Jean-Marie Poiré

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Kevin95
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Re: Top Jean-Marie Poiré

Message par Kevin95 »

RETOUR EN FORCE (Jean-Marie Poiré, 1980) découverte

Second long de Poiré, toujours dans les jupons de Papa Gaumont. La vis comique se ressert, le ton doux-amer des Petits Câlins laisse place à une parodie policière (le gangster qui sort de taule et qui veut récupérer sa femme et son pognon) en biz-biz avec la comédie de boulevard (mon mari est mon amant, mon amant est mon ami). La sobriété de la mise en scène est toujours au rendez-vous mais elle traduit moins un point de vue qu'une légère frayeur. Poiré semble peu à l'aise avec le sujet (qui aurait été un quatre heure pour Georges Lautner s'il n'était pas à la même époque chez les concurrents avec Bebel) et encore moins avec ses interprètes, tous plus âgés et plus rodés que les jeunz du Café Théâtre (qui squatterons la quasi totalité de sa filmo). Le rythme s'en ressent, jamais trépidant, trop hésitant. Pour s'en convaincre, il suffit de constater une légère désynchronisation entre la musique dandinante de William Sheller et les tapement de pied timide du film. Ce dernier a beau se défendre correctement, il est tout de même dommage que les éléments les plus drôles soit sous employés (Pierre Mondy en franchouille très moyen est irrésistible mais trop absent) ou sabrés (Gérard Jugnot ne fait que passer dans un rôle pré Pinot-Adolfo Ramirez). Ça me coute de dire ça à propos de Poiré mais son film manque de folie, d'un léger peps venant faire décoller un pitch qui ne demandait que ça. Retour en force, mais pas trop. C'est très regardable, très sympathique mais faut pas lui en demander des tonnes. Un sourire, une tape sur l'épaule et on se quitte bon ami.
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Kiké
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Re: Top Jean-Marie Poiré

Message par Kiké »

odelay a écrit :
Joshua Baskin a écrit : Une mise en scène hystérique avec des angles de caméras ridicules et un plan à la seconde.
Non, un plan à la demi- seconde!
Je ne comprends pas le découpage de ce film surtout quand ça se passe dans un endroit calme comme dans l'intérieur d'un avion avec les personnages qui sont assis et ne font que discuter.
Je ne me souviens pas de ce découpage hystérique :!:
C'est peut-être parce que je l'ai découvert à une époque où je ne faisais pas attention à la mise en scène.
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Watkinssien
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Message par Watkinssien »

Kiké a écrit :
odelay a écrit : Non, un plan à la demi- seconde!
Je ne comprends pas le découpage de ce film surtout quand ça se passe dans un endroit calme comme dans l'intérieur d'un avion avec les personnages qui sont assis et ne font que discuter.
Je ne me souviens pas de ce découpage hystérique :!:
C'est peut-être parce que je l'ai découvert à une époque où je ne faisais pas attention à la mise en scène.
Reste sur ce souvenir du coup. Il vaut mieux! :mrgreen:
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Kiké
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Re: Top Jean-Marie Poiré

Message par Kiké »

Watkinssien a écrit :
Kiké a écrit : Je ne me souviens pas de ce découpage hystérique :!:
C'est peut-être parce que je l'ai découvert à une époque où je ne faisais pas attention à la mise en scène.
Reste sur ce souvenir du coup. Il vaut mieux! :mrgreen:
Si je tombe sur une rediffusion, je ne pourrai pas résister. Pauvre de moi :mrgreen:
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Message par Kevin95 »

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LES HOMMES PRÉFÈRENT LES GROSSES (Jean-Marie Poiré, 1981) révision

Visiblement vexée par son personnage dans Les Petits Câlins d'un Poiré tout poussin, Balasko organise la revanche, une deuxième mi-temps d'abord sous la forme d'une pièce (Bunny's Bar) puis d'un film, réalisé par le coupable himself. Le personnage que défend l'actrice, celle de la meilleure copine au physique ingrat, n'est plus un personnage anecdotique secondant la belle au premier plan mais le centre de toutes les attentions, de l'humour comme des personnages. Il est d'ailleurs très intéressant de mettre en parallèle les deux films tant ils se ressemblent sur de nombreux points et en même temps s'opposent sur d'autres, signe d'une évolution du réalisateur et de l'époque. Les Petits Câlins, axait son intrigue sur une belle en plein spleen donc, traduisait la naïveté d'un Poiré débutant, lequel voulait montrer à la face du cinéma (et plus précisément de son père) qu'il pouvait mettre en scène de vrais personnages, profonds et complexes, loin des comédies de la Gaumont. Le film marquait aussi la fin des années 70, une époque d'incertitude, de HLM, d'une féminisme qui se cherche, d'un romantisme qui n'osait pas sortir le bout de son nez. Les hommes préfèrent les grosses suit la ligne des Petits Câlins, garde ce portrait de femme un peu déboussolée mais casse ou dilue sa mélancolie par un ton plus agressif, un rythme beaucoup plus soutenu, une assurance dans la mise en scène et des personnes plus grotesques. Les 80's s’installent et le générique début nous retranscrit l'époque en quelques plans et une bande son : joggeurs et synthé. Poiré ne filme plus la banlieue mais les milieux hypes de la capitale, les happy few de l'époque, un peu fascinants, un peu ridicules. Le personnage de Balasko est pris en ballotage entre un milieu modeste (sa copine, son frère, ses origines) mais peu attractif, un monde qui ne parle que d'argent, et un monde de la haute, méprisant et terriblement con (voir la vente d'un tableau hyper-réaliste italien). Elle qui ne rêve que de deux bras, d'une voix complice, d'un peu de place et pas seulement par sa rondeur, doit faire face à une Dominique Lavanant karatéka, un Luis Rego boulet, un Xavier Saint-Macary très fort au Scrabble, un Thierry Lhermitte qui ne sait pas manger du riz, une Ariane Lartéguy horripilante d'auto-satisfaction et un Daniel Auteuil bipolaire. On perd sans doute la tendresse à fleur de peau des Petits Câlins, mais on gagne un trait comique plus appuyé sans pour autant perdre une empathie pour les personnages. Ce n'est pas mieux, c'est différent. Les hommes préfèrent les grosses, malgré son titre un peu lourd à digérer, est une comédie attachante et boucle la première partie disons modeste du réalisateur. Le Père-Noël arrive et avec lui un tournant dans la carrière de Poiré. Sinon perso, confession intime, j'adore la musique de Catherine Lara pour le film.
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Kevin95
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LE PÈRE NOËL EST UNE ORDURE - Jean-Marie Poiré (1982) révision

Nota bene : Drôle d'idée de regarder Le Père Noël est une ordure en plein mois d'août (car oui j'ai vu le film le 23 août monsieur le commissaire) alors qu'on sue à grosses goutes et que l'envie vacances se fait sentir (ceci dit, le film est sorti le 25 aout 1982, et ouais les mecs !) Mais je n'ai aucune envie de finir le défi d'une rétro Poiré en 2019 alors, autant accélérer le rythme. De voir le film pour la 5164351 eme fois dans ces conditions particulières m'a rappeler un vieux débat entre cinéphiles à trois heures du matin, aidé de quelques litres de bières : Y a-t-il et quelles sont les conditions idéals pour voir tel ou tel film. Sergio Leone été ou hier ? Jacques Demy plein soleil ou neigeux ? Si on ajoute à ça la question du moment de la journée, le débat peut durer des plombes. Bon, en attendant, Le Père Noël...

Classique des classiques de la comédie français, tout (ou presque) est rentré dans la pop culture fr, l'élite le dénigre quand Télé 7 Jours à la même notice depuis les années 80 puisque le film repasse à la télé chaque année. Assurément, l'un (le ?) meilleur film de la troupe du Splendid et sans aucun doute leur film le plus méchant. Faut dire que Les bronzés font du ski (Patrice Leconte, 1979) leur a donné l'occasion de tâter sur la connerie franchouille mais ici, la troupe ne mesure pas les coups, d'abord sous la forme du pièce, puis d'un film. Deux écoles, personnellement j'ai une nette préférence pour le film, d'abord parce que c'est un film (et toc) ensuite parce qu'il me semble moins sinistre que la pièce qui ne m'a jamais fait autant rire que la péloche. Rendons à Poiré ce qui appartient à Poiré, je réglerais peut-être (sans doute) mes comptes avec le bonhomme sur ses films futurs (j'en tremble d'avance) mais ici, son adaptation est au poil. Seconds rôles mythiques, appart flippant qu'on croit récupéré via le carnet d'adresses de Roman Polanski, musique ironico-jazzy de Vladimir Cosma (et son morceau monstrueux Monsieur Preskovic pillant Fade to Grey de Visage) et la sensation d'un Paris chelou. J'aime prendre Le Père Noël est une ordure pour un film post-apocalyptique, où n'aurait survécu que le pire, sans distinction sociale, sous l’œil impassible d'animaux, invités malgré eux à cette triste fête (voir l’œil du lapin, le zoo). La fin va complétement dans ce sens, les survivants n'ont plus qu'à découper sauvagement leur prochain, à nourrir des animaux qui ne demandaient rien, avant de repartir dans un Paname désert sous une lumière grisâtre. Je ne parle même pas de l'habitat de Félix, cabanon en bordure d'autoroute, filmé comme un lieu primitif et éloigné de tout. Le Père Noël est une ordure est une réaction chimique, prenez les gens les plus cons, les plus hypocrites, les plus lâches, les plus violents, enfermez les et voyez le résultat. Contrairement à ce pense la haute critique, ce n'est pas un rire gras qui en découle (bon... un peu mais pas que). On ne conchie pas les personnages, on ne se rassure jamais de notre position de spectateur, ce n'est pas avec un œil beauf qu'on se fout de leur gueule mais parce que justement, c'est nous. Comme une comédie italienne (au hasard Brutti, sporchi e cattivi / Affreux, sales et méchants), cet amas de bêtise nous faire rire car on se retrouve dans chacun des personnages, beaucoup plus facilement que dans Les Bronzés (qui cible les vacances et/ou le club donc une tranche bien précise de la population). Si le film marche avec le temps, avec les révisions, c'est qui est peuplé de micros détails qu'on ne remarque pas ou plus mais qui saute au visage selon les visionnages : les post-it à conseils ridicules, l'hymne de Darty quand le livreur sonne, les posters de Julio Iglesias etc. Bon j’arrête, je commence à devenir long. Mon chouchou dans le tas ? Thierry Lhermitte (LE rôle de sa vie ?) qui dès qu'il est dans le plan me donne, des crampes au ventre, de ses répliques à ses mimiques (parfois en arrière plan). Longue vie à Pierre Mortez.
Dernière modification par Kevin95 le 9 sept. 16, 00:26, modifié 1 fois.
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Message par Rick Blaine »

Kevin95 a écrit :Deux écoles, personnellement j'ai une nette préférence pour le film, d'abord parce que c'est un film (et toc) ensuite parce qu'il me semble moins sinistre que la pièce qui ne m'a jamais fait autant rire que la péloche.
Pour moi c'est l'inverse, non seulement la pièce me fait plus rire, avec des gags que je trouve mieux tournés, mais en plus je la trouve incroyablement plus profonde. La pièce porte un regard social assez intéressant, comme beaucoup de film mettant en scène la troupe du splendid à l'époque - entre autre les deux bronzés qui sont à mon avis très loin de la connerie franchouille justement, même le second. :wink: . Mais cette adaptation n'entre pas dans cette catégorie, là on est vraiment dans la grosse comédie à mon goût, sans rien d'autre, et malheureusement en dégradant aussi l'humour de la pièce.
Je trouve que Poiré et le splendid feront largement mieux avec Papy... l'année suivante, grâce à son extravagance, mais aussi grâce à la justesse de son propos sur une certaine vision de la France résistante.
Avec Clavier ensuite - et Lamotte - je préfère également Twist again à Moscou, inégal mais loin d'être intéressant, mais à ce moment là on a déjà un peu quitté la grande période de la troupe au ciné. Et enfin avec Clavier, Poiré aura son moment de grâce absolue avec Mes meilleurs copains. vu ce qu'il a fait ensuite, là il a vraiment tout donné. :mrgreen:
Bref, finalement dans les bons Poiré, car je le classe tout de même dans cette catégorie, je trouve que Le père Noël est un des moins réussis.
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tenia
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Message par tenia »

J'ai revu récemment Papy et j'en suis sorti étonné : s'il me fait bien moins rire que dans mon souvenir, c'est aussi relativement plus fin.
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Flol
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LE PÈRE NOËL EST UNE ORDURE - Jean-Marie Poiré (1982) révision

Nota bene : Drôle d'idée de regarder Le Père Noël est une ordure en plein mois d'août (car oui j'ai vu le film le 23 août monsieur le commissaire) alors qu'on sue à grosses goutes et que l'envie vacances se fait sentir (ceci dit, le film est sorti le 25 aout 1982, et ouais les mecs !) Mais je n'ai aucune envie de finir le défi d'une rétro Poiré en 2019 alors, autant accélérer le rythme. De voir le film pour la 5164351 eme fois dans ces conditions particulières m'a rappeler un vieux débat entre cinéphiles à trois heures du matin, aidé de quelques litres de bières : Y a-t-il et quelles sont les conditions idéals pour voir tel ou tel film. Sergio Leone été ou hier ? Jacques Demy plein soleil ou neigeux ? Si on ajoute à ça la question du moment de la journée, le débat peut durer des plombes. Bon, en attendant, Le Père Noël...

Classique des classiques de la comédie français, tout (ou presque) est rentré dans la pop culture fr, l'élite le dénigre quand Télé 7 Jours à la même notice depuis les années 80 puisque le film repasse à la télé chaque année. Assurément, l'un (le ?) meilleur film de la troupe du Splendid et sans aucun doute leur film le plus méchant. Faut dire que Les bronzés font du ski (Patrice Leconte, 1979) leur a donné l'occasion de tâter sur la connerie franchouille, ici le troupe ne mesure pas les coups, d'abord sous la forme du pièce, puis d'un film. Deux écoles, personnellement j'ai une nette préférence pour le film, d'abord parce que c'est un film (et toc) ensuite parce qu'il me semble moins sinistre que la pièce qui ne m'a jamais fait autant rire que la péloche. Rendons à Poiré ce qui appartient à Poiré, je réglerais peut-être (sans doute) mes comptes avec le bonhomme sur ses films futurs (j'en tremble d'avance) mais ici, son adaptation est au poil. Seconds rôles mythiques, appart flippant qu'on croit récupéré via le carnet d'adresses de Roman Polanski, musique ironico-jazzy de Vladimir Cosma (et son morceau monstrueux Monsieur Preskovic pillant Fade to Grey de Visage) et la sensation d'un Paris étrange. J'aime prendre Le Père Noël est une ordure pour un film post-apocalyptique, où n'auraient survécu que le pire, sans distinction sociale, sous l’œil impassible d'animaux, invités malgré eux à cette fête imbécile (voir l’œil du lapin, le zoo). La fin va complétement dans ce sens, les survivants n'ont plus qu'à découper sauvagement leur prochain, à nourrir des animaux qui ne demandaient rien, avant de repartir dans un Paname désert sous une lumière grisâtre. Je ne parle même pas de l'habitat de Félix, cabanon en bordure d'autoroute, filmé comme un lieu primitif et éloigné de tout. Le Père Noël est une ordure est une réaction chimique, prenez les gens les plus cons, les plus hypocrites, les plus lâches, les plus violents, enfermez les et voyez le résultat. Contrairement à ce pense la haute critique, ce n'est pas un rire gras qui en découle (bon... un peu mais pas que). On ne conchie pas les personnages, on ne se rassure jamais de notre position de spectateur, ce pas avec un œil beauf qu'on se fout de leur gueule parce que justement, c'est nous. Comme une comédie italienne (au hasard Brutti, sporchi e cattivi / Affreux, sales et méchants), cet amas de bêtise nous faire rire car on se retrouve dans chacun des personnages, beaucoup plus facilement que dans Les Bronzés (qui cible les vacances et/ou le club donc une tranche bien précise de la population). Si le film marche avec le temps, avec les révisions, c'est qui est peuplé de micros détails qu'on ne remarque pas ou plus et qui vous saute au visage selon les visionnages : les post-it à conseils ridicules, l'hymne de Darty quand le livreur sonne, les posters de Julio Iglesias etc. Bon j’arrête, je commence à devenir long. Mon chouchou dans le tas ? Thierry Lhermitte (LE rôle de sa vie ?) qui dès qu'il est dans le plan me donne des crampes aux ventres, de ses répliques à ses mimiques (parfois en arrière plan). Longue vie à Pierre Mortez.
J'ai toujours préféré la pièce.
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Message par Joshua Baskin »

Le mec qui relit pas les topics avant de poster...
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Message par Flol »

Disons que c'est une sorte de running-gag avec moi-même (et un pote...qui ne lit pas le forum).
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Message par AtCloseRange »

et puis c'est bien de radoter aussi.
ça montre une certaine maturité.
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Re: Top Jean-Marie Poiré

Message par AtCloseRange »

mais ça aurait été plus drôle de dire que tu avais toujours préféré le film :mrgreen:
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Message par Rick Blaine »

Kevin95 a écrit :Image

LES HOMMES PRÉFÈRENT LES GROSSES (Jean-Marie Poiré, 1981) révision

Visiblement vexée par son personnage dans Les Petits Câlins d'un Poiré tout poussin, Balasko organise la revanche, une deuxième mi-temps d'abord sous la forme d'une pièce (Bunny's Bar) puis d'un film, réalisé par le coupable himself. Le personnage que défend l'actrice, celle de la meilleure copine au physique ingrat, n'est plus un personnage anecdotique secondant la belle au premier plan mais le centre de toutes les attentions, de l'humour comme des personnages. Il est d'ailleurs très intéressant de mettre en parallèle les deux films tant ils se ressemblent sur de nombreux points et en même temps s'opposent sur d'autres, signe d'une évolution du réalisateur et de l'époque. Les Petits Câlins, axait son intrigue sur une belle en plein spleen donc, traduisait la naïveté d'un Poiré débutant, lequel voulait montrer à la face du cinéma (et plus précisément de son père) qu'il pouvait mettre en scène de vrais personnages, profonds et complexes, loin des comédies de la Gaumont. Le film marquait aussi la fin des années 70, une époque d'incertitude, de HLM, d'une féminisme qui se cherche, d'un romantisme qui n'osait pas sortir le bout de son nez. Les hommes préfèrent les grosses suit la ligne des Petits Câlins, garde ce portrait de femme un peu déboussolée mais casse ou dilue sa mélancolie par un ton plus agressif, un rythme beaucoup plus soutenu, une assurance dans la mise en scène et des personnes plus grotesques. Les 80's s’installent et le générique début nous retranscrit l'époque en quelques plans et une bande son : joggeurs et synthé. Poiré ne filme plus la banlieue mais les milieux hypes de la capitale, les happy few de l'époque, un peu fascinants, un peu ridicules. Le personnage de Balasko est pris en ballotage entre un milieu modeste (sa copine, son frère, ses origines) mais peu attractif, un monde qui ne parle que d'argent, et un monde de la haute, méprisant et terriblement con (voir la vente d'un tableau hyper-réaliste italien). Elle qui ne rêve que de deux bras, d'une voix complice, d'un peu de place et pas seulement par sa rondeur, doit faire face à une Dominique Lavanant karatéka, un Luis Rego boulet, un Xavier Saint-Macary très fort au Scrabble, un Thierry Lhermitte qui ne sait pas manger du riz, une Ariane Lartéguy horripilante d'auto-satisfaction et un Daniel Auteuil bipolaire. On perd sans doute la tendresse à fleur de peau des Petits Câlins, mais on gagne un trait comique plus appuyé sans pour autant perdre une empathie pour les personnages. Ce n'est pas mieux, c'est différent. Les hommes préfèrent les grosses, malgré son titre un peu lourd à digérer, est une comédie attachante et boucle la première partie disons modeste du réalisateur. Le Père-Noël arrive et avec lui un tournant dans la carrière de Poiré. Sinon perso, confession intime, j'adore la musique de Catherine Lara pour le film.
Je l'ai découvert pour ma part et j'en ressort très déçu. Moi qui suis de manière générale un défenseur du corpus de film tourné par les membres du splendid entre 80 et 85, celui là me semble peut-être être le moins réussi. Le postulat est effectivement celui d'une comédie qui porterait un regard attachant sur des personnages décalés et apporterait un point de vue sur la société de l'époque mais je trouve qu'ici, contrairement au Quart d'heure américain par exemple, c'est complètement raté. La faute à une mise en scène totalement insipide, qui fait penser que Poiré qui réussira le défi de l'émotion avec Mes meilleurs copains ne pouvait le faire qu'avec un sujet personnel, mais aussi et surtout à une écriture qui m'a semblé ratée, notamment dans la caractérisation de personnages qui semblent changer d'attitude comme de chemise (Auteuil en tête) jusqu'au personnage principal interprété par Balasko dont le principal défaut, en réalité, n'est pas d'être grosse ou moche mais bien d'être chiante et cruche. Impossible de nourrir la moindre empathie pour elle et donc impossible de vraiment entrer dans le film qui, comble des défauts pour une comédie, peine à faire sourire durant 80 minutes. Dans ce désert, je ne sauve que 2 ou 3 moments, comme l'apparition lunaire de Lhermitte ou plus globalement le personnage de Xavier Saint-Macary, moins raté que les autres. Afin de ne pas devenir vulgaire je ne parlerais pas de la musique mais tout de même, cette immonde chanson finale chantée en anglais avec un accent de vache espagnol, c'est carton rouge. C'est plus qu'oubliable.
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Jeremy Fox
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Re: Top Jean-Marie Poiré

Message par Jeremy Fox »

Moi qui était plein de bonne volonté et qui aurait bien redonné une chance à ce film, me voici calmé. J'avais absolument détesté lors de sa découverte au début des années 80.
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