Showgirls (Paul Verhoeven - 1995)
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Re: Showgirls (Paul Verhoeven - 1995)
Enfin revu et ça en valait la peine, ça m’a même donné envie de redécouvrir l’œuvre de Paulo la braguette.
Le seul reproche que je continue à faire est le point de vue donné par l’histoire et les personnages, qui ne va pas bien loin (dans le sens vecteur d’émotions) mais pour le reste, c’est du tout bon.
On peut parler de cynisme mais dans une ville comme Vegas, est-ce que ce serait pas un peu la norme ?
J’ai même tendance à dire qu’au même titre qu’on voit des culs et des seins toutes les 3 secondes, ça perd tout impact et ça se banalise.
Passé un certain temps, on ne se dit plus « quel salaud/quelle sal*pe ».
Les personnages agissent dans une mécanique de survie, ils ne viennent pas ici pour s’épanouir ou trouver un sens à leur vie (quoique pour Nomi ça se discute… et c’est malin de laisser ce doute-là), ils viennent pour réussir, comme la danseuse mère célibataire voisine de loge.
Perso, j’ai eu aucun mal à imaginer que ça se passe « vraiment » comme ça.
Là où ça marche, c’est au niveau de l’écriture :
- Nomi veut prendre la place de Cristal
- Cristal veut garder sa place et garder Zack
- Zack veut Nomi
Il suffit de mettre ça en place et les fils se dénouent tout seuls.
Ajoutez à cela des faux amis (le mec qui fait croire à Nomi qu’il a écrit un spectacle spécialement pour elle) et des ennemis superficiels (son 1er boss qui passe pour un enfoiré et qui au final fera la démarche d’aller la voir pour la complimenter à sa façon, mais complimenter quand même).
Au final, quand les personnages souffrent, ils souffrent vraiment, soit par désillusion soit par calvaire, comme le viol de Molly, totalement gratuit donc complètement horrible.
Ce sera l’événement qui amènera Nomi à faire le choix de quitter un système de mensonges (qu’elle a elle-même entretenu d’ailleurs) pour aller vers… Los Angeles.
A ce moment-là, j’ai souri parce que toute l’ironie du récit m’a sauté au visage, comme une fable pour adultes.
Pas étonnant que l’industrie des Weinstein & co lui ai tourné le dos.
Le seul reproche que je continue à faire est le point de vue donné par l’histoire et les personnages, qui ne va pas bien loin (dans le sens vecteur d’émotions) mais pour le reste, c’est du tout bon.
On peut parler de cynisme mais dans une ville comme Vegas, est-ce que ce serait pas un peu la norme ?
J’ai même tendance à dire qu’au même titre qu’on voit des culs et des seins toutes les 3 secondes, ça perd tout impact et ça se banalise.
Passé un certain temps, on ne se dit plus « quel salaud/quelle sal*pe ».
Les personnages agissent dans une mécanique de survie, ils ne viennent pas ici pour s’épanouir ou trouver un sens à leur vie (quoique pour Nomi ça se discute… et c’est malin de laisser ce doute-là), ils viennent pour réussir, comme la danseuse mère célibataire voisine de loge.
Perso, j’ai eu aucun mal à imaginer que ça se passe « vraiment » comme ça.
Là où ça marche, c’est au niveau de l’écriture :
- Nomi veut prendre la place de Cristal
- Cristal veut garder sa place et garder Zack
- Zack veut Nomi
Il suffit de mettre ça en place et les fils se dénouent tout seuls.
Ajoutez à cela des faux amis (le mec qui fait croire à Nomi qu’il a écrit un spectacle spécialement pour elle) et des ennemis superficiels (son 1er boss qui passe pour un enfoiré et qui au final fera la démarche d’aller la voir pour la complimenter à sa façon, mais complimenter quand même).
Au final, quand les personnages souffrent, ils souffrent vraiment, soit par désillusion soit par calvaire, comme le viol de Molly, totalement gratuit donc complètement horrible.
Ce sera l’événement qui amènera Nomi à faire le choix de quitter un système de mensonges (qu’elle a elle-même entretenu d’ailleurs) pour aller vers… Los Angeles.
A ce moment-là, j’ai souri parce que toute l’ironie du récit m’a sauté au visage, comme une fable pour adultes.
Pas étonnant que l’industrie des Weinstein & co lui ai tourné le dos.
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Re: Showgirls (Paul Verhoeven - 1995)
Rien que pour la séquence fabuleusement grotesque de baise dans la piscine où Elizabeth Berkley convulse sur le dos telle un dauphin en rut, il faut voir ce film
Une oeuvre totalement too much, dont on ne sait jamais vraiment si c'est du lard ou du cochon, où Verhoeven met à profit un mauvais goût et une vulgarité typiquement 90s pour régler son compte à Las Vegas.
Une oeuvre totalement too much, dont on ne sait jamais vraiment si c'est du lard ou du cochon, où Verhoeven met à profit un mauvais goût et une vulgarité typiquement 90s pour régler son compte à Las Vegas.
Dernière modification par Duke Red le 21 mars 18, 17:02, modifié 1 fois.
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Re: Showgirls (Paul Verhoeven - 1995)
Deux révisions coup sur coup sur Arte ont achevé mon sentiment : c'est le meilleur film de Verhoeven. Toutes ses obsessions sur l'arrivisme, l'instrumentalisation que la femme apprend à faire de son corps, y sont transcendées dans un achèvement technique époustouflant (sa mise en scène n'a jamais été aussi virtuose, la narration est d'une fluidité exemplaire, rien ne saurait être retranché, ça file à une vitesse d'enfer).
Ce film n'a jamais été un plaisir coupable pour moi, j'y vois quasiment le film d'une vie pour Verhoeven au sens où tout, absolument tout ce que dit et montre le film maturait d'une manière ou d'une autre dans ses films précédents. Verhoeven trouve là le terrain et le terreau parfaits et son inspiration y est du coup totale. On le sent complètement investi derrière la caméra, donnant tout ce qu'il a.
Je n'en fais pas nécessairement un grand film car il y a presque par nature des scories, mais c'est un film que j'admire sincèrement et vers lequel je ne cesserai jamais de me tourner pour me redonner foi dans le Cinéma.
Réflexion à deux balles : d'une manière générale, au milieu des années 90, le cinéma d'auteur américain était parvenu à une forme de parachèvement à la fois technique et narratif telle que ces films peuvent être vus, revus, re-revus avec un plaisir sans faille. Je crois que c'est AtCloseRange qui situait la mort du cinéma américain justement vers 1995, et ça fait sens car c'est peut-être après des films "bilans" comme Casino ou Showgirls qu'on a commencé à régresser lentement mais sûrement, que les US ont commencé à désapprendre à bien raconter une histoire.
Ce film n'a jamais été un plaisir coupable pour moi, j'y vois quasiment le film d'une vie pour Verhoeven au sens où tout, absolument tout ce que dit et montre le film maturait d'une manière ou d'une autre dans ses films précédents. Verhoeven trouve là le terrain et le terreau parfaits et son inspiration y est du coup totale. On le sent complètement investi derrière la caméra, donnant tout ce qu'il a.
Je n'en fais pas nécessairement un grand film car il y a presque par nature des scories, mais c'est un film que j'admire sincèrement et vers lequel je ne cesserai jamais de me tourner pour me redonner foi dans le Cinéma.
Réflexion à deux balles : d'une manière générale, au milieu des années 90, le cinéma d'auteur américain était parvenu à une forme de parachèvement à la fois technique et narratif telle que ces films peuvent être vus, revus, re-revus avec un plaisir sans faille. Je crois que c'est AtCloseRange qui situait la mort du cinéma américain justement vers 1995, et ça fait sens car c'est peut-être après des films "bilans" comme Casino ou Showgirls qu'on a commencé à régresser lentement mais sûrement, que les US ont commencé à désapprendre à bien raconter une histoire.
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Re: Showgirls (Paul Verhoeven - 1995)
Ah bon? Et si on veut bien admettre que c'est vrai, quelle est l'explication? l'âge du cap...d'atcloserange ?Demi-Lune a écrit : Je crois que c'est AtCloseRange qui situait la mort du cinéma américain justement vers 1995, et ça fait sens car c'est peut-être après des films "bilans" comme Casino ou Showgirls qu'on a commencé à régresser lentement mais sûrement, que les US ont commencé à désapprendre à bien raconter une histoire.
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Re: Showgirls (Paul Verhoeven - 1995)
Au risque du radotage, et je suis d'accord avec tout ce que tu dis ci-dessus (un peu moins sur la "mort" du cinéma américain même si je vois ce que tu veux dire), j'avais eu une espèce de choc en le découvrant il y a une dizaine d'années, m'attendant à un machin un peu nanardesque.
Je ne pouvais pas dire que j'adhérais vraiment mais j'étais comme électrisé par la réalisation, l'atmosphère puissante de cinéma qui émanait du film. Voilà un film qui sent fort, on ne sait trop quel type d'odeur très précisément, mais ça dégage..
J'avais trouvé les actrices sensationnelles et aussi que certaines séquences représentaient de vrais morceaux de cinéma (l'"accident" en plein show).
Mon Verhoeven préféré aussi, avec Black Book.
Je ne pouvais pas dire que j'adhérais vraiment mais j'étais comme électrisé par la réalisation, l'atmosphère puissante de cinéma qui émanait du film. Voilà un film qui sent fort, on ne sait trop quel type d'odeur très précisément, mais ça dégage..
J'avais trouvé les actrices sensationnelles et aussi que certaines séquences représentaient de vrais morceaux de cinéma (l'"accident" en plein show).
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Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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Re: Showgirls (Paul Verhoeven - 1995)
Honnêtement, je ne sais pas quoi penser d'Elizabeth Berkley... Est-on face à une mauvaise comédienne dont les défauts se moulent "miraculeusement" dans le côté très criard du film, ou face à une performance vraiment pensée et cohérente ? Qu'importe peut-être au fond. Mais dès la scène vers le début où elle bouffe un cheeseburger avec la black après s'être fait piquer son sac, je me suis dit en la voyant faire valser de rage surjouée ses frites copieusement arrosées de ketchup que le film allait être rigolo à suivre rien que pour elle ^^Alexandre Angel a écrit : J'avais trouvé les actrices sensationnelles
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Re: Showgirls (Paul Verhoeven - 1995)
J'en sais rien non plus mais elle traverse le film avec un charisme de folie, je ne vois que ça!Duke Red a écrit :Est-on face à une mauvaise comédienne dont les défauts se moulent "miraculeusement" dans le côté très criard du film, ou face à une performance vraiment pensée et cohérente ?
Et celle qui fait sa rivale est super aussi..
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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Re: Showgirls (Paul Verhoeven - 1995)
Oui, Gina Gershon tient très bien son personnage. Et je rajoute que c'est toujours un plaisir de voir Kyle MacLachlan.
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Re: Showgirls (Paul Verhoeven - 1995)
Dans cette vidéo sur les scènes les plus mal jouées - où on retrouve Showgirls à 1:07 -, ils la montrent dans un extrait de Sauvés par le gong où manifestement elle ne jouait pas mieux.
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Re: Showgirls (Paul Verhoeven - 1995)
Oh oui, merci, c'est la scène des frites dont je parlais
Ah ce jeu tout en subtilitay
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Re: Showgirls (Paul Verhoeven - 1995)
Verhoeven remet quand même les choses en perspective :
"Les gens ont, bien sûr, critiqué la performance outrancière d'Elizabeth Berkley. C'est en grande partie ma faute, avoue-t-il. Je l'ai poussée dans cette direction. Bien ou pas bien, j'ai été celui qui lui a demandé d'exagérer tout parce que c'était le style qui selon moi allait fonctionner pour le film."
"Showgirls a certainement ruiné la carrière d'Elizabeth Berkley. Ça a rendu ma vie plus difficile, mais pas au degré où ça l'a été pour Elizabeth. Hollywood lui a tourné le dos [...] Si quelqu'un est à blâmer, ce doit être moi." "Ça a énervé Hollywood parce qu'elle a été plus loin qu'aucune autre actrice n'avait été, et je pense qu'ils ne lui ont jamais pardonné. Ils ont été tellement choqués par le film qu'ils l'ont détestée." "[Elle] n'aurait pu se remettre du film qu'avec un rôle très différent, mais ce n'est pas arrivé, sinon elle aurait accepté".
"Les gens ont, bien sûr, critiqué la performance outrancière d'Elizabeth Berkley. C'est en grande partie ma faute, avoue-t-il. Je l'ai poussée dans cette direction. Bien ou pas bien, j'ai été celui qui lui a demandé d'exagérer tout parce que c'était le style qui selon moi allait fonctionner pour le film."
"Showgirls a certainement ruiné la carrière d'Elizabeth Berkley. Ça a rendu ma vie plus difficile, mais pas au degré où ça l'a été pour Elizabeth. Hollywood lui a tourné le dos [...] Si quelqu'un est à blâmer, ce doit être moi." "Ça a énervé Hollywood parce qu'elle a été plus loin qu'aucune autre actrice n'avait été, et je pense qu'ils ne lui ont jamais pardonné. Ils ont été tellement choqués par le film qu'ils l'ont détestée." "[Elle] n'aurait pu se remettre du film qu'avec un rôle très différent, mais ce n'est pas arrivé, sinon elle aurait accepté".
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Re: Showgirls (Paul Verhoeven - 1995)
C'est moi ou l'UHD est très chelou??
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Re: Showgirls (Paul Verhoeven - 1995)
Visiblement ça choque personne par ici, mais la seconde capture est particulièrement affreuse.
- Jack Griffin
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Re: Showgirls (Paul Verhoeven - 1995)
oui ça fait mal aux yeux
- Mosin-Nagant
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Re: Showgirls (Paul Verhoeven - 1995)
Où est passé le grain? L'édition bluray Pathé défonce l'UHD allemand!
Je ne regrette pas de l'avoir acheté...
Je ne regrette pas de l'avoir acheté...
You know my feelings: Every day is a gift. It's just, does it have to be a pair of socks?
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