The Social Network (David Fincher - 2010)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Flol
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Re: The Social Network (David Fincher - 2010)

Message par Flol »

hansolo a écrit :C'est bizarre, moi cette scène ne m'a quasiment rien fait!
Il faut dire que la scène était annoncé depuis près de 2H30, on fini donc par s'en faire une représentation détaillée et quand finalement elle arrive, l'effet a beaucoup moins d'impact!
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Surtout que si l'on suit la logique d'évolution de l'âge de Benjamin Button, après être né jeune dans un corps de vieux, il aurait dû mourir vieux dans un corps de jeune...mais j'imagine que grimer un bébé pour qu'il ressemble à Brad Pitt vieux, ça aurait été un peu difficile à imaginer...
wontolla
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Re: The Social Network (David Fincher - 2010)

Message par wontolla »

Quand Mark Zuckerberg rencontre Jesse Eisenberg

Source
Samedi 29 janvier, le plateau de Saturday Night Live (NBC) accueillait Mark Zuckerberg et son avatar, l’acteur Jesse Eisenberg qui interprète le rôle du créateur de Facebook dans le film “The social network”. Une rencontre plutôt marrante…
Alors que l’acteur Jesse Eisenberg est en train de faire une petite introduction drôle sur le sujet, il est rejoint par un imitateur du protagoniste, Mark Zuckerberg. Ce qu’il ne sait pas encore c’est que Mark Zuckerberg l’observe depuis les coulisses.

Alligator
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Re: The Social Network (David Fincher - 2010)

Message par Alligator »

The Social Network (David Fincher, 2010) :

http://alligatographe.blogspot.com/2011 ... twork.html

Image
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J'espérais tellement de ce film partout encensé! Je me retrouve comme un con devant un banal objet, si peu intéressant que je me sens alien. Quelle déception! Je vais devoir ravaler ma colère d'être tombé de si haut. C'est un de mes défauts majeurs avec le manque de mémoire car cela débouche souvent sur des jugements abrupts, à l'emporte-pièce.

M'enfin, merde! On a là un personnage parfaitement asocial, un handicapé de l'affect, un mystère excitant à explorer cinématographiquement, une histoire sensationnelle sur un individu à raconter et on nous pond celle d'un réseau social à la con. Au lieu d'un voyage intimiste à la recherche du malaise humain et des difficultés à communiquer, s'étalent devant nous les méandres aussi compliquées que fastidieux à suivre qu'ont pris les luttes sur les droits d'auteurs de Facebook. Super... l'historique d'un outil de communication, je frissonne... Franchement, rien à foutre! L'appétence béate pour tout ce qui touche à la réussite exponentielle d'un site web me titille la misanthropie. J'espérais qu'à un moment toutes ces conneries juridico-capitalo-pogno-branleuses allaient déboucher sur quelque chose de plus psychologique et émotionnel, de manière très futée et inattendue. Que dalle! On en bouffe jusqu'à la fin!

Je m'attendais également à bien mieux du point de vue de la mise en scène. En quoi consiste la mise en scène? Sais pas. Je cherche encore.

La qualité m'a semblé plus éclatante sur l'écriture du récit, son habileté à manier les diverses juxtapositions de scène. Cependant le procédé devient un peu lassant sur la fin, disons ne surprend plus trop. Reste que l'ensemble de champs / contre-champs dans le montage ou le contraste entre temps présent et flash-forward a dû constituer un travail difficile à mettre en place à l'écriture. Après c'est une question de montage pour avoir une lecture fluide. Bref, l'histoire est facile à lire. Malgré des discussions aux débits très rapides et un jargon spécifique. C'est déjà ça.

Mais ça n'a rien d'épatant en dépit de tous les efforts consentis pour justement faire de l'épate, sans doute parce que cela ressemble à des histoires qu'on a mille fois vues ailleurs, celle des trahisons, des amitiés contrariées, celle des ambitions perverties par l'argent, la célébrité, bref, rien de neuf à l'horizon.

Par contre j'ai bien apprécié la prestation de l'acteur Andrew Garfield que j'ai trouvé très appropriée, nette, allant droit au but, sans fioriture, en un mot : efficace. Je ne pourrais en dire autant de Justin Timberlake, banal et parfois gauche, ni de la part de Jesse Eisenberg tout à fait transparent.

Je me suis ennuyé sur les grandes largeurs. Ça arrive quand on se fait poser un lapin. C'est un peu l'impression que j'ai ressenti.

Oh et puis se cogner la débilité des étudiants américains dont le seul horizon social et intellectuel se limite à des clubs ou facebook, merci bien!

Et puis pour couronner le tout, je supporte toujours aussi mal les photographies jaune-pisse totalement irréelles et glauques.
Ça fait beaucoup mais ce n'est pas tout.

A bien y réfléchir et en faisant preuve d'honnêteté avec moi même, tant pis si je passe pour un con ou un grincheux, mais j'ai trouvé le film horriblement caricatural. Des groupies qu'on baise dans les toilettes (certes qui ne l'a pas fait?), des jumeaux WASP limite aryens, de l'humour clin d'œil grossier avec le prince de Monaco ou Bill Gates pas reconnu par un informaticien (wouaf = rire gras ou jappement docile, au choix), tout le personnage joué par Justin Timberlake est mal écrit, archi-stéréotypé, d'un pédantisme accablant d'irréalisme, la bonne assistante juriste qui se prend d'affection pour le vilain petit canard, etc... j'en passe, tout sonne faux, fabriqué, comme ces fumées de condensation qui puent le numérique à pleine bouche en l'occurrence. Du toc, du vide en somme.
Certes l'agencement, la construction du récit est bien faite mais le fond est très pauvrement écrit, creux, infantile, voilà! Ah que c'est bon de trouver enfin le mot juste qui exprime parfaitement ce qu'on ressent : infantile!
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Re: The Social Network (David Fincher - 2010)

Message par AtCloseRange »

Ah, voilà qui fait bien plaisir! :D
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Re: The Social Network (David Fincher - 2010)

Message par hansolo »

Alligator a écrit : Par contre j'ai bien apprécié la prestation de l'acteur Andrew Garfield que j'ai trouvé très appropriée, nette, allant droit au but, sans fioriture, en un mot : efficace. Je ne pourrais en dire autant de Justin Timberlake, banal et parfois gauche, ni de la part de Jesse Eisenberg tout à fait transparent

...

Oh et puis se cogner la débilité des étudiants américains dont le seul horizon social et intellectuel se limite à des clubs ou facebook, merci bien!
Autant je n'ai jamais trouvé d'intérêt au jeu de Timberlake (a vrai dire c'est le deuxieme film ou je le vois avec Black Snake Moan, ou il ne m'avait pas non plus convaincu); autant il faut avouer que Jesse Eisenberg est tout sauf transparent.

Quant à la réflexion sur la "débilité des étudiants américains" il est a mon avis assez imprudent de généraliser à tous les étudiants américains et par ailleurs je suis persuadé que dans ce plan, les européens se défendent tout autant ...
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Re: The Social Network (David Fincher - 2010)

Message par Alligator »

hansolo a écrit :Quant à la réflexion sur la "débilité des étudiants américains" il est a mon avis assez imprudent de généraliser à tous les étudiants américains et par ailleurs je suis persuadé que dans ce plan, les européens se défendent tout autant ...
Je n'ai pas généralisé sur tous les étudiants américains, j'ai pointé les étudiants américains que ce film nous dépeignait.
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Re: The Social Network (David Fincher - 2010)

Message par hansolo »

Alligator a écrit :
hansolo a écrit :Quant à la réflexion sur la "débilité des étudiants américains" il est a mon avis assez imprudent de généraliser à tous les étudiants américains et par ailleurs je suis persuadé que dans ce plan, les européens se défendent tout autant ...
Je n'ai pas généralisé sur tous les étudiants américains, j'ai pointé les étudiants américains que ce film nous dépeignait.
Ok, dsl pour ma lecture un peu hative donc.

Toujours est il que les fêtes étudiantes présentées dans le film sont tout sauf crédibles ...
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Re: The Social Network (David Fincher - 2010)

Message par Colqhoun »

hansolo a écrit :Toujours est il que les fêtes étudiantes présentées dans le film sont tout sauf crédibles ...
A quel niveau ?
Tu as été étudiant aux usa dans une grande université ?
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hansolo
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Re: The Social Network (David Fincher - 2010)

Message par hansolo »

Colqhoun a écrit :
hansolo a écrit :Toujours est il que les fêtes étudiantes présentées dans le film sont tout sauf crédibles ...
A quel niveau ?
L'image typiquement 'hollywoodienne' et 'soft' d'une fête étudiante : tout le monde est relativement bien sapé, les gens se saoulent en revanche le tabac et la drogue sont a peine montrées ...
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Re: The Social Network (David Fincher - 2010)

Message par Colqhoun »

Il s'agit d'une fête d'étudiants de Harvard.
Donc, des étudiants bien sapés qui privilégient certains "vices" plutôt que d'autres, ça ne me semble pas surréaliste.
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Re: The Social Network (David Fincher - 2010)

Message par Shin Cyberlapinou »

Et il me semble que Sorkin a puisé dans son expérience d'ancien étudiant de Harvard pour rendre compte de cet aspect (et le point essentiel de ces scènes reste la façon dont les filles sont traitées et convoyées comme du bétail. Le rapport au sexe faible conditionne d'ailleurs tout le film, au point que certains ont hurlé à la misogynie). A prendre avec pincettes néanmoins...
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Re: The Social Network (David Fincher - 2010)

Message par Alligator »

hansolo a écrit :
Colqhoun a écrit :A quel niveau ?
L'image typiquement 'hollywoodienne' et 'soft' d'une fête étudiante : tout le monde est relativement bien sapé, les gens se saoulent en revanche le tabac et la drogue sont a peine montrées ...
Et les danses en soutifs... m'enfin.... du topless, du concret, mesdemoiselles, siouplait!
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Re: Classement Dvdclassik des sorties cinéma 2010

Message par jacques 2 »

Strum a écrit :
Stark a écrit :Je suis complètement d'accord avec tout ce que tu dis là. Il y a bien des façons d'aimer un film, bien des manières d'être ému, intéressé ou stimulé par un film - et heureusement ! Comme toi, mais de façon sans doute moins intense, The Social Network m'a interpellé d'une façon intellectuelle : j'ai pris du plaisir devant le brio qu'il déploie, l'intelligence dont il fait preuve pour approfondir son sujet, sa narration, etc. Pour autant, j'aurai toujours plus d'affection pour un film moins "parfait" dans sa forme et son exécution mais qui me touchera davantage par ses personnages et son histoire. Encore une fois, mon message visait simplement à tester un peu la réception émotionnelle des gens ici, qui pour la plupart font de ce film l'un des plus importants (si ce n'est le plus important) de l'année, parce que je me suis rendu compte à la lecture des avis sur ce topic que le film ne semblait refléter aucun écho d'ordre émotionnel sans pour autant que ça pose de problème à personne.
Pour poser le problème autrement : as-tu vu cette année un/des film(s) qui t'a davantage ému, d'un strict point de vue intime/empathique, que The Social Network ? Si oui, le(s) mettrais-tu au-dessus de ce Fincher dans ton classement des films de l'année ?
(pour moi, la réponse est oui dans les deux cas - le oui à la première question impliquant le oui à la seconde).
D'un point de vue émotionnel, il n'y a pas beaucoup de films qui m'ont ému cette année. Je dirais que Des hommes et des dieux ou Mother m'ont plus ému que The Social Network par exemple. A ce stade pourtant, je ne suis pas certain de les classer devant The Social Network dans un classement de film, si je devais en établir un. Je ne peux pas dire que j'étais détaché émotionnellement des personnages de Fincher. J'ai ressenti une certaine attache émotionnelle, quoique mince et de façon non continue, à la fois pour Zuckerberg, Saverin (pourtant ridicule à bien des égards) et les jumeaux. Et ce, tour à tour, grâce à la diversité de points de vue que l'on trouve dans le scénario. Dans le cadre d'un récit aussi compliqué sur un plan structurel, ce n'est pas une mince affaire que d'avoir réussi à donner à tous ces personnages un point de vue distinct, qui pour chacun d'entre eux, peut se défendre, ou en tout cas, peut se comprendre. Je suis assez admiratif de cette sorte d'égalité de traitement entre les personnages que réalise le film. Je ne le vois pas comme un manque d'un point de vue émotionnel, mais comme une possibilité pour le spectateur de se faire sa propre opinion sur cette histoire (sur la base du matériau fictif du film). En outre, un traitement trop émotionnel d'une histoire pareille l'aurait à mon avis rendu moins intéressante. Et puis les interprètes sont formidables.
Exactement ce qui m'a fait aimer le film : je viens de le visionner en BD à l'instant ...

Absence de manichéisme, multiplicité des points de vue et une ouverture vers un monde en devenir auxquels nous participons tous un peu devant nos claviers : aussi l'histoire d'une déshumanisation progressive ...

Un grand film : et il y a longtemps que je n'avais pas ressenti cela devant une production récente ...
Désormais inconditionnel de la "Fincher touch" ... :wink:
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Demi-Lune
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Re: The Social Network (David Fincher - 2010)

Message par Demi-Lune »

Révision fort plaisante, dans ce qu'elle m'a permis de mieux apprécier encore qu'en salles la mise en scène définitivement chirurgicale de David Fincher. Si demeurent le débit phrasé échevelé et le léger manque de pédagogie de l'écriture (laquelle donne souvent, à mes yeux, le sentiment de présupposer chez le spectateur des connaissances en informatique et sur le fonctionnement universitaire américain), la construction diablement millimétrée, ce classicisme frénétique, les jeunes révélations d'acteurs tous au diapason, le sujet peu intéressant en soi mais transcendé par une réflexion générale pleine de pertinence sur le tissu social de notre temps, les dialogues exigeants pour ne pas dire rebutants, posent The Social Network comme une réussite importante au sein de la filmographie du cinéaste. Une œuvre-dossier qui témoigne d'un regard perçant et clinique sur la société contemporaine américaine, inscrivant Fincher (évidemment déjà un grand nom depuis longtemps) comme une sorte de descendant, aussi bien formellement que spirituellement, d'Alan J. Pakula, voire plus.
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Re: The Social Network (David Fincher - 2010)

Message par monk »

Incapable d'aller au ciné, j'arrive toujours après la bataille, pas la peine de s'étendre donc.
Excellent film en effet. Dense, tendu, complet et à mon avis loin d'être grand public. Pas un film facile de par son rythme, son montage, sa musique, il n'en reste pas moins très interessant et tout à fait clair. Une vraie bonne réussite de Cinéma.
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