Stéphane Brizé

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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batfunk
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Re: Notez les films | Octobre 2009

Message par batfunk »

Joe Wilson a écrit :Mademoiselle Chambon (Stéphane Brizé)

Des points positifs...Sandrine Kiberlain parvient à donner crédibilité à une femme absente à elle-même, engloutie par l'amertume et l'incapacité à faire des choix. Malgré un métier qui l'épanouit par le contact avec l'enfance, elle creuse un peu chaque jour une frustration, que sa générosité et sa simplicité apparentes ne parviennent absolument pas à combler.
Un personnage intense, donc...malheureusement Stéphane Brizé en reste souvent à l'intention. En voulant tenter le pari de la retenue, en recherchant les effets d'une détresse muette, au plus près de ses personnages, il maintient son film dans une sorte de torpeur agaçante. Pas d'intensité, d'ampleur...si les situations sont prometteuses, la mise en scène est fuyante, presque confortable à force de repousser certains enjeux.
Et l'évolution de Vincent Lindon dans sa confrontation à la solitude de l'autre, apparaît très schématique, voire caricaturale. Brizé tombe dans la facilité à force de vouloir rechercher des ambiguités, un engrenage, et montrer rarement une capacité à exprimer une densité psychologique.
Au final, le film reste donc anecdotique. Il a posé certaines questions mais s'achève dans un trouble en demie-teinte. Peu convaincant.
J'ai beaucoup aimé le film,donc je vous voulais réagir sur la mise en scène fuyante que tu décris.J'ai personnellement trouvé que la mise en scène très épurée du film était assez gonflée.

Beaucoup de plans fixes qui pourraient susciter l'ennui mais qui soulignent l'intensité du jeu des acteurs(formidables acteurs).Et la photo du film est magnifique,notamment en extérieur.

Le manque d'intensité que tu signale est typique de la sensibilité et de la pudeur du réalisateur.Ce qui n'empêche pas le réalisateur de souligner le côté charnel de toute histoire d'amour,avec la scène

d'amour que beaucoup de critiques ont décriée.Il ne s'agit pas d'un histoire fleur bleue,désincarnée.

La fin du film reflète les personnages.Lindon,dans ses hésitations à déclarer sa flamme à Kiberlain ,aura tout autant de mal à laisser tomber sa famille.

La fin de "sur la route de Madison" est très similaire et sa scène dans la voiture m'a tiré des larmes.

Le cinéma de Brizé est plus délicat et moins viscéral que celui d'Eastwood et c'est très bien comme ça.
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Supfiction
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Stephane Brizé

Message par Supfiction »

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1999 : Le Bleu des villes
Festival de Namur 1999 : Mention honorable du Prix du Jury Jeune - Festival du cinéma américain de Deauville 1999 : Prix Michel-d'Ornano

2005 : Je ne suis pas là pour être aimé (Stéphane Brizé - 2005)
Festival international du film de Saint-Sébastien 2005 : Prix CEC du meilleur film - Festival de Vérone 2006 : Prix spécial du jury - Festival international du film de Pyongyang 2006 : Prix

2006 : Entre adultes

2009 : Mademoiselle Chambon
César de la meilleure adaptation 2010, avec Florence Vignon

2012 : Quelques heures de printemps

2015 : La Loi du marché



http://www.lexpress.fr/culture/cinema/v ... 81082.html
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Je mets ici le texte de LordAsriel avec lequel je suis tout à fait d'accord, ayant été juste un peu plus sévère sur la note sans doute par déception après le sublime Quelques heures de Printemps.
LordAsriel a écrit : La Loi du marché, Stéphane Brizé : 6,5/10

Vincent Lindon est un grand acteur, et dans le long-métrage de Brizé, ce fait transparait de manière assez évidente. Mais tout le monde est très bien dans ce film, qui multiplie les scènes saisissantes - ici pathétiques, là comiquement absurdes - où le bagage et les fragilités de l'humain se heurtent sans cesse à la dynamique de l'entreprise.

Le problème du film, c'est justement qu'il se contente un peu trop de la force brute de ses blocs séquentiels pris individuellement, et qu'il peine à construire un tout qui dépasserait la somme de ses moments forts. Même si une trame narrative est clairement ébauchée, Brizé s'enferme un peu dans le didactisme, le récit s'ordonnant essentiellement autour d'un catalogue de scènes illustrant la difficulté à joindre les deux bouts tout en gardant sa dignité en période de crise. J'ai un peu eu le sentiment parfois de voir bout à bout les épisodes d'une série documentaire : "Vincent à Pôle emploi", "Vincent à la banque", "Vincent passe un entretien d'embauche sur Skype", "Vincent rencontre la prof de son gamin"...
Le côté "tranche de vie" ne me dérange pas foncièrement dans un film : le problème est qu'ici, la dimension impressionniste de ce type d'exercice me parait lestée par le discours social dont le récit assume ostensiblement la responsabilité. L’œuvre apparaît ainsi égarée entre deux eaux - ni tout à fait chronique, ni tout à fait démonstration. Et la fin me parait symptomatique de la faiblesse de ce positionnement : elle conclut un épisode, mais pas une histoire.
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AtCloseRange
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Re: Stephane Brizé

Message par AtCloseRange »

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Re: Stéphane Brizé

Message par Alphonse Tram »

La loi du marché (S. Brizé, 2015)

Mon ressenti pendant la séance était de voir un nième film social dans la veine documentaire.
Au bout de 15 minutes je commençais à avoir un peu la nausée avec cette caméra portée filmant les personnages serrés. La prestation de Vincent Lindon est remarquable de naturel (et saluée à sa hauteur lors de Cannes) mais en allant voir Lindon aujourd'hui, c'est un peu comme acheter un disque de Cabrel : on sait à quoi s'attendre.
Au final je suis déçu par le manque global d'originalité malgrés quelques scènettes bien vues (Skype, l'humiliation en groupe à pôle emploi).
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Re: Stéphane Brizé

Message par semmelweis »

La loi du marché, Stéphane Brizé(2015)

Genre: aliénation du quotidien

Présenté en compétition officielle au festival de Cannes, le nouveau film de Stéphane Brizé suit le parcours d’un chômeur dans la cinquantaine à la recherche d’un emploi, entre pôle emploi et vigile dans un supermarché.
Il s’agit de la troisième collaboration de Vincent Lindon avec le cinéaste, après Mademoiselle Chambon et Quelques heures de Printemps.
Le sujet du film pouvait faire craindre le pensum gauchisant mêlant misérabilisme de pacotille et larmoiement de façade. Il en est tout le contraire tellement Brizé choisit la voie de montrer plus que de démontrer le fonctionnement de notre société.

Cela se dénote déjà dans le choix des comédiens où Lindon (Thierry) est le seul professionnel. Tous les autres intervenants jouent leur rôle à la ville. Loin de vouloir pousser le réalisme jusqu’à son paroxysme, Brizé veut surtout confronter son personnage de cinéma à la vie quotidienne des gens dont il s’inspire. En ce sens, Lindon est excellent dans son travail de comédien et rend son personnage crédible dès la première scène. La scène de pôle emploi qui ouvre le film semble avoir été prise sur le vif. L’acteur trouve le ton juste, bête de dignité et homme à l’humilité simple, l’ex travailleur devient un archétype des personnes que l’on peut croiser dans la rue.
Il n’est point question d’un crescendo dramatique dans l’oeuvre de Brizé mais bien de blocs de scènes dont l’ensemble concourt à une analyse (sans jugement) des forces financières et humaines qui dictent nos vies quotidiennes. 
La critique qui consiste à taxer le film de « documentaire faisant cinéma » n’a pas lieu d’être car le cinéaste s’évertue avec simplicité (sans être simpliste) à nous montrer ces grandes lignes de fond oubliées de tous.

A chaque séquence, Thierry semble subir une forme d’humiliation, de tentation au renoncement à ses principes de conduite. Il ne s’agit pas de pointer du doigt la banquière au tailleur impeccable ni le fonctionnaire de pôle emploi mais bien de démonter une mécanique qui isole chacun de ces personnages, en particulier Thierry. Ceci est très frappant dans l’échange à force de marchandage entre un acheteur de mobile home et Thierry où un « petit » semble vouloir faire cracher « un autre petit ». La loi du marché est avant tout celle du peuple à la fois celle qui la subit et la fait perdurer à travers des compromissions, dans le simple but de survivre.
La première partie nous montre surtout la recherche de travail de Thierry à travers des entretiens d’embauche par Skype qui se dévoilent comme des mises à l’épreuve perpétuelles de notre homme du quotidien. Ironie du sort, il travaille pour permettre à son propre fils de trouver du travail comme une reproduction sans fin d’un dispositif frelaté mais pour lequel il n’y a rien d’autre à proposer.

La seconde partie voit Thierry avoir enfin obtenu le précieux sésame de boulot d’agent de sécurité de supermarché mais où le job consiste aussi à surveiller ses collègues…De la même façon, Brizé pose sa caméra avec discrétion et capte des moments de vie de cette communauté entre interrogatoire des collègues et fête de départ à la retraite comme un cycle sans fin.
Toujours dans une économie de jeu, Lindon semble se fondre dans un décor dans lequel il est aussi anonyme que ces autres personnages cantonnés à leur simple fonction. Entouré de flou, il reste un roc de dignité, d’humilité dans lequel l’esprit de révolution semble être absent mais une droiture reste à l’appel. Ecartant le tract de gauche ou socialiste, Brizé nous fait croiser des hommes et des femmes qui veulent seulement vivre chacun avec ses joies et ses difficultés sans autre arrière pensée.

Avec une mise en scène fluide, simple et directe, le réalisateur va au coeur de son sujet et n’en dévie pas. En effet, il ne cherche pas à faire larmoyer sur le statut du fils de Thierry ou des relations avec sa femme. Au contraire, ces séquences familiales semble être les seuls où Lindon n’est pas mis sur la sellette ou humilié par autrui.
L’absence de dramaturgie et le manque d’effusion des sentiments généra sans doute l’empathie du spectateur. Mais elle est en fait le ressort principal d’une réelle confusion des sentiments quand sonne le final du film. On a bien l’impression d’avoir vu à travers notre fenêtre, notre monde du quotidien fait de compromis, d’échecs, de renoncements pour perpétrer la loi du marché. Le geste final de Thierry sonne à la fois comme un acte de courage mais aussi de désespoir face à un monde qui n’est pas fait pour lui et sa droiture mal placée.
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Re: Stéphane Brizé

Message par Supfiction »

Je reviens sur La loi du marché, n'ayant pas eu le temps d'en faire un commentaire.

C'est pour moi du cinéma documentaire que je trouve un peu convenu et paresseux. Stéphane Brizé fait se succéder toutes ces scènes d'humiliation "Vincent au pole emploi", "Vincent vends sur le bon coin", "Vincent à la banque", "Vincent passe un entretien sur skype", "Vincent vigile au supermarché" en les étirant pour en accroître la tension et le malaise et en filmant beaucoup caméra à l'épaule tel un reportage d'Envoyé Spécial. Le spectateur est amené à réagir et à bouillir intérieurement (qui n'a pas eu envie de stopper la négociation du mobile-home bien avant son terme ? Vincent se répétant dans la première scène au pôle emploi..) selon son vécu propre. Certains découvriront des choses mais pour beaucoup, ce sont des réalités de la vie qui sont d'une grande banalité, soit parce qu'on les a vécu soit parce qu'on nous les a rapportées. Leur accumulation avec du liant aurait du permettre de créer un personnage et de développer l'empathie. Mais en fait non, seul le mal au ventre s'installe. Le personnage de Vincent Lindon n'a pas de substance et n'existe pas en tant que tel. Dans la mémoire, le film est aussi marquant qu'un reportage TV. Il n'est certes pas dénué de qualités et constitue un témoignage utile de la dureté de la vie à notre époque.

Pourtant, sur des thématiques assez proches, les formidables Jamais de la vie de Pierre Jolivet/Olivier Gourmet et Quelques heures de Printemps, précédent film du duo Stéphane Brizé/Vincent Lindon, suscitaient bien plus d'émotion en optant pour la fiction encrée dans le réel. Même les films de Philippe Lioret avec Lindon (Toutes nos envies et Welcome), quoique assez froids, mettaient en scène des personnages avec plus d'épaisseur.

En revanche, contrairement à ce qu'on peut lire, Vincent Lindon ne joue pas toujours le même rôle, en dépit de certaines caractéristiques redondantes (un homme de valeurs, bourru et têtu). Il suffit de montrer le grand écart entre le chef d'entreprise trop sûr de lui de Je crois que je l'aime et le résigné de ses deux précédents films chez Brizé.
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Re: Stéphane Brizé

Message par Jeremy Fox »

La loi du marché - 2015

Vincent Lindon est magistral, ça ne fait pas de doutes. Être aussi juste et paraitre aussi vrai tout au long de plans séquences étirés, c'est un bel exploit. Le film de Brizé (qui accomplit pour l'instant un parcours sans fautes) est un véritable film d'horreur sur la société moderne et il porte très bien son titre ; il faut continuellement se vendre dans n'importe quelle situation, se confronter constamment à une immense hypocrisie ambiante, aux regards peu bienveillant des autres, faire semblant...

La première heure est étonnante avec une suite de séquences toutes très fortes avec en point d'orgue la formation pour les entretiens d'embauche (avec tous ces 'cons' qui ont toujours quelque chose à dire sur tout... si possible désagréable), la tentative de vente du Mobil-Home, la visite chez la banquière (qui trouve le moyen de lui placer l'assurance décès/invalidité qui devrait le déstresser. sic !!)

Néanmoins je trouve que Brizé s'est fait prendre au piège avec son idée de tourner tout son film en plan séquences et d'évacuer toute fiction, l'austérité du procédé finissant par amoindrir la force de son propos à mon avis. Ce n'était parfois pas nécessaire et ça en devient parfois inutile (les deux séquences de danse) voire gênant dans la seconde partie. Si ç’avait été un documentaire à la Depardon (à quoi il ressemble beaucoup lors des séquences d'arrestations des "voleurs de magasins"), ç'aurait été fort ; sachant que c’est joué, ça m'a mis un peu mal à l'aise et je n'ai pas compris pourquoi s'obliger alors à cadrer de manière quasi 'amateuriste' à ces moments là ; pour faire plus vrai ou pour se mettre à la place de Lindon n'osant pas regarder ses 'victimes' dans les yeux... mais ça m'a quand même un peu gêné.) Et puis, même si c'est plausible, pourquoi avoir collé dans les pattes du couple un enfant handicapé ? Les auteurs n'avaient pas besoin de ça en plus pour renforcer leur démonstration.

Un film salutaire et parfois très fort (je repense également aux séquences du départ à la retraite - si vrai et si pathétique - ou aux discours puants du patron ou du RH - si vrais et si pathétiques) ; n'empêche que sur le sujet du monde du travail, Brizé n'atteint jamais la puissance extraordinaire des Dardenne (Deux jours une nuit) ou de Cantet (Ressources humaines).
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Re: Stéphane Brizé

Message par Alphonse Tram »

Jeremy Fox a écrit :La loi du marché - 2015
Et puis, même si c'est plausible, pourquoi avoir collé dans les pattes du couple un enfant handicapé ? Les auteurs n'avaient pas besoin de ça en plus pour renforcer leur démonstration
En creusant un peu c'est comme tu le dit fort plausible. ça montre le problème du placement à long terme pour les familles sans ressouces qui doivent se débrouiller. Les handicapés sont un peu comme les smicards : ils sont nombreux mais on ne les voit pas.
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Re: Stéphane Brizé

Message par Jeremy Fox »

Alphonse Tram a écrit :
Jeremy Fox a écrit :La loi du marché - 2015
Et puis, même si c'est plausible, pourquoi avoir collé dans les pattes du couple un enfant handicapé ? Les auteurs n'avaient pas besoin de ça en plus pour renforcer leur démonstration
En creusant un peu c'est comme tu le dit fort plausible. ça montre le problème du placement à long terme pour les familles sans ressouces qui doivent se débrouiller. Les handicapés sont un peu comme les smicards : ils sont nombreux mais on ne les voit pas.
Tout à fait d'accord ; j'ai juste trouvé qu'en l’occurrence, Brizé avait déjà de quoi faire avec tous les autres sujets sociétaux abordés pour ne pas charger encore plus la barque. C'est totalement subjectif ; j'ai eu une impression de trop plein avec ce "problème" supplémentaire.
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Re: Stéphane Brizé

Message par Supfiction »

Jeremy Fox a écrit :la formation pour les entretiens d'embauche (avec tous ces 'cons' qui ont toujours quelque chose à dire sur tout... si possible désagréable)
On dit bien la même chose, chacun avec nos mots.
Dernière modification par Supfiction le 28 mai 15, 11:04, modifié 2 fois.
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Re: Stéphane Brizé

Message par Jeremy Fox »

Supfiction a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Brizé s'est fait prendre au piège avec son idée de tourner tout son film en plan séquences et d'évacuer toute fiction, l'austérité du procédé finissant par amoindrir la force de son propos à mon avis.
On dit bien la même chose, chacun avec nos mots.
Oui, j'ai lu ton post après :wink:
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Re: Stéphane Brizé

Message par Edouard »

Jeremy Fox a écrit :C'est totalement subjectif ; j'ai eu une impression de trop plein avec ce "problème" supplémentaire.
En gros, cela t'as brizé les couilles :mrgreen: :arrow:
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Re: Stéphane Brizé

Message par Supfiction »

Jeremy Fox a écrit :la formation pour les entretiens d'embauche (avec tous ces 'cons' qui ont toujours quelque chose à dire sur tout... si possible désagréable)
C'est le procédé qui veut ça, on demande aux participants de donner leur avis sur la prestation des autres et naturellement, les gens voient surtout tout ce qui ne va pas chez l'autre. ça parait un peu violent montré comme ça, car en vrai les gens ont passé un peu de temps ensemble avant, l'éducateur a fait une introduction pour les pousser à dire ce qu'ils pensent afin de faire progresser leur "camarade".

Tout le film est comme cela, on insiste sur là où ça fait mal mais il n'y a pas vraiment de "cons", seulement des gens qui font ce qu'on leur demande.
L'accumulation de toutes ces petites humiliations crée un sentiment de colère chez le spectateur et de "trop plein".
Edouard a écrit :
Jeremy Fox a écrit :C'est totalement subjectif ; j'ai eu une impression de trop plein avec ce "problème" supplémentaire.
En gros, cela t'as brizé les couilles :mrgreen: :arrow:
On peut dire ça comme ça. :D
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Re: Stéphane Brizé

Message par Jeremy Fox »

Supfiction a écrit :
Jeremy Fox a écrit :la formation pour les entretiens d'embauche (avec tous ces 'cons' qui ont toujours quelque chose à dire sur tout... si possible désagréable)
C'est le procédé qui veut ça,
Je sais ; mais je ne cautionne pas du tout ce système "d'humiliation" et refuserais catégoriquement de me prêter à ce "jeu" pour ma part. D'ailleurs je l'ai déjà fait dans une situation un peu similaire. Je refuse de noter, d'évaluer ou de juger un collègue ou futur collègue.
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Re: Stéphane Brizé

Message par Supfiction »

Jeremy Fox a écrit :
Supfiction a écrit : C'est le procédé qui veut ça,
Je sais ; mais je ne cautionne pas du tout ce système "d'humiliation" et refuserais catégoriquement de me prêter à ce "jeu" pour ma part. D'ailleurs je l'ai déjà fait dans une situation un peu similaire ; je n'accepte pas de faire tout ce que l'on me demande. On ne m'obligera pas plus à écouter les discours creux d'un chef (je pose toujours des rtt ces jours là), à boutonner ma chemise jusqu'en haut pour un entretien d'embauche, à faire un pot de départ à la retraite ou à chanter des bêtises pour le départ d'un collègue, à jouer le jeu des stats et des tableurs, à utiliser un process que je trouve ridicule...
Ce n'est pas censé être un système "d'humiliation" mais Brizé le présente comme ça. C'est un procédé pour s'améliorer en voyant les défauts des autres, et d'ordinaire je pense que les gens y mettent un peu plus les formes ou n'en rajoutent pas autant quand quelqu'un a déjà eu plusieurs remarques négatives. Ou alors, ils le font parce qu'ils se connaissent un peu et ont quelque-peu sympathisé.
De plus, l'impression négative est amplifiée par le montage en plaçant la scène au milieu d'autres moments déplaisants. Bref, ça manque un peu de nuances je trouve.
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