Adrian Lyne
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
-
- Mister Ironbutt 2005
- Messages : 7489
- Inscription : 13 avr. 03, 09:15
Adrian Lyne
Un peu comme Alan Parker et Ridley et Tony Scott, Adrian Lyne fait partie de ces metteurs en scènes des eighties qui ont débuté dans la publicité et en ont gardé un sens de l'esthétique très marqué et souvent discutable.
Il débute avec des produits très commerciaux: "Foxes" (teenage girl movie avec Jodie Foster et Laura Dern: pas vu) et "Flashdance", avant de livrer le sommet du film de cul soft ultra chicos, "Neuf Semaines et Demies" (rien à vois, mais au passage, sa suite vaut son pesant de cacahuète). Du cinéma on ne peut plus difficile à regarder aujourd'hui...
"Fatal Attraction", thriller dont personne ne veut (refusé par beaucoups de réal, comme Carpenter, qui trouvent le sujet trops proche de "Play Misty for Me") va le conssacrer puisqu'Adrian se retrouve propulsé dans l'antre des Oscars. C'est l'un des films les plus marquant de la carrière de Michael Douglas et Glenn Close, ainsi qu'un petit classique.
Dénonçé idéologiquement, c'est pourtant un film qui navigue dans une certaine ironie, très drôle ... Lyne est souvent accusé d'être un gros réac. "Fatal attraction" est juste un film d'horreur américain bien encrée dans la sociologie de l'époque, mais son regard n'est pas forcément premier degrès. l'arrivée d'européens comme Paul Verhoeven, qui naviguent sur des eaux proches, va définitivement rendre Lyne assez out niveau critique.
Le réal tente alors de changer de registre avec un film fantastique, "L'échelle de jacob"reconnu par beaucoups comme son meilleur ouvrage (moi je ne l'ai pas vu, grumpf... que vaut le DVD sortis?). je me souviens que le promo de ce film à la télé me fichait la trouille
Mais le succès n'est pas énorme, mème si le film se fait remarquer et deviendra semi-culte par la suite.
Pour se feraire une santé, Lyne accepte un dossier de l'écran comme "Fatal attraction", "Proposition Indécente"... Mais là le film s'avère extrèmement ennuyeux. Visiblement, Lyne essaye de plus s'intéresser aux personnage, sans doute est-il plus attaché au couple naif Harrelson/Moore qui se brule à la corruption... Tout en ne sachant pas trops comment mener sa barque visuellement. bref, c'est terne, et Redford pas trops à sa place.
Ceci dis, le public répond présent à ce produit batard et plat, puisque le film rapporte près de 300 millions de dollars dans le monde entier (pour un budget de 38!)
Lyne profite toutefois de ce succès pour se lancer dans un grand projet ambitieux, une adaptation de "Lolita", qui se veut plus proche du livre que la version de Stanley Kubrick. Le film est produit par Pathé et Mario Kassar, c'est à dire la mème équipe grosso modo que "Showgirls"...
Plus jeune que Sue Lyon, Dominique Swain n'est pas encore la nymphette de 12 à 14 ans décrite dans le roman, mais s'en rapproche d'jà beaucoups plus. Le cynisme et le satirisme de Kubrick (et sa grande virtuosité) laisse place à un film plus viscérale, qui se ressent vraiment, et de manière assez proche de Nabokov parfois. Incarné par un Jeremy irons qui livre une de ses plus belles prestations, Humbert Humbert retrouve son caractère d'obsédé naviguant dans un univers d'obession frelaté. La grande réussite du Lyne est de ne pas occulter la nymphéance (et son origine via les premières expériences du petit Humbert).
L'esthètique à la limite du tape à l'oeuil putassier du metteur en scène est épuré et fonctionne comme un bon équivalent visuel de ce que Humbert nous raconte à la première personne dans le roman.
Le sens du grotesque du réal lui permet mème de réussir une scène finale avec Quilty qui retranscrit bien ce qu'elle est chez nabokov. Le personnage de Langella parait moin génial et virtuose que celui de Sellers, mais aussi plus dérengeant.
Moins drôle que le Kubrick, moins accès sur la fameuse première partie jubilatoire, le film de Lyne part se trainer comme le couple Humbert/Lolita de motel en motel jusqu'à la fin inévitable. L'esthétique du réal retranscrit bien la moiteur et la frontière du glauque qui se trouve dérrière l'illusion de sublime qui perd le personnage. Plus mélancolique aussi, on s'identifie au héros autant que parfois il nous dégoutte... Ce qui est la matière du Nabokov (alors que chez Kubrick, on regarde tout le monde de haut).
Le film est un four critique et publique en europe et se retrouve victime de la frilosité des distributeurs U.S... Il ne sert qu'à ranimer quelque débat superficiel avant sa sortie.
Simplement assez juste et pas forcément désireux d'être sulfureux, c'est là à mon sens l'oeuvre la plus honnète et achevée du réalisateur (jusqu'à ce que je vois "L'échelle de Jacob" peut-être.
On regrettera néanmoins un Morricone qui pique un somme...
Comme après chaque flop, Adrian part en quète d'un dossier de l'écran et chosit un remake de "La Femme Infidèle". Après Kubrick il chosit de succéder à Chabrol... Masochisme critique? je n'ai pas encore vu ce "Unfaithful" pour en juger. La bande annonce faisait très peur, mais pour Diane Lane...
Les résultats au box-office sont correct, sans plus.
Il débute avec des produits très commerciaux: "Foxes" (teenage girl movie avec Jodie Foster et Laura Dern: pas vu) et "Flashdance", avant de livrer le sommet du film de cul soft ultra chicos, "Neuf Semaines et Demies" (rien à vois, mais au passage, sa suite vaut son pesant de cacahuète). Du cinéma on ne peut plus difficile à regarder aujourd'hui...
"Fatal Attraction", thriller dont personne ne veut (refusé par beaucoups de réal, comme Carpenter, qui trouvent le sujet trops proche de "Play Misty for Me") va le conssacrer puisqu'Adrian se retrouve propulsé dans l'antre des Oscars. C'est l'un des films les plus marquant de la carrière de Michael Douglas et Glenn Close, ainsi qu'un petit classique.
Dénonçé idéologiquement, c'est pourtant un film qui navigue dans une certaine ironie, très drôle ... Lyne est souvent accusé d'être un gros réac. "Fatal attraction" est juste un film d'horreur américain bien encrée dans la sociologie de l'époque, mais son regard n'est pas forcément premier degrès. l'arrivée d'européens comme Paul Verhoeven, qui naviguent sur des eaux proches, va définitivement rendre Lyne assez out niveau critique.
Le réal tente alors de changer de registre avec un film fantastique, "L'échelle de jacob"reconnu par beaucoups comme son meilleur ouvrage (moi je ne l'ai pas vu, grumpf... que vaut le DVD sortis?). je me souviens que le promo de ce film à la télé me fichait la trouille
Mais le succès n'est pas énorme, mème si le film se fait remarquer et deviendra semi-culte par la suite.
Pour se feraire une santé, Lyne accepte un dossier de l'écran comme "Fatal attraction", "Proposition Indécente"... Mais là le film s'avère extrèmement ennuyeux. Visiblement, Lyne essaye de plus s'intéresser aux personnage, sans doute est-il plus attaché au couple naif Harrelson/Moore qui se brule à la corruption... Tout en ne sachant pas trops comment mener sa barque visuellement. bref, c'est terne, et Redford pas trops à sa place.
Ceci dis, le public répond présent à ce produit batard et plat, puisque le film rapporte près de 300 millions de dollars dans le monde entier (pour un budget de 38!)
Lyne profite toutefois de ce succès pour se lancer dans un grand projet ambitieux, une adaptation de "Lolita", qui se veut plus proche du livre que la version de Stanley Kubrick. Le film est produit par Pathé et Mario Kassar, c'est à dire la mème équipe grosso modo que "Showgirls"...
Plus jeune que Sue Lyon, Dominique Swain n'est pas encore la nymphette de 12 à 14 ans décrite dans le roman, mais s'en rapproche d'jà beaucoups plus. Le cynisme et le satirisme de Kubrick (et sa grande virtuosité) laisse place à un film plus viscérale, qui se ressent vraiment, et de manière assez proche de Nabokov parfois. Incarné par un Jeremy irons qui livre une de ses plus belles prestations, Humbert Humbert retrouve son caractère d'obsédé naviguant dans un univers d'obession frelaté. La grande réussite du Lyne est de ne pas occulter la nymphéance (et son origine via les premières expériences du petit Humbert).
L'esthètique à la limite du tape à l'oeuil putassier du metteur en scène est épuré et fonctionne comme un bon équivalent visuel de ce que Humbert nous raconte à la première personne dans le roman.
Le sens du grotesque du réal lui permet mème de réussir une scène finale avec Quilty qui retranscrit bien ce qu'elle est chez nabokov. Le personnage de Langella parait moin génial et virtuose que celui de Sellers, mais aussi plus dérengeant.
Moins drôle que le Kubrick, moins accès sur la fameuse première partie jubilatoire, le film de Lyne part se trainer comme le couple Humbert/Lolita de motel en motel jusqu'à la fin inévitable. L'esthétique du réal retranscrit bien la moiteur et la frontière du glauque qui se trouve dérrière l'illusion de sublime qui perd le personnage. Plus mélancolique aussi, on s'identifie au héros autant que parfois il nous dégoutte... Ce qui est la matière du Nabokov (alors que chez Kubrick, on regarde tout le monde de haut).
Le film est un four critique et publique en europe et se retrouve victime de la frilosité des distributeurs U.S... Il ne sert qu'à ranimer quelque débat superficiel avant sa sortie.
Simplement assez juste et pas forcément désireux d'être sulfureux, c'est là à mon sens l'oeuvre la plus honnète et achevée du réalisateur (jusqu'à ce que je vois "L'échelle de Jacob" peut-être.
On regrettera néanmoins un Morricone qui pique un somme...
Comme après chaque flop, Adrian part en quète d'un dossier de l'écran et chosit un remake de "La Femme Infidèle". Après Kubrick il chosit de succéder à Chabrol... Masochisme critique? je n'ai pas encore vu ce "Unfaithful" pour en juger. La bande annonce faisait très peur, mais pour Diane Lane...
Les résultats au box-office sont correct, sans plus.
- Zelda Zonk
- Amnésique antérograde
- Messages : 14743
- Inscription : 30 mai 03, 10:55
- Localisation : Au 7e ciel du 7e art
-
- bon public
- Messages : 6429
- Inscription : 13 avr. 03, 13:16
- Localisation : Chez lui depuis trop longtemps...
-
- Doublure lumière
- Messages : 641
- Inscription : 13 avr. 03, 10:53
- Localisation : Vaucluse
- Contact :
-
- Mogul
- Messages : 10614
- Inscription : 13 avr. 03, 08:14
-
- Régisseur
- Messages : 3409
- Inscription : 13 avr. 03, 10:25
- Localisation : Moulès (13)
Je n'ai pas lu Nabokov, et j'aime les deux versions de Lolita. Une préférence pour la fin du film de Lyne, qui est beaucoup plus éloquente.
Revu L'échelle de Jacob récemment. Heureusement pour moi qui ait A-DO-RE ce film, il vieillit plutot bien. Je lui reprocherais des longueurs parce que trop explicatives sur le dernier tiers du film (la conspiration militaire, le moment le plus chiant du film, et pas trés utile --- ou plutot, pas trés bien rendue par la réal...).
De Proposition Indécente, je ne me rappelle que du speech de Redford à la fin qui m'avait laissé finir le film sur une bonne impression. Sinon c'est R.A.S. tout le long.
Quant au reste....
Revu L'échelle de Jacob récemment. Heureusement pour moi qui ait A-DO-RE ce film, il vieillit plutot bien. Je lui reprocherais des longueurs parce que trop explicatives sur le dernier tiers du film (la conspiration militaire, le moment le plus chiant du film, et pas trés utile --- ou plutot, pas trés bien rendue par la réal...).
De Proposition Indécente, je ne me rappelle que du speech de Redford à la fin qui m'avait laissé finir le film sur une bonne impression. Sinon c'est R.A.S. tout le long.
Quant au reste....
- Rockatansky
- Le x20, c'est dangereux
- Messages : 44651
- Inscription : 13 avr. 03, 11:30
- Last.fm
- Liste DVD
Des films jetables pour la plupart à part l'échelle de Jacob, qui se laisse revoir sans déplaisir, une énigme dans sa filmo
Clear Eyes, Full Hearts Can't Lose !
« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
-
- Producteur
- Messages : 8897
- Inscription : 13 mai 03, 19:59
L'échelle de Jacob = LovecraftT R O M A a écrit :Je n'ai pas lu Nabokov, et j'aime les deux versions de Lolita. Une préférence pour la fin du film de Lyne, qui est beaucoup plus éloquente.
Revu L'échelle de Jacob récemment. Heureusement pour moi qui ait A-DO-RE ce film, il vieillit plutot bien. Je lui reprocherais des longueurs parce que trop explicatives sur le dernier tiers du film (la conspiration militaire, le moment le plus chiant du film, et pas trés utile --- ou plutot, pas trés bien rendue par la réal...).
De Proposition Indécente, je ne me rappelle que du speech de Redford à la fin qui m'avait laissé finir le film sur une bonne impression. Sinon c'est R.A.S. tout le long.
Quant au reste....
C'est le seul de ces films que j'ai vu et il m'a pas mal déçu même si je lui reconnais pas mal de qualité (esthétisme, tim robbins, pas mal de scène bien dérangeante...)
- Errm. Do you want to put another meeting in?
- Any point?
- May as well. Errm. And then when nothing comes in, just phone you up and cancel it.
- Any point?
- May as well. Errm. And then when nothing comes in, just phone you up and cancel it.
-
- bon public
- Messages : 6429
- Inscription : 13 avr. 03, 13:16
- Localisation : Chez lui depuis trop longtemps...
-
- Producteur
- Messages : 8897
- Inscription : 13 mai 03, 19:59
M'a fois quand on a mauvais goûts et qu'on l'affiche faut assumerDracu a écrit :C'est marrant, je pensais que plus de personnes appréciaient Fatal Attraction...
D., qui se sent un peu seul pour le coup...
J. qui à pris du plaisir à regarder Un de trop (copyright D.)
- Errm. Do you want to put another meeting in?
- Any point?
- May as well. Errm. And then when nothing comes in, just phone you up and cancel it.
- Any point?
- May as well. Errm. And then when nothing comes in, just phone you up and cancel it.
-
- Mister Ironbutt 2005
- Messages : 7489
- Inscription : 13 avr. 03, 09:15
-
- Producteur
- Messages : 8897
- Inscription : 13 mai 03, 19:59
Ah oui ?Mac Lean a écrit :Dans mon top 5 facile des pires films de l'Histoire du Cinéma (quelque part entre "Belphégor" et "Terminale"...)johndoe_df a écrit : J. qui à pris du plaisir à regarder Un de trop (copyright D.)
J'ai regardé ça aujourd'hui (enfin pas les 5-10 dernières minutes ou il devait se réconcillié et les 20 premières minutes) et je me suis pas ennuyé. Le pire c'est que je voyais que c'était : mal joué, mal mis en scène, mal écrit, banal comme la mort... Je me suis bien rendit compte que c'est un nanar de premier ordre mais j'adore friends et j'ai souris plus d'une fois. Oui je sais, après j'avais un peu honte
- Errm. Do you want to put another meeting in?
- Any point?
- May as well. Errm. And then when nothing comes in, just phone you up and cancel it.
- Any point?
- May as well. Errm. And then when nothing comes in, just phone you up and cancel it.
-
- Machino
- Messages : 1414
- Inscription : 22 avr. 03, 18:44
- Localisation : New York
Moi je trouve que cette filmo, loin d'etre etourdissante, n'est pas ridicule.
Ce que je reprocherai le plus aux longs metrages de Lyne est leur trop grande sensibilite au temps qui passe. J'entends par la qu'apres deux ou trois ans, le film parait completement depasse.
9 1/2 weeks etait un tres bon film, sulfureux, un peu malsain, tres erotiques, avec un casting de premier choix pour l'epoque... mais le probleme est ce "pour l'epoque". Les annees 80 debordent de la pellicule, sur l'image, la musique, le maquillage, les decors, la lumiere, les costumes.... et cette datation forte empeche au film de survivre.
Pareil pour Fatal Attraction...
Idem pour Unfaithful qui est plus recent mais dont je parie que ca degoulinera du debut des annnees 2000 dans qq annees.
Moi perso, et surtout pour leur vision "a l'epoque":
9 1/2 weeks: 4/6
Fatal Attraction: 4/6 (D. copain!)
Unfaithful: 3/6.
Ce que je reprocherai le plus aux longs metrages de Lyne est leur trop grande sensibilite au temps qui passe. J'entends par la qu'apres deux ou trois ans, le film parait completement depasse.
9 1/2 weeks etait un tres bon film, sulfureux, un peu malsain, tres erotiques, avec un casting de premier choix pour l'epoque... mais le probleme est ce "pour l'epoque". Les annees 80 debordent de la pellicule, sur l'image, la musique, le maquillage, les decors, la lumiere, les costumes.... et cette datation forte empeche au film de survivre.
Pareil pour Fatal Attraction...
Idem pour Unfaithful qui est plus recent mais dont je parie que ca degoulinera du debut des annnees 2000 dans qq annees.
Moi perso, et surtout pour leur vision "a l'epoque":
9 1/2 weeks: 4/6
Fatal Attraction: 4/6 (D. copain!)
Unfaithful: 3/6.
"Patricia, mon petit... je voudrais pas te paraître vieux jeu ni encore moins grossier. L'homme de la Pampa parfois rude reste toujours courtois, mais la vérité m'oblige à te le dire : ton Antoine commence à me les briser menu!"