Ah, c'est marrant parce que j'en garde un excellent souvenir. Celui d'un Pollack plutot inhabituel, âpre, refusant tout sentimentalisme mais parvenant in fine à toucher. Un peu comme sous l'effet d'un dégel tardif, on comprend que le personnage principal d'abord présenté de manière faussement apathique est en réalité un zombie habitué aux sensations fortes totalement incapable de ressentir. C'est au contact de la maladie de sa femme, tandis qu'elle agonise, qu'il découvrira l'émotion. Apprentissage tardif et une nouvelle rencontre aussi fugace que bouleversante avec l'être aimé. Un vrai et superbe mélodrame automnal.Jeremy Fox a écrit :Bobby Deerfield - 1977
Oh le triste plantage que voilà ! D'autant plus pour quelqu'un comme moi qui porte Out of Africa au pinacle des mélos les plus poignants de l'histoire du cinéma. Ici déjà, tous les éléments étaient réunis pour s'attendre à pareille émotion ; mais malgré un Pacino que je n'avais pas l'habitude de voir si doux, malgré une Marthe Keller pas mauvaise, un score de Dave Grusin et les paysages de Toscane... je me suis ennuyé et n'ai été touché qu'au cours de deux ou trois courtes scènes. Pour le reste, grand sentiment de vacuité et de d'extrême froideur probablement pas voulue ; c'est quand même un comble. L'un des moins bons Pollack.
Sydney Pollack (1934-2008)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
- G.T.O
- Egal à lui-même
- Messages : 4827
- Inscription : 1 févr. 07, 13:11
Re: Sydney Pollack (1934-2008)
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99496
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
Re: Sydney Pollack (1934-2008)
Ce n'est pas faux ; ce sont ces séquences qui m'ont sorti de ma torpeur : elles n'arrivent néanmoins que durant les 20 dernières minutes après plus d'une heure et demie de film.G.T.O a écrit : mais parvenant in fine à toucher. Un peu comme sous l'effet d'un dégel tardif, on comprend que le personnage principal d'abord présenté de manière faussement apathique est en réalité un zombie habitué aux sensations fortes totalement incapable de ressentir. C'est au contact de la maladie de sa femme, tandis qu'elle agonise, qu'il découvrira l'émotion. Apprentissage tardif et une nouvelle rencontre aussi fugace que bouleversante avec l'être aimé. .
- Dale Cooper
- Accessoiriste
- Messages : 1795
- Inscription : 4 nov. 14, 23:03
- Localisation : Twin Peaks
Re: Sydney Pollack (1934-2008)
Plantage sidéral pour moi aussi. C'était en suivant les conseils (hallucinants pour moi) de ce forum que je l'ai tenté deux fois, donc bon, je vais me sentir seul avec le shérif (enfin s'il ne change pas sa note en 8/10 d'ici la fin de la semaine naturellement). J'aime quelques passages, notamment au début avec le magicien rencontré à l'hôpital puis au bar de l'hôtel, mais le reste est d'un ennui et d'un inintérêt absolument total pour moi. La mise en scène académique de Pollack est extrêmement soignée, comme d'habitude... et ça me sortait du film: là où elle est extrêmement efficace dans ses drames -réussis- (On achève bien les chevaux, Propriété interdite), les romances (Out Of Africa), les thrillers (Les Trois jours du condor), les comédies (Tootsie), ici je me demandais: "Mais pourquoi tant d'efforts pour filmer ça? il ne se passe rien devant la caméra!" Les personnages agissent de manière incohérente, là il faut s'appeler Antonioni pour me faire marcher, et sont involontairement drôles comme lorsque Pacino remet une mèche de cheveux restée dans sa main sur la tête de Keller dans le lit, c'est supposé être touchant mais..., ou quand il imite mal Mae West, on dirait un acteur qui s'efforce de montrer qu'il fait exprès de mal le faire. D'ailleurs le jeu neurasthénique des comédiens, exceptée Marthe Keller, n'aide pas. Enfin sorti de la musique de Grusin, force est de constater que les Américains ont vraiment un goût particulier pour la soupe au niveau variété française (les moments à Paris avec Duperey, c'est comme si on entendait du Alizée dans un film avec Russell Crowe). J'adore comment les éditeurs ont essayé de revendre le DVD comme un film d'action:
Dernière modification par Dale Cooper le 17 févr. 15, 09:35, modifié 1 fois.
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99496
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
Re: Sydney Pollack (1934-2008)
EnfoiréDale Cooper a écrit :(enfin s'il ne change pas sa note en 8/10 d'ici la fin de la semaine naturellement).
- Kevin95
- Footix Ier
- Messages : 18364
- Inscription : 24 oct. 04, 16:51
- Localisation : Devine !
Re: Sydney Pollack (1934-2008)
C'est drôle que Mister Fox compare Bobby Deerfield à Out of Africa car entre ces deux veines du cinéma de Sydney Pollack, je confesse préférer celle disons plus froide (donc celle de Bobby Deerfield).
Bien que ne l'ayant pas revu depuis longtemps, j'ai souvenir de m'être passionné par ce parcours tout en mélancolie (voir en profonde dépression) de ce champion au bout du rouleau croisant sur son chemin quelques désaxés tout aussi à coté de leurs pompes. Pour prendre des références européennes (car c'est vers quoi lorgne le film de Pollack), c'est comme si le Toby Dammit de Fellini se télescopait dans le monde d'Antonioni.
Au contraire, je suis moins friand (ce qui ne veut pas forcément dire que je n'aime pas) les films plus "lyriques" du réalisateur comme justement Out of Africa ou encore The Way We Were. Et puis ça ne fait pas de mal au monsieur de changer de temps en temps d'interprète principal et de ne pas tout donner à ce cher Robert Redford (quand bien même Al Pacino est excellent, j'aurai adoré voir un Steve McQueen dans ledit rôle de Bobby Deerfield).
Bien que ne l'ayant pas revu depuis longtemps, j'ai souvenir de m'être passionné par ce parcours tout en mélancolie (voir en profonde dépression) de ce champion au bout du rouleau croisant sur son chemin quelques désaxés tout aussi à coté de leurs pompes. Pour prendre des références européennes (car c'est vers quoi lorgne le film de Pollack), c'est comme si le Toby Dammit de Fellini se télescopait dans le monde d'Antonioni.
Au contraire, je suis moins friand (ce qui ne veut pas forcément dire que je n'aime pas) les films plus "lyriques" du réalisateur comme justement Out of Africa ou encore The Way We Were. Et puis ça ne fait pas de mal au monsieur de changer de temps en temps d'interprète principal et de ne pas tout donner à ce cher Robert Redford (quand bien même Al Pacino est excellent, j'aurai adoré voir un Steve McQueen dans ledit rôle de Bobby Deerfield).
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
- El Dadal
- Producteur Exécutif
- Messages : 7260
- Inscription : 13 mars 10, 01:34
- Localisation : Sur son trône de vainqueur du Quiz 2020
Re: Sydney Pollack (1934-2008)
Le forum a viré maboul, heureusement que t'es arrivé KevinKevin95 a écrit :C'est drôle que Mister Fox compare Bobby Deerfield à Out of Africa car entre ces deux veines du cinéma de Sydney Pollack, je confesse préférer celle disons plus froide (donc celle de Bobby Deerfield).
Bien que ne l'ayant pas revu depuis longtemps, j'ai souvenir de m'être passionné par ce parcours tout en mélancolie (voir en profonde dépression) de ce champion au bout du rouleau croisant sur son chemin quelques désaxés tout aussi à coté de leurs pompes. Pour prendre des références européennes (car c'est vers quoi lorgne le film de Pollack), c'est comme si le Toby Dammit de Fellini se télescopait dans le monde d'Antonioni.
Au contraire, je suis moins friand (ce qui ne veut pas forcément dire que je n'aime pas) les films plus "lyriques" du réalisateur comme justement Out of Africa ou encore The Way We Were. Et puis ça ne fait pas de mal au monsieur de changer de temps en temps d'interprète principal et de ne pas tout donner à ce cher Robert Redford (quand bien même Al Pacino est excellent, j'aurai adoré voir un Steve McQueen dans ledit rôle de Bobby Deerfield).
- AtCloseRange
- Mémé Lenchon
- Messages : 25399
- Inscription : 21 nov. 05, 00:41
Re: Sydney Pollack (1934-2008)
Ouais, si c'est pour dire du mal d'Out of Africa, c'était pas la peineEl Dadal a écrit :Le forum a viré maboul, heureusement que t'es arrivé KevinKevin95 a écrit :C'est drôle que Mister Fox compare Bobby Deerfield à Out of Africa car entre ces deux veines du cinéma de Sydney Pollack, je confesse préférer celle disons plus froide (donc celle de Bobby Deerfield).
Bien que ne l'ayant pas revu depuis longtemps, j'ai souvenir de m'être passionné par ce parcours tout en mélancolie (voir en profonde dépression) de ce champion au bout du rouleau croisant sur son chemin quelques désaxés tout aussi à coté de leurs pompes. Pour prendre des références européennes (car c'est vers quoi lorgne le film de Pollack), c'est comme si le Toby Dammit de Fellini se télescopait dans le monde d'Antonioni.
Au contraire, je suis moins friand (ce qui ne veut pas forcément dire que je n'aime pas) les films plus "lyriques" du réalisateur comme justement Out of Africa ou encore The Way We Were. Et puis ça ne fait pas de mal au monsieur de changer de temps en temps d'interprète principal et de ne pas tout donner à ce cher Robert Redford (quand bien même Al Pacino est excellent, j'aurai adoré voir un Steve McQueen dans ledit rôle de Bobby Deerfield).
Peu de souvenirs de Bobby Deerfield de mon côté si ce n'est d'un film audacieux dans ses choix mais un peu bancal. C'est plutôt là aussi dans le bas de la filmo de Pollack, cinéaste que j'aime beaucoup par ailleurs.
Meilleur topic de l'univers
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
- El Dadal
- Producteur Exécutif
- Messages : 7260
- Inscription : 13 mars 10, 01:34
- Localisation : Sur son trône de vainqueur du Quiz 2020
Re: Sydney Pollack (1934-2008)
Ah ouais mais en fait, mon message a dû être mal interprété J'étais en fait d'accord avec Kevin sur le fait que Bobby Deerfield est un sacré morceau et que classik fume la moquette. Après ouais, pas besoin de descendre Out of Africa pour le remonter. D'ailleurs, Pollack, je n'ai quand même pas grand chose à lui reprocher (pas vraiment fan de Nos plus belles années, surtout parce que Streisand me fait fuiiiiiiiiiiiir).
- AtCloseRange
- Mémé Lenchon
- Messages : 25399
- Inscription : 21 nov. 05, 00:41
Re: Sydney Pollack (1934-2008)
oui, oui, j'avais bien compris. Je rebondissais sur la remarque de Kevin en faitEl Dadal a écrit :Ah ouais mais en fait, mon message a dû être mal interprété J'étais en fait d'accord avec Kevin sur le fait que Bobby Deerfield est un sacré morceau et que classik fume la moquette. Après ouais, pas besoin de descendre Out of Africa pour le remonter. D'ailleurs, Pollack, je n'ai quand même pas grand chose à lui reprocher (pas vraiment fan de Nos plus belles années, surtout parce que Streisand me fait fuiiiiiiiiiiiir).
Meilleur topic de l'univers
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
- Kevin95
- Footix Ier
- Messages : 18364
- Inscription : 24 oct. 04, 16:51
- Localisation : Devine !
Re: Sydney Pollack (1934-2008)
Ah mais je ne descends pas Out of Africa (j'aime bien le film), je fais uniquement par de mes réserves vis à vis de ce film (qui est très très estimé sur le forum) ET de mon affection pour Bobby Deerfield. De mettre face à face les deux films est né de la première remarque de Mr Fox (ah ça dénonce !).AtCloseRange a écrit :oui, oui, j'avais bien compris. Je rebondissais sur la remarque de Kevin en faitEl Dadal a écrit :Ah ouais mais en fait, mon message a dû être mal interprété J'étais en fait d'accord avec Kevin sur le fait que Bobby Deerfield est un sacré morceau et que classik fume la moquette. Après ouais, pas besoin de descendre Out of Africa pour le remonter. D'ailleurs, Pollack, je n'ai quand même pas grand chose à lui reprocher (pas vraiment fan de Nos plus belles années, surtout parce que Streisand me fait fuiiiiiiiiiiiir).
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99496
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
Re: Sydney Pollack (1934-2008)
Out of Africa me faisant fondre comme une midinette, j'attendais d'être au moins un minimum touché par cette histoire d'amour qui ne m'a en fait pas du tout fait vibrer. A vrai dire, concernant la dernière demi-heure, je préfère même de loin Love Story.Kevin95 a écrit : De mettre face à face les deux films est né de la première remarque de Mr Fox (ah ça dénonce !).
- Kevin95
- Footix Ier
- Messages : 18364
- Inscription : 24 oct. 04, 16:51
- Localisation : Devine !
Re: Sydney Pollack (1934-2008)
Restons civilisé s'il vous plait !Jeremy Fox a écrit :A vrai dire, concernant la dernière demi-heure, je préfère même de loin Love Story.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99496
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
Re: Sydney Pollack (1934-2008)
Havana - 1991
Cuba, fin 1958. Le règne de Battista toutche à son terme ; tous les riches américains sur place sentent le vent de la révolution approcher et leur paradis s'effriter. Un joueur cynique y passe ses derniers jours et y rencontre l'amour.
Dire qu'à l'époque la critique a fait la fine bouche sur ce film d'une classe et d'une intelligence rares. Car non seulement l'atmosphère du Cuba de l'époque est superbement restituée mais le scénario est d'une qualité d'écriture et d'une fluidité incroyable, mettant de plus en scène des personnages tous richement décrits. La mélancolie "Pollackienne" est de la partie et presque tout aussi bouleversante que dans son chef-d’œuvre, Out of Africa. Le casting est superbe et Robert Redford incarne à la perfection un aventurier cynique et égoïste ; rarement il aura été aussi classieux. Dialogues aux petits oignons, photographie splendide, reconstitution hallucinante de précision, musique de Dave Grusin de haute volée (sans oublier Sinatra, Dean Martin et consorts) et bien évidemment réalisation qui touche à la perfection, le classicisme de Pollack faisant une fois de plus mouche tout du long. Du très grand art, d'une suprême élégance et sans une seule faute de goût !
Cuba, fin 1958. Le règne de Battista toutche à son terme ; tous les riches américains sur place sentent le vent de la révolution approcher et leur paradis s'effriter. Un joueur cynique y passe ses derniers jours et y rencontre l'amour.
Dire qu'à l'époque la critique a fait la fine bouche sur ce film d'une classe et d'une intelligence rares. Car non seulement l'atmosphère du Cuba de l'époque est superbement restituée mais le scénario est d'une qualité d'écriture et d'une fluidité incroyable, mettant de plus en scène des personnages tous richement décrits. La mélancolie "Pollackienne" est de la partie et presque tout aussi bouleversante que dans son chef-d’œuvre, Out of Africa. Le casting est superbe et Robert Redford incarne à la perfection un aventurier cynique et égoïste ; rarement il aura été aussi classieux. Dialogues aux petits oignons, photographie splendide, reconstitution hallucinante de précision, musique de Dave Grusin de haute volée (sans oublier Sinatra, Dean Martin et consorts) et bien évidemment réalisation qui touche à la perfection, le classicisme de Pollack faisant une fois de plus mouche tout du long. Du très grand art, d'une suprême élégance et sans une seule faute de goût !
- Rick Blaine
- Charles Foster Kane
- Messages : 24077
- Inscription : 4 août 10, 13:53
- Last.fm
- Localisation : Paris
Re: Sydney Pollack (1934-2008)
A ranger dans la catégorie des films qui traînent depuis plus de 10 ans chez mois sans que je ne les ai vus. En plus c'est typiquement le genre de sujet qui me branche.
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99496
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
Re: Sydney Pollack (1934-2008)
Je le sens assez bien pour toi notamment aussi pour les seconds rôles dont Alan Arkin.Rick Blaine a écrit :A ranger dans la catégorie des films qui traînent depuis plus de 10 ans chez mois sans que je ne les ai vus. En plus c'est typiquement le genre de sujet qui me branche.