Les cinitinéraires de Wontolla

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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wontolla
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Message par wontolla »

Kill List (Ben Wheatley): 6/10

J'aurais donné beaucoup plus si je n'avais pas été largué à la fin.
Que celle-ci me renvoie à A Serbian film, pas de problème, mais là il y avait encore une (certaine) cohérence dans le récit.
Pour Kill List, je peux comprendre la progression scénaristique et dramatique mais il m'a manqué pas mal de clés de (re)lecture.
Admettons encore les "merci" des personnes listées (vu comme une rédemption face à leur culpabilité ?) ou le "tu es comme moi" avant la scène du marteau...
Je puis comprendre, dans la fin, une certaine "punition" ou rétorsion pour ne pas avoir été "clean" dans l'exécution du contrat.
Mais je suis déçu, largué, avec pas mal de points d'interrogation (et pas la peine de trouver une réponse dans les bonus).
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Message par wontolla »

Star Trek into Darkness (J.J. Abrams): 7,5/10

Vu le film en VO et en 2D.
J'ai beaucoup apprécié (et j'ai bien lu les avis précédents au sujet de ce douzième opus, 2e de J.J.) et vu le film avant d'avoir lu le dossier des Cahiers du cinéma !

Benedict Cumberbatch fait vraiment un très bon "mauvais" et vole la vedette à Chris Pine (dont la gueule me faisait parfois songer à celle de Tom Cruise dans Top Gun); tout comme Javier Bardem volait celle de Daniel Craig dans Skyfall !

Les effets spéciaux me semblaient pas mal du tout.
Il y a aussi une séquence, style "11 septembre" !

Anecdote: J'ai encore plus l'impression que dans le précédent (2009) qu'il y a une sérieuse amitié entre Spock et Kirk, quasi "particulière" (comme celle un moment évoquée - à tort ? - en Sherlock Holmes et Watson dans les films de Guy Ritchie) qui transcende leurs liaisons féminines respectives !
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Message par wontolla »

Retour du Festival du Film de Bruxelles (onzième édition)

A Hijacking

Premier film : Kapringen de Tobias Lindholm (le réalisateur de Jagten). L’histoire est toute simple, un cargo danois a été attaqué par des pirates somaliens. Deux lieux alterneront à l’écran : le navire en pleine mer et le siège de la société au Danemark. Quatre protagonistes principaux : le patron de la société et un expert externe auquel la société fait appel comme consultant, le cuisinier du navire et le négociateur somalien (qui revendique de n’être pas pirate).
La tension monte progressivement dans l’évolution du traitement de cette prise d’otages : la violence latente, la valeur « marchande » des hommes qu’il « faut » négocier. Tout cela prendra du temps, de très nombreux jours - qui s’incrustent à l’écran pour faire progresser la tension dramatique.
Selon l’endroit où l’on se trouve (navire ou firme), on verra l’un et on entendra l’autre et vice-versa. Cela ajoute à la tension d’un film qui aborde une question contemporaine (en regrettant cependant que le ’point de vue’ des pirates somaliens ne soit pas développé) mais en la cantonnant en un « dialogue » entre le patron et le négociateur sur le navire. C’est donc un peu réducteur car en ce genre de dossier les protagonistes sont plus nombreux. Le film m’a semblé par certains moments du style « série TV » (je ne déprécie pas ici mais décrit le traitement de l’intrigue). Enfin, j’ai regretté un dernier rebondissement scénaristique qui n’ajoute rien à l’intrigue pour simplement apporter une dramatisation supplémentaire, ici inutile.

Paradis perdu

Rien à voir avec la Genèse mais un film (le premier long métrage d’Ève Deboise) qui confronte quatre personnages, dont notre compatriote Pauline Etienne. Celle-ci joue le rôle de Lucie, une adolescente, face à son père Hugo (Olivier Rabourdin). Autres « présences », celle d’Akim (Ouassini Embarek), un saisonnier et de Sonia (Florence Thomassin), la mère qui a quitté le foyer conjugal un an plus tôt (elle revient cependant et je laisse au spectateur la surprise de ce retour). C’est un huis-clos... en pleine nature. Il y a de belles scènes qui se répondent (le père et la mère dans une cabane ; la fille et le journalier à l’extérieur). Un film qui aborde, de façon pudique et intimiste, les frontières (jamais franchies) d’un potentiel inceste père/fille.
A la sortie de film j’ai dit à quelqu’un de l’équipe : « Pourquoi n’avoir pas choisi ce film pour l’ouverture du festival ce soir ? ». C’est dire qu’il s’agit d’un film que je recommande chaleureusement.

90 minutes

Ce film norvégien, d’une durée de 91 minutes ! croise (ou plutôt traite en parallèle !) trois histoires. Celle d’un bourgeois, la cinquantaine, qui vient de perdre son emploi ; d’un jeune toxicomane qui bat sont épouse et abuse d’elle devant leur bébé qui crie et, enfin, celle d’un policier qui rend visite à son ex épouse et n’assume pas cette séparation. Ces trois récits n’ont comme seul lien que celui de leur violence et de leurs fins tragiques (en particulier celle du toxicomane). Si la réalisatrice veut poser la question des meurtres conjugaux, je m’interroge encore sur le parti-pris de la mise en œuvre. Ces trois destins sans aucune rencontre de leurs protagonistes et qui plus est, découpées au fil du film ne m’ont pas convaincu par leur assemblage qui m’a paru bien artificiel. A vous de voir bien sûr.
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Post Partum

Premier long métrage de notre compatriote Delphine Noels, mettant en scène un couple de vétérinaires (Mélanie Doutey et Jalil Lespert) qui attend un enfant. Dans un des premiers plans du film, on se trouve d’ailleurs dans une ferme où l’on assiste à un vêlage (c’était une vraie mise-bas et tant Mélanie que Jalil s’y sont attelés !). Il y avait donc un souci de réalisme que l’on retrouvera également dans la scène de l’accouchement (autant que je puisse en juger il s’agissait aussi d’une vraie naissance).

Dès ce moment, la réalisatrice va user d’un procédé qu’elle reproduira à quelques reprises durant le film : tourner certaines scènes à l’envers, ici, le plan le plus long, où l’on filme non plus la ’sortie’... mais la ’rentrée’ du bébé dans le sein maternel. Après la naissance, les choses vont commencer à ne plus aller comme elles devraient aller (selon ce que nous attendons et comprenons de ces « heureux événements ». Je ne vais pas dévoiler le film, ’spoiler’ comme on dit, mais à plusieurs reprises, j’ai songé à We Need to Talk about Kevin, le film (Lynne Ramsey, 2011) ou le roman (Lionel Shriver, 2003). Je me disais que c’était un peu comme si la naissance de Kevin était ici mise sous la loupe (alors que dans le film et le roman, elle est évoquée, suggérée, questionnée au long du récit. S’il avait fallu raconter la naissance de Kevin, cette histoire, Post partum, aurait convenu !
La suite du film tentera de nous faire découvrir (un peu comme dans Take Shelter ?) les angoisses et conflits de la mère jusqu’à la fin du film où les mères (et même grand-mères) et la mer ! jouent un rôle important.
Une question me travaillait (tiens, c’est le mot qui convient pour une histoire d’accouchement) : comme a-t-on fait pour tourner autant d’heures avec le bébé ? En effet, pour que les réactions de celui-ci soient synchrones avec l’histoire racontée et le jeu des acteurs, en particulier celui de Mélanie, il devait y avoir des heures d’attente et de tournage ! Comment gérer cela alors qu’il y a un ’quota’ d’heures autorisées pour faire tourner des enfants et plus encore des bébés ?
La réponse vint au générique ! Il y a plus de vingt enfants qui ont prêté corps et visage à la petite fille qui est au cœur du film !

Chaika

Vu ce film à 12h30, après une très courte pause repas... après Post partum...
J’avoue même que je me suis même assoupi quelques minutes après 1/4 h de projection !!!
Le film est long, très ou plutôt, il semble long (car il ne fait ’que’ 100 minutes) mais il est beau, très beau...
Je le cantonnais dans la catégorie ’film russe’ (n’ayant pas eu le temps de lire le dossier presse remis en entrant dans la salle, le film est franco/espagnol/kazakh/russe !) et me disait in petto (songeant au film Le bannissement) et en (semi) boutade que je voyais un film d’Andrey Zvyagintsev revisité par Andrei Tarkovsky !!!
J’ai cru à cinq reprises, dans la dernière demie-heure que je venais de voir le dernier plan du film (un peu comme dans certaines symphonies de Beethoven où l’on se dit que l’on arrive au final... et c’est pour repartir !!!!).
Et pourtant, après l’ennui, après être sorti de la salle et jusqu’au retour chez moi, j’étais submergé d’émotions comme si la nostalgie et la beauté des images de déployaient enfin en moi.

Si je n’avais pas d’autres obligations professionnelles le soir, je me serais empressé d’aller revoir Chaika en projection publique !
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Ali Blue Eyes

Alì ha gli occhi azzurri, en italien. Une semaine de vie d’un jeune musulman, seize ans, d’origine égyptienne, qui se revendique... italien. Il est amoureux de Brigitte, italienne... hélas, elle n’est pas musulmane.

Ali a les yeux bleus - ou plutôt, il use de lentilles de contact pour se donner couleur et probablement renier ses origines (et sur ce thème, il peut être intéressant de (re)lire Retour à Reims de D. Eribon) - et tente de faire comprendre aux siens qu’il faut aller au-delà des interdits de sa culture. Ses parents, les siens, ont un autre discours : « Ils ne sont pas comme nous » et refusent l’idée même d’une relation de leur fils avec celle qui n’est pas des leurs.

Alì a un pote, italien, Stefano. Ils fréquentent la même école, participent aux mêmes (mauvais) coups. Stefano a une copine et la relation se rompt, ce qu’il accepte difficilement. Cela finira par un coup de couteau qui enverra un roumain à l’hôpital.
Pendant quelques jours de fuite parce qu’ils sont poursuivis par les roumains, Stefano va tomber amoureux de la soeur d’Ali.

Alì ne peut accepter ce regard (voire plus, un baiser) de Stefano sur sa soeur. Sa culture revient donc à la surface, violemment parfois, pour refuser à son ami ce qu’il voudrait s’autoriser pour lui.

Alì italien, Ali musulman... sept jours de quête identitaire dans un film qui, sans être parfait, invite à réfléchir sur nos identités culturelles et religieuses et sur la place de l’étranger (et en ce métrage, les roumains font figures d’allochtones pour l’italien et le musulman !)...

Nader (Alì) est (très) bien interprété par Nader Sarhan. Toutefois l’acteur est - ou semble - plus âgé que son rôle et tout comme pour les films ou séries (comme Dawson’s Creek) où les ados sont joués par des adultes « jeunets » cela gâche un peu la vraisemblance...

Baby Blues

Un film polonais de Kasia Rosłaniec qui nous invite à découvrir la jeune Natalie,17 ans, ses copines, ses potes. De pote, elle en a justement un, qui oscille entre adolescence et exercice de responsabilité. De leur relation naîtra un enfant qu’il faudra bien assumer ou du moins dont il faudra bien gérer l’existence entre celle des copains, les loisirs, la recherche de boulot ou d’identité. Cela finira mal pour l’un des protagonistes... mais la mémoire étant courte où la volonté de perpétuer plus forte, on repart (pour le meilleur... ou le pire ?).

The Best Offer

Un film italien (La migliore offerta) que j’ai beaucoup apprécié.
Une bande son signée Morricone !

Il y a Oldman, Geoffrey Rush (Le discours d’un roi) impressionnant dans son rôle de commissaire-priseur prisé par la haute société. Il craint les microbes et porte (quasi) constamment des gants.
Il y a un jeune horloger, Jim Sturgess, le seul humain avec lequel Oldman parle et échange.

Il y a une femme mystérieuse, insaisissable, une maison, des tableaux (de femmes) pour lesquels Oldman « magouille »... avec Billy Whistler (Donald Sutherland).

...Il y aura bien entendu un retournement de situation et même si, après 30 minutes, j’en devinais très largement contours et épilogue, je me suis laissé embarquer dans ce « suspense romantico-gothique tourné à Vienne, Prague, Milan et Trieste, l’Italien Giuseppe Tornatore (Cinema Paradiso, Une pure formalité) » (citation extraite du dossier presse).
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Message par wontolla »

Josephine

Joséphine, c’est tout d’abord une série de bandes dessinées, par Pénélope Bagieu.
Agnès Obadia adapte la BD au cinéma en 2013. Marilou Berry (Joséphine), qui porterait une prothèse fessière pour les besoins du film ; Bérengère Krief (Chloé)
et Mehdi Nebbou (Gilles) donnent corps aux personnages de la BD.
Si le film est dispensable, il me faut reconnaître que ce fut un moment de détente et que je n’ai pu m’empêcher de (bien) rire pendant la projection.
Si vous avez envie de vous amuser, de vous détendre sans trop vous poser de questions, allez-y.
Sinon, il devrait être projeté un jour en TV.

The Girls whith 9 Wighs

Heute bin ich blond est un film allemand de Marc Rothemund. Assurément, à l’heure où j’écris, mon coup de cœur du Festival !
Il s’agit de l’adaptation d’un roman-témoignage autobiographique de Sophie van der Stap (écrivaine et journaliste hollandaise, née en 1983), intitulé La fille aux neuf perruques, paru en 2009.

Le réalisateur adapte cette lutte contre le cancer d’une jeune fille de 21 ans qui mènera une lutte difficile au jour le jour (avec des moments de relâchement et de ’conneries’) pendant les jours de chimiothérapie lourde, suivis de ceux consacrés à la radiothérapie. Pour ce faire, le hasard du choix d’une perruque pour remplacer la fonctionnelle mais bien peu flatteuse que l’on voudrait lui voir porter va l’amener à en choisir neuf. Celles-ci lui permettront de vivre autant d’identités différentes au fil de ses humeurs, des jours qui passent, des endroits où elle se trouve, des amours et amitiés qu’elle tente de maintenir à tout prix. Stella, Sue, Daisy, Blondie, Platine, OEMA, Pam, Lydia et Bébé, autant de facettes qui donneront à Sophie l’occasion de vivre - fut-ce au jour le jour, minute après minutes un véritable happy end.

Le métrage rejoint pour moi d’autres films récents qui ont traité cette question : 50/50, de Jonathan Levine (2010) ; Restless (Gus Van Sant, 2011) ou La guerre est déclarée (Valérie Donzelli, 2011).

A noter également l’interprétation de Lisa Tomaschewsky qui a donné de sa personne ; il me semble, en effet, qu’elle a dû se raser intégralement la tête pour le film (ou alors trucage et maquillage sont époustouflants !).

Pour une femme

Un film de Diane Kurys, avec Mélanie Thierry (Léna, la femme), Benoît Magimel (Michel, l’époux), Nicolas Duvauchelle (Jean, le frère et potentiel amant).

En 1980, à la mort de sa mère, Anne va retrouver des lettres et objets qui lui appartenaient. Sa mémoire vagabondera vers 1947, ses parents, leurs amours, leurs engagements dans le « Parti » (communiste donc !). Le retour inattendu de Jean, frère de son époux, la mettra face à son désir dans une histoire (en partie « vraie » ?) sur fond d’après-guerre et de traque de nazis hébergés par certains religieux.

Une histoire probablement simple, banale (?) mais qui m’a ému. Je vous laisse découvrir le choix de Léna à l’écran...

Miele

En ces jours où la question de l’accès de mineurs à l’euthanasie se pose au plan légal et politique, en Belgique, j’attendais beaucoup de Miele de Valera Golino. Il s’agit de son premier film.

Nous découvrons une jeune italienne qui avec un compagnon/ami a découvert un moyen de venir en aide aux personnes qui souhaitent « partir ». Un rituel et des procédures lui permettent de gérer ce « job », tant bien que mal et parfois mal, quand on voit les conséquences sur sa santé : oppression, toux, saignements...

Elle n’est pas cependant un bon samaritain de l’euthanasie ou plutôt du suicide assisté. En forçant très volontairement le trait, j’écrirais qu’elle est une « tueuse à gage » ; j’entends par-là qu’elle se fait payer pour mettre fins aux jours de quelqu’un (la particularité étant que les gages sont versés par la personne ou les proches de celui qui veut s’en aller). Deux euphémismes déjà, car ils sont présents durant le film. Les mots qui diraient trop brutalement la réalité de la mort sont évités autant que possible, tant par ceux qui demandent que par l’exécutrice.

Il sera donc question d’argent (il faut bien aller ailleurs, au Mexique, en l’occurrence, pour acquérir le Lamputal (dans le scénario un barbiturique pour euthanasier les chiens) et donc le payer ainsi qui les frais d’avion, plus le travail en lui-même. A Miele, dont le pseudo veut adoucir et cacher « Irène », il lui sera dit : « Vous faites un boulot de merde ! » (sic).

Les rituels mortels, entrecoupés de plongées dans la mer, vont cependant être interrogés lorsque Carlo Grimaldi (Carlo Cecchi) un homme, solitaire, demande l’intervention de Miele alors qu’il n’a rien (soit donc qu’il n’est pas atteint d’une maladie incurable et/ou dangereuse). S’ensuivront des échanges entre Irène/Miele et Carlo.

Je ne spoilerai pas le dénouement, mais ces échanges (dans la limites des contraintes des dialogues d’un film qui ne peut être aussi ’bavard’ qu’un roman !) les interrogeront sur ce que sont la mort et la vie pour chacun d’eux et, probablement pour chacun de nous.

Intéressant donc mais la réalisatrice aurait pu aller plus loin dans le traitement de cette question humaine et éthique.
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Mes séances de lutte

J’évite de copier/coller, mais je reprends ici un extrait du dossier presse : le cinéphile ne pouvait rater cette séance qui en appelait - notamment - à Oshima !

Elle : une écorchée vive qui vient de perdre son père.
Lui : un voisin intello.
S’installe entre eux une lutte intellectuelle et ludique. Cathartique, physique et animale aussi. Chacun avec ses propres armes se confrontant à l’autre...

Sara Forestier (Le nom des gens, Télé Gaucho) l’avoue franco : avec ce film, Doillon « s’est lâché grave ! ». Inspiré par Oshima (L’Empire des sens) et Cézanne (son tableau La Lutte d’amour), Jacques Doillon (Le Jeune Werther) filme le désir, le plaisir, à travers des échanges verbaux et physiques d’une rare intensité. La confrontation dialoguée, c’est le nerf de sa guerre. Chez lui, le drame se noue par les mots, car par les mots s’expriment les sentiments. Mesdames, Messieurs, les jeux débridés du sexe et du langage sont ouverts.


La salle était loin d’être comble, des spectateurs sont sortis durant la séance et c’est à peine si quelques rares personnes tentèrent de très timides applaudissements qui ne furent pas repris par la salle. Je me suis surpris à consulter l’heure à plusieurs reprises !

Etais-je fatigué ? Quoiqu’il en soit, en sortant, je disais à l’une des bénévoles qui assure l’accueil depuis le début du Festival (et à qui j’avais promis de faire écho de mon ressenti à la fin des projections) : « Bof, bof, bof ! Je vous en dirai plus demain ! ».

Pas compris la démarche de Doillon. Certes les deux acteurs principaux sont bien présents à l’écran, ils me semblaient parfois non en séances de lutte mais en séances d’impro. L’unique du dossier de presse n’est pas représentative du film (mais quelle photo peut l’être ?) qui nous montre surtout les échanges verbaux (et physiques) d’Elle et Lui, vivant ou tentant de vivre une passion dévorante.
Image
Lien vers une interview de Sara Forestier.
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8 balls

Nous entrons dans les trois derniers jours du Festival.
Ce lundi matin, un film finlandais, 8-Pallo dont la première lettre évoque - selon le réalisateur, Aku Louhimies, interrogé à se sujet - le symbole de l’infini et non le nombre huit, même si graphiquement, c’est celui-ci que l’on voit sur les affiches.

Nou suivons une jeune fille, Pike (Jessica Grabowsky) au sortir d’un centre de détention pour mineur, dont on espère qu’elle n’y reviendra jamais. C’est sans compter sur le fait qu’elle a mis au monde un enfant (au centre, semble-t-il) et que le père, Lalli (Eero Aho) est à leur recherche. Il semble vaguement souteneur mais, en tout cas, drogué et dealer.

En parallèle, deux autres destinées. Celle d’Oli (Mikko Leppilampi), jeune policier, placé en équipe avec un autre, plus âgé et agissant parfois de façon trouble et troublante (et qui tente « d’analyser » les personnes rencontrées, au sens « psy »), Elias Kaski (Pirkka-Pekka Petelius) qui est une sorte de mentor pour la jeune fille.

Il y a en de meilleur que d’autres, plus ou moins mauvais, certains beaucoup plus !
Il y a des coups... et aussi des coups tordus !
Il y a de la misère, de la détresse...
Il y a de possibles rédemptions...
Il y a aussi du sordide et de l’irréversible !

Le film, dur et émouvant à la fois, déprimant souvent mais ouvrant quelques pistes de salut, m’a fait songer, à plusieurs reprises à la trilogie Pusher de Nicolas Winding Refn.

A plusieurs reprises, j’ai eu l’impression, confirmée lors d’un échange avec un collègue journaliste, que le policier aîné était le père de Pike.

Michael Kohlhaas

La fiche IMDB laissait augurer le pire. Au moment où j’écris (le film n’a pas encore de véritable sortie publique) la note moyenne est de 5,1 ! Et pourtant, il y a Mads Mikkelsen au générique, dans le rôle titre. (NB: depuis la note est passée à 5,7).

Le film est basé sur une histoire réelle qui se passe au XVIe siècle. Michael Kohlhaas, un marchand d’animaux se fait spolier de ses droits par un petit baronnet. Heinrich von Kleist en tire un roman éponyme au début du XIXe siècle. Le réalisateur allemand Volker Schlöndorff en fait un film en 1969.

Le synopsis du dossier de presse est réduit à sa plus simple expression et, à dire vrai, difficile d’en dire plus : « XVIe siècle, dans les Cévennes. Victime de l’injustice d’un seigneur, un pieux marchand de chevaux va lever une armée et mettre le pays à feu et à sang. Son but, simple et légitime : rétablir son droit ! Son nom : Michael Kohlhaas. ».

Je n’avais pu voir le film en projection presse et plusieurs collègues m’avaient signalé que le film était long et leur avait paru long. De fait, il fait un peu plus de deux heures. Même si une armée est levée, il y a peu d’action. Il y a quelques « tics » du réalisateur (mais j’aimerais en avoir ne serait-ce que quelques-uns !), je songe à quelques plans d’arbres, de forêt, filmés plus haut que la tête des humains et chevaux. Le film est certes lent mais les images sont de toute beauté (même certains plans, dans la brume avec si peu de lumière).

Un de mes collègue me disait le matin : « Pourquoi un réalisateur français réalise-t-il une histoire écrite en allemand, censée se passer en Allemagne, pour la situer dans les Cévennes et un acteur principal qui s’exprime en français sans le connaître ? ». Pour ce que j’en ai entendu (il y a parfois des problème d’intelligibilité dans des films français, comme si les preneurs de son avaient quelques difficultés pour capter la parole !), Mads Mikkelsen s’en tire pas mal du tout (et son français est meilleur que le russe phonétique de Jean Dujardin dans Moebius ! Comme quoi il faut parfois ne pas trop parler au cinéma, n’est-ce pas l’Artist !).

Quant à moi, j’écris : « pourquoi pas ? ». On a fait de bien plus mauvaise adaptations ! Le réalisateur, Arnaud des Pallières, s’expliquait sur son choix avec sa scénariste, Christelle Berthevas. Il avait lu l’œuvre durant sa jeunesse, connaissait l’adaptation cinématographique et le projet d’un remake américain situé aux USA. Pourquoi pas dans les Cévennes donc ? Il a aussi expliqué qu’il avait sabré deux parties dans le roman, le dernier tiers, qui ressortait plutôt au domaine du fantastique, d’une part, et toute une autre partie, qui relevait du droit, d’autre part. Pour l’auteur du roman, la question du droit de Michael Kohlhaas était essentielle, fondamentale, car elle « légitime » sa quête.

Quoiqu’il en soit, J’ai beaucoup apprécié ce film. Mads Mikkelsen crève l’écran et y compense largement les quelques faiblesses de la réalisation.
Dernière modification par wontolla le 20 août 13, 06:38, modifié 3 fois.
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Message par wontolla »

Lasting

Dans le cadre d’European Focus, il s’agissait du deuxième et dernier film polonais présenté au BRFF : Nieulotne, de Jacek Borcuch.

Je n’avais pas lu le dossier presse avant la projection (j’aurais dû !) qui, outre un (mini) synopsis, décrivait un des enjeux du film : "Deux étudiants polonais ont décroché un job d’été en Espagne. Le vin est tiré, le soleil chauffe, ils s’aiment follement, et avec insouciance. La vie est belle, non ? Dommage que rien ne se passe jamais comme prévu...
Au Brussels Film Festival, on aime suivre les auteurs de film en film. Ainsi Jacek Borcuch, réalisateur polonais volontiers intuitif dont on avait présenté, en 2010, All That I Love. Avec Lasting, il interroge l’instant fatidique, ces quelques secondes qui brisent des rêves. Pas de longs discours, mais des images subtiles qui épousent la complexité de la condition humaine.
"

On y revoit Magdalena Berus, découverte dans Baby Blues, déjà recensé plus haut. Film jeune, avec des jeunes, des questions et une vie insouciante, jusqu’au grain de sable, le moment non plus favorable mais défavorable, la bascule qui fera que l’intéressé et ses proches s’en trouveront affectés à jamais. N’ayant donc pas lu le dossier avant, j’ai cru, un moment, que j’aurais affaire à une intervention ou du moins un épilogue policier du film (puisque qu’il y a mort d’homme). Erreur, tout le film se centrera sur les deux protagonistes principaux. La démarche est intéressante même s’il me semblait manquer d’un petit quelque chose qui aurait assurer une plus grande cohérence du métrage.

Anecdote : l’acteur principal, polonais, Jakub Gierszał, a un très bon niveau d’espagnol, autant que j’en puisse juger.

Boven is het stil

Mon coup de cœur (et coup de tête !) de ce festival.
Celui-ci tire à sa fin, la fatigue est là ; les journalistes de moins en moins présents (et pour certains, il y a de bonnes raisons : passer à l’université pour les résultats, par exemple !). Voir plusieurs films (pas toujours faciles) d’affilée, ce n’est pas une sinécure (ou une « cinécure » ?) et c’est loin d’être détente et oisiveté.

Alors, ce film hollandais, c’est plutôt un ’sens du devoir’ qui m’incitait à aller le visionner en séance publique. Alfons E., journaliste néerlandophone, m’avais signalé le matin même combien ce film était touchant, sans m’en dire vraiment beaucoup plus.

Le dossier presse précisait, lui : Le Waterland, au nord de la Hollande, un plat pays plombé par un ciel trop bas. Ici vit le père, un grabataire. Ici survit le fils, qui rêvait de partir en ville mais qui a dû prendre en main les rênes de la ferme... Aujourd’hui, à 50 ans, il a décidé d’être à l’écoute de ses envies.
Une existence bafouée, rongée par des sentiments refoulés. L’austérité pour décupler l’émotion. La Hollandaise Nanouk Leopold (Wolfsbergen, Guernesey) adapte le best-seller de son compatriote Gerbrand Bakker (Là-Haut, tout est calme) dans un film subtil, à l’extrême et élégante rigueur. Du travail de dentellière.


La réalisatrice était présente au début du film, ainsi que l’acteur belge Wim Opbrouck. Je me demandais pourquoi l’acteur principal Jeroen Willems n’était pas présent ; je n’ai compris qu’au générique final qui rendait hommage à cet acteur décédé quelques temps après le tournage, à 50 ans, d’une crise cardiaque.

Question générique, dès celui de début, le ton était donné. Nous serons dans la campagne, à ras du sol, des glébeux, pour reprendre le ton donné à cette rubrique.

Nous y découvrons Helmer, paysan, la cinquantaine, confronté à son père, malade, qu’il va reléguer à l’étage. Ce père sans cesse présent - au moins dans l’esprit - et pesant sur les épaules du fils, n’en finit pas de ne pas mourir !

Le film est d’une implacable, éprouvante, insupportable et désespérante lenteur.
Mais celle-ci est essentielle et absolument nécessaire à ce métrage où les silences pesants (tous les dialogues tiendraient sur une page A4) en disent beaucoup sur la chape de plomb qui entoure les principaux protagonistes, sur leur mal-être et leur mal de vivre.

Helmer, on le comprendra sur la longueur, a perdu son frère. Pour son père, celui qui est vivant n’est pas celui qu’il voulait et dont il rêvait. Helmer n’avait d’autre choix que de rester et reprendre la ferme. Aucune place pour son désir et son identité. Ses regards en biais cachés, qui tentent de ne pas se poser sur le transporteur de lait (joué par Win Opbrouck) en disent énormément sur la frustration et l’identité affective non exprimée, non assumée ni même comprise.

Le bref passage d’un jeune ouvrier agricole, confronté à de semblables désirs, tentera de manifester le sien (un peu à l’image de Terence Stamp, le ’visiteur’ dans Teorema de Pasolini, 1968). Ce visiteur, cet ouvrier (remarquable Martijn Lakemeier qui n’avait pas encore 20 ans au moment du tournage) ne fera que cette unique rencontre, inassouvie, source de pleurs, et quittera le travail, la ferme et Helmer...

Celui-ci s’en retourne à la glaise, façon de parler, à sa ferme, levant parfois les yeux pour voir un oiseau, non dans le ciel, mais dans les arbres... toujours silencieux, jusqu’à transporter des agnelets mort-nés...

Rien à l’horizon. Le frère est mort. Le transporteur de lait est retourné à Mechelen, chez sa soeur cadette ; le journalier s’en est parti. Helmer est là, seul, enfermé dans son quotidien, avec le père qui à l’étage, pèse de son poids (physique - il lui est difficile de le porter - et surtout de son joug moral ou plutôt psychologique). Rien. L’horizon et l’avenir sont barrés, clos.

Et c’est ensuite (enfin !?) la mort du père, celui qu’il va veiller toute la nuit pour lui clore les yeux et fermer la bouche le matin...

Puis, les funérailles et les retrouvailles de celui qui n’avait d’yeux que pour lui, le transporteur de lait. Fragilité et difficultés d’une potentielle relation ?

Une rédemption paraît se dessiner, sans pouvoir « mots dire » !
wontolla
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Message par wontolla »

Man of Steel (Zack Snyder): 8,5/10

J'ai beaucoup aimé.

- Un Superman qui rejoint dans mon souvenir - probablement ou possiblement altéré et donc ce peut ne pas être le cas, si je devais comparer, BD en mains ! - les comics que je lisais à l'âge de 11/12 ans (1963/64, donc).

- Pas vu d'élan "christique" et Dieu (sic!) sait combien je suis irrité par toutes les bondieuseries et récupérations de ce type. Il y a bien les 33 ans (retenus de façon 'populaire', mais qu'est-ce à dire ? )
Spoiler (cliquez pour afficher)
Si le personnage "Jésus" a existé (ce qui me semble tenir la route jusqu'à plus ample information) il serait mort à l'âge de 39/40 ans, voire 49 ans si l'on accorde crédit au récit johannique (tu n'as pas encore 50 ans...)
.
En tout cas, rien n'a attiré mon attention sur ce point, que ce soit dans les dialogues ou la gestuelle, les attitudes, de "Superman".

En revanche, j'ai découvert que dans cette relecture, le S de la combinaison n'est pas un S (et donc pas le S de Superman ! dont le nom arrive d'ailleurs bien tard dans l'histoire). Ce symbole se trouve aussi sur la combinaison de Zod. On peut donc supposer qu'il s'agit d'un "costume" ancien qui doit se trouver les/des vaisseaux. En effet, la combinaison de Superman se trouve dans un vaisseau d'exploration arrivé sur la terre 18 ou 20 mille ans plus tôt, d'une part, et Zod ne possédait pas cette combinaison - avec une autre couleur (un grade ?) - lorsqu'il a été exilé après son coup d'état.

Une incohérence: quand Zod et ses complices arrivent et délivrent un message via les téléviseurs (la technologie semble bien défaillante), ceux-ci fonctionnent alors que le courant n'arrive plus aux ampoules (bizarre) à incandescence (on aurait pu faire un effort de propagande écolo ! :wink: ).

J'ai bien aimé Henry Cavill, que j'avais découvert dans les Tudors (J'ai l'impression qu'il a pris encore quelques kilos de muscles en plus depuis !).
J'ai adoré Michael Shannon dans le rôle du mauvais.
L'arrivée de Clark Kent au Dailly Planet laisse augurer une suite... mais ce sera difficile de monter en puissance; il faudrait donc que l'on peaufine les personnages en laissant de côté l'aspect spectaculaire.

Une question: je n'ai toujours pas d'explication "scientifique" (enfin "pseudo scientifique") sur la façon dont les kryptoniens peuvent voler :fiou: .

Là-dessus, repas et retour à l'UGC pour Mud !
wontolla
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Message par wontolla »

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Message par wontolla »

The Broken Circle Breakdown (Felix Van Groeningen): 9/10

Un film flamand de Felix Van Groeningen (De la merditude des choses) qui sortira en France fin du mois d'août. Je l'ai raté lors de sa projection en plein air au Brussels Film Festival (Flagey) mais ai découvert le Blu-Ray flamand chez Mediamarkt. Un sticker précisait: FR/Nl. Et de fait, alors que la jaquette précise uniquement langue et sous-titres néerlandais, il y a bien des sous-titres français, tant sur le film que sur les bonus !!!! Je devrai regarder de plus près les BD de cet éditeur (Lumière). Je suppose qu'il est moins onéreux d'avoir une seule matrice (je ne connais pas le terme exact) pour un BD quitte à avoir des cibles et des prix différents selon qu'il est vendu en français ou néerlandais avec les jaquettes adéquates.

Quoi qu'il en soit, je démarrais ma cotation, à 7, puis 8, puis 9 et je dois me freiner pour ne pas aller à 10... et en faire mon film du mois (mais là je ne devrai pas me freiner !).

C'est l'histoire d'Elise et de Didier qui s'aiment passionnément. Ils ont une fille, Maybelle. Il y a un drame et même deux drames.
La narration est éclatée, entre présent et passé et, dans ces tranches de temps, s'inscrivent également des flashbacks.
Il y aussi la country (si vous êtes allergiques à la country, à Hank Williams, à Bill Monroe, au bluegrass, ne passez pas votre chemin, mais vous aurez des démangeaisons !).


Veerle Baetens (Hasta la vista, Loft) et Johan Heldenbergh (Hasta la vista, De la merditude des choses) chantent eux-mêmes et pas mal du tout.

Ah oui:
1. l'autre titre du film Alabama Monroe se comprend à la fin.
2. C'est second (mais pas secondaire !): lui est athée et elle "croyante".
3. Le film est une adaptation d'une pièce de théâtre écrite par Johan Heldenbergh !
4. Non seulement un bon film flamand, mais tout simplement un très bon film !!!
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Message par wontolla »

Stories We Tell (Sarah Polley): 8/10

Un documentaire passionnant et émouvant et, en même temps très intéressant comme expérience cinématographique.
Le film m'a fait songer par certains moments (par images et procédés "crochets") à
- Tarnation de Jonathan Caouette (dans le fait de se filmer régulièrement avec une petite caméra)
- Close-Up de Abbas Kiarostami [à cause de la mise en abîme et du film qui se regarde lui-même (se) filmer !].
Avec parfois des réminiscences
- d'un court métrage d'Antony Cordier : Beau comme un camion (il se trouve en bonus de Douches froides) où il interroge aussi les siens sur sa vie et son expérience/parcours cinématographique (en tout cas c'est un souvenir qui me reste à froid);
- d'un autre bonus, mais dans Close-Up où l'on revient sur l'itinéraire des protagonistes, en particulier, le principal: Ali Sabzian, qui nous fait découvrir combien il a été affecté, "modifié", par le film de Kiarostami;
- et plus loin, par Les Biens-aimés de Christophe Honoré, pour le fait de suivre des personnages dans leurs relations et affects sur plus de trente ans.

Tout cela est passionnant et a beaucoup parlé à mon coeur (humain) et mon (petit) coeur de cinéphile :oops: !

En revanche, lors du générique, je n'ai pas saisi, compris, vu... pendant la projection que certains personnages qui jouaient leur propre rôle avaient été interprétés (aussi ?) par des acteurs: Andrew Church (Geoffrey Bowes); Peter Evans (Michael Polley); Justin Goodhand (John Buchan); Alex Hatz (Harry Gulkin); Rebecca Jenkins (Diane Polley).
A posteriori, là où j'avais cru que des séquences avaient été filmées à l'époque des faits, je suppose qu'elles ont été reconstituées, a posteriori (en super 8 ?) par Sarah Polley.

Mise à jour: une recherche sur la Toile confirme cette hypothèse d'une reconstitution de certains faits dans un format vidéo-amateur par la réalisatrice.
Du coup les liens que je faisais durant le film avec Tarnation n'ont plus de sens; en revanche, ceux que je faisais avec Close-Up tiennent la route !
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Re: Les cinitinéraires de Wontolla

Message par wontolla »

Don Jon(réalisation et scénario: Joseph Gordon-Levitt): 8/10

Avec Joseph Gordon-Levitt, Scarlett Johansson, Julianne Moore et même... Tony Danza (du feuilleton Madame est servie !) dans le rôle de Jon Senior.
Vu le film en projection presse (il sortira en principe pour Noël) et en version apparemment non censurée (soit donc pas celle qui sortira aux USA fin septembre).
J'aime beaucoup cet acteur francophile et j'étais curieux de voir ce qu'il donnerait en étant des deux côtés de la caméra (voire de l'écriture également, comme Xavier Dolan).
Le film raconte l'histoire d'un homme addict non pas au sexe (il baise - c'est le vocabulaire du film - suffisamment) mais aux films pornos.
On pourra penser là à Shame mais on en est loin. Sous des dehors de comédie - au vocabulaire et situations parfois assez crus - il y a toute une réflexion ou du moins un parcours à partir de l'addiction et des impasses relationnelles que cela peut entrainer.
Sur sa route, lui amateur de films X va rencontrer une femme, Scarlett Johansson, qui aime les films... de Princes charmants.
Sur sa route aussi, une autre femme Julianne Moore.
Difficile d'en dire plus sans déflorer :oops: le sujet.

On rit beaucoup pendant le film (le situations et les mots) mais il y a une certaine gravité dans le cheminement de Don Jon pour se débarrasser de ses fantasmes et probablement sortir des impasses où ceux-ci le conduisent.

Alors ma cote de 8 (même s'il y a beaucoup de 10 dans la cote IMDB!), ne signifie pas un "grand" film, mais parce qu'avec humour, dérision, auto-dérision, réitération de scènes et d'itinéraires (en passant par de nombreux confessionnaux) - et nous sommes proches, là, de l'univers cyclique de Shame - où finalement on ne tournera pas en rond mais on découvrira une maturation et un avenir possibles.
Donc, celui que j'avais apprécié dans La tentation d'Aaron, Mysterious Skin, The Lookout, (500) jours ensemble et 50/50, pour n'en citer que quelques-uns ne déçoit pas, même si, je le répète, il ne s'agit pas d'un film qui joue dans la même cour que ceux que je viens de citer.
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zemat
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Re: Les cinitinéraires de Wontolla

Message par zemat »

wontolla a écrit : Donc, celui que j'avais apprécié dans La tentation d'Aaron, Mysterious Skin, The Lookout, (500) jours ensemble et 50/50, pour n'en citer que quelques-uns ne déçoit pas, même si, je le répète, il ne s'agit pas d'un film qui joue dans la même cour que ceux que je viens de citer.
Tu avais vu "Brick" ?
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Je l'avais découvert dans ce film, que j'avais beaucoup apprécié.
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