L'enquête (Tom Tykwer - 2009)
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Re: L'enquête (Tom Tykwer, 2009)
Déjà vu, mais très efficace et accrocheur avec une fin assez hors norme pour être soulignée. La fameuse fusillade est tout simplement énorme, Clive Owen a une indéniable présence à l'écran, dommage qu'il ne retrouve plus le succès depuis Inside Man.
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Re: L'enquête (Tom Tykwer, 2009)
J'attendais beaucoup du nouveau film du réalisateur du PARFUM qui m'avait tant marqué à l'époque. Malheureusement, le film est limite oubliable.
Seulement, je n'en suis pas sorti totalement déconfit car, en ce qui concerne Tom Tykwer je reste totalement sous le charme de son travail. Niveau mise en scène, le gars se débrouille plus que bien. Il marie efficacement les tensions et les lieux, utilisant judicieusement des décors originaux et des architectures très visuelles. Il use de sobriété et d'efficacité. (J'aime tellement que j'ai eu un fantasme pendant le film: un James Bond réalisé par Tykwer. Ca ça aurait de la gueule!)
Dommage, seulement, que le scénario soit si bancal. Je ne dirai pas jusqu'à dire qu'il est mal écrit, mais en l'état il reste trop faible pour en faire un bon film. Les personnages sont peu travaillés (Naomi Watts au hasard). Heureusement que Clive Owen est là pour apporter le charisme nécessaire pour compenser ces manques. Mais globalement ces personnages manquent de consistance, on ne s'y intéresse guère.
Pareil pour les situations et l'intrigue générale. Si l'approche "chasse à l'homme" fonctionne très bien, (malheureusement elle ne se focalise que sur certains épisodes et pas sur le film entier) tout ce qui a trait aux finances obscures de la banque et au suspense concernant le patron suédois tombent finalement à plat à cause de cette intrigue trop complexe, très vague, et en plus pas révolutionnaire (on n'a pas le réalisme d'un SYRIANA par exemple: ici les dénonciations ont trop le goût d'un artifice de fiction, je trouve).
Ajoutons également une construction inégale et, donc, assez bancale. Le climax du film, excellent séquence au Musée Guggenheim de NY, a le malheur d'arriver 30mn avant la fin du film. Inutile de dire qu'après cet épisode, et malgré la confrontation intéressante entre Clive Owen et Arvin Muller-Stahl qui la suit, le temps parait bien long et peu passionnant. Ce ne sera malheureusement pas compensé par l'exotisme d'Istanbul et la dernière scène sur les toits.
Donc un demi-ratage mais un ratage quand même. Dommage, notamment pour Clive Owen et Tom Tykwer qui méritaient mieux.
Seulement, je n'en suis pas sorti totalement déconfit car, en ce qui concerne Tom Tykwer je reste totalement sous le charme de son travail. Niveau mise en scène, le gars se débrouille plus que bien. Il marie efficacement les tensions et les lieux, utilisant judicieusement des décors originaux et des architectures très visuelles. Il use de sobriété et d'efficacité. (J'aime tellement que j'ai eu un fantasme pendant le film: un James Bond réalisé par Tykwer. Ca ça aurait de la gueule!)
Dommage, seulement, que le scénario soit si bancal. Je ne dirai pas jusqu'à dire qu'il est mal écrit, mais en l'état il reste trop faible pour en faire un bon film. Les personnages sont peu travaillés (Naomi Watts au hasard). Heureusement que Clive Owen est là pour apporter le charisme nécessaire pour compenser ces manques. Mais globalement ces personnages manquent de consistance, on ne s'y intéresse guère.
Pareil pour les situations et l'intrigue générale. Si l'approche "chasse à l'homme" fonctionne très bien, (malheureusement elle ne se focalise que sur certains épisodes et pas sur le film entier) tout ce qui a trait aux finances obscures de la banque et au suspense concernant le patron suédois tombent finalement à plat à cause de cette intrigue trop complexe, très vague, et en plus pas révolutionnaire (on n'a pas le réalisme d'un SYRIANA par exemple: ici les dénonciations ont trop le goût d'un artifice de fiction, je trouve).
Ajoutons également une construction inégale et, donc, assez bancale. Le climax du film, excellent séquence au Musée Guggenheim de NY, a le malheur d'arriver 30mn avant la fin du film. Inutile de dire qu'après cet épisode, et malgré la confrontation intéressante entre Clive Owen et Arvin Muller-Stahl qui la suit, le temps parait bien long et peu passionnant. Ce ne sera malheureusement pas compensé par l'exotisme d'Istanbul et la dernière scène sur les toits.
Donc un demi-ratage mais un ratage quand même. Dommage, notamment pour Clive Owen et Tom Tykwer qui méritaient mieux.
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Re: L'enquete (Tom Tykwer, 2009)
C'est exactement ce que je me disais après la scène du gunfight, où certains plans semblent repiqués à Quantum of solace (surtout quand il arrive à faire décrocher le lustre). Et pour le reste, je suis d'accord avec toi, Naomi Watts est sous-utilisé, et le sujet aborde quelque chose de plus ambitieux qu'il n'effleure que trop peu, mais ça reste du bon divertissement.Jericho a écrit :Ma critique plus enthousiaste:
En guise de préambule, je vais me fourvoyer dans le parallèle vaseux, puisque film d'espionnage oblige: The international est ce que le dernier James Bond, Quantum of Solace, aurait du être...
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Re: L'enquête (Tom Tykwer, 2009)
Ouip, sauf que dans L'enquête c'est tout à fait lisible comme scène d'action, et on la savoure d'autant plus, car c'est réellement bien réalisé (ça suffit pas d'opposer "shaky cam" et plans "statiques").C'est exactement ce que je me disais après la scène du gunfight, où certains plans semblent repiqués à Quantum of solace (surtout quand il arrive à faire décrocher le lustre).
D'ailleurs, j'aurai aimé un peu plus de scènes d'actions (même si c'est pas un film d'action), et moins du côté de Quantum of Solace.
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Re: L'enquête (Tom Tykwer - 2009)
Chose que je fais rarement aussi vite, j'ai voulu revoir L'ENQUÊTE après être tombé sur la scène de filature dans les rues de New York à la tv (sans le son) il y a quelques mois. Malgré une impression qui était restée négative (ce que confirme mon petit avis de l'époque) j'ai suffisamment été séduit par cette scène au point de me trouver le blu-ray pour pas cher et retenter l'expérience.
C'est très intéressant de se relire quelques mois plus tard et constater des différences "à froid". Contrairement à la première vision où j'en attendais beaucoup, j'ai revu le film avec une certaine méfiance et peut-être aussi avec un peu plus d'objectivité.
le premier constat n'a pas changé: j'aime le style du film, la mise en scène de Tykwer. Rien à redire là-dessus, c'est précis et sobre, prenant et singulier à la fois. Vivement son prochain film.
J'ai surtout changé d'avis concernant l'écriture: non le film ne mérite pas l'oubli et s'il y a effectivement des problèmes de structure tout n'est pas à jeter loin de là. L'ENQUÊTE se veut réaliste et contemporain par les activités financières qu'il dénonce mais le scénario est avant tout dirigé vers le thriller, le film de genre. Les personnages sont volontairement accessoirisés au service d'une mécanique qui privilégie le mystère et l'action. tykwer y ajoute par sa mise en scène un réalisme prenant autant qu'un aspect ludique omniprésent. J'aime beaucoup la façon dont il s'inspire des lieux, joue avec les points de vues, les axes, les angles, se les approprie pour son intrigue.
L'écriture est pourtant ce qui pénalise le film puisque le 3e acte ne joue plus sur les mêmes moteurs, après la fameuse séquence au Musée Guggenheim, point d'orgue du spectacle qui fait d'autant plus ressentir les faiblesses de la fin. Les héros ne sont plus en quête d'une vérité mais sont spectateurs de leur machination pour corrompre les coupables. Le spectateur participe donc moins, de façon limitée, et se contente de suivre une conclusion qui apparait terne en regard de ce qui pouvait précéder.
J'ai donc révisé à la hausse ce thriller stylisé et bien mené (au moins au 2/3) qui me confirme tout le bien que je pensais de tykwer et qui me fait aussi constater que Clive Owen, bon acteur, n'a décidément pas de chance avec les succès...
C'est très intéressant de se relire quelques mois plus tard et constater des différences "à froid". Contrairement à la première vision où j'en attendais beaucoup, j'ai revu le film avec une certaine méfiance et peut-être aussi avec un peu plus d'objectivité.
le premier constat n'a pas changé: j'aime le style du film, la mise en scène de Tykwer. Rien à redire là-dessus, c'est précis et sobre, prenant et singulier à la fois. Vivement son prochain film.
J'ai surtout changé d'avis concernant l'écriture: non le film ne mérite pas l'oubli et s'il y a effectivement des problèmes de structure tout n'est pas à jeter loin de là. L'ENQUÊTE se veut réaliste et contemporain par les activités financières qu'il dénonce mais le scénario est avant tout dirigé vers le thriller, le film de genre. Les personnages sont volontairement accessoirisés au service d'une mécanique qui privilégie le mystère et l'action. tykwer y ajoute par sa mise en scène un réalisme prenant autant qu'un aspect ludique omniprésent. J'aime beaucoup la façon dont il s'inspire des lieux, joue avec les points de vues, les axes, les angles, se les approprie pour son intrigue.
L'écriture est pourtant ce qui pénalise le film puisque le 3e acte ne joue plus sur les mêmes moteurs, après la fameuse séquence au Musée Guggenheim, point d'orgue du spectacle qui fait d'autant plus ressentir les faiblesses de la fin. Les héros ne sont plus en quête d'une vérité mais sont spectateurs de leur machination pour corrompre les coupables. Le spectateur participe donc moins, de façon limitée, et se contente de suivre une conclusion qui apparait terne en regard de ce qui pouvait précéder.
J'ai donc révisé à la hausse ce thriller stylisé et bien mené (au moins au 2/3) qui me confirme tout le bien que je pensais de tykwer et qui me fait aussi constater que Clive Owen, bon acteur, n'a décidément pas de chance avec les succès...
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Re: L'enquete (Tom Tykwer, 2009)
Pour une fois qu'on ne garde pas le titre original , ils auraient en effet pu faire un effort...Ratatouille a écrit :Il faut dire que le titre original n'est pas non plus bourré d'imagination.Megalomanu a écrit :Ils ne se sont pas foulés pour le titre VF ...
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Re: L'enquête (Tom Tykwer - 2009)
Le vrai problème, c'est qu'après avoir instillé un climat paranoiaque épais à base de sombres transactions financières et de poisons mortels indécelables tuant à partir d'une micro-tête d'épingle en moins de 5 secondes, on t'envoie 3 gus démonter un musée à l'arme lourde.Nestor Almendros a écrit :L'écriture est pourtant ce qui pénalise le film puisque le 3e acte ne joue plus sur les mêmes moteurs, après la fameuse séquence au Musée Guggenheim, point d'orgue du spectacle qui fait d'autant plus ressentir les faiblesses de la fin. Les héros ne sont plus en quête d'une vérité mais sont spectateurs de leur machination pour corrompre les coupables.
Autant d'un point de vue cinématographique, c'est bien foutu, autant ça tombe comme une perruque de Desireless dans la soupe.
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Re: L'enquête (Tom Tykwer - 2009)
Ah ce n'est pas faux. Mais comme c'est bien fichu...tenia a écrit :Le vrai problème, c'est qu'après avoir instillé un climat paranoiaque épais à base de sombres transactions financières et de poisons mortels indécelables tuant à partir d'une micro-tête d'épingle en moins de 5 secondes, on t'envoie 3 gus démonter un musée à l'arme lourde.
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Re: L'enquête (Tom Tykwer - 2009)
Très honnêtement, j'aurais tendance à dire le contraire.Jericho a écrit :Oui mais si on enlève cette scène, le film est moins bon.
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Re: L'enquête (Tom Tykwer - 2009)
D'autant plus que la scène en question est très mal réalisée.
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Re: L'enquête (Tom Tykwer - 2009)
J'aime ce film. On peut le trouver pas terrible, un peu ennuyeux, film d'espionnage parano déjà vu. J'aime ce film pour son héroïne si voyante qu'elle en devient remarquablement cachée : l'architecture. Quelle belle utilisation de réalisations architecturales étonnates, et je ne parle pas seulement de la fusillade dans un Guggenheim reconstitué (avec une exposition vidéo inventée pour le film d'ailleurs) ! Mais de la gare fasciste de Milan aux toits du souk d'Istanbul en passant par le siège de VW et la nouvelle gare de Berlin (je passe le reste, comme les réservoirs d'Istanbul je crois aussi), avec des couleurs différentes à chaque fois, l'architecture joue un grand rôle dans cette histoire où la plus grande transparence architecturale (verre et acier) cache de sombres secrets.
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Re: L'enquête (Tom Tykwer - 2009)
Correct, voire plaisant, essentiellement grâce à la mise en scène classieuse et au production design souvent impressionnant et bien intégré à l'action.
Par contre, j'ai trouvé l'écriture - personnages ET situations - assez peu subtile quand elle n'est pas grossièrement explicite (le passé d'électron libre du perso d'Owen qu'on nous fait clignoter d'entrée de jeu comme une note pour plus tard, la facilité avec laquelle on se résigne rapidement à prendre les chemins de traverse devant un monde si pourri, si corrompu et une justice si insaisissable, etc., etc. allez, on en a vu d'autres ! ) pour un propos d'ensemble au final un brin... simpliste. Dommage parce qu'à côté de cela, le film est plutôt bien rythmé et Clive Owen plein de charisme.
Je reste bon public avec le genre en question...
Par contre, j'ai trouvé l'écriture - personnages ET situations - assez peu subtile quand elle n'est pas grossièrement explicite (le passé d'électron libre du perso d'Owen qu'on nous fait clignoter d'entrée de jeu comme une note pour plus tard, la facilité avec laquelle on se résigne rapidement à prendre les chemins de traverse devant un monde si pourri, si corrompu et une justice si insaisissable, etc., etc. allez, on en a vu d'autres ! ) pour un propos d'ensemble au final un brin... simpliste. Dommage parce qu'à côté de cela, le film est plutôt bien rythmé et Clive Owen plein de charisme.
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Re: L'enquête (Tom Tykwer - 2009)
Ce n'est pas avec cette nouvelle déception que Tom Tykwer rentrera dans mes petits papiers.
Pourtant, je suis client du genre, et brossé dans le sens du poil dès le début avec une atmosphère paranoïaque prometteuse et deux acteurs charismatiques.
Mais de la même manière qu'une tentative similaire comme Jeux de pouvoir, les problèmes d'écriture, et la mise en scène que j'ai trouvée sans grand style, sabordent vite le potentiel. Au risque de paraître monomaniaque, les faiblesses de The international m'ont rappelé une fois de plus ce qui distingue un film comme La firme (remplacez la banque IBBC par un cabinet d'avocats) : voilà un film qui n'a pas peur de prendre le temps de développer ses personnages et de les mettre au premier plan, la machination et ses ramifications n'en étant dès lors que plus captivantes et stressantes car elles auront été densifiées par des facteurs humains/psychologiques. Dans le film de Tykwer, tout de froideur vêtu, les personnages et les situations restent malheureusement programmatiques et donc artificiels, ce qui "passerait" dans un cadre d'honnête thriller s'il n'y avait cette force d'incarnation de la part d'Owen et de Watts (qui laisse du coup d'autant plus frustré), et cette ambition un peu cérémonieuse du scénario de se confronter à un sujet sensible comme les forces occultes de la finance.
Au bout du compte, entre des ficelles de plus en plus grosses et des protagonistes creux sur le papier, difficile de ne pas déchanter, même si tout ça se suit sans déplaisir... à cet égard, un suspense en apparence classique comme la scène d'échange de textos révèle pour moi plus de tension que la pénible fusillade au Guggenheim, moment à partir duquel j'ai vraiment décroché, je crois.
Pourtant, je suis client du genre, et brossé dans le sens du poil dès le début avec une atmosphère paranoïaque prometteuse et deux acteurs charismatiques.
Mais de la même manière qu'une tentative similaire comme Jeux de pouvoir, les problèmes d'écriture, et la mise en scène que j'ai trouvée sans grand style, sabordent vite le potentiel. Au risque de paraître monomaniaque, les faiblesses de The international m'ont rappelé une fois de plus ce qui distingue un film comme La firme (remplacez la banque IBBC par un cabinet d'avocats) : voilà un film qui n'a pas peur de prendre le temps de développer ses personnages et de les mettre au premier plan, la machination et ses ramifications n'en étant dès lors que plus captivantes et stressantes car elles auront été densifiées par des facteurs humains/psychologiques. Dans le film de Tykwer, tout de froideur vêtu, les personnages et les situations restent malheureusement programmatiques et donc artificiels, ce qui "passerait" dans un cadre d'honnête thriller s'il n'y avait cette force d'incarnation de la part d'Owen et de Watts (qui laisse du coup d'autant plus frustré), et cette ambition un peu cérémonieuse du scénario de se confronter à un sujet sensible comme les forces occultes de la finance.
Au bout du compte, entre des ficelles de plus en plus grosses et des protagonistes creux sur le papier, difficile de ne pas déchanter, même si tout ça se suit sans déplaisir... à cet égard, un suspense en apparence classique comme la scène d'échange de textos révèle pour moi plus de tension que la pénible fusillade au Guggenheim, moment à partir duquel j'ai vraiment décroché, je crois.