Arturo Ripstein

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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zybine
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Re: Arturo Ripstein

Message par zybine »

Up pour ce sujet, le coffret mentionné n'ayant jamais vu le jour.
Mais on trouve un Z1 pas très clair en vente sur amazon (US) pour principio y fin. Quelqu'un l'aurait-il acheté
ballantrae
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Re: Arturo Ripstein

Message par ballantrae »

Excellente idée de topic sur un cinéaste important découvert à l'orée des 90' et dont on ne parle plus du tout-fort injustement.
Je suis loin d'avoir tout vu mais je pense que cette découverte est l'une des plus importantes de la période. D'après mes souvenirs, le cinéma de Ripstein est synonyme de :
-trouvailles visuelles étonnantes qu'il s'agisse de saturer les plans d'éléments hétéroclites pour aboutir vers une vision baroque
-sens de l'espace clos et artificiel parfaitement chevillé au récit
-récits généralement linéaires mais traversés de digressions, moments de suspension
-personnages excessifs, peu aimables a priori
-sous texte analytique toujours très corsé et ironique
-travail sur la durée tranchant avec de soudaines envolées étranges venues du mélodrame
J'avais été très impressionné par Principio y fin et par Carmin profond (inspiré par le même fait divers sordide à souhait que Honeymoon killers de L Castle : la mort de la femme et de l'enfant comptent parmi les moments les plus éprouvants qu'il m'ait été donné à voir). Le château de la pureté avait la même densité et la même cruauté que certains Oshima et rappelait par moments Bunuel (celui de El).La reina de la noche est théâtral et somptueux, peut-être le film le plus proche des codes usuels du mélo.
Voilà tout ce que j'ai vu et rien à jeter!
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Jack Carter
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Re: Arturo Ripstein

Message par Jack Carter »

le 1er film de Ripstein, presenté par Sidonis au festival lumiere 2016, sort aujourd'hui (surtout à Paris, je pense, pour la province, ça viendra apres)

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Alexandre Angel
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Re: Arturo Ripstein

Message par Alexandre Angel »

Jack Carter a écrit :le 1er film de Ripstein, presenté par Sidonis au festival lumiere 2016, sort aujourd'hui (surtout à Paris, je pense, pour la province, ça viendra apres)
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C'est quand même marrant : je cite Arturo Ripstein, il y a peu de temps, dans le topic "Etalez votre inculture" pour étaler la mienne à son endroit et voilà-t-y pas que j'achète, quelques temps plus tard, le premier film du réalisateur mexicain qui se trouve être un western en HD édité par Sidonis dans la collection "Western" d'Alain Carradore.
Ce western, Arturo Ripstein le réalise à 21 ans. C'est un film remarquable, sans doute sous influence Cinema Novo, mais terriblement mexicain dans son exubérance naïve, quoiqu'austère. A condition que l'on passe outre quelques menues préciosités et un certain hermétisme , Tiempo de Morir , tendu par la photo irradiante d'Alex Phillips, impressionne par son baroquisme corseté, et sa relecture assez malicieuse des codes westerniens : le héros, Juan Sayado, harcelé par deux forcenés, dont il avait tué le père, qui le harcelait de la même manière quelques 18 ans plus tôt (déjà, l'argument retient l'attention), passe tout le film à se faire soutenir par l'ensemble de la communauté (femmes, policiers, amis, barman..) qui le respecte infiniment et cherche à le protéger des deux furieux (surtout un , en fait). Cette bienveillance générale, en plus de faire contraste avec le harcèlement haineux dont Juan est régulièrement victime et de contredire le cliché du "seul contre tous", distille une manière d'humour que l'espèce de distanciation brechtienne qui caractérise le ton contribue à générer. Ce qui n'empêche nullement la tonalité générale de ce premier film d'exprimer une forme de tragique sardonique qui annonce, bien que je n'en sache pas grand chose, non seulement l'œuvre à venir de l'auteur mais aussi son pendant germanique, en la personne de Rainer Werner Fassbinder.
Une drôle de découverte!
Dernière modification par Alexandre Angel le 24 mai 17, 10:07, modifié 1 fois.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Jack Carter
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Re: Arturo Ripstein

Message par Jack Carter »

J'avais bien apprecié lors de sa decouverte au Festival Lumiere 2016, c'est dans ma wishlist.
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Jeremy Fox
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Re: Arturo Ripstein

Message par Jeremy Fox »

Les quelques extraits sur la nouvelle fournée Sidonis donnaient déjà effectivement assez envie.
la photo irradiante d'Edward Phillips
Quel parcours ! :uhuh:
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Alexandre Angel
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Re: Arturo Ripstein

Message par Alexandre Angel »

Jeremy Fox a écrit :Quel parcours !
Ah que je corrige.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Arturo Ripstein

Message par Chip »

VU ! je dois dire que ce film vanté par les deux intervenants du dvd, ne m'a pas impressionné du tout, mais ennuyé, malgré la splendide photo d' Alex Phillips, le " héros" Jorge Martinez De Hoyos est on ne peut plus terne, on a l'impression de revoir le péon des "7 mercenaires" et le reste du casting est du même tonneau, Bertrand Tavernier fait un parallèle avec deux autres westerns américains " Terreur in a Texas town" et " the silver star" respectivement de Joseph H. Lewis et Richard Bartlett, mais ceux-ci étaient diablement plus intéressants malgré leur austérité et leurs interprètes plus charismatiques.
Une question, à quelle époque se situe l'action, les femmes portent des robes du début du 20ieme siècle ou du 19ième et des fils électriques sont bien présents dans le village....
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Alexandre Angel
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Re: Arturo Ripstein

Message par Alexandre Angel »

Chip a écrit :Une question, à quelle époque se situe l'action, les femmes portent des robes du début du 20ieme siècle ou du 19ième et des fils électriques sont bien présents dans le village....
Oui, c'est ça.. je pense.
Chip a écrit :je dois dire que ce film vanté par les deux intervenants du dvd, ne m'a pas impressionné du tout, mais ennuyé
Cela peut se comprendre. Après, tout dépend de ton état d'esprit de départ. Comme je le mentionnais plus haut, le film est présenté dans la collection "western" de Sidonis (l'interface du menu est la même que celle des westerns édités récemment), ce qui est tout à fait discutable. Personnellement, je n'ai pas visionné un western (même si le codage renvoie au genre) mais un film mexicain un peu "nouvelle vague" et qui plus est, le premier film d'un cinéaste assez mythique dont finalement peu de monde connaît la filmographie. J'étais psychologiquement préparé à cela. Je conçois qu'on puisse s'y ennuyer. Moi, ça m'intéresse.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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locktal
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Re: Arturo Ripstein

Message par locktal »

Ce western de Ripstein m'intrigue beaucoup ! Je ne savais même pas qu'il était sorti en DVD et Blu-ray chez nous !

Cela dit, Ripstein n'est pas vraiment un cinéaste de genre (même s'il a fait pas mal de mélodrames assez secs et glauques), donc ça ne m'étonne pas vraiment que son "western" ne soit pas vraiment un western, comme son Carmin profond qui n'est pas vraiment un thriller, alors qu'il est une adaptation des Tueurs de la lune de miel.

Après c'est un cinéaste tout de même reconnu, à juste titre, qui a vu pas mal de ces films sortir en France, notamment le magistral Principio y fin, La femme du port ou encore Pas de lettre pour le colonel. Je conseille également Le château de la pureté, qui est une vraie merveille et que j'ai pu découvrir il y a quelques années en copie 35 mm au festival Hallucinations collectives de Lyon.

C'est dommage que peu de ses oeuvres soient édités en DVD en France (seuls 4 films de lui sont sortis en DVD, avec ce Tiempo de morir, les 3 autres étant Carmin profond, Pas de lettre pour le colonel et C'est la vie). Bravo à Sidonis de permettre la découverte de son premier film !
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Re: Arturo Ripstein

Message par manuma »

Vu seulement Foxtrot, du bonhomme, diffusé sur Canal à la fin des années 80. Souvenir lointain donc, d'un film étrange, me semble-t-il de type "allégorie politique déguisée en drame mondain". J'avais plutôt accroché, et je serai très curieux de le revoir...
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Re: Arturo Ripstein

Message par Chip »

Ce "western " de Ripstein n'est pas pour moi sans réminiscence avec un autre, mexicain lui aussi, " Los hermanos Del Hierro " (1961) d' Ismael Rodriguez avec Antonio Aguilar, Julio Aleman, Pedro Armendariz, Emilio Fernandez et Victor Manuel Mendoza ( beau casting), à peu près la même histoire : un père a été assassiné devant ses deux enfants, plus tard ils chercheront à le venger.... Il me semble que le film passe ou est passé sur Youtube et qu'un dvd existe en Espagne, pour l'avoir vu il y a longtemps sans s/t, il m'en reste des souvenirs, pas sûr que ce soit le cas pour " Tiempo de morir" dans quelques années.
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Alexandre Angel
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Re: Arturo Ripstein

Message par Alexandre Angel »

Chip a écrit :le " héros" Jorge Martinez De Hoyos est on ne peut plus terne, on a l'impression de revoir le péon des "7 mercenaires"
Je trouve au contraire qu'il a une présence très intéressante, dans un registre passe-partout et débonnaire. C'est effectivement un peon, ou un métayer, qui n'aspire qu'à vivre tranquille. Il a tué quelqu'un 18 ans plus tôt, en état de légitime défense, a payé pour ça et revient au pays. C'est un homme qui a vieilli (et on suppose qu'on doit vieillir vite dans ces contrées) et qui n'est pas spécialement un héros, au contraire. Il dit lui-même qu'il a peur. Mais on comprend aussi que les habitants du village lui prêtent bien autre chose : un savoir-faire (il sait dresser un cheval, manier le revolver), une sagesse.. Il jouit d'un fort capital sympathie, ce dont on se rend compte de plus en plus à mesure que l'on entre dans le film.
Pour le coup, je vais interroger l'histoire du western : c'est la première fois (pour moi en tous cas) que dans une scène de duel au revolver, un personnage (en l'occurrence Juan) met ses lunettes avant de tirer.
Typiquement le genre de détails qu'on passe sa vie de spectateur à ne jamais voir et puis soudain, leur survenue apparaît comme une évidence.

PS : et pour ceux qui ne sauraient pas, Jorge Martinez De Hoyos est effectivement un des peones des 7 Mercenaires, de John Sturges.
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Re: Arturo Ripstein

Message par Jeremy Fox »

Chip a écrit :VU ! je dois dire que ce film vanté par les deux intervenants du dvd, ne m'a pas impressionné du tout, mais ennuyé, malgré la splendide photo d' Alex Phillips, le " héros" Jorge Martinez De Hoyos est on ne peut plus terne, on a l'impression de revoir le péon des "7 mercenaires" et le reste du casting est du même tonneau, Bertrand Tavernier fait un parallèle avec deux autres westerns américains " Terreur in a Texas town" et " the silver star" respectivement de Joseph H. Lewis et Richard Bartlett, mais ceux-ci étaient diablement plus intéressants malgré leur austérité et leurs interprètes plus charismatiques.
Gros ennui pour ma part également ; un film et des interprètes raides comme un piquet. Aussi pénible que le Lewis pour ma part.
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Alexandre Angel
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Re: Arturo Ripstein

Message par Alexandre Angel »

Je vais essayer Carmin profond qu'un ami vient de me prêter en dvd, et qui est une variation sur le thème des Tueurs de la lune de miel, de Leonard Kastle.
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