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Summer Wars (Hosoda - 2009)
Kenji, jeune étudiant timide (un peu geek) mais fort en maths (il a failli passer les olympiades de mathématiques) travaille régulièrement à la maintenance d'Oz, sorte de gigantesque monde virtuel où Facebook aurait croisé Second Life, en encore plus ludique, toutefois. Un beau jour, il accepte d'accompagner Natsuki dans sa ville natale (plus précisément à Nagano, dans un Japon assez rural) pour se retrouver à préparer la fête d'anniversaire de l'arrière grand mère du clan Jinnouchi. Pire, il est intronisé au sein du clan familial comme "futur gendre" ayant fait de hautes études en Amérique ! Regrettant déjà d'être venu le soir même, il reçoit un étrange mail anonyme sur son téléphone : une suite de chiffres étranges, qu'il parvient sans faille à décrypter, habitué qu'il est à faire les devoirs de math des autres.
Ce n'est que le lendemain que les véritables ennuis commencent : le mail que Kenji a renvoyé n'a rien fait d'autre que simplement exploser le monde d'Oz, soit quasiment tout le réseau virtuel de l'internet du pays...
J'avais vaguement entendu parler de la dernière oeuvre de Mamoru Hosoda, réalisateur de La traversée du temps, que je n'ai pas vu, et malgré un character design signé Yoshiyuki Sadamoto (rien de moins que celui qui a dessiné les personnages d'Evangelion, Gunbuster ou Les ailes d'Honneamise au sein du studio Gainax pour ne citer que ceux-là), rien ne comptait me faire déplacer mon derrière jusqu'à une salle de cinéma, préférant garder mes maigres économies pour les deux bulldozers (façon de parler) à venir que sont Toy Story 3 et Inception. Mais le destin est un petit animal capricieux (ou le sommeil, plutôt, pour reprendre Boulet) et, guidé par la providence (non en fait juste l'avis de Profondo Rosso ou bien le classement de Tite Bouh ), j'entrais dans la salle de cinéma, curieux.
Pour en ressortir euphorique pratiquement deux heures plus tard (je prend en compte les 15-20 minutes d'éternelles publicités et bandes annonces en tous genres). Visuellement et techniquement, le film est un petit tour de force qui se sent aussi dans sa narration puisqu'on évoque à la fois le monde virtuel comme le monde réel. C'est même l'un des rares films récent (avec 8th wonderland dont j'ai déjà parlé sur le forum même si c'est aussi en même temps un peu différent) à évoquer avec brio, la mainmise que peut avoir le virtuel sur le réel dans la vie de tous les jours. Car ce Japon qui ne peut quasiment vivre sans une relation presque devenue symbiotique (tout semble régi par Oz --je pense que vous aurez remarqués au passage ce que ces deux lettres ont d'évocatrices) n'est finalement pas si éloigné de ce que notre société vit actuellement ou s'apprêtera à vivre dans les années (décennies ?) à venir.
La solution serait peut-être de revenir à un monde sensiblement plus réel que ce qu'on obtient à travers un écran mais celà, le film ne le dit pas précisément, malgré un sérieux recours à l'idée d'un Japon traditionnel, constamment appuyé. D'un oncle cultivant l'Histoire du pays et déclamant sans cesse sur les ancêtres de la famille à l'époque féodale, à une citation des 7 samouraïs de Kurosawa en passant par le hanafuda (jeu de carte assez étrange d'après ce que j'en ai vu qui mélange batailles et un aspect plus "casino". Les règles m'ont l'air assez complexes), ce systématisme entièrement tourné vers un passé et une culture ancestrale pourrait par moment lasser, il n'en est rien.
D'abord parce que le film pointe bien adroitement qu'il y a une vie à côté du monde merveilleux d'Oz (facebook ? les blogs ?) et s'y attarde bien plus que de stagner dans un monde certes coloré et beau mais terriblement artificiel en somme. Ensuite parce que même si le film de hacker ou de contôle par l'informatique peut sembler éculé (on pourra penser au sympathique Wargames de 1983 presque, surtout à la fin), il y a néanmoins des enjeux. Et une sorte de suspens latent qui se met lentement en place pour culminer sur un final endiablé. Et enfin des personnages très bien écrits et attachants.
D'abord parce que le film pointe bien adroitement qu'il y a une vie à côté du monde merveilleux d'Oz (facebook ? les blogs ?) et s'y attarde bien plus que de stagner dans un monde certes coloré et beau mais terriblement artificiel en somme. Ensuite parce que même si le film de hacker ou de contôle par l'informatique peut sembler éculé (on pourra penser au sympathique Wargames de 1983 presque, surtout à la fin), il y a néanmoins des enjeux. Et une sorte de suspens latent qui se met lentement en place pour culminer sur un final endiablé. Et enfin des personnages très bien écrits et attachants.
Sans doute pourra-t-on reprocher que l'émotion n'atteigne pas des sommets non plus mais qu'importe, l'émotion, la beauté, l'intelligence du script, le dynamisme et l'entrain emportent fabuleusement le spectateur. J'ai adhéré totalement au film car sans doute suis-je de cette nouvelle génération habitué aux mondes virtuels et à l'interaction procurée avec le réel. Je ne suis pas sûr que pour un spectateur plus âgé, cela marche aussi bien. Et pourtant, on ne peux nier la sincérité qui se dégage du film. De quoi en profiter en attendant le dernier né de chez Pixar qui va une fois de plus casser la baraque. Mais faites vites, Summer Wars ne semble plus que passer dans quelques salles à travers la France.
Quand à moi, il faut maintenant que je me regarde au plus vite La traversée du temps.
Quand à moi, il faut maintenant que je me regarde au plus vite La traversée du temps.
5/6.