Scarlett Johansson

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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John Anderton
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Message par John Anderton »

Boubakar a écrit :
John Anderton a écrit :
Lesquels ?
- Nanny diaries
- Le prestige
- Le Dahlia Noir
- Scoop (mais là, c'est plus un demi-succès, vu le score)
- The Island
, finalement, son dernier succès remonte à Match Point.
LE PRESTIGE, un bide ???? :shock:
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Ben Castellano
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Message par Ben Castellano »

"The prestige" est plus une deception qu'un bide avec son budget de 40 millions.

Elle n'a jamais eu de vrais "gros" succés en même temps à part LIT... mais c'est une actrice qui continuera a être castée pour un certain nombre de projets au delà du box-office, parce qu'elle véhicule une certaine image... même si "Nanny Diaries" prouve que c'est difficile de vendre quelque chose sur ses seuls épaules (ceci dis, la sortie a été avancée au dernier moment j'ai l'impression et sans grosse promo pour ce film). Ce n'est pas vraiment une superstar genre Jodie Foster ou Julia Roberts dont on surveille le compteur box office :wink:

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Flol
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Message par Flol »

Elle a de l'acnée, sur cette photo.
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John Anderton
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Message par John Anderton »

Ratatouille a écrit :Elle a de l'acnée, sur cette photo.
M'en fous, moi ! Elle vient quand elle veut ! :mrgreen:
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Helena
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Re: Scarlett Johansson illumine l'été Classikien

Message par Helena »

Je pensais avoir postée ma critique, mais non.
Don Jon de Joseph Gordon-Levitt
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Jon Martello (Joseph Gordon-Levitt) séducteur et accro aux films pornographiques, tombe amoureux d'une jeune fille, Barbara Sugarman (Scarlett Johansson) amatrice de films romantiques et formatée par l'image du Prince charmant. Ces deux personnes vont pourtant devoir apprendre à se défaire des fantasmes véhiculés par les films afin de pouvoir vivre pleinement une vraie relation d'amour.

Pour un premier film en tant que réalisateur et scénariste, je trouve que Joseph Gordon-Levitt fait vraiment un excellent travail, imparfait pour un premier film bien entendu, mais avec de nombreuses qualités. Les personnages sont la réelle force de ce récit, le scénariste part d'archétypes pour finalement s'écarter de ceux-ci progressivement. C'est un cheminement logique bien entendu, mais cela fonctionne très bien vu que l'on se prend d'affection pour les personnages, même pour Jon Martello. Les différents personnages sont intéressants, j'aime beaucoup la conversation entre le personnage de Julianne Moore et de Joseph Gordon-Levitt d'ailleurs. C'est un peu le passage obligé, mais il fonctionne bien. L'idée que je trouve vraiment intéressante, c'est d'ailleurs le détail qui fait la différence avec les autres films du genre, c'est le fait de rendre accro au porno le personnage principal. Le fait qu'il soit totalement addict (d'ailleurs j'aime bien sa remarque sur les awards à ce sujet ^^ il arrive encore à dire n'importe quoi dans ce genre de moments ^^,) est un problème d'actualité qui touche pas mal de jeunes d'aujourd'hui, ne pas savoir faire la différence entre les relations sexuelles dans le porno et celles du quotidien. Ici son personnage a le même genre de problème et le traitement est très bon et permet quelques passages amusants. La relation qu'entretient Jon avec Barbara fonctionne bien elle aussi. Le personnage de Barbara est lui aussi un personnage classique en soit, mais son traitement fonctionne bien sûr la durée, j'aime beaucoup le passage au cinéma avec le caméo. L'approche du scénariste me touche bien plus que d'autres films du genre qui se veulent un peu trop sérieux. Ici le réalisateur ne se prend jamais la tête et nous propose une oeuvre vraiment réaliste et touchante surtout. Barbara est amusante en tout cas et on se reconnait facilement en elle... et un peu moins dans celle de Julianna qui est aussi très amusante et fait très personnage de son époque^^. Bref c'est une oeuvre amusante et originale en soit. Pour ce qui est de la forme, là aussi Joseph Gordon-Levitt fait un travail formidable, le travelling dans l'église est excellent. La mise en scène est très bonne dans l'ensemble et le montage donne à l'oeuvre un côté plus authentique, je ne sais pas pourquoi. Bref c'est un premier film, il y a quelques légers problèmes, mais on s'en moque, car on passe un très bon moment. Il mérite la note de 7/10.

et ma critique de Captain America - The Winter Solider: http://www.buzzcomics.net/showthread.ph ... 61&page=13
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Re: Scarlett Johansson

Message par Helena »

Le Lucy de Luc Besson sera violent !

Alors que Luc Besson nous avait habitué ces dernières années à livrer des oeuvres plutôt lisses, il pourrait procéder à un violent retour aux affaires avec son très attendu Lucy.

C’est du moins ce qu’espèrent beaucoup de ses suiveurs depuis la mise en ligne des premières bandes-annonces du film, qui viennent d’être rejointes par les déclarations de la MPAA, l’organe de censure américain.
L’organisation vient ainsi de classer le film R-Rated, c’est-à-dire de l’interdire aux moins de 17 ans non-accompagnés en raison de "sa grande violence, de ses images troublantes et de ses scènes de sexualité".
Voilà qui devrait rassurer quelque peu tandis qu’un nouveau trailer est annoncé pour les heures qui viennent...

Pour rappel, Lucy, le rôle-titre incarné par Scarlett Johansson, est une jeune femme devenue une mule pour des trafiquants de stupéfiants. Un jour où elle ingère de la drogue pour la passer en fraude, la substance se répand dans son système sanguin et lui confère… des pouvoirs. Capable de tout apprendre instantanément, elle compte aussi sur des pouvoirs télékinésiques et ne ressent plus la douleur.

Source : MPAA.org/Cinéfantastique
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Re: Scarlett Johansson

Message par Helena »

Oui, oui, oooooooooouuuuuuuuuuuuuiiiiiiiiiiiiiiiii
Scarlett Johansson obtient son premier rôle à la télé

L'actrice américaine vue récemment dans Lucy et Avengers va prochainement faire ses premiers pas dans une mini-série.

Donner le premier rôle d'une série à un acteur de cinéma est-il devenu un gage de succès? Après Halle Berry (Extant), Colin Farrell et Vince Vaughn (True Detective), Zoe Saldana (Rosemary's Baby), etc., c'est au tour de Scarlett Johansson d'intégrer le casting d'une série ou plus précisément d'une mini-série.
Pour sa première expérience à la télévision, l'actrice de 29 ans incarnera Undine Spragg qui, avec ses parents - des nouveaux riches - s'installera à New York. À la recherche de reconnaissance sociale, la jeune femme fera tout pour se faire une place dans la société new-yorkaise.
Adaptée du roman de 1913 de l'Américaine Edith Warton, The Custom of the Country et sorti en France sous le titre Les Beaux Mariages, la mini-série comptera huit épisodes produits par Sony Pictures TV et écrits par Christopher Hampton (Les Liaisons dangereuses, A Dangerous Method).

Selon Deadline.com, Sony compte vendre le projet à une chaîne câblée.
Je ne connais pas l'oeuvre d'origine, mais j'ai totalement confiance dans le scénariste et puis Scarlett quoi. :)
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Re: Scarlett Johansson

Message par Supfiction »

Helena a écrit :Oui, oui, oooooooooouuuuuuuuuuuuuiiiiiiiiiiiiiiiii
Scarlett Johansson obtient son premier rôle à la télé

L'actrice américaine vue récemment dans Lucy et Avengers va prochainement faire ses premiers pas dans une mini-série.

Donner le premier rôle d'une série à un acteur de cinéma est-il devenu un gage de succès? Après Halle Berry (Extant), Colin Farrell et Vince Vaughn (True Detective), Zoe Saldana (Rosemary's Baby), etc., c'est au tour de Scarlett Johansson d'intégrer le casting d'une série ou plus précisément d'une mini-série.
Pour sa première expérience à la télévision, l'actrice de 29 ans incarnera Undine Spragg qui, avec ses parents - des nouveaux riches - s'installera à New York. À la recherche de reconnaissance sociale, la jeune femme fera tout pour se faire une place dans la société new-yorkaise.
Adaptée du roman de 1913 de l'Américaine Edith Warton, The Custom of the Country et sorti en France sous le titre Les Beaux Mariages, la mini-série comptera huit épisodes produits par Sony Pictures TV et écrits par Christopher Hampton (Les Liaisons dangereuses, A Dangerous Method).

Selon Deadline.com, Sony compte vendre le projet à une chaîne câblée.
Je ne connais pas l'oeuvre d'origine, mais j'ai totalement confiance dans le scénariste et puis Scarlett quoi. :)
Je partage ton enthousiasme. Un projet avorté il y a 20 ans avec Michelle Pfeiffer dans la foulée du Temps de l'innocence.
Très heureux en outre que Scarlett ne s'enferme pas dans les films d'action.

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Re: Scarlett Johansson

Message par Supfiction »

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Re: Scarlett Johansson

Message par Supfiction »

AtCloseRange a écrit :
Flol a écrit :Ce qui est sûr, c'est que le forum est vraiment passionnant depuis quelques semaines.
Spoiler (cliquez pour afficher)
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On attend Black Widow.



Y a même Rachel Weisz dedans. :shock:
Par conséquent ça en fait un film qui passe tous les tests féministes. happy ?
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Re: Scarlett Johansson

Message par Flol »

Mon dieu que c'est laid.
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Re: Scarlett Johansson

Message par Karras »

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Re: Scarlett Johansson

Message par AtCloseRange »

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Re: Scarlett Johansson

Message par Demi-Lune »

Je n'avais pas vraiment suivi cet épisode mais il est suffisamment retentissant dans le microcosme hollywoodien pour être rapporté ici (navré si ça a déjà été le cas) :
Libération a écrit :Pourquoi Scarlett Johansson attaque Disney après la sortie de «Black Widow» en streaming

Pour l’actrice américaine, la sortie en simultané de son film dans les salles et sur la plateforme de streaming Disney+ lui aurait fait perdre des millions de dollars. Attaqué en justice, le géant assure avoir respecté son contrat.

par LIBERATION et AFP
publié le 30 juillet 2021 à 16h18

Pas de happy ending cette fois. Après avoir incarné l’espionne russe Natasha Romanoff pour la série de blockbusters Marvel pendant une décennie, Scarlett Johansson intente un procès à Disney. Le motif : la sortie simultanée en salles et sur la plateforme de streaming Disney+ du film Black Widow, qui lui aurait coûté des millions de dollars.

Pour Scarlett Johansson, la décision de Disney constitue une rupture de contrat. Celle qui est l’une des stars les mieux payées d’Hollywood avait droit à un pourcentage des recettes récoltées par le très attendu film de Marvel, selon une plainte déposée jeudi devant un tribunal de Los Angeles. Il y est indiqué que «pour protéger ses intérêts financiers, Mme Johansson a obtenu de Marvel la promesse que la sortie du film se ferait en salle» ce qui, selon elle, impliquait qu’il ne serait pas disponible en streaming immédiatement. Et dans les salles de cinéma justement, le film n’a pas fait les résultats escomptés, avec ses 150 millions de dollars de recettes dans les cinémas américains en trois semaines. Les experts du box-office considèrent que ces chiffres décevants sont en partie dus à sa sortie simultanée en streaming.

«Le Covid-19 comme prétexte»

La sortie de Black Widow sur grand écran, premier et dernier film solo pour Scarlett Johansson dans le costume de la superhéroïne, était prévue pour mai 2020, avant d’être plusieurs fois repoussée en raison de la pandémie de Covid. Le film est finalement sorti en juillet dans les cinémas, mais aussi sur Disney+. Une stratégie qui ne profiterait qu’au studio selon l’avocat de la star, John Berlinski. «Ce n’est un secret pour personne que Disney sort des films comme Black Widow directement sur [sa plateforme de streaming] pour attirer plus d’abonnés et ainsi faire grimper le cours de l’action de l’entreprise – et invoque le Covid-19 comme prétexte, a-t-il déclaré dans un communiqué à l’AFP. Ce n’est sûrement pas la dernière fois que des talents d’Hollywood tiennent tête à Disney et indiquent clairement que, quoi que la compagnie puisse prétendre, elle a l’obligation légale d’honorer ses contrats.»

«Disney voulait attirer le public du film loin des salles de cinéma et vers son propre service de streaming, où il pourrait garder les revenus pour lui seul tout en augmentant le nombre d’abonnés à Disney+», la compagnie cherchant à «s’enrichir», lit-on encore. Si l’on en croit les chiffres communiqués par la compagnie, la stratégie a été payante. Après le premier week-end d’exploitation de Black Widow, elle avait publié un communiqué affirmant que le film avait récolté «plus de 60 millions de dollars» rien que sur Disney+, où il était accessible aux abonnés, moyennant un coût supplémentaire de 30 dollars.

«Moment crucial pour Hollywood»

Disney, qui possède les studios Marvel, spécialistes des superhéros, a rétorqué ne pas avoir violé le contrat et a balayé les poursuites d’un revers de la main dans un communiqué. «La plainte est particulièrement triste et éprouvante parce qu’elle ignore l’impact mondial horrible et prolongé de la pandémie de Covid-19.» «Disney a entièrement respecté le contrat de Mme Johansson», ajoute la société qui estime que la sortie de Black Widow sur sa plateforme de streaming a permis à Scarlett Johansson de percevoir des revenus additionnels aux 20 millions de dollars déjà perçus pour le moment.

Le studio rival Warner Bros a été critiqué l’an dernier pour avoir pris une décision similaire en sortant tous ses films simultanément au cinéma et en streaming. Il avait renégocié nombre de ses contrats avec les stars et les réalisateurs, et aurait versé plus de 200 millions de dollars pour compenser le manque à gagner au box-office.

Pour CNN, la plainte de Scarlett Johansson intervient à un «moment crucial pour Hollywood», où la crise sanitaire a accéléré la montée en puissance du streaming et continue de déstabiliser l’ouverture et la fréquentation des salles de cinéma. En France, l’entrée en vigueur le 21 juillet du pass sanitaire dans les lieux de culture regroupant plus de 50 personnes, dont les cinémas, a eu un impact immédiat et négatif sur les entrées, alors que le secteur tentait de se relever après des mois de fermeture.
Le Point a écrit :Scarlett Johansson contre Disney : Hollywood sur le pied de guerre

Derrière le conflit qui oppose l’actrice au studio, l’inquiétude de tout un secteur face aux choix des majors par temps de pandémie interpelle.

Par Gautier Roos

Voilà enfin un feuilleton de l’été qui n’a rien de soporifique. Bref rappel des faits pour ceux qui barbotaient à la plage à la toute fin du mois de juillet : Scarlett Johansson, neuf films Marvel au compteur, a jeté un retentissant pavé dans la mare en attaquant en justice Disney, le mastodonte du divertissement. L’actrice s’estime lésée par la firme, qui a choisi, contexte sanitaire oblige, une sortie simultanée en salle et en streaming pour Black Widow. L’usage aux États-Unis voulant d’ordinaire que 90 jours au moins séparent ces deux fenêtres de diffusion.

Mais d’usage, il n’en est plus vraiment question depuis que la pandémie est passée par là. Entre les grosses turbines qui s’entassent sur l’étagère en espérant une exploitation en salle sans cesse retardée et les expérimentations direct to SVOD (directement disponible sur les plateformes de vidéo à la demande) sur des films imaginés à la base pour le grand écran, l’industrie est contrainte au tâtonnement permanent depuis dix-huit mois.

Premières victimes de ce grand colmatage : les acteurs stars, privés de leur traditionnel pourcentage sur les recettes, indexé sur l’exploitation en salle. Constatant une baisse catastrophique des entrées en deuxième semaine (- 67 %, le film étant sorti le 9 juillet), Scarlett Johansson considère cette sortie simultanée comme une rupture de contrat, occasionnant un manque à gagner de 50 millions de dollars pour elle seule. Disney, qui a justement besoin de nouveaux produits d’appel pour alimenter sa plateforme de streaming (lancée le 12 novembre 2019 aux États-Unis), est ainsi accusée de confisquer les profits pour mieux étendre son empire dématérialisé, déjà boosté aux dérivatifs télévisés que sont WandaVision et autres Loki. D’autant que les abonnés doivent débourser 30 euros en plus de leur souscription pour voir le film : Disney se voit aussi reprocher de s’approprier la part du gâteau qui revient d’ordinaire aux exploitants, eux aussi très préoccupés par ce « monde d’après » qui jusque-là ne leur a pas vraiment été favorable…

Dans sa newsletter What I’m Hearing…, Matt Belloni du Hollywood Reporter laisse entendre qu’Emma Stone (Cruella) et Emily Blunt (Jungle Cruise) pourraient elles aussi saisir les tribunaux, lésées par ces sorties qu’on appelle day-and-date, bien difficiles à imaginer au moment où les contrats ont été signés. Au lendemain de la plainte déposée par Scarlett Johansson, c’est Gerard Butler qui s’est lui manifesté contre Nu Image/Millennium Films : les producteurs de La Chute de la Maison-Blanche auraient sciemment sous-estimé les recettes générées par le film, et donc l’intéressement de l’acteur écossais.

Une fronde qui s’étend

La fronde qui saisit actuellement Hollywood ne concerne donc pas seulement les petits aménagements post-Covid : après huit années de procès, Frank Darabont, le créateur de The Walking Dead, a obtenu mi-juillet (et à l’amiable) 200 millions de dollars d’AMC Networks. Le groupe de médias aurait volontairement sous-estimé les bénéfices de la série, au grand dam de son showrunner, en gonflant artificiellement les frais de distribution. Le réalisateur de La Ligne verte a aussi fait valoir ses droits à venir, puisque le deal inclut le dédommagement des bénéfices liés aux futures diffusions en streaming de The Walking Dead et de Fear The Walking Dead.

Un climat insurrectionnel qui résonne avec la grève des scénaristes, qui avait provoqué la mise à l’arrêt totale de la profession pendant 101 jours en 2007-2008 : la Writers Guild of America exigeait (déjà) une meilleure rémunération pour composer avec l’émergence de nouveaux médias qui s’appelaient en leurs temps DVD et téléchargements sur Internet… « Il existe un précédent avec Disney : en 2010, des salles européennes et nord-américaines avaient menacé de ne pas projeter Alice au pays des merveilles pour protester contre la décision de Disney de commercialiser le DVD moins de trois mois après la sortie », note Marc Le Roy, spécialiste du droit du cinéma. « Ce qui prouve bien que les sorties day-and-date sont des solutions temporaires et qu’elles ne sont pas appelées à durer : les salles aux États-Unis risquent de ne pas s’aligner. »

Autre mazarinade, plus proche de nous cette fois, survenue juste après la décision (temporaire) de la Warner de rendre accessible l’intégralité de ses sorties salles de 2021 sur HBO Max le même jour. Christopher Nolan et Denis Villeneuve, dont le très attendu Dune reste pour l’instant concerné par la mesure, avaient vite déployé la torpille envers la maison mère du studio quasi centenaire, AT & T, conglomérat accusé de réserver ses faveurs à ses actionnaires, au mépris de l’art et du public. « L’annonce a fait l’effet d’une bombe, tout semblait très précipité, la décision a été prise par Jason Kilar qui aujourd’hui n’est plus le patron des activités de WarnerMedia et de HBO Max… Je pense qu’ils ont été totalement pris de court », constate Pascal Lechevallier, journaliste qui scrute la révolution numérique sur Zdnet.fr.

De fait, ces dernières semaines, la tendance hollywoodienne ressemble à un relatif retour en arrière en faveur des salles, ne serait-ce que pour calmer le jeu : ce 10 août, Warner Bros et la puissante chaîne de multiplexes AMC ont officialisé un accord selon lequel, à partir de 2022, les films du studio bénéficieront d'une fenêtre exclusive de 45 jours en salle, avant de pouvoir être diffusés sur HBO Max.... Ce qui, de facto, signifie qu'à partir du 1er janvier prochain, Warner mettra un terme à sa stratégie de sortie simultanée de ses productions en salle et sur sa plateforme de streaming. Le groupe s'aligne sur d'autres deals récemment signés par Paramount, Universal ou encore Disney avec divers exploitants pour leur garantir une exclusivité salle de 17 à 45 jours selon les cas, avant que les films ne filent sur les plateformes. On est cependant loin du monde d'avant, où la salle reine gardait la primeur des films entre 75 et 90 jours aux États-Unis. Et le streaming reste un support crucial pour les studios hollywoodiens, qui continueront à produire des films destinés spécialement à ce service. Mais au moins, contrairement au vent de panique de 2020 qui avait poussé Disney et Warner à privilégier les sorties simultanées grand écran/streaming, un rééquilibrage profitant aux cinémas est en cours.

Tous les acteurs ne sont pas logés à la même enseigne

Un mouvement de balancier logique : la décision du day-and-date de Warner avait suscité une levée de boucliers de tout le milieu artistique pas très agréable pour l'image du studio. Ce dernier fut par ailleurs contraint de mobiliser une énorme enveloppe de 200-250 millions de dollars pour dédommager les talents : partant du principe qu’une sortie en simultané ampute de moitié le box-office, Warner avait multiplié par deux les entrées pour réévaluer les bonus initialement prévus, à en croire Variety. Avec des subtilités selon les profils : Denzel Washington et Will Smith disposent par exemple de contrats qui leur permettent de toucher des pourcentages quel que soit le support de diffusion. Disney pratiquerait pour certaines de ses stars un deal quelque peu similaire qui permettrait aux heureux élus de cumuler les entrées et les vues sur la plateforme pour calculer les bonus (Scarlett n’y a visiblement pas eu droit)…

Fin décembre, alors que seul 40 % du parc de salles en Amérique du Nord était accessible, Wonder Woman 1984 recevait ainsi le triste honneur d'être le premier film Warner à sortir à la fois en salle et en streaming. D’âpres négociations permirent à Gal Gadot et Patty Jenkins de sécuriser chacune plus de 10 millions de dollars en contrepartie, et le film fut sans conteste une rampe de lancement pour HBO Max après seulement six mois d’existence : près de la moitié des abonnés payant plein pot (15 dollars par mois) ont streamé le film le jour de sa sortie, et sur cette seule journée du vendredi, le total d’heures de visionnage était trois fois supérieur à la moyenne du mois précédent.

Si vous trouvez ces indicateurs de performance un brin tarabiscotés, c’est parce que les géants du streaming pratiquent un certain talent pour l’opacité chiffrée. Un héritage de Netflix, dont le modèle économique, copié sans vergogne par les concurrents, permet la confidentialité : sortir le (volumineux) carnet de chèque dès la signature du contrat pour ensuite limiter au maximum la participation des talents. Si d’autres formes d’incitations sont prévues, notamment en cas de razzia aux awards, l’idée reste quand même de réduire la participation des talents sur le long terme. Au-delà du manque à gagner économique, cette façon de procéder est de plus en plus vue comme un nivellement vers le bas au sein de l’industrie. Le producteur Jason Blum a confié début août au Hollywood Reporter qu’en écartant les primes comme les risques, elle « nuisait au processus créatif ».

"Les séries de 22 épisodes, cela fait un moment qu’elles ont sauté : Netflix n’a fait qu’amplifier le mouvement."
Pascal Lechevallier, journaliste spécialisé

Les syndicats ne cessent de multiplier eux aussi les charges ces dernières semaines. Pour la Writers Guild, l’explosion des mini-séries a réduit la rentabilité de la profession, les scénaristes se retrouvant engagés à l’année sur des projets de 6 épisodes contre 22 pour la TV d’hier. Même constat amer pour la Screen Actors Guild, qui a fait ses propres calculs : elle affirme que le nombre d’épisodes par saison a baissé en moyenne de 52 % au cours de la dernière décennie, alors que le temps mobilisé par les acteurs avec l’émergence des services de streaming a bondi de 41 %. « Les séries de 22 épisodes, cela fait un moment qu’elles ont sauté : Netflix n’a fait qu’amplifier le mouvement, tempère Pascal Lechevallier. Concernant la rémunération des acteurs, le modèle n’est pas si neuf : en France, un Louis de Funès préférait les cachets fixes aux pourcentages, notamment pour ne pas avoir à garder un œil permanent sur les comptes… Ce modèle au pourcentage n’était pas un acte de pure philanthropie, il avait sa justification économique : il permettait aussi de réduire la mise d’entrée. »

Une stratégie qui a en tout cas bien des avantages quand on s’appelle Disney. Dès l’été 2019, le géant proposait aux producteurs TV des ponts d’or en échange de leur pourcentage afin de s’octroyer un contrôle complet sur des ventes de catalogues naviguant de plus en plus fréquemment entre la télé traditionnelle, le câble et les services de SVOD. Les nouveaux venus Netflix et Amazon pratiquaient déjà ce genre de deals, mais à en croire le Los Angeles Times, c’était la première fois qu’un acteur historique de la télévision, qui plus est un colosse omnipotent, renversait la table en poussant ce nouveau modèle. Vingt-quatre mois et une pandémie plus tard, les répercussions s’étendent jusqu’au monde du cinéma, dans un univers où l’hybridation entre les films, franchises, séries, mini-séries et autres « programmes originaux » semble actée. Notre tant décriée chronologie des médias à la française aurait-elle pu arranger les choses de l’autre côté de l’Atlantique ? Une question qu’on ose à peine poser tant elle aurait paru saugrenue il y a de ça quelques mois. Mais ça, c’était définitivement le monde d’avant…
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Re: Scarlett Johansson

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