Les Prédateurs (Tony Scott - 1983)
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Re: The Hunger (Tony Scott, 1982)
Belle critique du meilleur Tony Scott Major!
- Major Tom
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Re: The Hunger (Tony Scott, 1982)
Merci.
Je l'ai un peu éditée (même plusieurs fois) pour ajouter les deux affiches que j'aime beaucoup, polonaise et allemande, et j'ai ajouté un peu de texte, éternel insatisfait que je suis, pour développer un peu plus, et faire mumuse avec les balises pour le polir.
Je l'ai un peu éditée (même plusieurs fois) pour ajouter les deux affiches que j'aime beaucoup, polonaise et allemande, et j'ai ajouté un peu de texte, éternel insatisfait que je suis, pour développer un peu plus, et faire mumuse avec les balises pour le polir.
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Re: Les prédateurs (Tony Scott, 1983)
Curieux film.
Je ne reprendrais pas trop l'histoire que Major Tom a très bien expliquée, mais j'en suis arrivé à comprendre aussi bien les admirateurs du film que ceux lui reprochant une esthétique 80's qui aurait méchamment vieillie. A ce titre, l'introduction sur la musique de Bauhaus dans la boite de nuit ressemble à un très mauvais vidéoclip, à la fois par ses cadrages et ses procedés ( filtres bleus, montage parrallèle sur le singe et la scène de séduction ) et n'est à mes yeux sauvée que par l'emploi de Bela Lugosi is Dead du groupe Bauhaus qui donne le ton d'ensemble au film : une modernisation des thèmes vampiriques.
Passée cette introduction Scott se calme et déploie une succession de plans-tableaux en maximisant les effets esthétisants. Si parfois cette profusion de filtres oranges, de lumières, de jeux d'ombres, de reflets, de draps flottants peut provoquer une overdose au spectateur, la puissance émotionelle dégagée par les acteurs arrive à donner par moments une réelle dimension tragique au film. David Bowie, très sobre dans son rôle de vampire mourrant, est impérial de classe, et Catherine Deneuve en dominatrice lesbienne impressionante. Le poids du destin et de la sollitude de personnages enfermés dans le décor y est plutôt bien transmise par quelques plans isolant Bowie dans le cadre, par exemple. La scène avec Bowie et la jeune violoniste est assez symptomatique de la tendance du film à passer du juste équilibre à l'excès l'espace d'un instant, ce qui ammoindrit parfois l'impact sur le spectateur.
La deuxième partie du film, ou Deneuve tombe amoureuse de Susan Sarandon, offre notamment une scène d'amour lesbienne qui a fait date, même si là encore le mauvais gout prend parfois le dessus. Toutefois il est assez agréable que pour une fois, Tony Scott prenne son temps à raconter son histoire en développant avec une certaine finesse ses personnages, notamment celui de Deneuve. La fin est un sommet de kitsh qui m'a rappelé Histoires de fantomes chinois.
Mi-figue mi-raisin donc pour ma part. Le fait d'avoir visionné Quantum of solace peu avant a sans doute joué dans le fait que l'esthétique 80's, aussi outrancière soit-elle, me parait toujours plus agréable que le surdécoupage et la caméra parkinsonienne en vogue actuellement, après tout.
Je ne reprendrais pas trop l'histoire que Major Tom a très bien expliquée, mais j'en suis arrivé à comprendre aussi bien les admirateurs du film que ceux lui reprochant une esthétique 80's qui aurait méchamment vieillie. A ce titre, l'introduction sur la musique de Bauhaus dans la boite de nuit ressemble à un très mauvais vidéoclip, à la fois par ses cadrages et ses procedés ( filtres bleus, montage parrallèle sur le singe et la scène de séduction ) et n'est à mes yeux sauvée que par l'emploi de Bela Lugosi is Dead du groupe Bauhaus qui donne le ton d'ensemble au film : une modernisation des thèmes vampiriques.
Passée cette introduction Scott se calme et déploie une succession de plans-tableaux en maximisant les effets esthétisants. Si parfois cette profusion de filtres oranges, de lumières, de jeux d'ombres, de reflets, de draps flottants peut provoquer une overdose au spectateur, la puissance émotionelle dégagée par les acteurs arrive à donner par moments une réelle dimension tragique au film. David Bowie, très sobre dans son rôle de vampire mourrant, est impérial de classe, et Catherine Deneuve en dominatrice lesbienne impressionante. Le poids du destin et de la sollitude de personnages enfermés dans le décor y est plutôt bien transmise par quelques plans isolant Bowie dans le cadre, par exemple. La scène avec Bowie et la jeune violoniste est assez symptomatique de la tendance du film à passer du juste équilibre à l'excès l'espace d'un instant, ce qui ammoindrit parfois l'impact sur le spectateur.
La deuxième partie du film, ou Deneuve tombe amoureuse de Susan Sarandon, offre notamment une scène d'amour lesbienne qui a fait date, même si là encore le mauvais gout prend parfois le dessus. Toutefois il est assez agréable que pour une fois, Tony Scott prenne son temps à raconter son histoire en développant avec une certaine finesse ses personnages, notamment celui de Deneuve. La fin est un sommet de kitsh qui m'a rappelé Histoires de fantomes chinois.
Mi-figue mi-raisin donc pour ma part. Le fait d'avoir visionné Quantum of solace peu avant a sans doute joué dans le fait que l'esthétique 80's, aussi outrancière soit-elle, me parait toujours plus agréable que le surdécoupage et la caméra parkinsonienne en vogue actuellement, après tout.
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Re: Les prédateurs (Tony Scott, 1983)
Découvert enfin ce film grâce à la tv. Alors moi, je ne partage pas du tout l'enthousiasme général : bon sang que c'est nul !! Cette esthetique des années 80, c'est franchement insuportable. Tout est maniéré, les décors, les attitudes, le rythme, les effets (ah, cette lumière très pub, horribilis !!), le scénario casse bonbons, tout est d'un mortel ennui; les acteurs sont filmés comme des mannequins de mode, bref, ratage total ou (pour être plus nuancé), tout cela a tellement vieilli que ce n'est plus du tout regardable. Seuls les effets de vieillissements sur David Bowie restent, 30 ans après, impressionants.
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Re: Les prédateurs (Tony Scott, 1983)
Grimmy a écrit :Découvert enfin ce film grâce à la tv. Alors moi, je ne partage pas du tout l'enthousiasme général : bon sang que c'est nul !! Cette esthetique des années 80, c'est franchement insuportable. Tout est maniéré, les décors, les attitudes, le rythme, les effets (ah, cette lumière très pub, horribilis !!), le scénario casse bonbons, tout est d'un mortel ennui; les acteurs sont filmés comme des mannequins de mode, bref, ratage total ou (pour être plus nuancé), tout cela a tellement vieilli que ce n'est plus du tout regardable. Seuls les effets de vieillissements sur David Bowie restent, 30 ans après, impressionants.
Je pense tout le contraire. L'esthétique du film est fabuleuse, l'utilisation du Scope est prodigieuse, Deneuve est fascinante, et le traitement du mythe du vampire tout à fait original et passionnant. Un grand film fantastique, presque expérimental par moments. Je comprends ton point de vue et tes réticences (d'autant que l'esthétique représente une grosse partie du film), mais les effets, les attitudes, sont parfaitement voulues par le réalisateur. C'est un parti pris artistique : on y adhère ou pas, mais dire que tout est raté et nul, c'est franchement dingue. Blade Runner aussi est complètement daté et irregardable, alors, dans ce cas, pour les mêmes raisons.
C'est incroyable de voir à quel point l'esthétique des années 80 peut déchaîner autant de rancoeur.
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Re: Les prédateurs (Tony Scott, 1983)
Je te rejoins.Demi-Lune a écrit :Grimmy a écrit :Découvert enfin ce film grâce à la tv. Alors moi, je ne partage pas du tout l'enthousiasme général : bon sang que c'est nul !! Cette esthetique des années 80, c'est franchement insuportable. Tout est maniéré, les décors, les attitudes, le rythme, les effets (ah, cette lumière très pub, horribilis !!), le scénario casse bonbons, tout est d'un mortel ennui; les acteurs sont filmés comme des mannequins de mode, bref, ratage total ou (pour être plus nuancé), tout cela a tellement vieilli que ce n'est plus du tout regardable. Seuls les effets de vieillissements sur David Bowie restent, 30 ans après, impressionants.
Je pense tout le contraire. L'esthétique du film est fabuleuse, l'utilisation du Scope est prodigieuse, Deneuve est fascinante, et le traitement du mythe du vampire tout à fait original et passionnant. Un grand film fantastique, presque expérimental par moments. Je comprends ton point de vue et tes réticences (d'autant que l'esthétique représente une grosse partie du film), mais les effets, les attitudes, sont parfaitement voulues par le réalisateur. C'est un parti pris artistique : on y adhère ou pas, mais dire que tout est raté et nul, c'est franchement dingue. Blade Runner aussi est complètement daté et irregardable, alors, dans ce cas, pour les mêmes raisons.
C'est incroyable de voir à quel point l'esthétique des années 80 peut déchaîner autant de rancoeur.
Et pourtant je ne suis pas vraiment un inconditionnel de l'esthétique 80s mais pour moi, c'est une des rares grandes réussites du genre.
Le meilleur film de Tony Scott. J'ai d'ailleurs hâte de le revoir sur Ciné Cinéma.
Et je ne crois pas que Deneuve ait été plus belle que dans ce film.
EDIT: bon, je l'avais déjà dit avant
Dernière modification par AtCloseRange le 9 févr. 10, 18:28, modifié 1 fois.
Meilleur topic de l'univers
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Re: Les prédateurs (Tony Scott, 1983)
Ben je sais pas parce que j'adore Blade Runner !
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Re: Les prédateurs (Tony Scott, 1983)
C'est curieux, car The Hunger est peut-être le film qui se rapproche le plus ouvertement de l'esthétique du chef-d'oeuvre de Ridley Scott !Grimmy a écrit :Ben je sais pas parce que j'adore Blade Runner !
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Re: Les prédateurs (Tony Scott, 1983)
Si splendide cadrage et superbe photographie sont synonymie de ringardise année 80 je ne comprends plus rien au cinoche, mais tant pis...
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Re: Les prédateurs (Tony Scott, 1983)
C'est pas ça, ce que je veux dire ce que oui, les cadrages sont beaux, y a des travellings classieux, oui Deneuve est très belle (mais pas aussi canon que dans "Le sauvage" !!) mais justement, ensemble,bout à bout, ça donne un film juste esthétique, comem une très longue pub pour des appartements de luxe ou une marque de rouge à lèvres.Où une photo live de Helmut Newton. J'ai regardé le film avec trop de détachement, impossible de m'interresser à ce que Tony Scott voulait me raconter ou à ce que les comédiens voulaient me faire ressentir. Je ne voyais que l'aspect technique, la photo, la lumière, les cadrages et tout cela donnait au film, certes un bel écrin (mais daté et froid) mais dans lequel il n'avait que du vide. D'où cet agacement devant ce film qui, comme de nombreux films tournés au début des années 80, prime la forme sur le fond et donne à l'ensemble une impression de prétention alors que le résultat est juste "pompier". Et je ne mets pas Blade Runner dans le même sac, parce que, pour moi, ce film dégage énormément d'émotions (grâce aux décors futuristes, à Harrison Ford et grâce à Rutger Hauer)CrankyMemory a écrit :Si splendide cadrage et superbe photographie sont synonymie de ringardise année 80 je ne comprends plus rien au cinoche, mais tant pis...
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Re: Les prédateurs (Tony Scott, 1983)
Moi non plus, je te rassure : Blade Runner est une oeuvre extraordinaire aussi bien d'un point de vue formel que d'un point de vue intellectuel ; Les Prédateurs, tout excellent soit-il, ne peut rivaliser avec la profondeur et l'intelligence du chef-d'oeuvre de Scott. Mais, si l'on s'intéresse à l'esthétique, alors la comparaison fait sens. Pour moi, Tony a pompé tous les éclairages et toutes les atmosphères créées par son frangin Ridley... mais le résultat est superbe.Grimmy a écrit :Et je ne mets pas Blade Runner dans le même sac, parce que, pour moi, ce film dégage énormément d'émotions (grâce aux décors futuristes, à Harrison Ford et grâce à Rutger Hauer)
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Re: Les prédateurs (Tony Scott, 1983)
Je trouve tout de même particulièrement intéressante les relations saphiques entre Deneuve et Sarandon, le propos sur le dépérissement et la vieillesse est également judicieusement amené dans un film moderne traitant du vampirisme, quand au score gérant le Goth-New-Wave et les gémissements ou soubresauts glaçants du score de Michel Rubini il est proprement indémodable (sauf si on aime le RNB.. Beurk)
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Re: Les prédateurs (Tony Scott, 1983)
Mon pauvre Crank, tout cela m'est passé au-dessus de la tête à un point dont tu ne peux pas imaginer...CrankyMemory a écrit :Je trouve tout de même particulièrement intéressante les relations saphiques entre Deneuve et Sarandon, le propos sur le dépérissement et la vieillesse est également judicieusement amené dans un film moderne traitant du vampirisme, quand au score gérant le Goth-New-Wave et les gémissements ou soubresauts glaçants du score de Michel Rubini il est proprement indémodable (sauf si on aime le RNB.. Beurk)
"Les Prédateurs", pour moi, c'est 1h30 d'ennui.
Re: Les Prédateurs (Tony Scott, 1983)
Les Prédateurs (film symbolisant le plus l'esthétique des années 1980, pour le meilleur et le pire selon ses goûts), c'est un peu comme Moulin Rouge ! (film symbolisant le plus une certaine esthétique propre au tournant des années 1990/2000) : on adhère complètement et on s'y perd dans un flot d'émotions, ou alors on déteste et on en rejette chaque plan.
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Re: Les Prédateurs (Tony Scott, 1983)
C'est un peu la quintessence de cette esthétique chiadée dont je raffole, les années 80, des contrastes très forts une utilisation de la pellicule sous exposée volontairement, j'ai toujours pensé que ce film ne faisait pas daté justement de par son sérieux inébranlable et ses audaces visuelles qui l'empêchait d'être justement qu'un produit estampillé années 80.
Les années 80 c'est aussi les années glacées, très new wave, très electro, ou chaque plan est souligné souvent par de la musique éthérée, sur que les gens d'aujourd'hui habitués à des rythmes chauds et vulgaires ne sont pas en parfaite adéquation pour apprécier ce film qui va leur paraître bizarre à tout le moins. Aux amateurs de Bauhaus je recommande
Cassandra Complex, Neon Judgment, et aussi A Split Second c'est pas vraiment Goth mais c'est le même esprit façon électronique..
http://www.youtube.com/watch?v=ACT-z0Io ... re=related
Les années 80 c'est aussi les années glacées, très new wave, très electro, ou chaque plan est souligné souvent par de la musique éthérée, sur que les gens d'aujourd'hui habitués à des rythmes chauds et vulgaires ne sont pas en parfaite adéquation pour apprécier ce film qui va leur paraître bizarre à tout le moins. Aux amateurs de Bauhaus je recommande
Cassandra Complex, Neon Judgment, et aussi A Split Second c'est pas vraiment Goth mais c'est le même esprit façon électronique..
http://www.youtube.com/watch?v=ACT-z0Io ... re=related