Amen (Costa Gavras - 2002)
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Amen (Costa Gavras - 2002)
Amen: film très aride, sans artifice, qui montre l'engagement retrouvé de Costa-Gavras. Le film ne passe pas par quatre chemins pour développer son réquisitoire, et les acteurs sont à l'image de l'intrigue: ils foncent, le temps n'est plus à la réflexion. Riccardo marche à plusieurs reprises tout droit vers le Pape, presque comme un agresseur, et le SS fait acte de volonté de témoignage direct, sans réaliser l'obstacle à sa crédulité que lui oppose son propre costume. Le sur-place de l'intrigue n'est pas gratuit, il montre l'immobilisme d'un monde qui sait mais monstrueux et lâche, notamment celui de l'Eglise prêchant pour sa paroisse: en ne dénonçant pas l'extermination qui a lieu, elle fait pression auprès des alliés pour rompre le pacte avec le Diable communiste.
De cette strcture dérangeante mais salutaire et nécessaire sortent des instants forts et très bien amenés (SPOILERS de la scène terrible de la lorgnette à la "conversion" de Riccardo devant le Pape et de toute sa destinée qui en découlera END SPOILERS). La fin peut paraître appuyée dans la dénonciation de l'injustice, mais donne ce que fut réellement pour certains la fin de la guerre, époque où, semble nous dire Costa-Gavras, seuls les salauds en sortent sans égratignure. Drôle de période.
Un bon film, à voir, et à digérer.
7/10
De cette strcture dérangeante mais salutaire et nécessaire sortent des instants forts et très bien amenés (SPOILERS de la scène terrible de la lorgnette à la "conversion" de Riccardo devant le Pape et de toute sa destinée qui en découlera END SPOILERS). La fin peut paraître appuyée dans la dénonciation de l'injustice, mais donne ce que fut réellement pour certains la fin de la guerre, époque où, semble nous dire Costa-Gavras, seuls les salauds en sortent sans égratignure. Drôle de période.
Un bon film, à voir, et à digérer.
7/10
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- hansolo
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Amen. (Costa-Gavras, 2002)
Je viens de découvrir ce film de Costa-Gavras qu'il convient de qualifier de chef d'oeuvre!
Costa-Gavras met l'accent sur la silence coupable des autorités religieuses et des alliés face à l'holocause!
J'aime particulièrement la scene d'ouverture à la SDN avec le geste de Stefan Lux. Scène poignante et qui nous fait entrer dans l'histoire de manière inattendue!
Ensuite Costa-Gavras enchaine sur l'euthanasie des personnes handicapées par le pouvoir nazi et leur dénonciation par les autorités religieuses dont la plainte déposée par l'évêque de Münster Von Galen; dénonciation qui abouti a un recul des nazis!
Kurt Gerstein nous est ensuite présenté et on le voit aider sa fille a résoudre un problème de mathématique (authentique) ou on demande aux jeunes enfants quelles économies serait réalisés si les asiles n'existaient pas!
Le jeu de Ulrich Tukur est tout simplement bluffant et la mise en scène irréprochable!
La musique d'Armand Amar est remarquable!
Costa-Gavras met l'accent sur la silence coupable des autorités religieuses et des alliés face à l'holocause!
J'aime particulièrement la scene d'ouverture à la SDN avec le geste de Stefan Lux. Scène poignante et qui nous fait entrer dans l'histoire de manière inattendue!
Ensuite Costa-Gavras enchaine sur l'euthanasie des personnes handicapées par le pouvoir nazi et leur dénonciation par les autorités religieuses dont la plainte déposée par l'évêque de Münster Von Galen; dénonciation qui abouti a un recul des nazis!
Kurt Gerstein nous est ensuite présenté et on le voit aider sa fille a résoudre un problème de mathématique (authentique) ou on demande aux jeunes enfants quelles économies serait réalisés si les asiles n'existaient pas!
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- What do you do if the envelope is too big for the slot?
- Well, if you fold 'em, they fire you. I usually throw 'em out.
Le grand saut - Joel & Ethan Coen (1994)
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Re: Amen. ( Costa-Gavras, 2002)
A défaut d'être un chef-d'oeuvre, le film est déjà une très belle réussite, courageuse, sans concessions, lucide et désespérée.
Costa-Gavras maintient ce sentiment d'injustice comme il sait si bien le faire et nous donne un coup de poing féroce et amer, parfaitement mené et interprété.
Costa-Gavras maintient ce sentiment d'injustice comme il sait si bien le faire et nous donne un coup de poing féroce et amer, parfaitement mené et interprété.
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Re: Amen. ( Costa-Gavras, 2002)
Watkinssien a écrit : courageuse, sans concessions, lucide et désespérée.
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Re: Amen. ( Costa-Gavras, 2002)
Quoi, ce sont mes qualificatifs ?yaplusdsaisons a écrit :Watkinssien a écrit : courageuse, sans concessions, lucide et désespérée.
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Re: Amen. ( Costa-Gavras, 2002)
Je crois que Yaplus veut dire par là que tu as oublié "audacieuse".
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Re: Amen. ( Costa-Gavras, 2002)
That's the spirit.Strum a écrit :Je crois que Yaplus veut dire par là que tu as oublié "audacieuse".
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Re: Amen. ( Costa-Gavras, 2002)
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Re: Amen. ( Costa-Gavras, 2002)
Et "couillue", aussi.Strum a écrit :Je crois que Yaplus veut dire par là que tu as oublié "audacieuse".
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Re: Amen. ( Costa-Gavras, 2002)
Watkinssien a écrit : courageuse, sans concessions, lucide et désespérée.
On croirait lire un portrait de Rachida Dati par Paris Match.
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Re: Amen. ( Costa-Gavras, 2002)
Presque : Paris Match aurait remplacé "désespérée" par "combattante".
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Re: Amen (Costa-Gavras, 2002)
Je tiens a signaler au modérateur qui a - semble t'il - modifié le titre (Amen. -> Amen) que la graphie exacte du titre comprend bien un point typographique après le mot Amen!
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Re: Notez les films /Novembre 2009
Redécouverte d'un film que j'étais allé voir à sa sortie, avec ma classe de 3e (un grand moment de n'importe quoi quand j'y repense d'ailleurs, mais nous dévions du sujet ) et dont il me restait finalement peu de souvenirs, si ce n'est une poignée d'images marquantes. Une œuvre forte, pudique et sobre, qui n'épargne pas le Vatican dont le positionnement face à l'Allemagne hitlérienne est plus que trouble, même après la chute du IIIe Reich (la scène finale fait froid dans le dos). Les belles interprétations de Kassovitz (dont le personnage est pourtant fictif) et d'Ulrich Mühe sont à souligner, tout comme la reconstitution d'époque, minutieuse et crédible. L'ensemble se suit avec beaucoup d'intérêt, même si quelques éléments de la vie de Gerstein passent à la trappe et que l'histoire se trouve souvent romancée (rappelons que le film est l'adaptation d'une pièce de théâtre). Dommage néanmoins que certains aspects (musique, photographie) soient à peine dignes d'un téléfilm.