The Fall (Tarsem Singh - 2006)
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Re: The Fall (Tarsem Singh - 2006)
J'avoue que je me suis laissé prendre par ce somptueux livre d'images animées qui donne bien mieux que nombre de films de SF la sensation de visiter une autre planète*... tout en étant conscient d'un certain vide derrière la stupéfaction. Sans doute en partie parce que pendant longtemps, le nom du réalisateur fut pour moi synonyme de clips commerciaux (hyper-chiadés) quand je suivais l'émission Culture Pub où régulièrement était annoncé comme le messie "le dernier chef d'oeuvre de Tarsem". Mais il faut reconnaître qu'esthétiquement, il a placé la barre très très haut (tout comme l'avait fait quelques années plus tôt Zhang Yimou avec Hero). Et je suis d'accord : la gamine est étonnante. Et puis le visage de Justine Waddell - qui apparait hélas trop peu - n'est pas le moins fascinant des paysages du film (quel ravissant mélange de Diana Rigg et de Meg Tilly)...
(*) Planète à laquelle je donnerai bien le nom de... Kodachrome. Ça nettoie les yeux de voir des couleurs si saturées et limpides à la fois après des années de filtrages jaune/vert/bleu par Jeunet & Co.
(*) Planète à laquelle je donnerai bien le nom de... Kodachrome. Ça nettoie les yeux de voir des couleurs si saturées et limpides à la fois après des années de filtrages jaune/vert/bleu par Jeunet & Co.
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Joseph L. Mankiewicz
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Re: The Fall (Tarsem Singh, 2008)
Malgré ses défauts, son premier The Cell vaut vraiment le coup d'oeil une vraie ambiance et des idées folles. Par contre Les Immortels tombe pile poil dans son qu'on lui reproche souvent de la simple esbroufe visuelle (la dernière scène façon fresque de Caravage est fabuleuse) un peu creuse même si c'est plus regardable que le remake du Choc des Titans dans le même style. Son Blanche Neige est une tentative de Disney live osée mais bien loupée aussi et pour le coup même visuellement c'est assez quelconque par rapport au concurrent Blanche Neige et le Chasseur pas inoubliable mais à l'ambiance Princesse Mononoké/Excalibur plus marquante. Tarsem a vraiment besoin d'un scénar digne de ce nom pour que ça ne tourne pas à vide sous l'image et pour l'instant ça n'a été le cas que pour The Fall. C'est triste c'est son meilleur que l'on pas eu en salle en France, ça doit être une sacrée expérience au cinoche...Jeremy Fox a écrit :Le cinéaste a t'il réalisé d'autres films de cette qualité ?
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Re: The Fall (Tarsem Singh - 2006)
J'avais été très intrigué dans le bon sens du terme par The Cell (d'ailleurs un p'tit blu ray? Anyone? ) et très impressionné par The Fall qui est de loin son meilleur film. Je n'ai pas vu les autres sauf son Blanche Neige qui tombait bien bas et où tout sonnait faux sauf l'interprétation de Julia Roberts. Il faudra que j'aille faire un tour du côté des "Immortels" même si j'ai tout de même un peu peur de me retrouver devant un truc numérique à vomir, malgré tout j'ai envie de croire que ce ne sera pas le cas en raison des états de service de Tarsem dans le passé (le numérique dans The Fall était très peu utilisé comme on peut le voir dans le making of, ce qui semble incroyable quand on voit le film).
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Re: The Fall (Tarsem Singh - 2006)
odelay a écrit :J'avais été très intrigué dans le bon sens du terme par The Cell (d'ailleurs un p'tit blu ray? Anyone? ) et très impressionné par The Fall qui est de loin son meilleur film.
12,10 € sur amazon.fr
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Re: The Fall (Tarsem Singh - 2006)
Heu.., je crois que tu as zappé deux mots dans mon posts : "the"et "cell".
- cinephage
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Re: The Fall (Tarsem Singh - 2006)
NB à moi-même : ne jamais rien poster avant le troisième café...
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Re: The Fall (Tarsem Singh - 2006)
Dispo au Canada :odelay a écrit :Heu.., je crois que tu as zappé deux mots dans mon posts : "the"et "cell".
http://www.blu-ray.com/movies/The-Cell-Blu-ray/5774/
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Re: The Fall (Tarsem Singh - 2006)
Clairement! Et pour moi un véritable chef d'oeuvre.Jeremy Fox a écrit :Merci en tout cas ; j'ai donc vu son meilleur film.
Mais j'aime aussi ses autres films (on sait que je suis un fan), en particulier The Cell qui est visuellement très réussi et comporte quelques images fabuleuse ainsi qu'un scénario simple mais efficace (j'ai déjà pointé plusieurs fois qu'il est totalement identique à celui du porno Latex 2: Body Shock de Michael Ninn sorti 4 ans plus tôt et que ça me parait difficile de croire à une coïncidence mais passons)
Immortals est pour ma part également intéressant: même si c'est son film le plus faible on y trouve pas mal de bonne chose et si on aime le péplum ça passe bien.
Blanche Neige, enfin, a été un pur moment de plaisir, justement parce que tout semble faux et tape à l'oeil, le film revendique ouvertement ses références bollywoodiennes et c'est très plaisant. Et en BR ça claque.
Voilà.
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Re: The Fall (Tarsem Singh - 2006)
Ah ok merci, mais il n'est pas très European friendly.Karras a écrit :Dispo au Canada :odelay a écrit :Heu.., je crois que tu as zappé deux mots dans mon posts : "the"et "cell".
http://www.blu-ray.com/movies/The-Cell-Blu-ray/5774/
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Re: The Fall (Tarsem Singh - 2006)
Ouais, je sais, la teuhon sur moi. Je n'ai même jamais vu un BR Criterion de ma vie. J'espère que mon compte dvdclassik marchera encore demain après cette révélation.
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Re: The Fall (Tarsem Singh - 2006)
odelay a écrit :Ouais, je sais, la teuhon sur moi. Je n'ai même jamais vu un BR Criterion de ma vie.
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Re: The Fall (Tarsem Singh - 2006)
The Fall c'est à tomber.
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Re: The Fall (Tarsem Singh - 2006)
C'est peu de dire que le film est atypique. Tarsem a été piocher dans le monde entier les lieux, paysages et constructions qui pouvaient correspondre à son monde cérébral. Le numérique n'a été utilisé que comme un outil de peintre, afin d'ajuster ses couleurs, de composer ses cadres. The Fall propose une réflexion passionnante, il y est question des sources auxquelles s'abreuve la fiction, des artifices qu'elle emploie et qui exigent du spectateur qu'il reste volontairement dupe pour que la magie opère.
J'ai toujours été assez sensible à ces récits qui cherchent à illustrer la lutte entre réalité et pouvoirs de l'imagination. Si le Münchausen de Gilliam demeure ma référence dans ce domaine, le film de Tarsem vient dignement creuser ce sillon. La légéreté est de mise au premier abord, mais elle est relative. En effet, s'il s'agit de distraire, d'occuper le temps, on n'oublie pas le cadre un peu glauque de cet hopital aux murs verts, qui s'apparente assez vite à une forme de purgatoire tranquille. Et lorsque la noirceur et le désespoir finissent par tout envahir, ça aboutit à ce passage incroyablement intense où le narrateur
L'écriture est subtile, le background des personnages est évoqué sans chercher à faire disparaître toutes leurs zones d'ombres, laissant à notre appréciation le soin de compléter ou pas les infos qui nous manquent. De même, on a parfois droit à une avalanche d'images inexplicables, livrées sans contexte et qui ne seront pas reprises par la suite, comme l'aperçu d'un monde bien plus vaste qu'on ne verra jamais. J'ai particulièrement aimé celles qui se passent devant un petit décor de théâtre, où les rideaux peints et les accessoires de carton-pâte prouvent qu'ils jouent exactement le même rôle que la reconstitution flamboyante de l'écran de cinéma.
Ce dispositif ne serait rien sans les acteurs pour le porter. Tarsem s'en sort magnifiquement bien : j'ignore où il a trouvé cette gamine mais tout en elle est fascinant et convaincant dès la première image : sa voix, son accent, son physique, ses regards, ses gestes, bref son jeu qui ne semble presque pas en être un tant rien ne paraît forcé. Face à elle, Lee Pace fait preuve d'une parfaite sensibilité. Du coup, les nombreux face à face entre les deux personnages peuvent se permettre de durer, et de rester touchant, évoluant qui plus est au cours du film en une forme de manipulation consentie.
Les plans sont beaux, c'est incontestable, et participent pleinement au propos du film, mais j'ai souvent été gêné par la façon dont le réalisateur les raccorde. S'il sait emballer ses images dans des cadres et une lumière spectaculaires, les enchaînements ne m'ont pas toujours semblé très harmonieux, comme s'il était finalement bien plus inspiré dans l'art de la composition que dans celui du montage, qui est là pour rendre la mise en scène invisible, idéalement (plus précisément pour faire disparaître le plan dans la séquence). C'est cette petite réserve qui m'empêche dès lors d'être pleinement captivé par le résultat final, comme si finalement Tarsem n'était lui-même pas parvenu à être le conteur idéal.
J'ai toujours été assez sensible à ces récits qui cherchent à illustrer la lutte entre réalité et pouvoirs de l'imagination. Si le Münchausen de Gilliam demeure ma référence dans ce domaine, le film de Tarsem vient dignement creuser ce sillon. La légéreté est de mise au premier abord, mais elle est relative. En effet, s'il s'agit de distraire, d'occuper le temps, on n'oublie pas le cadre un peu glauque de cet hopital aux murs verts, qui s'apparente assez vite à une forme de purgatoire tranquille. Et lorsque la noirceur et le désespoir finissent par tout envahir, ça aboutit à ce passage incroyablement intense où le narrateur
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L'écriture est subtile, le background des personnages est évoqué sans chercher à faire disparaître toutes leurs zones d'ombres, laissant à notre appréciation le soin de compléter ou pas les infos qui nous manquent. De même, on a parfois droit à une avalanche d'images inexplicables, livrées sans contexte et qui ne seront pas reprises par la suite, comme l'aperçu d'un monde bien plus vaste qu'on ne verra jamais. J'ai particulièrement aimé celles qui se passent devant un petit décor de théâtre, où les rideaux peints et les accessoires de carton-pâte prouvent qu'ils jouent exactement le même rôle que la reconstitution flamboyante de l'écran de cinéma.
Ce dispositif ne serait rien sans les acteurs pour le porter. Tarsem s'en sort magnifiquement bien : j'ignore où il a trouvé cette gamine mais tout en elle est fascinant et convaincant dès la première image : sa voix, son accent, son physique, ses regards, ses gestes, bref son jeu qui ne semble presque pas en être un tant rien ne paraît forcé. Face à elle, Lee Pace fait preuve d'une parfaite sensibilité. Du coup, les nombreux face à face entre les deux personnages peuvent se permettre de durer, et de rester touchant, évoluant qui plus est au cours du film en une forme de manipulation consentie.
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« Vouloir le bonheur, c'est déjà un peu le bonheur. » (Roland Cassard)
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