La série Emmanuelle (1974-1994)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Votre préféré on ne va pas au delà du 4...)

Emmanuelle
9
53%
Emmanuelle 2
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24%
Goodbye Emmanuelle
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Aucun vote
Emmanuelle 4
4
24%
 
Nombre total de votes : 17

Vazymollo
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Message par Vazymollo »

The Rider a écrit :
Mac Lean a écrit : le 4... il arrive vraiment de nulle part dans ce film! :lol:
Et pourtant il n'y a toujours qu'un seul vooote. Hin hin
Eh bah voilà j'ai voté, Lucchini rulzz. 8)
Brice Kantor
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Message par Brice Kantor »

J'ai pas vu Gwendoline, mais je suis fasciné par la kitcherie des photos que ce film dégage...

Allez, Roy, des commentaires...

Vlà quelques images:

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il y a mème zabou

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Bernadette Lafont

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Jake Scully
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Message par Jake Scully »

Vazymollo a écrit :Eh bah voilà j'ai voté, Lucchini rulzz. 8)
Pffff... c'est malin... :roll:


:wink:
Brice Kantor
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Message par Brice Kantor »

allez du rab gwendoline... Ce serait bien que m6 le diffuse cet été (on peut toujours réver)

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Roy Neary
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Message par Roy Neary »

Gwendoline ? Un grand film ! 8) :mrgreen:
Aventures et érotisme, confortable budget, une comédienne bandante (et alors...). Flash Gordon avec des nibards quoi... :lol:
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Jake Scully
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Message par Jake Scully »

:shock:

D'après ce que je vois, c'est un film sur le bondage ou quoi? :D
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Roy Neary
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Message par Roy Neary »

Disons que c'est un peu le fantasme sociologico-cul de Isabelle Alonso. :lol:
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Tuck pendleton
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Message par Tuck pendleton »

je n'ai vu que le 1 et le 2 et je vote le.......2

Des lunettes 3D sont vendus avec le coffret DVD...Si ça c'est pas un fort argument de vente :shock:
Tuck pendleton
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Message par Tuck pendleton »

Mac Lean a écrit : Bernadette Lafont

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c'est une adaptation des mondes englouties?
michocko
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Message par michocko »

J'ai voté pour Emmanuelle 4...

Je n'ais vue que le 1 et le 4 et si je me rappelle bien, les scènes sont plus chaudes dans le 4 donc je préfère...

Celà dis, je dois avouer avoir été déçu d'emmanuelle 1 le jour ou je l'ais vue...
J'avais tellement entendue parler de ce film que je m'attendais à quelque chose de différent des autres films du dimanche soir de M6.
Ils ont tous été calqués sur emmanuelle, donc rien de nouveau, sauf le mythe...
Le prisonnier
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Message par Le prisonnier »

Roy Neary a écrit :Un topic sur Gwendoline, je veux bien. :lol:
Personne n'a osé? :wink:
Je n'avais jamais vu ce film, je ne le connaissais que par les articles richement illustrés de Starfix. Finalement la curiosité l'a emporté... Oulah :shock: le nanar de luxe!!! Des beaux décors, des beaux costumes et des belles filles, mais aussi des acteurs qui jouent extrêmement faux (quand ils ne cabotinent pas), un scénario abracadabrantesque et des faux raccords en veux tu en voilà! Et qu'est-ce qui a pris Starfix de parler autant de ce film?
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hellrick
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Re: Emmanuelle

Message par hellrick »

EMMANUELLE

Véritable fer de lance de l’érotisme chic, bourgeois et de bon goût, EMMANUELLE connut, au milieu des années ’70, un triomphe colossal et quelque peu incompréhensible. Engendrant pas moins de six séquelles officielles sur une vingtaine d’années, le long-métrage fut, par la suite, décliné en série télévisée et accoucha d’une interminable flopée de décalques dont les plus intéressants restent les BLACK EMANUELLE de Joe d’Amato avec Laura Gemser. Il ne s’agissait pourtant pas de la première adaptation du roman (soi-disant autobiographique) d’Emmanuelle Arsan puisque le cinéaste italien Cesare Canevari en avait déjà proposé une version, intitulée MOI EMMANUELLE, en 1969.

Quoiqu’il en soit, à l’heure du relâchement de la censure et de la déferlante du porno, EMMANUELLE fut un immense succès qui relança, durant trois ou quatre ans, le softcore. Pour un budget estimé à 500 000 dollars, le film franchit, au final, la barre - à l’époque mythique - des cent millions de recettes, attira près de neuf millions de Français dans les salles obscures et resta, dans certains cinémas, à l’affiche durant plus de dix ans ! EMMANUELLE fit également une star de la quasi débutante Sylvia Kristel mais l’enferma malheureusement dans cette image, devenue iconique, de demoiselle assisse, nue, sur un fauteuil d’osier. Le réalisateur Just Jaeckins devenait, de son côté, le spécialiste du « film sexy prestigieux » via les souvent décevants HISTOIRE D’O, MADAME CLAUDE, L’AMANT DE LADY CHATTERLEY ou encore sa piètre version de la bande dessinée pour adultes GWENDOLINE.

L’intrigue d’EMMANUELLE est, pour sa part, d’une simplicité proverbiale : Une jeune femme encore timide, Emmanuelle, part en Thaïlande rejoindre son mari, le diplomate Jean, avec qui elle entretient une relation très libre. Toutefois, si Jean ne se prive pas de profiter de sa liberté et dénigre la fidélité, Emmanuelle, elle, s’y refuse à son grand désespoir. En Thaïlande, cependant, Emmanuelle découvre les joies de l’infidélité et, après plusieurs aventures homosexuelles, son amie Marie-Ange lui conseille de prendre un amant plus âgé et expérimenté. Elle lui présente Mario, un sexagénaire bon vivant qui entreprend de l’initier sexuellement tandis que Jean, peu à peu, refuse de voir son épouse participer à ces jeux charnels.

Basé sur une intrigue classique, déjà exploitée par de nombreux récits érotiques (et encore utilisé, de nos jours, par d’innombrables pornos), EMMANUELLE parait divisé en deux parties d’une durée inégale. La première, la plus réussie, s’intéresse, durant une heure, aux diverses rencontres, essentiellement féminines, d’Emmanuelle à son arrivée à Bangkok tandis que la seconde, d’environ une demi-heure, se concentre sur son « éducation » entre les mains de « l’expert » Mario. Si la première moitié du film s’avère plaisant dans le genre « érotisme de magazine de charme », la seconde, par contre, échoue à maintenir l’intérêt et sombre dans les considérations libertaires peu passionnantes.

Heureusement, la photographie « papier glacé » capture adroitement la luminosité solaire chatoyante pour sublimer les corps féminins dénudés et les paysages enchanteurs de Thaïlande, parvenant à excuser, du moins partiellement, la pauvreté du scénario et les dialogues ridicules. Les répliques libertines, pseudo-philosophiques et post soixante-huitardes, concernant l’amour, le couple et la fidélité paraissent en effet, aujourd’hui, fort datées, d’autant qu’elles sont déclamées sans grande conviction, en particulier par le vieillissant Alan Cuny (vu dans LA DOLCE VITA). Ce-dernier, dans un rôle, d’un sexagénaire adepte de l’amour libre décidé à initier Emmanuelle se démène de manière très cabotine, son interprétation versant, d’ailleurs, dans l’humour involontaire et semi-parodique.

La dernière demi-heure du film, entièrement consacrée à une quête sensuelle malheureusement peu érotique n’évite pas, non plus, les clichés touristiques en emmenant ses protagonistes dans une fumerie d’opium ou une compétition de kickboxing. Bercé par un discours hédoniste propagandiste, ce climax peu rythmé fatiguera sans doute les moins réceptifs, lesquels souhaitent, probablement, plus « d’action » et moins de parlottes. Toutefois, cette prétention quasi littéraire ancre résolument EMMANUELLE dans son époque, pour le pire et pour le meilleur, et témoigne d’une brève période d’innocence, post-hippie et pré-Sida, aujourd’hui envisagée comme un véritable âge d’or. La musique, certes kitsch et même un peu ringarde de Pierre Bachelet, s’est, elle-aussi, parée d’une plaisante patine, d’autant que les chansons, aux mélodies faciles, demeurent mémorables et très mélodiques, illustrant sans aspérité les images fortement inspirées de photos de charme « distinguées » des seventies.

Au fil du temps, EMMANUELLE s’est attiré les louanges de certains (le célèbre critique Roger Ebert, par exemple, lui décerna trois étoiles) et les critiques de beaucoup. Il ne mérite, probablement, ni les unes ni les autres mais possède encore un charme suranné, bien éloigné de la médiocrité des productions érotiques (soft ou hard) actuelles.

Malgré ses nombreux défauts, ce petit produit inoffensif plus exotique que véritablement érotique se regarde distraitement et sans déplaisir, essentiellement pour la beauté des actrices et le charme des paysages thaïlandais, même s’il ne faut pas trop en attendre sous peine d’être immanquablement déçu.
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hellrick
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Re: Emmanuelle

Message par hellrick »

EMMANUELLE 2 : L’ANTI VIERGE

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Suite au succès colossal du premier épisode, une séquelle apparaissait d’emblée comme une évidence, d’autant que le cinéma érotique et pornographique atteignait, au milieu des années ’70, les sommets de sa popularité. Tourné en 1975, le film ne sortit pourtant en France qu’en janvier 1978, après avoir connu deux années de purgatoire consécutives à un classement X inexplicable et injustifié. Le résultat, sans posséder l’aura « mythique » du premier EMMANUELLE, n’en demeure pas moins, globalement, plus satisfaisant et convaincant et embrasse davantage sa dimension purement érotique. Débarrassé de la pseudo philosophie libertine et « post-soixante-huitarde baba-cool » du premier opus, le cinéaste italien Francis Giacobetti (qui, ensuite, disparaitra entièrement des écrans) se concentre sur l’essentiel, à savoir une suite de saynètes érotiques plaisantes et agréables à l’œil tant les interprètes féminines sont charmantes et naturelles.

Après deux mois de séparation forcée, Emmanuelle (toujours Sylvia Kristell bien sûr) rejoint son mari, Jean (cette fois joué par Umberto Orsini qui reprendra le rôle dans GOODBYE EMMANUELLE), à Hong Kong. Dès la traversée, la jeune femme, forcée de dormir à fond de cale en compagnie d’une vingtaine de passagères, s’abandonne joyeusement aux étreintes féminines. Arrivée à Hong-Kong, Emmanuelle découvre que son mari héberge un pilote, trafiquant sur les bords, Christopher, qui ne semble pas insensible à ses charmes. Jean entretient aussi une relation avec une certaine Laura mais Emmanuelle n’en est guère jalouse : après tout, elle forme un couple très libre, d’autant qu’elle jette, pour sa part, son dévolu sur la virginale Anna Maria, âgée de 18 ans. Emmanuelle va s’employer à la « pervertir » et lui faire découvrir les joies du sexe, d’abord en sa compagnie même si son idée est de l’offrir en « cadeau » à son époux lors de leur voyage à Bali.

Simple prétexte à de nombreuses scènes osées (mais pas trop, le spectacle restant essentiellement « grand public »), l’intrigue d’EMMANUELLE 2 apparait comme une tranche de vie n’ayant ni début ni fin. Le long-métrage débute ainsi rapidement par le voyage de l’héroïne vers Hong Kong et n’apporte, au final, aucune conclusion à son scénario, lequel s’achève de manière ouverte et insatisfaisante. Par contre les actrices, elles, seront largement ouvertes mais satisfaite, ce qui est sans doute l’essentiel. Le réalisateur, de son côté, s’applique à proposer une vignette sensuelle à intervalles réguliers : duo, trio, viol, intermèdes lesbiens, caresses, massages,…Toutes les possibilités érotiques « soft » sont évoquées par le long-métrage qui bénéficie, bien sûr, d’une jolie photographie et d’une mise en scène soignée, moins portée sur les clichés exotiques et la sexualité « papier glacé » que son prédécesseur. La bande originale, signée Francis Lai, se montre également plus appropriée à l’ambiance et se révèle moins kitsch (mais aussi, avouons-le, moins mémorable) que celle composée par Pierre Bachelet. On n’échappe pas, cependant, à la chanson « romantique » du générique, « L’amour d’aimer », cette fois chantée par Sylvie Kristell elle-même.

Les passages sexy, plus nombreux et plus intenses que dans le premier épisode, développent pour leur part une approche « à l’italienne » de l’érotisme : plus moite et plus graphique, qui aboutira aux imitations en provenance de la Péninsule mettant en vedette Laura Gemser. Cette dernière apparait d’ailleurs brièvement dans la meilleure scène du film, une longue séquence de séduction dans un salon de massage. Les autres passages chauds comprennent, entre autres, un viol lesbien, un dessin animé hardcore visionné par une Emmanuelle émoustillée et besognée par un inconnu, un voyage dans un bordel, etc. Rien de vraiment osé (le film reste purement softcore) mais Francis Giacobetti démontre une envie manifeste de pousser plus loin les situations coquines, ne serait-ce que par cette sous-intrigue, finalement peu exploitée, de « perversion de l’innocence », symbolisée par la très jeune Anna Maria, tombée entre les mains expertes d’Emmanuelle.

Plus rythmé et honnête que le premier film, dont le derniers tiers s’avérait interminable, EMMANUELLE 2 ne cherche pas à intellectualiser le propos ou à noyer le poisson dans de pénibles dialogues philosophiques ou cyniques. Il se contente d’offrir au spectateur une bonne dose d’érotisme soft et d’exotisme de carte postale, avec une certaine classe et un charme indéniable pour les inconditionnels du softcore. L’ensemble, anodin, se regarde toutefois sans le moindre déplaisir et, contrairement au premier EMMANUELLE, sans le moindre ennui. Ce n’est déjà pas si mal même si nous sommes loin des plus grandes réussites de l’époque comme, par exemple, LA BETE, STORY OF JOANNA ou JE SUIS A PRENDRE.
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Re: la série Emmanuelle (1974 - 1994)

Message par hellrick »

GOODBYE EMMANUELLE (EMMANUELLE 3)
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Après un premier film quelconque mais plaisant et une première séquelle nettement plus intéressante et érotique, GOODBYE EMMANUELLE se devait de clore la série sur une note positive. Hélas, ce ne fut absolument pas le cas, bien au contraire puisque ce troisième épisode reste le moins intéressant et le moins sexy de tous, un véritable naufrage dont il est difficile d’extraire le moindre élément réussi.

François Letterier, futur réalisateur de quelques plaisantes comédies franchouillardes comme LES BABAS COOLS ou JE VAIS CRAQUER, se retrouve aux commandes de ces nouvelles aventures de la délurée Emmanuelle laquelle, cette fois, apparait lassée des incessants jeux érotiques pratiqués en compagnie de son mari, Jean. Aux Seychelles, le couple passe pourtant de plaisantes vacances, entièrement dévolues aux jeux de la séduction et de la sensualité. Mais Emmanuelle se fatigue de tout cela et souhaite que son époux soit plus possessif envers elle. Sa rencontre avec un cinéaste en repérage sur l’île, Gregory, marque un véritable point de rupture pour le couple libéré. Amoureuse du jeune metteur en scène, Emmanuelle envisage de mener une existence plus traditionnelle, basée sur la fidélité et la confiance. De son côté, Jean se laisse aller à la jalousie et comprend peu à peu que l’attirance d’Emmanuelle pour Gregory n’est plus uniquement physique. Ce qu’il prenait pour un nouveau jeu sexuel se transforme en relation sérieuse et Jean ne peut accepter l’idée qu’Emmanuelle pourrait définitivement le quitter pour rejoindre Gregory.

Loin de la décontraction du second volet, GOODBYE EMMANUELLE se veut « sérieux » et refuse la facilité des saynètes sexy successives pour une intrigue plus cérébrale partagée entre une conception très soixante-huitarde et hédoniste du couple, jusque-là prisée par Emmanuelle, et la tentation d’une vie plus posée et traditionnaliste. Un questionnement relativement intéressant et plutôt bien vu dans le cadre d’un film érotique, la saga retrouvant l’aspect libertaire du premier épisode sans négliger, cette fois, les possibles conséquences destructrice du mode de vie prôné par l’héroïne.

Malheureusement, ce troisième volet désillusionné ne retrouve aucunement la fraicheur des deux précédents et sombre dans d’imbuvables séquences dialoguées qui ralentissent constamment « l’action ». L’érotisme, pour sa part, se voit promptement évacué du long-métrage, désespérément chaste, et bien trop bavard pour ne pas entrainer des bâillements continus. Ce pesant mélo entrecoupé de timides et bien trop brefs passages sexy (lesquels n’excèdent généralement pas les trente secondes) traine en outre terriblement en longueur et seules les quinze dernières minutes s’avèrent un poil plus convaincantes et intéressantes. Ce final permet, en effet, de « boucler la boucle » et de clore (du moins provisoirement) la saga de manière crédible, apportant une véritable conclusion aux pérégrinations érotico-exotiques d’Emmanuelle. Mais cela ne suffit pas, hélas, à excuser la mollesse rédhibitoire de ce qui précède.

A l’exception d’une joli photographie en scope, de la beauté toujours très naturelle des actrices (en particuliers Sylvia Kristel, toutefois moins mise en valeur et surtout insuffisamment dénudée) et de la musique signée Serge Gainsbourg (dont le hit « Goodbye Emmanuelle » qui illustre le générique), difficile de ne pas considérer ce pensum pseudo libertin comme un ratage soporifique.
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Re: La série Emmanuelle (1974-1994)

Message par hellrick »

EMMANUELLE IV

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Le soporifique GOODBYE EMMANUELLE étant supposé clôturer la très rentable saga, il fallut attendre sept ans pour voir débarquer dans les salles un nouvel opus. Le producteur Alain Siritzky ne souhaitant pas voir disparaitre une telle manne financière, il confie la réalisation de ce quatrième épisode officiel à Francis Leroi, fameux pornocrate responsable de quelques classiques du X français comme le splendide JE SUIS A PRENDRE. Cependant, la série « Emmanuelle » entrant dans les années ’80, il fallait davantage de piment pour contenter le spectateur et Siritzky joua sur deux tableaux : un tournage en 3D (alors en vogue !) pour la sortie cinéma et des scènes hardcore additionnelles pour l’exploitation vidéo. Le scénario, pour sa part, vira rapidement au n’importe quoi assumé.

La belle trentenaire Sylvia (Sylvia Kristel dans son « propre rôle ») ne peut oublier son amant, Marc. Pour tenter de s’en détacher, elle part pour le Brésil et confie son corps à un chirurgien esthétique renommé qui la transforme en Emmanuelle (Mya Nigren, Suédoise de 22 ans qui retournera ensuite à l’anonymat), une moderne « déesse de l’amour ». La nouvelle Emmanuelle embarque dès lors dans un périple érotique et philosophique émaillé de nombreuses rencontres sensuelles.
Débutant de manière complètement ridicule (mais amusante) par une opération de chirurgie plastique complète, EMMANUELLE IV permet à Sylvia Kristel de quitter (provisoirement) la série pour laisser place à la très belle mais totalement inexpressive Mya Nigren. Le reste de l’intrigue reste dans le même ton : du n’importe quoi assumé à la cohérence douteuse plombé par une voix-off continuelle déblatérant d’imbitable (hum !) commentaires libertaires / post-soixante-huitard pseudo philosophiques. Le film tente, bien sûr, de se rattacher à la tradition de la saga et de retrouver l’esprit du premier hédoniste volet, sorti dix ans auparavant, mais rien n’y fait et l’ensemble ne décolle jamais.

Pourtant, en dépit de ses faiblesses criantes, EMMANUELLE IV se montre plus divertissant que l’insipide GOODBYE EMMANUELLE. Quoique restreint dans son imagination érotique, Francis Leroi manie agréablement sa caméra et compose quelques saynètes sexy agréables à l’œil. Un accouplement frénétique dans la boue, la présence d’un serpent ondoyant sur un corps féminin trempé de sueur, une séance de domination qui se termine par l’introduction d’une cravache entre les cuisses d’une demoiselle,…EMMANUELLE IV se rapproche du second épisode et épice davantage un plat cependant assez fade : les passages chauds ne durent qu’une poignée de secondes (exceptés dans la version X) et se révèlent trop brefs pour être efficaces. De son côté, le montage haché donne souvent l’impression d’une suite de sketches disparates à peine reliés par une intrigue prétexte et ridicule mais EMMANUELLE IV possède, au moins, un rythme soutenu qui évite de s’ennuyer. L’exotisme, aussi important que l’érotisme dans cette franchise, est, lui, toujours de la partie avec de nombreuses scènes situées en Amérique du Sud qui transforment l’entreprise en une sorte de films d’aventures pour adultes. Les cinéphiles guetteront, pour leur part, l’apparition d’un jeune Fabrice Luchini (lequel avait déjà tâté du cinéma érotique via le nettement plus réussi CONTES IMMORAUX) dans un rôle de magicien hypnotiseur.

Alain Siritzky, par la suite, produisit les cinquième, sixième et septième volets cinématographiques officiels de la saga avant de la transposer sur les petits écrans. En 1993, sept téléfilms sont lancés dans lesquels Marcella Walerstein et Sylvia Kristell se partagent le rôle d’Emmanuelle, l’une « jeune » et l’autre « âgée ». Au milieu des années ’90, Siritzky lance huit téléfilms qui débutent par EMMANUELLE QUEEN OF THE GALAXY et confie le rôle-titre à la débutante Kirsta Allen. Au début du XXIème siècle, la porn star Holly Sampson hérite du rôle pour huit nouveaux films destinés à la vidéo et regroupés sous le titre générique de EMMANUELLE 2000. L’Emmanuelle suivante est Ludmilla Ferraz (dont ce sera l’unique contribution au septième art) dans le complètement oublié EMMANUELLE IN RIO. La top-modèle Natasja Vermeer sera, au milieu des années 2000, la nouvelle incarnation du personnage à l’occasion d’EMMANUELLE TANGO et de quatre téléfilms intitulés EMMANUELLE : LA COLLECTION PRIVEE. Enfin, en 2001, Allie Haze devient à son tour Emmanuelle pour une nouvelle série réalisée par Rolfe Kanefsky et dénommée EMMANUELLE TROUGH TIME.

Quatrième relecture d’une même histoire, EMMANUELLE IV reste fidèle aux fondamentaux de la saga érotico-exotique initiée par Emmanuelle Arsan : des décors enchanteurs, des scènes sexy soft, une philosophie libertine plus ridicule que passionnante, des actrices superbes au corps fréquemment dévoilé et une bande originale à la fois kitsch et mémorable. Pas de quoi se relever la nuit mais l’assurance d’un divertissement plaisant dans les limites de ses modestes ambitions.
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