Serge Gainsbourg (1928-1991)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Kevin95
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Serge Gainsbourg (1928-1991)

Message par Kevin95 »

EDIT DE LA MODERATION:

Vous pouvez aussi consulter le topic consacré à Je t'aime moi non plus (1976) et sa Chronique "Classik"


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Charlotte for Ever (Serge Gainsbourg)

Ouai bah... ouai !
Après la déception du totalement surréaliste Je t'aime moi non plus, je me suis penché sur ce Charlotte for Ever avec crainte et perplexité. Quelle erreur ! Car ce film n'a rien à voir (ou presque) avec le précédent, tout en restant particulier, étrange, halluciné (et hallucinant) bref, du Gainsbourg pur jus.
Avant tout, disons que musicalement c'est du génie (normal avec Serge), tout le long du film on a le droit au Charlotte for Ever[/i] et à l'instru de Plus doux avec moi (des basses puissantes digne de Ah Melody ! associées à des cœurs comme dans l'album Love On The Beat). Ca c'est dit !
Apres, niveau ciné ça se gâte un peu, Gainsbourg tente des cadres improbables, se goinfre de plan-séquences, éclaire à moitie son (unique) décors, se prends parfois les pieds dans son scénario bavard et abstrait et (outre lui et sa fille) est entouré de comédiens en roue libre.
Mais (car il y a un mais), je ne sais pourquoi, j'ai été par moment fasciné par le film, par le charisme et à la photogénie de Gainsbourg père et fille (lui est superbe de douleur et de tristesse, elle, toute clean, murmure ses phrases et regarde le sol) et par des scènes cosmico-prétentieuses mais qui restent gravées dans mon crane.


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Équateur (Serge Gainsbourg)

A vrai dire, je ne sais pas vraiment bien me positionner devant ce film, c'est lent, beau, chiant, drôle, fascinant, envoutant et en même temps prétentieux...
Adaptation de Georges Simenon, qui (bien sur) n'en est pas une, par un Gainsbourg en quête perpétuelle de reconnaissance du public et de la critique envers son cinéma, Équateur suit une sorte de Double Indemnity (Billy Wilder) dans une Afrique (ou Ah fric comme dirait Gainsbourg) coloniale qui sent l'alcool, la sueur et le sang. Avec un scénario tenant sur deux ligne, le réalisateur se laisse aller à un lyrisme, à des envolés et un trip visuel qui évidemment ne plait pas à tout le monde. Un peu comme pour Aguirre : The Wrath of God, les images hypnotisent mais à la fin du film on se dit "oui, mais après ?". Francis Huster n’est étonnamment pas mauvais et le reste du casting (Jean Bouise et Julien Guiomar en tête) est pour une fois chez Gainsbourg de qualité.
Un film étrange avec une peinture de cette Afrique des années 50 des plus envoutantes (un démarquage très net de celle de Coup de torchon).
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Boubakar
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Serge Gainsbourg (1928-1991)

Message par Boubakar »

Ma prochaine vision de son dernier film, Stan the flasher, m'incite à faire ce topic.

Gainsbourg a donc réalisé quatre films :

- Je t'aime moi non plus '(1976)
- Equateur (1983)
- Charlotte for ever (1986)
- Stan the flasher (1990)

, et seul le premier et le dernier films sont dispos en dvd, à ma connaissance.
Quels souvenirs gardez-vous de ses films ?
bronski
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Re: Serge Gainsbourg (1928-1991)

Message par bronski »

J'ai un grand souvenir de Stan the Flasher (Claude Berri y est excellent), et du passage des pirogues en (très) long plan-séquence dans Equateur (plan séquence qui valut à Gainsbourg des huées et sifflements). Pas vu Charlotte Forever (qui paraît-il est assez réussi) et Je t'aime moi non plus ne m'a jamais touché, à part la prestation du formidable et regretté Hugues Quester.

edit: et la musique de ses films, quand même, classieuse.

Hey Johnny Jane te souviens-tu du film de Gainsbourg Je t'aime
Moi non plus, un joli thème
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Phnom&Penh
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Re: Serge Gainsbourg (1928-1991)

Message par Phnom&Penh »

Boubakar a écrit :, et seul le premier et le dernier films sont dispos en dvd, à ma connaissance.
Quels souvenirs gardez-vous de ses films ?
Non, sur amazon.fr, tu peux trouver Charlotte for ever seul, et un coffret Charlotte for ever + Equateur. Ils sont dispos.
Equateur pas vu.

Charlotte for ever, si, mais lors de sa sortie en salle en 1986, donc ça ne date pas d'hier. Le film a un certain charme un peu glauque (c'était sa période Lemon Incest), je dirai que c'était pas mal, mais à réserver aux amateurs de Gainsbourg dernière période.
Je ne sais plus trop de quoi ça parlait, un père alcoolique et drogué qui vit avec sa fille après avoir perdu sa femme, des flash-backs sur un accident sur une autoroute, avec un camion-citerne qui prend feu (sa femme devait être dans la voiture, je suppose)...
Dernière modification par Phnom&Penh le 28 mai 09, 14:05, modifié 1 fois.
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Re: Serge Gainsbourg (1928-1991)

Message par Jeremy Fox »

J'ai vu les deux premiers : écrasant ennui à chaque fois :oops:
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Boubakar
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Re: Serge Gainsbourg (1928-1991)

Message par Boubakar »

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Stan the flasher (1990)

le dernier film de Gainsbourg réalisateur est quand même une toute petite chose, donnant l'impression d'être un film de "copains" tellement il est déstructuré et mal rythmé.
Le long monologue du prisonnier lors de l'enfermement de Stan est interminable, sans compter la manière qu'à Gainsbourg de filmer Claude Berri quand il se vêtit de son imper ; constamment en contre-plongée, lui donnant un air très méchant, et vite fatiguant. Et il y a une seule note de musique durant tout le film, on n'en peut plus ! :x
Et puis, je ne sais pas si il a voulu de se moquer de son anglais, mais Berri n'est pas un bon prof, ce qui le rend peu crédible.

Reste quand même un Claude Berri assez bon (et allant assez loin dans le côté exhibitionniste du personnage), et une jolie présence d'une toute jeune Elodie Bouchez, mais ça reste très mineur.
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Re: Serge Gainsbourg (1928-1991)

Message par AtCloseRange »

Dans mes souvenirs, le film était passé en avant-premièr esur Canal + juste avant sa sortie en salle. Il m'en reste peu de souvenirs justement à part ce monologue en prison du grand Michel Robin.
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Kevin95
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Re: Serge Gainsbourg (1928-1991)

Message par Kevin95 »

Avant toute chose précisons une chose, oui... je plaide coupable, j'aime, non, j'adore Serge Gainsbourg. Son œuvre dans sa globalité ainsi que l'homme m'ont toujours fasciné. L'ensemble de sa vie, ses différente facettes, sa part de génie comme ses parts d'ombre m'on toujours émut au plus au point et ont depuis toujours été à mes cotés. Pour sur que si mon existence serait filmique, la bande originale serait énormément composée d'œuvres du monsieur. Voila, ça c'était pour la précision, toujours est-il que j'ai longtemps attendu de pied ferme la découverte de sa carrière cinématographique.

Puis arriva la fameuse découverte de Je t'aime moi non plus, et là autant dire que ce fut une déception. Je m’ennuya ferme, comme une allure de trip abstrait, les scènes masochistes avec Birkin me mettaient dans l'embarra tandis que la thématique de l'homosexualité frisait le ridicule. La tristesse se fit sentir et l'idée de découvrir d'autre film de Gainsbourg me faisait réellement peur. Le temps passa et bien décidé, je jetai un œil sur Équateur et Charlotte for Ever, comme vous pouvez le lire plus haut, je resta sceptique quand à l'univers dépeint mais mon rejet du film précédent, ne se réitéra pas sur les œuvres suivantes. Mais le bilan fut médiocre, estimant que monsieur Serge n'avait sans doute pas compris le support cinéma.

Je pouvais en resté là, mais non, comment un homme aussi génial pouvait autant fouirer son intrusion dans le cinéma, support idéal pour exploiter ses obsessions, ses fantasmes comme son univers poético-provocateur. Et alors que je revis Je t'aime moi non plus histoire de comprendre, tout est devenu clair (personne ne m'a aidé). Ne rigolez pas, mais j'ai comme compris là où Gainsbourg voulait en venir avec ses films et en un sens cela devenait sublime. Son cinéma n'est ni plus ni moins que la suite direct de ses travaux musicaux et littéraires, sa filmographie qui semble s'apparenter à un bordel prétentieux est en fait d’une cohérence mathématique aussi effrayante que fascinante.

Je sens poindre le sourire de certains mais peu importe, toute son œuvre est affaire de symétrie. Lui qui chanta un jour Docteur Jekyll et Monsieur Hyde, le même qui créa un personnage aux antipodes de sa vrai personnalité (Gainsbarre) à tout simplement réutilisé cette thématique du miroir déformant dans les films qui mit en scène.
4 films en tout ce n’est pas totalement un hasard, ce nombre pair est destiné à créer un écho entre chacun des films.
Le décor d’une part, deux films se déroule essentiellement en extérieur (Je t'aime moi non plus, Équateur) et deux autres en intérieur (Charlotte for Ever, Stan the Flasher). Dans Je t'aime moi non plus, l’homme domine la nature (au point de l’agresser, cf. la mouette morte sur le parbrise) tandis que dans Équateur, l’homme est très clairement dominé par celle-ci (Huster perd peut à peut la raison perdu dans cette Afrique fantomatique).
Prenez dans le même temps les personnage, dans Je t'aime moi non plus, le couple dépeint est sincère, beau, vivant à tel point que cela ne peut finir que dans les larmes et la douleur, en revanche dans Équateur, le couple y est sans vie, morne et l’incompréhension règne entre cet homme déboussolé et cette femme fatale. Idem, dans Charlotte for Ever, le père amoureux platoniquement de sa fille ne dépasse jamais les limites de l’entendement, sa femme morte il se refugie chez son enfant sans jamais oublier (et contrairement aux ragots circulant autours du film) ce rapport adulte / enfant. Alors que dans Stan the Flasher, cet homme lui aussi amoureux de filles plus jeunes, dépasse volontiers les limites car s’ennuie profondément avec sa femme, elle, bien vivante.
Même les intentions de l’auteur sont aussi diamétralement opposées que cohérentes d’un film à l’autre. Deux de ses films sont des déclarations d’amour à une femme (Jane / Charlotte) et deux autres une peinture acerbe et cynique d’êtres peu honorables (même si finalement Gainsbourg aime les freaks qu’il met en scène).

Je ne sais pas si ma vision de l'ensemble est claire, mais via cette théorie, j'ai comme l'impression que tout devient plus limpide et que son cinéma n'est plus cette chose informe et repoussante mais un segment intéressant de la carrière de ce génie. L'idée, n'est pas de crier au chef d'œuvre, mais de préconiser de bien prendre du recul, d’avoir une vue d’ensemble avant de critiquer ses films (après vous faite ce que vous voulez hein, chacun ses gouts). Personnellement, bien qu’imparfait, tout ceci demeure fort intéressant et sur certains plans (tel le sens du cadre) admirable.

Désolé de l’espace occupé, mais j’aime !
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Re: Serge Gainsbourg (1928-1991)

Message par Phnom&Penh »

Kevin95 a écrit :Je ne sais pas si ma vision de l'ensemble est claire, mais via cette théorie, j'ai comme l'impression que tout devient plus limpide et que son cinéma n'est plus cette chose informe et repoussante mais un segment intéressant de la carrière de ce génie. L'idée, n'est pas de crier au chef d'œuvre, mais de préconiser de bien prendre du recul, d’avoir une vue d’ensemble avant de critiquer ses films
C'est très intéressant, tout ce que tu écris sur ses films. Il n'avait pas de prétentions cinématographiques, il avait seulement la chance de pouvoir se permettre de faire quelques films. Si on y cherche un réalisateur, c'est sûr que le sujet est vite clos. Mais il n'a pas du tout fait ses films par dessus la jambe, cela fait partie de son oeuvre, même si ce n'est pas ce en quoi il excelle.
Mes souvenirs sont anciens, mais effectivement, si Charlotte for Ever est un peu glauque, c'est plus par l'atmosphère générale du film (assez morbide, il pisse du sang, il parle de se suicider, des trucs comme ça) que dans l'image qu'il donne de sa relation père-fille dans le film.
Kevin95 a écrit :le père amoureux platoniquement de sa fille ne dépasse jamais les limites de l’entendement, sa femme morte il se refugie chez son enfant sans jamais oublier (et contrairement aux ragots circulant autours du film) ce rapport adulte / enfant
C'est effectivement le souvenir que j'en ai. Le côté "scandale" était pour le public (d'ailleurs plus la chanson Lemon Incest que le film), et ce qu'il montrait dans le film était différent, il prenait sa fille plus au sérieux que son âge ne l'aurait normalement permis, mais par là, il transmettait quelque chose d'autre que sa décrépitude, quelque chose d'artistique (il est scénariste, dans le film).
Kevin95 a écrit :Lui qui chanta un jour Docteur Jekyll et Monsieur Hyde, le même qui créa un personnage aux antipodes de sa vrai personnalité (Gainsbarre) à tout simplement réutilisé cette thématique du miroir déformant dans les films qui mit en scène.
On a tort, je trouve, de voir une période "Gainsbarre" chez lui. C'était une partie de son personnage, comme tu l'écris ici. Ni ce qu'il était uniquement à la fin de sa vie (Love on the beat et You're under arrest sont d'excellents albums sur le plan musical et poétique, donc de très bons albums de Serge Gainsbourg), ni ce qu'il serait devenu (Melody Nelson, sérieusement, c'est pas un peu "on the border" aussi?)

Bon, je m'arrête sinon je vais être aussi long que toi, mais je suis bien d'accord avec ce que tu indiques, si j'ai bien compris: on peut ignorer le cinéma de Serge Gainsbourg, mais si on s'intéresse à lui et qu'on l'aime, c'est dommage de faire l'impasse sur ses films.
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Re: Serge Gainsbourg (1928-1991)

Message par blaisdell »

Moi aussi j'aime le personnage et l'artiste Gainsbourg.

Ceci dit, j'ai vu Equateur, que j'ai trouvé plutôt atroce: esthétisme publicitaire languissant, narration inexistante portée par une voix off littéraire, un Francis Huster plus "Gérard Philippe du pauvre" que jamais, absence de souffe, imagerie parfois ridicule (Reinhardt Koldehoff avec son cigare au bec et son marcel dégoulinant de sueur). A part la beauté de Barbara Sukowa, rien ne m'a convaincu.

Pourtant,le film m'est resté en mémoire: un deuxième visionnage me ferait peut-être changer d'avis, qui sait...
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Kevin95
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Re: Serge Gainsbourg (1928-1991)

Message par Kevin95 »

Phnom&Penh a écrit :Bon, je m'arrête sinon je vais être aussi long que toi, mais je suis bien d'accord avec ce que tu indiques, si j'ai bien compris: on peut ignorer le cinéma de Serge Gainsbourg, mais si on s'intéresse à lui et qu'on l'aime, c'est dommage de faire l'impasse sur ses films.
C'est exactement ça ! L'idée que son cinéma soit dérangeant ou mal-aimé c'est apriori normal vu que ses films sont loin d'être destinés à un très grand public, mais (comme j'ai pu le lire), dire que c'était qu'une fantaisie de star ça me met hors de moi...
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Re: Serge Gainsbourg (1928-1991)

Message par Kevin95 »

blaisdell a écrit :Ceci dit, j'ai vu Equateur, que j'ai trouvé plutôt atroce: esthétisme publicitaire languissant, narration inexistante portée par une voix off littéraire, un Francis Huster plus "Gérard Philippe du pauvre" que jamais, absence de souffe, imagerie parfois ridicule (Reinhardt Koldehoff avec son cigare au bec et son marcel dégoulinant de sueur). A part la beauté de Barbara Sukowa, rien ne m'a convaincu.
L'atmosphère d'Équateur est des plus étranges : le récit est d'un bordel sans nom (adaptation pourtant de Simenon), le rythme est sacrement lent et le jeu d'Huster (comme toujours) frise le n'importe quoi.
Mais il y a les seconds rôles (comme les géniaux Jean Bouise et Julien Guiomar) pour rattraper le casting et une apesanteur dans la mise en scène rare et précieuse (dans la lignée de Aguirre : The Wrath of God). C'est sans doute cela qui te reste en mémoire.
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Re: Serge Gainsbourg (1928-1991)

Message par Federico »

Ce n'est pas Gainsbourg cinéaste mais Gainsbourg au cinéma : le très joli court-métrage Une nuit qu'il était à se morfondre de Cyril Paris (2009) est une libre évocation de l'apprentissage de Lucien Ginsburg juste à la sortie de la guerre quand son sévère papa l'envoyait cachetonner au piano dans les boîtes de Pigalle alors que lui ne rêvait que de dessiner et peindre. Jules Sitruk est étonnant de ressemblance, on jurerait voir le véritable et futur SG adolescent. Les dialogues sont extras eux aussi, notamment le passage chambreur entre le jeune homme et un musicien manouche (excellent Stéphane Debac).
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Cerise sur le gâteau : l'inénarrable Jean-Claude Dreyfus en sympathique grand-père de substitution et vieux travelo de cabaret. Un numéro qu'il a maintes fois exécuté mais personne ne le fait mieux que lui.
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A voir ici.

Et puis quelle belle idée que ce titre qui paraphrase la première strophe d' Initials B.B. (accessoirement mon Gainsbourg préféré)...
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Re: Serge Gainsbourg (1928-1991)

Message par Amarcord »

bronski a écrit :...et Je t'aime moi non plus ne m'a jamais touché, à part la prestation du formidable et regretté Hugues Quester.
Euh... regretté ?? Pourquoi regretté ? Il n'est pas mort, Hugues Quester...
>>> http://www.huguesquester.com/index.htm
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Re: Serge Gainsbourg (1928-1991)

Message par Federico »

Sortie en DVD le 6/11 (chez Zylo) du film de Robert Benayoun Paris n'existe pas, rareté de 1969 avec Gainsbourg acteur mais aussi bien sûr co-compositeur de la b.o. avec Jean-Claude Vannier (il s'agirait d'ailleurs de leur toute première collaboration).
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