Vicky Cristina Barcelona (Woody Allen - 2008)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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cinephage
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Re: Vicky Cristina Barcelona (Woody Allen, 2008)

Message par cinephage »

Cette reflexion déterre le vieux débat entre le comique, qui ne serait que d'un talent anecdotique, face à l'artiste profond qui évoque des sujets plus graves. Il a été maintes fois démontré que cette façon de juger des grandes oeuvres et des mineures était défaillante.

A mon sens, Woody Allen est un cinéaste de talent. Si la frénésie avec laquelle il enchaine les tournage lui a fait commettre certaines oeuvres ratées, il se retrouve en cela aux cotés d'un Ford ou d'un Walsh, dont les filmographies comportent également quelques scories.

Annie Hall, Manhattan ou bien Maris & femmes sont à mes yeux de très grands films, certes bien écrits, mais aussi et surtout remarquablement mis en scène. La technique comique est chez Allen un art maitrisé, et il ne faudrait pas confondre l'aise avec laquelle il l'exploite avec de la superficialité.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
Nicolas Brulebois
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Re: Vicky Cristina Barcelona (Woody Allen, 2008)

Message par Nicolas Brulebois »

cinephage a écrit :Cette reflexion déterre le vieux débat entre le comique, qui ne serait que d'un talent anecdotique, face à l'artiste profond qui évoque des sujets plus graves. Il a été maintes fois démontré que cette façon de juger des grandes oeuvres et des mineures était défaillante.
tu fais fausse route et interprètes très mal mes propos: je n'ai absolument pas voulu dire ça. D'ailleurs, l'oeuvre d'Allen ne me semble pas assez uniformément humoristique pour que l'on puisse le ranger bêtement dans la case "comique". (D'ailleurs, certaines de ses comédies m'intéressent + que ses tentatives de films "sérieux" ou il a justement trop tendance à "se prendre au sérieux", avec tout ce que ça implique de mauvais).

J'ai cité un artiste comme Eric Rohmer, mais ses films qui m'intéressent le + ne sont justement pas les plus graves ; je peux même dire que ce sont les plus légers et comiques. Donc, tu me fais un faux procès.

Là où je veux suggérer que Woody Allen n'est pas à mes yeux un grand cinéaste, c'est que ses films ne me font pas d'impression durable: j'y prends très souvent un immense plaisir sur le coup, mais je n'ai quasiment jamais éprouvé le besoin de revenir dessus, de rêvasser ou gamberger dessus.
Je le trouve presque trop narratif, en ce sens qu'il n'y a guère de moment "creux", vide d'action ou de dialogue, où se laisser aller à la contemplation. De fait, ses plans ou ses scènes ne me travaillent pas durablement, ne me poursuivent pas mentalement, je n'y repense pas.
C'est un auteur ou conteur redoutablement efficace... mais la trop grande efficacité de sa narration empêche à mon sens le cinéma de s'immiscer, et l'imagination du spectateur de s'approprier des moments de pause. (Enfin, de mon point de vue, du moins)
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cinephage
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Re: Vicky Cristina Barcelona (Woody Allen, 2008)

Message par cinephage »

Je comprends mieux.

N'étant absolument pas dans ton cas (certaines des répliques des personnages alléniens me restent en tête de façon très durable, voire deviennent chez moi des doctrines ou des adages récurrents), je trouve à certains de ses films (certes pas tous) une portée universelle et d'une grande richesse. Voila pourquoi l'amateur d'art paumé de Manhattan ou le pygmalion condamné à l'insatisfaction d'Annie Hall me paraissent des personnages d'une grande richesse et d'une modernité criante.
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Gounou
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Re: Vicky Cristina Barcelona (Woody Allen, 2008)

Message par Gounou »

Je comprends l'approche de Nicolas Brulebois sans la partager. D'une part, l'art cinématographique de Woody Allen relève d'une conjonction de moyens à la fois vastes (écriture des personnages, travail elliptique du montage, inventivité de la mise en scène et de la composition picturale, etc.) et maniés en mouvement perpétuel d'une façon que l'on pourrait qualifier de "compacte"... d'où une la probable impression de manque d'ampleur ou de concision qui peut ressortir de la plupart de ses films, par ailleurs assez courts, ce que certains spectateurs pourront ressentir comme un manque d'aération. La deuxième donnée, c'est que Woody Allen plus qu'aucun autre de sa génération, par son débit et sa personnalité même, est un artiste qui se construit dans la densité d'une oeuvre entière à la fois éclectique et soumise aux inter-connexions, aux rappels, qu'il s'agisse de personnages, de situation, de thématiques... dès lors que l'on y est sensible, les allers et venus entre les différents films (y compris mineurs) me semblent apporter précisément cette dimension supplémentaire du souvenir ou de la "trace" qu'évoque Nicolas. Bref, l'ensemble est supérieur à la somme des parties pourrait-on résumer. Enfin pour moi ! :)
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Nicolas Brulebois
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Re: Vicky Cristina Barcelona (Woody Allen, 2008)

Message par Nicolas Brulebois »

cinephage a écrit :certaines des répliques des personnages alléniens me restent en tête de façon très durable, voire deviennent chez moi des doctrines ou des adages récurrents...
C'est précisément une des choses qui m'empêche d'adhérer tout à fait à son cinéma: l'excessive brillance des dialogues. Ces répliques incroyables qui fusent toutes les deux phrases et que l'on peut citer hors contexte sans que cela perde de son brillant.
Sur le coup, je trouve toujours ça très fort, mais au final, après réflexion, ça me fatigue, je n'y vois plus qu'une certaine esbrouffe.
Après tout, tu dis que c'est d'une grande modernité... mais ça nous ramène plus au théâtre, finalement, cet art du verbe et de la répartie qui tue.

Pour moi, un cinéma de dialoguiste (Woody Allen dans beaucoup de ses films, Audiard), ou désireux de laisser des sentences qui feront date (beaucoup de films de Truffaut, dont on peut extraire des extraits de dialogues et les ériger en proverbe), ne me satisfait pas pleinement.
Je préfère que le brio naisse de la combinaison de tous les éléments qui constituent le cinéma, plutôt que du brillant excessif de l'un d'eux.

Pour en revenir à Allen: c'est précisément pour ça que j'ai goûté ce dernier film plus que beaucoup d'autres. Parce qu'il me semble moins prompt à débiter des dialogues brillants et définitifs. Les bons mots (dont il est toujours capable) ne prennent pas le pas sur l'histoire, et cette modestie-là me plait assez.
Gounou a écrit :en mouvement perpétuel d'une façon que l'on pourrait qualifier de "compacte"
c'est tout à fait ça. Sauf qu'on rêverait parfois qu'il lève le pied, pour s'attarder sur un visage, un moment de flottement, voire d'ennui...
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Ouf Je Respire
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Re: Vicky Cristina Barcelona (Woody Allen, 2008)

Message par Ouf Je Respire »

Je suis assez d'accord avec le post de Nicolas Brulebois. Ceci dit, je vais essayer d'en parler avec mes mots.

Le dernier Woody Allen m'a donné l'effet d'une impression de facilité, de celle des maîtres qui n'ont plus vraiment avoir à forcer leur talent pour faire naître la grâce. Allen trouve des dialogues avec une aisance impressionnante, et arrive à couler le tout dans une intrigue vaudevillesque pour aboutir, au lieu de légèreté, à quelque chose de plus mélancolique, et assez dénué d'illusion. Et tout ça, c'est très bien fichu, bien sûr. Mais voilà: je trouve que ça ne sent pas assez la sueur. On a affaire à un Allen qui, en touchant l'herbe d'un geste lascif, fait naître des gerbes de fleurs.

Je me dis qu'avec la verve de Match Point, Vicky Cristina Barcelona aurait été un immense film. Il est seulement un excellent film, mais vu le talent du bonhomme, on peut s'avérer un peu plus critique, non? Qui aime bien...
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Re: Vicky Cristina Barcelona (Woody Allen, 2008)

Message par Cosmo Vitelli »

Je fais partie des déçus et, quelque part, ça me rassure. Pour moi ça faisait 3-4 films d'affilé qu'Allen tutoyait les sommets. Ce film en mode mineur prouve qu'il est encore humain et qu'il lui arrive d'être moins inspiré. Cet opus catalan a des airs de guide touristique filmé. Sans être forcement désagréable il m'a plongé, par moments, sinon dans l'ennui, au moins dans l'indifférence polie.

En tout cas j'attends avec impatience le prochain puisque Larry David en sera l'interprète principal (quelle rencontre au sommet !)
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Re: Vicky Cristina Barcelona (Woody Allen, 2008)

Message par Zelda Zonk »

Cosmo Vitelli a écrit :Je fais partie des déçus et, quelque part, ça me rassure. Pour moi ça faisait 3-4 films d'affilé qu'Allen tutoyait les sommets. Ce film en mode mineur prouve qu'il est encore humain et qu'il lui arrive d'être moins inspiré. Cet opus catalan a des airs de guide touristique filmé. Sans être forcement désagréable il m'a plongé, par moments, sinon dans l'ennui, au moins dans l'indifférence polie.
Bon ben l'avis de Cosmo m'arrange bien, parce que j'avais pas trop le temps de m'étendre sur le film et son opinion rejoint la mienne.
C'est pas mauvais, loin de là, conformément à la fameuse formule "un woody mineur reste un film correct et regardable" ; c'est bien joué, parfois même très bien interprété, plutôt bien mis en scène et en image, mais j'ai ressenti un ennui poli. Le scénario est bien trop linéaire, sans surprise, cela manque de rupture et de point de vue. Personnellement, je n'ai jamais été étonné ni embarqué, tout est bien trop prévisible. Dès le début, j'ai anticipé le développement de l'histoire et sa conclusion sans trop de mal. C'est un film trop plan-plan, qui frise parfois le roman-photo. J'ajoute que l'utilisation de la voix-off est ici souvent superflue.
Bref, beaucoup moins convaincu que pour Match Point, dont le traitement scénaristique était autrement plus intéresssant, à mon sens. Pour aller dans le sens de Nicolas, je vais très vite oublié ce film.

Edit : je viens de lire les quelques pages précédentes, et je m'aperçois que je rejoins l'avis de nombreux forumeurs (platitude, facilité, vacuité, voix-off, etc.)
Strum
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Re: Vicky Cristina Barcelona (Woody Allen, 2008)

Message par Strum »

Nicolas Brulebois a écrit :Mais la comparaison s'arrête là: à la différence de Rohmer, je ne considère absolument pas Woody Allen comme un grand cinéaste.
Tu as raison. Ce n'est pas lui rendre justice que de dire de Woody Allen que c'est "un grand cinéaste".

Il faudrait plutôt dire que c'est un immense cinéaste, qui a su, au gré de son inspiration et au long de sa carrière, exploiter toutes les potentialités du cinéma, tout en y créant un sous-genre : "les films de Woody Allen", au ton si particulier, reconnaissable entre milles. Seul un génie pouvait concilier cette victoire de l'imagination et la préservation dans chacun de ses films de cette petite musique qui nous font le reconnaitre. Car de la fin des années 70 à la fin des années 90, Woody a réussi à conserver ce ton qui lui est propre, alors même que ses films nous racontaient les histoires les plus variées, les plus folles ou les plus quotidiennes. Son talent de dialoguiste n'est qu'une petite parcelle du don de l'imagination qu'il a reçu : personnage de film sortant de l'écran, homme caméléon parcourant des images d'archives, romans russes revisités, voyages dans le temps, mère juive envahissant le ciel de son image, gangster doué du talent d'écriture, conte moral ou conte métaphysique, chant d'amour à New York, hommage au vieux broadway, auteur rencontrant en chair et en os ses personnages, comédie musicale, personnages marchant au beau milieu de leurs rêves ou de leur enfance, drame familial ou conjugal, sketches bouffons improbables se déroulant en tous lieus possibles: un feu d'artifice d'idées, une source intarissable de situations à filmer, de situations jamais vues ailleurs ! Comment les découper, les filmer ? Le plus simplement possible, pour que la situation parle d'elle-même. Mais filmer du jamais montré, voilà qui n'est déjà pas simple, et l'imagination derechef d'être sollicitée. Et il va vite le bougre, il réfléchit vite, si vite qu'on oublie parfois combien il est au-dessus de la mélée, loin, loin au-dessus de l'aimable Rohmer, avec lequel il partage des penchants moralistes (mais, Rohmer, plus simple et plus sûr de son droit, fait les yeux doux au siècle classique, quand Allen, moraliste pudique, plus inquiet et agité, embrasse le monde contemporain). Allen n'est pas un cinéaste contemplatif, et alors ? Il n'y a pas une seule façon de faire du cinéma, qui n'appartient à personne.

Allen s'est tout permis durant cette période, car c'est un cinéaste, oui, mille fois un cinéaste, lui qui est si éloigné du théatre filmé ; aucun de ses grands films ne supporteraient une transposition théatrale sans graves dommages. Parfaitement structurés, coulant comme une rivière, ses scénarios si vivants, si inventifs, aux si nombreuses séquences appelant chacune un lieu et donc un décor différent, sont faits pour le cinéma. Il ne faut pas sous-estimer cette faculté de l'imagination, dont Baudelaire et Bachelard ont écrit qu'elle était le plus grand don qu'un artiste pouvait recevoir. Cette faculté irrigue tous les grands Woody Allen ; les brillants dialogues ne sont que la cerise sur le gateau, qui nous font voir ces grands films le sourire aux lèvres. L'astre a décliné et, surtout, est rentré dans le rang durant les années 2000, pendant lesquelles il a signé me semble-t-il ses plus mauvais films ou en tout cas les moins ambitieux, les moins imaginatifs, les plus traditionnels (même si Match Point, un Crimes et Délits revu à la sauce du roman d'apprentissage anglais, héros arriviste et fin métaphysique obligent, est un bon film).

On en oublierait aujourd'hui quel cinéaste il fut et donc quel cinéaste il demeure ; Allen lui-même ne se dénigre-t-il pas à longueur de temps en interviews ? Je ne suis qu'un petit cinéaste dit-il car personne ne m'imite, je n'ai pas fait d'enfants au cinéma, ils imitent tous Scorsese ou Spielberg, jamais moi, gémit-il. Ô grand masochiste devant l'Eternel, ô dénigreur de toi-même, si l'on ne t'imite pas c'est que les autres n'y arrivent pas !
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Re: Vicky Cristina Barcelona (Woody Allen, 2008)

Message par yaplusdsavon »

Strum a écrit : il est au-dessus de la mélée, loin, loin au-dessus de l'aimable Rohmer, avec lequel il partage des penchants moralistes (mais, Rohmer, plus simple et plus sûr de son droit, fait les yeux doux au siècle classique, quand Allen, moraliste pudique, plus inquiet et agité, embrasse le monde contemporain).
RHOAAALAUTRE eh! :lol:
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Re: Vicky Cristina Barcelona (Woody Allen, 2008)

Message par bruce randylan »

Et un de plus dans les déçus :|

Il y a de bonnes choses pourtant ( l'interprétation ; la valse des sentiments et des amours ; une certaine ôde à la sensualité dénué de tabou ou de moralisation ) mais le sentiment de gâchis demeure le plus présent à la sortie de la séance.

Pour faire simple, je dirais que quand le film montre les personnages s'abandonner ( ou résister ) à leurs passions le film est très bien... Par contre dès qu'ils en parlent c'est la catastrophe.
En fait, Woody Allen passe son temps à redire et ré-expliquer ce que les personnages ont ressenti la scène d'avant. C'est très lassant et limite insultant pour l'intelligence du spectateur, comme si on était pas capable de les comprendre... C'est exactement la même chose avec une voix-off qui dans 70% des cas se contentent de décrire ce qui se passe à l'image ( " Machin et machine étaient très content de faire des photos dans la rue et il s'arrêtèrent dans une boulangerie pour acheter des pâtisseries" génial ! :roll: ).
Là où ça fait encore plus mal, c'est quand tout ce temps perdu en radotage manque cruellement dans ce que le film a de plus interressant ( le ménage à 3 où sexe, art, sentiment, équilibre et philosophie de la vie s'entrechoquent ). Ce qui aurait du être le cœur du sujet est réduit au final à moins d'un quart heure.
Très frustrant et énervant )...
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
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Re: Vicky Cristina Barcelona (Woody Allen, 2008)

Message par Strum »

yaplusdsavon a écrit :
Strum a écrit : il est au-dessus de la mélée, loin, loin au-dessus de l'aimable Rohmer, avec lequel il partage des penchants moralistes (mais, Rohmer, plus simple et plus sûr de son droit, fait les yeux doux au siècle classique, quand Allen, moraliste pudique, plus inquiet et agité, embrasse le monde contemporain).
RHOAAALAUTRE eh! :lol:
Je me doutais bien que tu ne pouvais pas laisser passer cette phrase sans réagir. :mrgreen:
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-Kaonashi-
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Re: Vicky Cristina Barcelona (Woody Allen, 2008)

Message par -Kaonashi- »

bruce randylan a écrit :Et un de plus dans les déçus :|

Il y a de bonnes choses pourtant ( l'interprétation ; la valse des sentiments et des amours ; une certaine ôde à la sensualité dénué de tabou ou de moralisation ) mais le sentiment de gâchis demeure le plus présent à la sortie de la séance.

Pour faire simple, je dirais que quand le film montre les personnages s'abandonner ( ou résister ) à leurs passions le film est très bien... Par contre dès qu'ils en parlent c'est la catastrophe.
En fait, Woody Allen passe son temps à redire et ré-expliquer ce que les personnages ont ressenti la scène d'avant. C'est très lassant et limite insultant pour l'intelligence du spectateur, comme si on était pas capable de les comprendre... C'est exactement la même chose avec une voix-off qui dans 70% des cas se contentent de décrire ce qui se passe à l'image ( " Machin et machine étaient très content de faire des photos dans la rue et il s'arrêtèrent dans une boulangerie pour acheter des pâtisseries" génial ! :roll: ).
Là où ça fait encore plus mal, c'est quand tout ce temps perdu en radotage manque cruellement dans ce que le film a de plus interressant ( le ménage à 3 où sexe, art, sentiment, équilibre et philosophie de la vie s'entrechoquent ). Ce qui aurait du être le cœur du sujet est réduit au final à moins d'un quart heure.
Très frustrant et énervant )...
J'ai ressenti exactement la même chose, à mon grand regret. Il y a plein de choses formidables dans ce film, mais j'ai trop un sentiment de gâchis à cause de la voix-off pour en garder un bon souvenir. Dommage !
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Re: Vicky Cristina Barcelona (Woody Allen, 2008)

Message par Ghoto »

Cosmo Vitelli a écrit :Je fais partie des déçus et, quelque part, ça me rassure. Pour moi ça faisait 3-4 films d'affilé qu'Allen tutoyait les sommets. Ce film en mode mineur prouve qu'il est encore humain et qu'il lui arrive d'être moins inspiré. Cet opus catalan a des airs de guide touristique filmé. Sans être forcement désagréable il m'a plongé, par moments, sinon dans l'ennui, au moins dans l'indifférence polie.

En tout cas j'attends avec impatience le prochain puisque Larry David en sera l'interprète principal (quelle rencontre au sommet !)
+100 :D

Un film bien décevant d'un ennui mortel avec des dialogues sans intérêt, un peu cliché sur l'Espagne (la guitare, un espagnol macho :mrgreen: ), pour finir sur une note ridicule
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les quelques coups de feux à la fin :uhuh: qu' ils laisseront qu'une égratignure sur la main de la victime :mrgreen:


Que tout le monde retournent en amerique !

Bref, on laisse tomber et on attend le prochain... Woody !
Nicolas Brulebois
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Re: Vicky Cristina Barcelona (Woody Allen, 2008)

Message par Nicolas Brulebois »

Memento a écrit : Bref, beaucoup moins convaincu que pour Match Point, dont le traitement scénaristique était autrement plus intéresssant, à mon sens. Pour aller dans le sens de Nicolas, je vais très vite oublié ce film
ah, je crois que l'on ne s'est pas bien compris: personnellement, je place au contraire celui-ci bien au-dessus de Match Point, dont le scénario excessivement brillant faisait trop son "petit malin" à mon goût.

Dès que Woody Allen se met à avoir de l'ambition démesurée, je ne le trouve pas à la hauteur, il s'englue à mes yeux dans des effets de manche trop tape-à-l'oeil.

Je le préfère modeste et mineur: Scoop et (surtout) Vicky Cristina Barcelona plutôt que Match Point, donc.
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