Pour Gerry: la mort semble s'imposer de l'exterieur, c'est alors aux personnages de faire un choix, et tuer son ami devient un geste ambigu: est-ce qu'il le tue pour lui épargner trop de souffrance ou pour une autre raison plus profonde et étrange (toute l'ambiguité de son geste se retrouve dans cette façon de mélanger étreinte amoureuse et etreinte mortelle, on retrouve Hitchcock!)
Pour Elephant: la mort qu'est-ce qui pousse deux jeunes ado à assassiner sauvagement des dizainnes de lycéens? quel est le sens de cet acte?
Pour Last Days: là c'est plus évident, puisqu'il s'agit de suicide
Dans les trois films c'est bien les différents circuit de la mort (circuit qui est comme un lien entre l'homme et le monde: soit elle vient de l'exterieur, soit elle est ce qui relie les hommes entre eux, soit elle est cequi relie l'homme à lui-même) qui sont interrogés, 3 configurations différentes qui semblent toutes s'originer dans une même cause: la déréliction et l'errance
3 Configurations qui amènent donc une forme semblable et pourtant variable, et c'est bien la richesse de cette trilogie de la mort - euh enfin il me semble ^^
Ed, ya un truc qui m'échappe dans ton raisonnement: tu dis que "ce qui compte n'est pas le "premier" chronologiquement, mais le "premier" vu présentant ce procédé. " Dans la mesure où un grnds nombre de cinéastes retravaille le même procédé dans plusieurs films, seul le premier que l'on voit est susceptible de nous toucher? Par ex, si tu vois "stranger than paradise" avant "Down by law" de jarmush tu ne peux aimer que le premier? idem pour les trilogies de rossellini, les films de tarkovski, plus recemment Tarantino (pulp fiction, jackie brown), Wong kar way et plein d'autres. je suis perplexe
euh dernier petit point apres je me tais: effectivement tarr est une référence avouée, mais il n'est pas le seul et pas le premier à avoir fait usage des travellings de dos: alan clarke dans "Elephant" (1989) dont GVS s'inspire encore plus directement a construit tout son film sur ce motif, et si on remonte encore plus loin, on a Jean Rouch, qui déja dans les années 50 "montait sa caméra sur un corps quotidien". Mais c'est sur que Tarr a systématisé le procédé, il n'empêche que GVS l'utilise à des fins différentes, ce qui rend sa démarche interressante à mon goût! euh voila ^^
