Mo Lei Tau (la comédie hong-kongaise)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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bruce randylan
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Re: Mo Lei Tau (la comédie hong-kongaise)

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Little cop (Eric Tsang - 1989)

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Eric Tsang a des amis. Beaucoup d'amis. Tellement d'amis qu'il en a fait un film : Little cop.
Celà dit, quand je dis film, c'est un bien grand mot. C'est plus une accumulation de scènes où chaque séquence apporte au moins un caméo, souvent sans rapport avec l'intrigue qui est de tout façon inexistante pour ne pas dire incompréhensible tant la narration est bourré de trous béants.
On a donc plutôt l'impression d'assister à un film à sketchs totalement décousu plutôt qu'une oeuvre cohérente. Il va sans dire que le résultat est excessivement inégal et bordélique (dans le mauvais sens du terme).
La grande majorité du film est donc sans grand intérêt et pas vraiment drôle malgré heureusement 4-5 passages plutôt amusants dont un générique d'introduction très originale où Eric Tsang se fait torturer pour mieux admettre qu'il est bien le responsable de la réalisation ! :mrgreen:
A part ça, il y a quelques moments rigolos avec un restaurant qui maltraite ses clients, un combat de langue (!) ou un enterrement qui part en cacahuète.

Mais l’intérêt est avant tout son incroyable casting où un nombre conséquent de vedettes vient apparaître plus ou moins longtemps (psouvent juste une dizaine de seconde, voire moins) : Andy Lau, Jacky Cheung, Maggie Cheung, Stanley Fung, Billy Lau, Richard Ng, Sandra Ng, John Sham, Max Mok, Wu Ma, Anthony Chan, Shing Fui On et pas mal d'autres !

Pour les curieux un brin pervers, le film est disponible en DVD via la Malaisie avec sous-titres anglais mais la copie est recadré en 1.33 (ça se ressent à quelques moments)
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Re: Mo Lei Tau (la comédie hong-kongaise)

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From here to prosperity (Phillip Chan - 1986)

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Une bonne petite comédie produit par Sammo Hung (via sa compagnie D&B) qui repose sur un duo plutôt original : Richard Ng et David Chiang. :)

Le premier joue un escroc essayant d'échapper à la mafia et le second un policier cherchant à venger un collègue. Tous deux vont s'associer malgré eux pour se débarrasser d'une ennemi commun.

Ce n'est pas le film le plus tordant de l'ancienne colonie britannique mais l'humour fonctionne bien même si le rythme n'est pas toujours soutenu. Ca donne au moins une demi douzaine de séquences très amusantes entre la technique de fuite de Richard Ng à Hong-kong, le cambriolage dans une cabine de bateau assez original ou encore une tentative de faire croire à un kidnapping (en devant aussi s’infiltrer dans la maison d'un mafieux pour se faire passer pour lui durant son absence). D'ailleurs, il y a également un gag qui sera repris par Tarantino (si je puis dire) puisque l'histoire qu'il raconte dans Desperado (le mec qui pisse partout dans le bar) est joué en "vraie" par David Chiang :mrgreen:

Outre la comédie, on trouve aussi deux scènes d'actions un peu inutiles mais tout à fait réussies : un percutant combat aux sabres avec David Chiang (un peu court cela dit) et surtout une longue fusillade, efficace, assez spectaculaire et fort bien réalisé avec en plus toujours un ou deux gags improbables (le poulet explosif :lol: ).

A part ça, la réalisation est souvent anodine et le thème musical (qui re-pompe Indiana Jones) est très sympa.

Le DVD Fortune star (All zones) n'est pas folichon sans être honteux.

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Re: Mo Lei Tau (la comédie hong-kongaise)

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The sting (Wong Man Wan - 1992)

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Un détective qui a décidé de n'accepter aucune enquête (pour être sûr de n'avoir aucun échec) est contraint de travailler pour une veuve dont le mari récemment décédé laisse de nombreux diamants convoités par des mafieux.

Oh lala ! Même pour un habitué comme moi, celui-là a été un peu rude :mrgreen:
La première demi-heure est tellement bordélique, incompréhensible et affligeant que ça a de quoi décourager rapidement : cabotinage du bras droit d'Andy Lau (humour homophobe HK dans toute sa splendeur), scénario impossible à suivre et des "gags" qui sortent de je ne sais où. A un moment je me suis demandé si le lecteur DVD n'avait pas choisi une option Random dans le chapitrage. Mais ça n'expliquerait pas certaine aberration comme ce plan en caméra subjective d'une fourchette qui fonce sans qu'on sache pourquoi vers un comédien et qui disparaitra le plan suivant. Il y a peut-être une référence à un jeu de mot cantonais incompréhensible... Ou pas... Parce que le gag du mec sur la croix une séquence plus loin ne repose sur rien non plus... Ou l'insert d'un gorille en peluche... Ou alors juste sur cette idée du genre "port nawak et on s'en fout".
Là, on est vraiment dans les limites du Mo Lei Tau pour un film qui se limite à mettre en scène Andy Lau.

Par chance, la narration s'installe quand même au bout de 20-30 minutes avec cette histoire de veuve, de mafieux et de diamants même si régulièrement on comprend pas toujours la logique de l'intrigue. Au moins on a un "semblant" de scénario qui suit une progression. A ce moment là, ça devient même pas sympathoche en étant de bonne humeur grâce à l'abattage d'Andy Lau jamais avare en débrouillardise et culot usant et abusant du bluff pour tromper ses ennemis comme lorsqu'il parvient à s'échapper des triades après leur avoir livré, sans le savoir, de faux bijoux.
Dans les autres bons points, il faut noter la présence toujours charmante de Rosamund Kwan, la 13ème tante de Wong Fei-hung dans la saga des Il était une fois en Chine .
Enfin, le film possède quelques combats pour passer le temps. Ceux-ci sont réglés par Ching Chu qui fut l'un des protégés de Liu Chia-Liang, Lau Kar-Leung et qui croisa régulièrement Sammo Hung. On y trouve surtout un excellent duel entre Andy Lau et un moine bouddhique muni d'un bâton pour un échange très nerveux et inventif. Malheureusement la réalisation est régulièrement à la ramasse avec un montage qui abuse des plans très courts (passé en boucles par moment).
Dans l'ensemble c'est la réalisation générale qui est à l'ouest. Il faut dire qu'il s'agit de l'unique réalisation de Wong Man Wan qui n'était alors qu'un directeur de la photo (pas mémorable) et qui ne réitéra pas l'expérience.

A voir pour les complétistes d'Andy Lau avant tout.
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Re: Mo Lei Tau (la comédie hong-kongaise)

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Tricky Business (Lee Lik-chi - 1995)

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Ko Hing est un tricky master, le maître incontesté de la farce, du piège idiot et de l'entourloupe potache. Sa réputation sans égale attire les employeurs qui souhaitent humilier leurs ennemis. Mais Ko Hing est aussi un homme intègre qui refuse un contrat sur un syndicaliste ce qui déchaîne la colère du client rejeté. Il fait appel à un vieux rival de Ko, un trickster sans scrupule.

Dans le genre scénario portnawak, celui-là s'impose quand même avec un certain respect voire une admiration pour concevoir un "sifu" pour le moins atypique. Le pire, c'est que ça marche vraiment bien avec pratiquement une sorte de mythologie (foireuse) pour justifier tout ça.
Le début est à ce titre fabuleux et délirant quand un client vient dans les locaux du tricky master en espérant échapper aux nombreux pièges dissiminés dans le bâtiment : femme de ménages déguisés, ascenseur trafiqué, trappé dérobé et autres "booby trap" que n'aurait pas renié un Tex Avery. C'est totalement savoureux et en plus les gags sont très bien en valeur par Lee Lik-chi qui fut le réalisateur attitré de Stephen Chow. Sa caméra est toujours placé au bon endroit pour créer la surprise, appuyé un effet et mettre en valeur un comédien.
Une certaine idée du bonheur absurde qui continue avec l'arrivée du Evil trickster qui possède lui aussi plus d'un tour dans son sac (comme un homard habile dans le maniement du couteau ou des peaux de bananes téléguidés :mrgreen: ).

Malheureusement, comme souvent avec Hong-Kong, le scénario n'arrive à rester sur une idée simple et se fourvoie dans une histoire d'amour niaise sans grand intérêt et de nombreuses scènes mettant en scènes les assistants de Ko Hing qui tombent dans les travers lourdingues de l'humour made Wong Jing qui produit le film. Cela dit, il le fait avec auto-parodie puisqu'un personnage refuse de s'adonner à des pièges scatophiles en répliquant "pour ça, voyez avec Wong Jing".
L'autre point négatif provient d'un casting finalement décevant dont Lau Ching-wan dans le rôle titre dont le jeu est bien trop monotone dans le pince sans-rire pour réussir à s'imposer (alors qu'il est hilarant dans Fat Choi spirit). On peut même dire qu'il n'a pas l'air trop à l'aise. C'est donc finalement Law Kar Ying, son rival, qui lui vole haut la main la vedette et chacune de ses apparitions relancent immédiatement la machine.

Ces éléments font que le rythme pâtit fortement de l'inspiration comique inégale de l'écriture et il nous tarde à 2-3 reprises de retrouver l'affrontement entre les Tricksters qui sont d'un bien meilleur niveau, comme le prouve la fin pratiquement du même niveau que les 30 premières minutes.

Ca ne répond pas à toutes ses promesses initiales mais la loufoquerie de son concept et le délire de certaines séquences méritent qu'on s'y penche. De quoi donner envie de se pencher sur les autres productions "Tricky" supervisé par Wong Jing (dont Tricky Brain avec Stephen Chow)


DVD HK letterbox poussiéreux et à l'encodage rapide. Bon, comme Tricky Business n'est pas La fille de Ryan non plus...
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Re: Mo Lei Tau (la comédie hong-kongaise)

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The magic touch (Michael Hui – 1992)

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Un employé du fisc peu motivé est envoyé enquêter sur un voyant pour vérifier s'il ne s'agit pas d'une escroquerie. C'est bien-sûr le cas mais un accident transforme le faussaire en un véritable voyant... de quoi faire tomber un mafieux qui échappe à la justice ?

Assez décevante cette comédie policière qui n'offre pas grand chose en terme d'humour et surtout d'action.
Le début était plutôt alléchant avec Michael Hui en escroc se faisant passer pour un voyant ou qui essaie de se battre contre des gangsters tout en essayant de cacher son visage. Passé ces 20-30 premières minutes vraiment drôles, le soufflet retombe brutalement et n'arrivera jamais à repartir, comme si l'acteur/cinéaste/scénariste était parti en tournage après seulement avoir écrit le premier tiers... Ce qui est fort probable.
Le duo Michael Hui/Leon Lai fait le minimum, comme la réalisation d'ailleurs. Pas loin de l'ennui total pour sa seconde moitié, à peine relevé par le très modeste final. Dans l'ensemble, ça sent vraiment la facilité avec des ressorts humoristiques redondant (les runnings gags gay, les tentatives de divination avec vision terriblement lassante à la longue).
On est bien loin de la période 70's/début 80's. Petite consolation avec un petit rôle pour Ricky Hui qui a quelque chose d'assez touchant.
Michael Hui aurait mieux peaufiner son scénario, ça aurait pu avoir autrement plus de gueule. Ca n'a pas empêché Magic touch de cartonner au box-office et d'avoir reçu d'assez bonnes critiques à l'époque.
On dirait que Universal possède les droits mais à part un DVD japonais (et youtube), rien de disponible.
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Re: Mo Lei Tau (la comédie hong-kongaise)

Message par bruce randylan »

Once upon a time a hero in china (Lee Lik Chi - 1992)
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Contrairement à sa réputation, Wong Fei-Hung n'est absolument pas un expert en arts-martiaux. Il ne doit en réalité sa renommée qu'au dévouement des élèves de l'école fondée par son père et de la trouille de son rival historique qui n'ose pas l'affronter. Mais un nouveau défi lancé va devoir le contraindre à réellement se battre.

Vu le titre, le résumé et l'année de production, vous aurez rapidement compris qu'il s'agit d'une parodie d'Il était une fois en Chine de Tsui Hark. Il y a même un clin d'oeil fort drôle à la secte du Lotus blanc.
C'est le spécialiste Lee Lik-Chi qu'on trouve aux manettes, ce qui est plutôt bon signe et en effet, c'est une bonne comédie cantonaise, avec ce que ça implique d'humour pas toujours fin (Wong Fei-hung est pris de flatulence dans les moments de stress), de gags douteux (une référence bordeline au Sida) et de cabotinage généralisé. Sur ce dernier point, on est plutôt bien servi avec un casting de choix : Alam Tam qui prend la place de Jet Li (et qui passe son temps à reproduire sa fameuse pose pour épater la galerie) ou Eric Tsang, Ng Man Tat et Simon Yam pour ses acolytes. Il se font cependant voler la vedette par un Tony Leung Ka Fai déchaîné (malheureusement assez absent après la première demi-heure) et surtout Teresa Mo dans le rôle de la tante de Wong Fei-Hung. Elle prouve une nouvelle fois qu'elle était l'une des meilleurs comiques de Hong-Kong et pouvait sans problème rivaliser avec Stephen Chow. Niveau timing et gestuelles, elle fait souvent mouche et regorge de mimiques impayables.
Il y a ainsi assez peu de longueurs ou de séquences ratées grâce à cette synergie de talents devant la caméra même si Alam Tam n'est pas toujours à l'aise dans la bouffonerie mais ça accompagne bien son personnage qui manque totalement de confiance en lui.
Lee Lik-chi sait souvent mettre en valeur les idioties du scénario sans basculer dans la grosse frénésie bordélique. De plus, la parodie du Tsui Hark est assez lointaine et évite ainsi de simplement décalquer les séquences emblématiques de l'original.
Malgré plusieurs situations bien graveleuse, c'est menée tambour battant pour de nombreux fous rires avec en plus quelques combats très sympathiques, même si bien-sûr davantage décalés que spectaculaires.

Si vous n'êtes pas réfractaire au genre, je vous le recommande chaudement... à condition de le trouver (dvd hk épuisé)
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Re: Mo Lei Tau (la comédie hong-kongaise)

Message par bruce randylan »

bruce randylan a écrit :Once upon a time a hero in china (Lee Lik Chi - 1992)
Et donc sa suite par/avec la même équipe :

Master Wong vs. Master Wong (Lee Lik Chi - 1993)

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Wong Fei-hung est invité à Canton pour faire démonstration de ses talents et récolter des fonds pour une œuvre humanitaire. Mais son hôte est un homme corrompu qui envisage de garder le magot pour lui. A son arrivée, Wong Fei-hung, qui continue de cacher ses lacunes en arts-martiaux, demande à un de ses élèves de se faire passer pour lui.

Si ce n'est le départ de Simon Yam (compensé par Anthony Wong en méchant et Carol Cheng en nouveau personnage féminin), on retrouve avec un certain plaisir les mêmes comédiens dont certains ont l'air plus à l'aise dans leur personnage dont Alan Tam et Ng Man-Tat. Par contre, Teresa Mo est plutôt en retrait. Dommage.
Pour le reste, ça reste le même esprit et le même genre d'humour plus ou moins bien inspirée. La première demi-heure est rondement menée mais s'essouffle un peu par la suite avec les quiproquos autour de Carol Cheng, ou la dernière partie un peu plus dramatique.
Le premier avait correctement marché et le budget de ce second opus a l'air plus confortable et le film fait un peu moins étriqué dans ses décors, figurants et costumes. Et la réalisation de Lee Lik-Chi est une nouvelle fois dans le bon timing, sans être aussi percutante et inventive que ses co-réalisations avec Stephen Chow. On regrettera quand même que les combats ne soient pas plus longs ou fréquents car le peu qu'on voit sont d'un bon niveau.

Si le premier vous a plu, vous pouvez y aller les yeux fermés.
On le trouve encore sur buyoyo en pan&scan malheureusement. J'avais acheté un DVD chinois sur place dans une belle copie restauré et au format mais sans sous-titres. :cry:
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Re: Mo Lei Tau (la comédie hong-kongaise)

Message par bruce randylan »

Pom pom (Joe Cheung - 1984)

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Deux policiers aussi roublards que maladroits doivent faire tomber le chef d'une triade en mettant la main sur son carnet de compte. Mais entre la nouvelle supérieure et les tours joués entre collègues, l'affaire n'avance pas très vite.

L'ombre des Lucky Stars plane sur cette comédie (policière), et pour cause on y retrouve Sammo Hung à la production qui met en avant deux de ces vedettes en haut de l'affiche : Richard Ng et John Sham. De plus, on reconnait pléthore de caméos qui inscrivent Pom Pom dans le même "univers" à commencer par Sammo Hung et Stanley Fung qui reprennent leur personnages de Winners and sinners quelques secondes. On croise aussi Jackie Chan, Mars, Yuen Biao, Lam Ching-Ying, Tai Bo ou encore Wu Ma, Dick Wei et Phillip Chan dans des rôles un peu plus grands.
Le film a clairement été mise en scène pour surfer sur la popularité des deux comédiens et le scénario n'est qu'un vague prétexte dont la trame narrative principale (le gangster à arrêter) est absente 75 minutes sur les 90 que durent Pom pom. On est davantage devant une sorte de film à sketchs plus ou moins bien intégrés dans le récit. L'inspiration comique va du remplissage anecdotique jusqu'à quelques séquences vraiment réussies, à la mécanique parfaitement huilée comme la longue séquence où Richard Ng doit cacher une call-girl (ivre) commandée par son colocataire alors qu'il reçoit la visite de sa cheffe dont il est amoureux. Du pur vaudeville irrésistible comme Hk en raffolait à cette époque et qui bénéficie d'un tempo soutenu, d'un bon sens de l'espace et de gags bien trouvés.
On est typiquement dans cet humour loufoque qui joue de la logique absurde et de la simplicité d’exécution pour établir sa dynamique à l'instar de l'ouverture avec une résolution géniale à une prise d'otage ou des solutions à trouver pour identifier un suspect dans un bain public. Il y a aussi son lot de quiproquos plus ou moins de bon goût comme celui autour d'une déposition pour viol ! Dans l'ensemble, c'est tout à fait décent et il y a très quasiment pas de longueurs.
Il y a assez peu d'action (3 petites scènes) mais elles sont mises en scènes par Sammo himself avec un découpage et un montage toujours aussi percutant et des travellings surprenant dans la course de Dick Wei. Même si l'action accompagne l'humour, ça n'empêche pas un vrai savoir-faire.

Évidement si vous êtes là pour voir un histoire construite et des personnages fouillés, passez votre chemin mais si vous aimez l'esprit D&B, Richard Ng et ses copains, ça mérite vraiment le coup. Reste à trouver le DVD qui est épuisé. C'est du Fortune Star Joy Sale en 16/9 et VOSTA (avec pas mal de coquilles) et non restauré même si la copie tient le coup, moins en ce qui concerne le son.

La bande-annonce dévoile pas mal de bons passages et aussi une scène coupée (la bouilloire !)
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