d'ailleurs). Là où les images d'un Tarkovski me clouent sur place, celles de ces deux cinéastes ne me touchent guère :oops:
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Thaddeus
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Re: Intégrale Bela Tarr

Message par Thaddeus »

C'est en lisant ton message que j'ai osé me décider à écrire le mien, tant il me semble que le sieur Tarr est considéré par le cercle de la cinéphilie hardcore comme une sorte de divinité suprême et intouchable, le grand Génie de l'art cinématographique de notre époque. (je rigole hein... enfin, en partie :mrgreen: ).

On est en effet très loin, me semble-t-il, de Tarkovski, auquel Bela Tarr est régulièrement comparé, très loin de la poésie sensualiste du Russe, de son ouverture au monde, de sa philosophie, de son dialogue avec le spectateur. Il me semble que le Hongrois pratique un cinéma très calculé, très verrouillé, très sûr de ses effets. Bref, je me répète, et ses admirateurs auront sans doute l'impression inverse. Difficile à expliquer... Disons que j'ai l'impression d'écouter un vieux monsieur très érudit qui me fait la leçon et me dispense sa vision dogmatique de l'existence et de l'univers avec une sévérité et une austérité de Père fouettard, et une idée bien arrêté de ce que doit l'Art, le vrai, au cinéma. Pas trop client.
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Re: Intégrale Bela Tarr

Message par Amarcord »

aye, aye, aye... Encore ce petit jeu tellement stérile et vain de la comparaison... :?
Stark a écrit :et, de façon plus radicale, Satantango, films forcément somptueux, nous obligeant à nous courber, à nous infléchir devant leur inhumaine beauté. "Prosternez-vous devant mon Art", ai-je l'impression de me faire hurler à l'oreille.
Pour moi, le cinéaste est le paragon d'un cinéma gonflé de sérieux et de solennité, enivré par la splendeur calculée de sa forme et la gravité cérémonieuse de son fond. Je n'y décèle aucune poésie, tant tout est écrasé par un la monumentalité hiératique. C'est un cinéma qui pèse des tonnes, et qui agit sur moi comme tomberait une grosse brique au fond d'une piscine.
Je sens que je vais me faire descendre à dire ça...
Descendre non. Mais à te lire, on pourrait croire qu'il n'y a pas beaucoup d'alternatives possibles : soit on fait partie des gens objectifs et honnêtes (et alors on ne peut que détester le cinéma de Tarr, comme toi donc), soit on est hypocrite et on prend la pose, on se la pète en disant qu'on a aimé Satantango ? Tu ne crois pas qu'on puisse avoir été naturellement sensible à ce film (et, plus généralement, au cinéma de Tarr) ? C'est forcément du chiqué, si on aime ?
C'est d'autant plus triste de la part de quelqu'un qui a choisi comme avatar une image d'un film qui a laregment divisé en son temps (et que je considère, à titre personnel, comme le plus grand film que j'ai vu ces 20 dernières années) et qui a pu, à l'occasion, récolter (à peu de choses près) très exactement les mêmes "compliments" que ceux que tu adresses à Tarr et à son cinéma.
[Dick Laurent is dead.]
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