A Dangerous Method (David Cronenberg - 2011)

[Xavier]

Apparemment tout le monde a trouvé la BO de Shore formidable... je suis abasourdi.
C'est la pire BO de Shore que je connaisse, et une des pires BO récentes que j'aie pu entendre.
Certes, il y a une ou deux discussions sur Wagner entre les personnages principaux... est-ce que ça appelle pour autant d'écrire une BO aussi plate pourtant inspirée à 80% de thèmes de l'Anneau du Nibelung??
C'est du Wagner sirupeux, ramolli, rabougri, qui a tendance à ramollir le film, qui n'en avait pas besoin.
Je ne suis pas un puriste, j'apprécie qu'on fasse des citations, des utilisations de musiques préexistantes, mais là, c'est vraiment fait de façon tout à fait nulle.
On dirait qu'il a écrit ça en 2 jours, il ne fait rien des thèmes de Wagner, il se contente d'amoindrir leur portée, de les ralentir, d'en simplifier l'orchestration en rajoutant un piano claydermanien de temps en temps... je suis peut-être difficile en matière de BO, mais il est rare que ça me gâche un film à ce point.
Ca me confirme la pente affreuse suivie par H.Shore, qui fait de la soupe comme on en trouve chez 95% des compositeurs de cinéma actuels. Lui qui était si inventif, si original il y a un certain temps... (bien longtemps maintenant)

Peut-être que ceux qui ont aimé cette BO ne connaissent pas Wagner et ont été surtout séduits par certaines tournures mélodiques et harmoniques qui sont de Wagner, car tout le matériel thématique ici est tiré de l'Anneau du Nibelung... (L'Or du Rhin, La Walkyrie, Siegfried, Le Crépuscule des dieux)
Auquel cas j'ai bien envie de vous conseiller d'écouter réellement Wagner.

[Flol]

C'est la pire BO de Shore que je connaisse

Apparemment, t'as jamais écouté sa BO du dernier Hobbit.

et une des pires BO récentes que j'aie pu entendre.

Apparemment, t'as jamais écouté du Ramin Djawadi.

[Xavier]

Tu as bon les deux fois.

(ça n'en est pas moins très mauvais)

[bronski]

C'est un film certes académique, mais Cronenberg n'a nullement à en rougir. Le film est assez beau plastiquement, des tronches pareilles réunies ça fait plaisir, et le film passe assez bien je trouve. Un bon gros 7/10 pour l'instant.

[Jeremy Fox]

Je connais très bien Wagner (en opéra, c'est d'ailleurs le seul compositeur qui me plait) et pourtant je trouve très bonne la musique d'Howard Shore pour ce film

[Xavier]

Si tu peux me dire en quelques mots ce que tu trouves de bien là-dedans, vraiment ça m'aiderait.

[Jeremy Fox]

Si tu peux me dire en quelques mots ce que tu trouves de bien là-dedans, vraiment ça m'aiderait.

Ca t'aiderait en quoi ? A pouvoir m'expliquer pourquoi j'ai de mauvais goûts en matière de musique ? Ce qui est probablement vrai en plus (j'écoute même pas mal de variété française et même du Calogero ) mais du moment que ça m'apporte du plaisir, j'assume.

Mais pour répondre à ta question, je serais bien incapable de tenir un argumentaire en matière de musique et puis là comme ça je ne m'en souviens plus vraiment hormis le fait de l'avoir grandement apprécié.

[Xavier]

Non non, ma question était sincère, ça m'aiderait à comprendre ce que je rate, puisque cette BO semble faire l'unanimité ici, il doit bien y avoir quelque chose de bon quand même...
Bon, pas grave.

[G.T.O]

Assez déçu par cet énième transformation intérieure du cinéma de Cronenberg. Film lumineux s'il en est, reconstitution parfaite, image cristalline, montage acéré, le film semble, dans un premier temps, animé d'une tension souterraine qui chauffe à blanc les cadrages, comme un travail pulsionnel à l'oeuvre. Le gouffre de l'inconscient, son vertige, derrière le vernis. Mais tout s'effondre très vie et s'épuise en une suite d'échanges décevants entre le mentor et le disciple, et passage à l'acte licencieux. Ambivalence du film envolé. Les nombreux échanges entre Freud et Jung faisant finalement peu cas de l'opposition conceptuelle et idéologique entre Freud et Jung, comme la cure est réduite à une abréaction, le temps d'une scène. Le reste confiné à l'abri d'un glacis à la fois moqueur et respectueux confinant au vaudeville classe et constatif. La libération prônée par Jung est appliquée telle quelle, la manipulation de Freud et sa soif de pouvoir mise en lumière, et au milieu duquel émerge la figure d'une femme qui deviendra la mandataire de la psychanalyse en URSS, dont le parcours nous ait signifié par quelques larmes qui coule sur son visage. Drôle de film de chambre, qui survole à la fois les enjeux, notamment historiques, ratant quasiment tout de la fascination amoureuse, quant il s'épuise pas dans un sorte de comédie mi ironique mi sérieuse, avec ces cartons finaux grotesques.

[Alexandre Angel]

...et plus généralement, David Cronenberg, dans les 2010, ça aura été quand même moins ça.