A Dangerous Method (David Cronenberg - 2011)

[semmelweis]

"ramolli dans le formol historique", ce qu'il faut pas lire ! Alors que le cadre historique n'est évidemment qu'un cadre, et que le film ne fait qu'évoquer la modernité de bout en bout...

Je dis juste que le film veut parler d'une société à la fin du 19ème siècle figé et conservatrice. Mais à aucun moment on ne voit vraiment cette société exprimé visuellement par le cinéaste. En ce sens , Cronenberg s'est retrouvé un peu piégé par l'exercice de style. Tout ceci me parait un peu coincé dans sa reconstitution.

[Gounou]

Je dis juste que le film veut parler d'une société à la fin du 19ème siècle figé et conservatrice. Mais à aucun moment on ne voit vraiment cette société exprimé visuellement par le cinéaste. En ce sens , Cronenberg s'est retrouvé un peu piégé par l'exercice de style. Tout ceci me parait un peu coincé dans sa reconstitution.

Vraiment, je comprends pas comment tu peux faire ce reproche et louer Cosompolis parallèlement... les univers visuels y sont radicalement différent mais les qualités cinématographiques que sont l'usage du hors-champ, l'esprit de synthèse du montage, le rythme par le dialogue... tout y est travaillé de la même patte. Cronenberg, comme toujours depuis trente ans, définit son univers de l'intérieur, en contemporain... je vois vraiment pas où est l'exercice de style, c'est tout le contraire.

[semmelweis]

Je dis juste que le film veut parler d'une société à la fin du 19ème siècle figé et conservatrice. Mais à aucun moment on ne voit vraiment cette société exprimé visuellement par le cinéaste. En ce sens , Cronenberg s'est retrouvé un peu piégé par l'exercice de style. Tout ceci me parait un peu coincé dans sa reconstitution.

Vraiment, je comprends pas comment tu peux faire ce reproche et louer Cosompolis parallèlement... les univers visuels y sont radicalement différent mais les qualités cinématographiques que sont l'usage du hors-champ, l'esprit de synthèse du montage, le rythme par le dialogue... tout y est travaillé de la même patte. Cronenberg, comme toujours depuis trente ans, définit son univers de l'intérieur, en contemporain... je vois vraiment pas où est l'exercice de style, c'est tout le contraire.

Pour mois, le problème central du film est qu'il rate son sujet. Je connais un peu la période de la psychanalyse... Cronenberg n'a pas réussi à en tirer l'essentiel et tourne un peu autour du pot et n'atteint pas sa cible. Les dialogues parlent de psychanalyse mais ne la font pas vivre. C'est très théorique.
Dans Cosmopolis, c'est le travail sur les dialogues par Don DeLillo qui réussit à mener la mise en scène , la distordre... Dans "A dangerous Method", je ne trouve pas que les coulisses de la naissance de la psychanalyse agissent sur la mise en scène. Mais Fassbender réussit par son jeu à créer un volcan émotionnel qui tranche avec cette mise en scène clinique. En ce sens , ceci est réussi

[Gounou]

Pour mois, le problème central du film est qu'il rate son sujet. Je connais un peu la période de la psychanalyse... Cronenberg n'a pas réussi à en tirer l'essentiel et tourne un peu autour du pot et n'atteint pas sa cible. Les dialogues parlent de psychanalyse mais ne la font pas vivre. C'est très théorique.
Dans Cosmopolis, c'est le travail sur les dialogues par Don DeLillo qui réussit à mener la mise en scène , la distordre... Dans "A dangerous Method", je ne trouve pas que les coulisses de la naissance de la psychanalyse agissent sur la mise en scène. Mais Fassbender réussit par son jeu à créer un volcan émotionnel qui tranche avec cette mise en scène clinique. En ce sens , ceci est réussi

Tu dis qu'il rate son sujet en considérant que l'objectif de Cronenberg était de faire "vivre la psychanalyse". Pardon, mais je crois que le film évoque plus largement la naissance d'une science, l'évolution de sa pensée, son avant-gardisme dangereux (d'où le titre), et le rapport de force qu'elle créé intellectuellement et moralement entre trois personnages bien isolés. Dès lors, le film de Cronenberg ne vise pas la reconstitution exhaustive ou le précis psychanalitique (heureusement). Et par ailleurs, la mise en scène est bien menée par le fil rouge des face à faces intelligemment spacialisés qui portent en eux l'évocation d'une époque, mais avec suggestion et esprit de synthèse... comme dans Cosmopolis, comme chez Cronenberg.

[semmelweis]

Pour mois, le problème central du film est qu'il rate son sujet. Je connais un peu la période de la psychanalyse... Cronenberg n'a pas réussi à en tirer l'essentiel et tourne un peu autour du pot et n'atteint pas sa cible. Les dialogues parlent de psychanalyse mais ne la font pas vivre. C'est très théorique.
Dans Cosmopolis, c'est le travail sur les dialogues par Don DeLillo qui réussit à mener la mise en scène , la distordre... Dans "A dangerous Method", je ne trouve pas que les coulisses de la naissance de la psychanalyse agissent sur la mise en scène. Mais Fassbender réussit par son jeu à créer un volcan émotionnel qui tranche avec cette mise en scène clinique. En ce sens , ceci est réussi

Tu dis qu'il rate son sujet en considérant que l'objectif de Cronenberg était de faire "vivre la psychanalyse". Pardon, mais je crois que le film évoque plus largement la naissance d'une science, l'évolution de sa pensée, son avant-gardisme dangereux (d'où le titre), et le rapport de force qu'elle créé intellectuellement et moralement entre trois personnages bien isolés. Dès lors, le film de Cronenberg ne vise pas la reconstitution exhaustive ou le précis psychanalitique (heureusement). Et par ailleurs, la mise en scène est bien menée par le fil rouge des face à faces intelligemment spacialisés qui portent en eux l'évocation d'une époque, mais avec suggestion et esprit de synthèse... comme dans Cosmopolis, comme chez Cronenberg.

Oui sans doute. Le face à face entre Jung et Freud m'a paru le plus intéressant du film. Mais je n'arrive pas à le lier à l'histoire d'amour particulière entre Jung et sa patiente. Je trouve que le film part dans tous les sens et n'arrive pas à trouver de fil conducteur (cf ma critique). Mais je le redis , le fait de discuter du film en fait un film stimulant mais auquel je n'accroche pas. Voilà tout.

[Major Tom]

Je rejoins semmelweis (et ceux qui se cachent). J'ai déjà oublié beaucoup de choses de l'histoire à part deux, trois trucs que j'avais d'ailleurs trouvés faciles, caricaturaux voire assez navrants au fond, mais je me souviens de l'aspect global disons. Certains y ont vu une évolution (positive), j'y ai vu un changement. Pour moi, c'était le film de plus (après Les Promesses de l'ombre) d'un réalisateur qui a déraisonnablement atténué son style (sur toutes sortes de points de vue, notamment visuel, graphique) et qui aborde à présent des thématiques plus psychologiques. On peut crier au génie et y voir une maturité artistique, mais le réalisateur du remake de La Mouche semble ne pas vouloir être assimilé toute sa vie à un simple petit réalisateur culte. On dirait qu'il veut être reconnu comme un grand cinéaste et en apporter la preuve. On prend un grand sujet et on le traite ainsi, en reprenant la mise en scène très européenne, en vogue, d'autres grands cinéastes: sophistiquée en étant visuellement sobre, alors que Cronenberg faisait le contraire. Il avait un style, propre à lui, même dans le montage, qui maintenant disparaît. Ne résumez pas ça à "c'était mieux avant, quand il y avait des têtes qui explosaient"... J'ai ce même problème avec Woody Allen quand il veut trop copier Bergman. Parfois ça passe, d'autres fois ça m'emmerde profondément.

[Gounou]

Mais je n'arrive pas à le lier à l'histoire d'amour particulière entre Jung et sa patiente.

Ce n'est justement pas une histoire d'amour.

[Gounou]

On prend un grand sujet et on le traite ainsi, en reprenant la mise en scène très européenne, en vogue, d'autres grands cinéastes: sophistiquée en étant visuellement sobre, alors que Cronenberg faisait le contraire.

Mais N'IMPORTE QUOI

[Gounou]

C'est vrai que Dead Ringers, pour prendre au pif dans les plus appréciés et les moins "genre", c'était visuellement pas sophistiqué du tout et surtout très excentrique ! Dieu reconnaîtra les siens...

[semmelweis]

Mais je n'arrive pas à le lier à l'histoire d'amour particulière entre Jung et sa patiente.

Ce n'est justement pas une histoire d'amour.

Ah bon , je n'ai rien compris au film alors ?

[Gounou]

Ce n'est justement pas une histoire d'amour.

Ah bon , je n'ai rien compris au film alors ?

C'est toi qui l'as dit...

[Major Tom]

Mais N'IMPORTE QUOI

Si tu avais pris le soin de regarder les DVD que je t'avais passé, tu aurais pu constater que dans ses premiers films, Cronenberg faisait effectivement tout le contraire. C'est criard, mal filmé, mal fichu, mais ça reste prenant et c'est là qu'on peut voir qu'il avait déjà un talent immense. Bien sûr, les moyens financiers expliquent pas mal de choses, mais pour moi aujourd'hui il semble renier ce passé et raconter des histoires "importantes" mais scolairement tout en ne se prenant pas pour de la merde... J'ai du mal avec ça en tant que spectateur quand je ressens ça, qu'il ne fait plus des films pour le public, mais des films où il se regarde filmer, quoi.

[semmelweis]

C'est vrai que Dead Ringers, pour prendre au pif dans les plus appréciés et les moins "genre", c'était visuellement pas sophistiqué du tout et surtout très excentrique ! Dieu reconnaîtra les siens...

Je suis le premier à aimer Dead Ringers et encore plus Crash. Cronenberg reussissait à faire poindre quelque chose de malsain à travers sa mise en scène des courses en voiture. Mais là, dans son avant dernier film, je n'ai rien ressenti de malsain. Je n'ai pas été mal à l'aise alors qu' à mes yeux, c'est une marque du cinéma de Cronenberg.

[Gounou]

Oui, nan mais si tu me ressors ces deux premiers films (que je verrai un jour, si si) à chaque fois qu'on parle de la mise en scène de Cronenberg, on va avoir du mal à discuter...
Cronenberg est né en même temps que Tobe Hooper et Romero, et certainement dans un même mouvement, mais c'est clairement pas la même famille de cinéastes. C'était déjà bien palpable dès Scanners (malgré l'explosion cranienne, oui)

[Major Tom]

Soyons clairs, je pense que c'est bien d'évoluer, et c'est ce qu'il a fait avec les films suivants ceux que tu n'as pas vu de ton réalisateur préféré , où il a une mise en scène très bien réglée, et il atteint des sommets avec La Mouche, Faux-semblants, etc.
Mais pour moi il aurait fallu qu'il arrête d'évoluer au moment de History of Violence.