Je viens de voir son remake. Et c'est un film qui laisse un sentiment étrange : intrinsèquement c'est excellent, la mise en scène de Reeves est très bonne, la musique de Giacchino (comme d'hab) itou, c'est super bien joué, certaines scènes sont scotchantes !...oui mais...on a déjà vu la même chose dans l'original, quoi.
Difficile de passer après l'oeuvre de Tomas Alfredson, mais il faut tout de même reconnaître qu'en terme de remake, celui-ci se classe sans difficulté parmi les meilleurs (si ce n'est le meilleur) parmi ceux que j'ai pu voir.
Mais voilà : c'est "juste" un remake appliqué, au final.
Ratatouille a écrit :il faut tout de même reconnaître qu'en terme de remake, celui-ci se classe sans difficulté parmi les meilleurs (si ce n'est le meilleur) parmi ceux que j'ai pu voir.
Tu veux parler de remakes made in Hollywood de succès récents ?
Parce que des remakes réussis, il en existe quand même quelques uns : The Thing, La Féline, L'homme qui en savait trop, Les Infiltrés (qui explose à mon sens Infernal Affairs que j'ai franchement trouvé moyen), Scarface, Le Convoi de la peur (que je n'ai pas encore vu mais que l'on me présente souvent comme le chef-d'œuvre ultime de Friedkin ), Invasion of the body snatchers, La Mouche, Les Nerfs à vif, True Lies... Bon, certes, la plupart n'ont vraiment plus grand-chose à voir avec le produit original (indice selon lequel un bon remake serait une bonne trahison ?), mais les scénarios restent les mêmes.
Ratatouille a écrit :il faut tout de même reconnaître qu'en terme de remake, celui-ci se classe sans difficulté parmi les meilleurs (si ce n'est le meilleur) parmi ceux que j'ai pu voir.
Tu veux parler de remakes made in Hollywood de succès récents ?
Oui surtout.
Et je pensais également à toute cette vague récente de remake de films d'horreur (US ou d'ailleurs), qui n'avait jusqu'alors quasi rien donné de bon.
Demi-Lune a écrit :Bon, certes, la plupart n'ont vraiment plus grand-chose à voir avec le produit original (indice selon lequel un bon remake serait une bonne trahison ?)
En fait, je crois que c'est là le principal problème de ce film : pour qu'il se classe parmi les grandes oeuvres que tu as citées, il aurait fallu qu'il s'éloigne un peu plus de son modèle original. Donc oui, peut-être que les meilleurs remakes seraient de bonnes trahisons...
Je sors du film et je suis assez enthousiasmé : ce film manquait dans la longue lignée du film de vampire. Cette vision froide et non romantique du vampirisme est l'une des plus intéressantes relectures contemporaines que j'ai pu voir. D'ailleurs, le scénario se décentre du mythe des vampires pour aborder la question cruciale de la place de la violence dans l'éducation des pays scandinaves (lire la Fabrique de violence de Jan Guillou). Le film en lui-même est assez réussi, avec un "rythme scandinave" à l'avenant, qui permet de bien poser les relations et les enjeux intérieurs sans génie ni infamie. Une scène vraiment inutile m'a fait sortir du film un court moment
une meute de chats numériques dignes de Schrek se jetant sur une vampire, façon pub Kritekrat
mais pour mieux y replonger ensuite. La conclusion implicite est formidable.
Le titre français n'est pas si mal : il se justifie par la partie centrale du film et a une bonne consonance avec le mode de nutrition de nos amis nocturnes.
"Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti" (Albert Camus)
AlexRow a écrit :Je sors du film et je suis assez enthousiasmé : ce film manquait dans la longue lignée du film de vampire. Cette vision froide et non romantique du vampirisme est l'une des plus intéressantes relectures contemporaines que j'ai pu voir. D'ailleurs, le scénario se décentre du mythe des vampires pour aborder la question cruciale de la place de la violence dans l'éducation des pays scandinaves (lire la Fabrique de violence de Jan Guillou). Le film en lui-même est assez réussi, avec un "rythme scandinave" à l'avenant, qui permet de bien poser les relations et les enjeux intérieurs sans génie ni infamie. Une scène vraiment inutile m'a fait sortir du film un court moment
une meute de chats numériques dignes de Schrek se jetant sur une vampire, façon pub Kritekrat
mais pour mieux y replonger ensuite. La conclusion implicite est formidable.
Le titre français n'est pas si mal : il se justifie par la partie centrale du film et a une bonne consonance avec le mode de nutrition de nos amis nocturnes.
Un de mes meilleurs souvenirs ciné de ces dernières années, haut la main ! Vu à peu près dans la foulée de Thirst (adoré aussi)... ça m'a filé une de ces soifs tout ça !
son remplaçant est volontaire et qu'il s'agit d'une histoire d'amour tragique et répétitive ou bien que devenu trop vieux et encombrant Eli se débarrasse sans scrupule de son ancien protecteur et en subjugue un nouveau qui chassera pour elle et s'occupera de toute la logistique, sans sentiment de sa part
Je n'ai pas de réponse ferme.
"Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti" (Albert Camus)
Sur le 4ème de couverture du dernier Mad, il y a une annonce pour la sortie dvd / bluray de ce film et l'on peut y lire ceci: "Le meilleur film d'horreur américain de ces dernières années" - Stephen King
Et là j'ai un doute.
Soit le père King est absolument ignorant du fait que ce n'est que le remake d'un film européen.
Soit il faut y voir un peu de sarcasme pour exprimer le fait que l'horreur à l'américaine est au plus bas depuis plusieurs années.
Colqhoun a écrit :Sur le 4ème de couverture du dernier Mad, il y a une annonce pour la sortie dvd / bluray de ce film et l'on peut y lire ceci: "Le meilleur film d'horreur américain de ces dernières années" - Stephen King
Et là j'ai un doute.
Soit le père King est absolument ignorant du fait que ce n'est que le remake d'un film européen.
Soit il faut y voir un peu de sarcasme pour exprimer le fait que l'horreur à l'américaine est au plus bas depuis plusieurs années.
M'étonnerait que King ne soit pas au courant d'autant plus qu'il s'agit de l'adaptation d'un roman et que, question littérature de genre, King a toujours semblé rester informé ...
Pour la deuxième proposition, le sarcasme n'est pas à exclure, en effet : le film est de qualité mais n'est jamais qu'un - excellent AMHA - remake ...
Sinon, quels sont effectivement les meilleurs films américains de genre depuis 20 ans ?
Entre exploitation de franchises faisandées et slashers basiques ...
jacques 2 a écrit :Sinon, quels sont effectivement les meilleurs films américains de genre depuis 20 ans ?
Entre exploitation de franchises faisandées et slashers basiques ...
A mon avis il y a quand même quelques exemples - certes limités - de réussites US : Candyman (1992), L'Antre de la folie (1994), Entretien avec un vampire (1994), Silent Hill (2005) (bon, le réalisateur est Français), The Descent (2006) (bon, le réalisateur est anglais ), Sleepy Hollow (1999), les premiers Shalyaman, Le Projet Blair Witch (1999), Planet Terror (2007)... Surtout dans les années 1990, en fait.
En même temps, ça va... Stephen King, en matière de cinéma, c'est pas non plus une référence incontournable : faut-il le rappeler, il détestait ce que Kubrick avait fait de son Shining, lui préférant la série télé... voilà quoi... Du coup, je le crois tout à fait capable de préférer le remake américain du magnifique Morse à l'original (cela dit, vous m'avez donné envie de voir le remake, qui a l'air pas mal, si j'en crois beaucoup d'entre vous, ici...)
Colqhoun a écrit :Sur le 4ème de couverture du dernier Mad, il y a une annonce pour la sortie dvd / bluray de ce film et l'on peut y lire ceci: "Le meilleur film d'horreur américain de ces dernières années" - Stephen King
Et là j'ai un doute.
Soit le père King est absolument ignorant du fait que ce n'est que le remake d'un film européen.
Soit il faut y voir un peu de sarcasme pour exprimer le fait que l'horreur à l'américaine est au plus bas depuis plusieurs années.
Je me suis dit exactement la même chose.
Et King ayant semble-t-il une cinéphilie plutôt américano-centrée, ça ne m'étonnerait même pas qu'il n'ait pas connaissance de l'original...
Amarcord a écrit :En même temps, ça va... Stephen King, en matière de cinéma, c'est pas non plus une référence incontournable : faut-il le rappeler, il détestait ce que Kubrick avait fait de son Shining, lui préférant la série télé... voilà quoi...
Pour le coup, je suis d'accord avec King.
Le public qui grandit devant la télé affine son regard, acquiert une compétence critique, une capacité à lire des formes compliquées. Il anticipe mieux les stéréotypes et finit par les refuser car il ne jouit plus d'aucune surprise ni curiosité, les deux moteurs de l'écoute.Il faut donc lui proposer des programmes d'un niveau esthétique plus ambitieux. La série télé s'est ainsi hissée, avec ses formes propres, au niveau de la littérature et du cinéma.
Amarcord a écrit :En même temps, ça va... Stephen King, en matière de cinéma, c'est pas non plus une référence incontournable : faut-il le rappeler, il détestait ce que Kubrick avait fait de son Shining, lui préférant la série télé... voilà quoi...
Pour le coup, je suis d'accord avec King.
C'est ton droit le plus strict. Cela ne fait, pour autant, toujours pas de Stephen King une référence en matière de cinéma.
Amarcord a écrit :En même temps, ça va... Stephen King, en matière de cinéma, c'est pas non plus une référence incontournable : faut-il le rappeler, il détestait ce que Kubrick avait fait de son Shining, lui préférant la série télé... voilà quoi...
Pour le coup, je suis d'accord avec King.
Il est certainement incontestable que la série est une adaptation beaucoup plus fidèle, ce qui ne veut pas dire grand chose. Le film de Kubrick est une oeuvre d'art d'une toute autre portée que le livre très sympathique de King.
Amarcord a écrit :C'est ton droit le plus strict. Cela ne fait, pour autant, toujours pas de Stephen King une référence en matière de cinéma.
D'où le "pour le coup" ! Parce que monsieur King est effectivement loin d'être une référence !
Le public qui grandit devant la télé affine son regard, acquiert une compétence critique, une capacité à lire des formes compliquées. Il anticipe mieux les stéréotypes et finit par les refuser car il ne jouit plus d'aucune surprise ni curiosité, les deux moteurs de l'écoute.Il faut donc lui proposer des programmes d'un niveau esthétique plus ambitieux. La série télé s'est ainsi hissée, avec ses formes propres, au niveau de la littérature et du cinéma.
), Invasion of the body snatchers, La Mouche, Les Nerfs à vif, True Lies... Bon, certes, la plupart n'ont vraiment plus grand-chose à voir avec le produit original (indice selon lequel un bon remake serait une bonne trahison ?), mais les scénarios restent les mêmes.
Parce que monsieur King est effectivement loin d'être une référence ! 