Les films d'horreur

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Jordan White
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Message par Jordan White »

Anorya a écrit :Je ne sais quoi dire sur le film
Finalement si. Et très bien qui plus est.
Alors restons en à l'évidence, on est effectivement en présence d'une très bonne série B, dotée non seulement d'effets spéciaux convaincants (on pourra trouver le visage de Lilith légèrement guignolesque dans les effets au sens où le réalisateur s'amuse et abuse des plans le dévoilant très souvent mais j'y ai vu autant de clin d'oeil au cinéma horrifique des années 80, notamment du visage de la créature dans la cave d'un Evil Dead 2 par exemple pour que finalement ça ne me gêne pas),
Sur l'évidence, je ne sais pas, visiblement le film n'a pas plu à tout le monde. Concernant les effets visuels, il faut d'une part prendre en compte le budget très limité du film, et d'autre part, cela ne fait que renforcer l'affection que l'on peut avoir, individuellement ou collectivement pour ce cinéma des années 2000 qui ne ricane ou ne se moque pas ouvertement de celui des années 80 dont la génération 25-35 d'aujourd'hui s'est abreuvée (vidéoclub, VHS, Laserdisc puis DVD) mais qui au contraire lui rend hommage tout en développant son propre regard.
Autant la première partie du film est plus axé sur un crescendo dans l'horreur jouissive, autant la seconde partie est plus psychologique. Cette dernière était pourtant présente à petites touches dans le personnage de la femme de Marcus qui sombrait dans une profonde déprime mais éclipsée par le panache de JJ Neward campant une Lilith rousse exterminatrice terriblement dangereuse. On pourrait alors penser que la seconde partie accuse un coup de mou, il n'en est rien, il faut juste laisser Lilith reprendre ses marques dans un autre corps. Au passage, la séquence où la femme de Marcus choisit de prendre sa décision fatale tout en regardant le Nosferatu de Murnau est très belle je trouve. Comme si face à l'horreur d'un vampire (en noir et blanc), captivé un instant par la magie du cinéma, elle retardait son geste avant, inconsciemment de choisir d'en finir, sûrement après avoir considéré que l'horreur vampirique, même en fiction, n'égalait pas celle du monde réel.
D'accord avec tout ça. Le seul petit problème ce serait à la rigueur le peu de scènes avec JJ Neward dans le rôle d'une Lilith offensive (toute la partie dans l'école).
Mais c'est aussi un choix très pertinent que d'avoir mis en lumière une actrice rousse, respectant ainsi la litographie, la littérature et les représentations icôniques de Lilith dans la légende.
Un seul petit défaut, que Jordan a déjà pointé, les sous-titres. Outre l'absence d'apostrophe, les erreurs orthographiques avec les " oe " sont parfois assez dures à supporter. "Il faudrait lui tirer les balles en argent dans le c ur." Outch, ça fait un peu mal ça, parfois. Sinon, peut-être le scénario qui parfois recoupe la narration d'une manière un peu brute (j'ai mis un certain temps à situer comment le policier en venait à s'intéresser à Marcus alors que les affaires pourraient très bien être traitées séparément. J'ai dû louper une case à un moment, je sais pas). A part ces petits défauts mineur, on passe un excellent moment, le réalisateur se faisant même plaisir à apparaître en personnage secondaire dans le film, celui du parano et drôle Martineau. :)

4,5/6.
Il n'y a que dans un seul cas de figure où j'ai rencontré cela dans l'édition vidéo : c'était avec les DVD hindi, avec des pistes sous-titrées à la va-vite ou venant même parfois curieusement d'éditeurs confirmés (Yash Raj Video Entertainment ou Eros Entertainment par exemple). Les sous-titres de Kuch Kuch Hota Hai avec des problèmes avec des cédilles notamment, le cultissime "T'es dégueulasse quand tu pleures" durant un dialogue, et puis il y a eu le DVD de Hum Aapke Hain Koun comportant les mêmes problèmes de typographie, pas uniquement de transcription littérale de l'hindi au français, avec approximations et ou tournure farfelue. Le top dans le genre représentant la traduction des sous-titres français de Hum Tum.

Les choses se sont grandement améliorées avec le Blu-ray/DVD de Zift, même si un autre défaut a également été signalé par le rédacteur d'Ecranlarge : il y a bien un écho sur la VOSTF.
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Colqhoun
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Message par Colqhoun »

Scream 2 | Wes Craven
J'ai toujours énormément aimé le premier film. Encore aujourd'hui, j'apprécie son humour référentiel, l'efficacité de ses séquences de meurtre, les fausses pistes à foison, les personnages archétypaux et le respect total du slasher. Un vrai film de genre, avec un regard en arrière qui peut en énerver certains mais qui me semble plutôt lucide. Sur ce 2ème opus (que j'avais vu une seule fois il doit y avoir 7-8 ans de cela), on retrouve plusieurs de ces qualités, mais le film se plante, à mon sens, dans son script mécanique et peu inspiré. Williamson tente de mettre le concept de suite en abime mais peine à y insuffler l'énergie suffisante pour que tout le film tienne la route. On a bien droit à la leçon de cinéma avec le cinéphile de service, mais passé ce dialogue simpliste, l'introspection s'arrête et on retombe dans un slasher/whodunit pas très bien conçu et qui se conclue un peu n'importe comment. La grande qualité de ce 2ème film tient surtout dans ses séquences de meurtres / attaques, savamment orchestrées et mises en scène. Sans effusion de gore, sans violence visuelle particulière, Craven, par le biais d'une chorégraphie de l'action et d'un montage efficace, conçoit des meurtres brutaux et implacables. Du premier double-meurtre dans le cinéma jusqu'à la séquence du studio d'enregistrement avec David Arquette, il y a un savoir-faire indéniable, doublé d'une ingéniosité dans la mise en place de ces scènes. Et en l'état, si cette tétralogie amène un regard parfois casse-gueule sur le cinéma horrifique, Craven aura su composer de pures séquences de genre, d'un premier degré bienvenue, sans que l'on puisse y trouver le moindre cynisme ou un quelconque humour déplacé. Et ne serait-ce que pour ça, découvrir les Scream (si ce n'est pas déjà fait) me semble quasiment indispensable.

EDIT: par contre, la musique de broken arrow, d'un bout à l'autre de ce 2ème film, c'est absolument n'importe quoi.
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Addis-Abeba
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Message par Addis-Abeba »

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Lors d'une soirée, un groupe d'amis s'adonne au Ouijà et communique avec l'esprit de David, un enfant décédé à l'âge de 10 ans. Linda adore l'expérience et décide d'utiliser la planche de Ouijà seule. Bientôt, elle devient obsédée à l'idée de communiquer avec l'esprit de David. Voyant qu'elle devient possédée par l'esprit, un ami de Linda se met à enquêter sur le passer de David.

Au final une agréable surprise, pas du tout fan de ouija, donc un sujet qui ne m’intéresse absolument pas à la base.
Pourtant le film est assez accrocheur, pas un chef d’œuvre ni même un grand film, mais le réalisateur mène bien sa barque, sa réalisation est plein d'effets assez amusants, même si pas toujours réussis !
Il prend de temps en temps des risques qui s'avèrent payant.
Les acteurs sont plus crédibles que dans la plupart des productions de ce genre, et leurs personnages mieux définis.
Bref on sent l'envie de sortir un produit plutôt bien foutu, c'est agréable.
Et ça marche, pour les nostalgiques comme moi des films d'horreur des années 80, c'est un bon cru.
Il y a bien sûr quelques dialogues un peu débiles, et un manque de rythme par moment, mais c'est vraiment sympatoche.
Dernière modification par Addis-Abeba le 6 juin 11, 20:22, modifié 2 fois.
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Message par Rockatansky »

My soul to take : Il n'y a pas à dire Wes Craven est tombé bien bas, et puis il n'a pas trop d'excuses, il a écrit le scénario, c'est assez consternant, le scénario est d'une idiotie rare, et c'est mis en scène de manière fainéante, le look du méchant est pas mal, mais trop peu utilisé. A oublier.
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Message par Addis-Abeba »

Rockatansky a écrit :My soul to take : Il n'y a pas à dire Wes Craven est tombé bien bas, et puis il n'a pas trop d'excuses, il a écrit le scénario, c'est assez consternant, le scénario est d'une idiotie rare, et c'est mis en scène de manière fainéante, le look du méchant est pas mal, mais trop peu utilisé. A oublier.
J'ai bien aimé le côté grand guignol des dis premières minutes, pour le reste c'est vraiment tout pourri.
Colqhoun a écrit :Scream 2 | Wes Craven
J'ai toujours énormément aimé le premier film. Encore aujourd'hui, j'apprécie son humour référentiel, l'efficacité de ses séquences de meurtre, les fausses pistes à foison, les personnages archétypaux et le respect total du slasher. Un vrai film de genre, avec un regard en arrière qui peut en énerver certains mais qui me semble plutôt lucide
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Message par Rockatansky »

Addis-Abeba a écrit :
Rockatansky a écrit :My soul to take : Il n'y a pas à dire Wes Craven est tombé bien bas, et puis il n'a pas trop d'excuses, il a écrit le scénario, c'est assez consternant, le scénario est d'une idiotie rare, et c'est mis en scène de manière fainéante, le look du méchant est pas mal, mais trop peu utilisé. A oublier.
J'ai bien aimé le côté grand guignol des dis premières minutes, pour le reste c'est vraiment tout pourri.
Oui ça peut passer dans un film outrancier, mais là ça reste grotesque et sans intérêt par rapport au reste
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Message par johell »

J'avais beaucoup aimé WITCHBOARD à l'époque de sa sortie. Une bonne petite série B. Le n°2 était pas mal aussi, avec Ami Dolenz! :D C'est dommage qu'il n'existe pas un coffret DVD qui regroupe l'ensemble de cette série...
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Message par AtCloseRange »

Jordan White a écrit :The Human Centipede
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Tom Six
Spoiler (cliquez pour afficher)
Avec : Dieter Laser, Ashley C Williams, Ashlyn Yennie, Akihiro Kitamura.

2009

L'horreur la plus insupportable, n'est sans doute pas celle des histoires de fantômes, de démons, mais celle du quotidien, du fait divers. C'est ce que nous raconte Tom Six avec son The Human Centipede. Deux américaines de retour d'Hollande (où elles ont acheté un des cadeaux les plus communs mais aussi un des plus caractéristiques, les souliers jaunes) et en voyage en Allemagne se retrouvent en pleine nuit sur une petite route. Le pneu crève. On a déjà vu cela mille fois dans les films d'horreur. Patient, le réalisateur installe donc ses héroïnes dans un cadre hyper classique et balisé, dans lequel il va falloir trouver du secours. Première touche de perversion avec un cinquantenaire allemand qui commence à tenir un langage salace, en leur parlant crûment, souhaitant ouvertement coucher avec elles. Lindsay recherche dans le dictionnaire ce que veut dire Fricken que leur a lancé le lubrique individu. Il n'y a pas de doute, le malaise s'installe, tandis que l'homme part au loin dans sa voiture, sous la pluie. Elles arrivent alors dans la maison du Docteur Heiter, trempées, le rimmel dégoulinant bien loin de l'image qu'elle renvoyait quelques minutes auparavant. Ce docteur est specialiste de la séparation des enfants siamois. Appartement immense, avec cave, carrelage lisse, canapé minimaliste, quelques touches de couleurs primaires mais pas plus. Le docteur semble vivre dans l'épure. En réalité il a préparé quelque chose de bien plus cruel à ses hôtes rescapés d'un orage qu'elles ne le supposent.

Premier film d'horreur de Tom Six, réalisateur néerlandais, The Human Centipede m'a retourné les tripes, m'a scotché. Après le papier de Tom sur son blog, je me disais qu'il fallait aussi que je tente l'expérience, laquelle semblait proche de l'insoutenable. Une expérience à ne pas mettre devant tous les yeux et qui s'adresse clairement à un public averti. D'abord les clichés habituels, les deux jolies américaines sayantes, qui sont en terrain inconnu, se soudent l'une à l'autre façon de parler alors même que le pire est loin devant elles, et qui se retrouvent dans une situation qui va bien au-delà de la simple séquestration et donc du simple exercice de style. Il est difficile de dévoiler le sujet du film sans écorner son intérêt. La découverte du but du docteur quand il apparaît à l'image fait très forte impresssion. The Human Centipede par l'originalité rare de son sujet, par l'audace même de la mettre en scène surprend, étonne, bouscule aussi. Emotionnellement parce qu'on s'attache assez rapidement à ses personnages victimes malgré elles, sur le plan plastique aussi avec sa caméra se faufilant dans le dédale de couloirs, enfermant dans un étau de plus en plus infernal celles et ceux qui s'y sont perdus, contre leur gré. Tom Six distille de l'humour dans un film noir, ultra violent, à l'instar de la scène d'ouverture où le quotidien (un chauffeur de poids va se soulager avec son rouleau de papier en plein jour sur le bas côté) et ensuite durant tout le film, en convoquant par petites références, le Salo de Pasolini (notamment la scène de la polenta et des clous), les scientifiques fous du cinéma, depuis Frankenstein jusqu'aux films les plus récents, tout en révélant une personnalité, une identité visuelle remarquable. Il y a peu de films qui ressemblent à The Human Centipede même si son canevas de filles perdues livrées en quelque sorte au grand méchant loup ou au criminel dément si l'on préfère n'est pas une idée née en 2009. C'est à la façon dont la tension, le suspens, la violence montent crescendo jusqu'à l'impitoyable final qui font la différence. Cela faisait quelques mois, années, que je n'avais été aussi proche d'arrêter la lecture d'un film (l'avantage du support vidéo par rapport au cinéma, où l'on est obligé de quitter la salle), devant les sévices infligés durant tout le film. Non sans que cela pose des questions pertinentes sur la violence. Plus encore que Dans Ma Peau, le film de Six va très loin dans la représentation physique de la douleur, pas tant du point de vue du sadomasochisme (les actes ne tiennent pas du fantasme sexuel et de sa réalisation mais d'un délire fou de docteur) que de celui d'une expression ouverte, sans équivoque de folie personnelle.

L'image du docteur nazi flotte sur le film, le pousse dans ses retranchements. Le rôle tenu par Dieter Laser tient du prodige. L'acteur, minéral, nerveux et étrangement courtois au début du film, laisse très vite ses yeux s'écarquiller et sa verve cruelle l'emporter sur toute autre considération. Sa monstruosité froide sied parfaitement aux couleurs bleus pétrole de la photo, et aux vagues successives de violence, passant d'abord par la violence verbale puis son versant physique. Les scènes d'humiliations à l'extérieur de la maison comme celles subies dans le laboratoire en sous-bassement sont parmi les plus fortes et les plus révulsantes de ces dernières années. Cela dit, le film est très intelligemment écrit, réalisé et dirigé. On peut trouver un peu limites les actrices quand elles jouent les jeunes touristes un petit peu imbues d'elles-mêmes, mais très viteon s'attache à leur malheur et au sort terrible qui leur est réservé. L'horreur la plus glaçante, la plus implacable imprime dès lors la pellicule suite à l'opération réussie du docteur qui s'en enorgueillit au point de s'embrasser lui-même dans son miroir qu'il tient comme un trophée. Jusqu'au bout, le film n'abandonne pas son idée de toucher à l'horreur absolue, et à l'idée d'une solitude, de l'incommunicabibilité des victimes (leur parole se limite à des cris et des pleurs), liées l'une à l'autre par la force des choses, contre leur volonté, dans l'incapacité physique de crier, à l'exception du personnage du japonais, puisqu'il est le premier corps du centipede. D'ailleurs l'allemand, l'anglais et le japonais sont les langues qui se complètent l'une à l'autre en donnant différents niveaux de lecture sur un même évènement : la tonalité, les accents constituent ici une approche très intéressante de la parole dans le cadre de l'horreur. L'arrivée de la police dans l'intrigue rajoute un faux suspens, mais elle permet aussi d'insister sur la détermination du docteur qui est confondu dans un geste d'une rare maladresse. On se retrouve pour un des personnages dans une issue logique au regard de ce qui a précédé, annulant toute idée saugrenue de twist. Un film hyper radical, dirigé de main de maître, n'oubliant pas l'humour et les séquences gore.

Dans les bonus du Blu-ray uk, les interviews du réalisateur montre un homme très affable, portant un petit chapeau sur la tête, tout souriant et très agréable à écouter. Il corrobore l'idée de ces réalisateurs mettant en scène de véritables horreurs qui sont de véritables crèmes dans la vie, à l'instar de son acteur, lui aussi bien différent de l'image de torturé fou sadique qu'il donne dans le film. Ah la magie du cinéma qui permet de jouer ce que l'on est absolument pas !
à propos de sa suite:
http://www.lesinrocks.com/cine/cinema-a ... p-malsain/
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Addis-Abeba
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Message par Addis-Abeba »

johell a écrit :J'avais beaucoup aimé WITCHBOARD à l'époque de sa sortie. Une bonne petite série B. Le n°2 était pas mal aussi, avec Ami Dolenz! :D
Je vais essayer de me regarder le 2 et le 3, ils sont trouvables sur le net, seulement en VF mais bon ...
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Message par reuno »

Vu le dernier Carpenter, The Ward.
Je suis un inconditionnel du réalisateur. Ou plutôt depuis aujourd'hui je l'étais parce que là c'est sans problème son moins bon film. Pas que ce soit réellement mauvais mais c'est sans intérêt. Une histoire déjà vue, aucune scène marquante... à peu près rien.
Son absence cinématographique de 10 ans, la médiocrité de Pro Life et un pitch pas des plus excitants, font que j'en attendais pas monts et merveilles. Mais j'aurais quand même voulu un peu plus que ça. :(
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Message par Jordan White »

Addis-Abeba a écrit : Captifs:

J'aime pas trop le final, et quand je finis sur une mauvaise impression, j'ai tendance à ne retenir que cela, dommage car pendant une heure le film est vraiment solide.
Yann Gozlan fait déjà preuve d'un savoir faire assez impressionnant pour son premier film, avec très belle maitrise technique et une bonne utilisation du décor, idem pour le son (sonnerie du téléphone mural bien stressante, presque un personnage à part entière).
Avec en plus une superbe photographie de Vincent Mathias.
Bon rien d'extraordinaire non plus, mais c'est tellement au dessus des derniers films de genre Français, que je ne boude pas mon plaisir, un survival à l'ancienne, avec une Zoé Felix non seulement magnifique mais parfaitement crédible, dommage que son trauma d'enfance, ne soit pas mieux exploité.
Par contre le reste du casting Français est raté, ce qui crée un déséquilibre dans le jeu un peu pénible. Les types des Balkans sont eux heureusement bien choisis, avec la tête de l'emploi, mention spéciale au docteur.
Film imparfait mais encourageant ce Captifs, je vais être obligé de prendre le bluray qui comprends en bonus les deux premiers courts-métrages du réalisateur, apparemment déjà prometteurs.
Même avis qu'Addis sur la toute fin, mais je trouve le film dans son ensemble globablement impressionnant, rugueux. Un quasi sans faute, quasi parce qu'il y a tout de même des défauts qui se mêlent à la fête, et des moments moins originaux que le reste, mais il s'agit d'un très grand film de genre à la française, qui nous ramène à l'époque de la sortie de Haute Tension, film qui lui aussi n'y allait pas par quatre chemins pour basculer dans l'horreur, sauf qu'il reposait aussi dans son dernier tiers sur un twist assez incongru pendant des années discuté par les pro et les anti du film, et qui aujourd'hui est resté une bonne référence. Captifs est beaucoup plus psychologique, quasi avare en effets gore/maquillage, mais c'est son but est loin d'être un simple film d'horreur. C'est un survival construit méticuleusement, qui ne cherche pas à effrayer le public avec des jump scares (sur ce point c'est l'exact inverse du remake de Freddy qui en devient parfois ridicule à force de ne s'appuyer que là-dessus au détriment d'ailleurs de l'originalité et de la force d'évocation qui parvenaient à faire de l'original un classique de l'horreur 80's). Ici on suit les pas de médecins engagés dans des conflits, dans les Balkans plus précisément, et le sujet tient dans la capture de ces dits médecins afin de pouvoir les tuer vivants et de récolter des organes servant ensuite à un trafic savamment organisé sous la forme d'une mafia locale aussi bien armée que frontale dans l'horreur. Le papier du Monde m'a fait réagir a posteriori, car je n'avais rien lu sur le film, n'avait même pas vu la BA, et ne savait pas que cela été tiré de faits réels. Le papier du Monde égratigne le script, le fait que ce soient des meurtriers étrangers (dans le cadre d'une production française, mais c'était la même critique pour les filles de Hostel), barbus, avinés, etc. Ce sont aussi des personnages de fiction, et il n'y a pas nécessairement besoin d'en faire des personnages aimables, loin de là, même si tout cela tient du rôle. La "tête de l'emploi" comme tu l'écris Addis, c'est justement ce qui est vilipendé par le papier du Le Monde. C'est comme dire que le réalisateur porte un regard sombre sur les Balkans parce que l'intrigue s'y déroule. En même temps, le film n'est pas une comédie familiale.

Dès que j'ai vu les premières images, je me suis dit qu'il y avait vraiment un plus, par rapport à la production de genre et par rapport au cinéma français global, ce qui n'est pas rien : la photo du film. Sans doute est-ce dû au fait que je l'ai vu en Blu-ray, mais la photo est ici d'une précision, d'une plastique assez remarquables. Il y a un travail sur la profondeur de champ, sur l'espace, et une utilisation optimale du Scope, notamment sur les plans de poursuites en extérieur. Le moindre des détails est visible, et les scènes de captivité sont toutes très lisibles, malgré l'obscurité. Les personnages sont bien campés, à l'exception, autre défaut mineur, du jeu en deça de mes espérances de Elmaleh, pas vraiment à l'aise dans son rôle de docteur dragueur. En revanche j'ai trouvé l'emploi du son particulièrement riche et travaillé. Deux idées très simples qui fonctionnent parfaitement : le son du stéthoscope qui nous fait ressentir les pulsations cardiaques et celui qui suit l'explosion de la mine, avec la déflagration. L'impression de vertige, la perte d'équilibre, et les moments de flottement sont parfaitement rendus durant la chasse et le duel final. Le réalisateur pour son premier film fait preuve de beaucoup de maitrise, et va droit au but. Zoé m'a fait penser surtout durant les vingt dernières minutes à une sorte de scream-queen (sans les cris, ce qui est parodoxal je sais, mais j'aime l'idée) héritée du premier Massacre à la tronçonneuse. Même charisme, même crédibilité, même peur, même issue.
Un réalisateur à suivre de très près.

Sur le Blu-ray import bénélux, il n'y aucun bonus, mais une image stupéfiante de précision et de richesse dans les détails, une excellente piste 5.1 DTS, mais aucun sous-titres, ce qui a rendu le film d'autant plus angoissant que je ne savais absolument pas ce que se disaient les protagonistes entre eux. Est-ce le cas sur le Blu-ray français, y'a -t-il des sous-titres ?
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Re: Topic films d'horreur ! (Index page 1)

Message par Addis-Abeba »

Content que le film t'es plu Jordan, je te rassure si la photographie est superbe, ce n'est pas uniquement du au bluray, puisque je l'ai vu sur un autre format. Dommage cependant pour les bonus, il parait que les deux c-métrages présent sur le bluray Français sont excellents !
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Re: Topic films d'horreur ! (Index page 1)

Message par Jordan White »

C'était en effet beaucoup mieux je trouve que Bedevilled.

Bedevilled

Auréolé de son Grand Prix à Gerardmer, Bedevilled veut faire l'effet d'une bombe. Et y est parvenu à sa manière, loin d'être la plus délicate et la plus réfléchie.
A l'instar de l'Ile, le film prend son temps. Le réalisateur très inspiré de Kim-Ki Duk prend en effet modèle sur le réalisateur pour qui il a été premier assistant. Le film s'étire ainsi en longueurs. Le début permet pourtant d'exposer un point de vue intéressant, de montrer des personnages féminins pris dans l'engrenage infernal d'une communauté vivant au bord de l'eau, coupé du monde et donc de la "civilisation" (Séoul est cité plusieurs fois, et durant un dialogue effrayant on y parle même d'une vie qui y serait plus dure que sur l'île avec ses insulaires violents et bronzés). Dès lors pendant une heure le film s'attache avec une certaine complaisance ou une complaisance certaine à montrer comment un environnement masculin, réduit la parole d'une femme à moins que rien et l'humilie quotidiennement sous les yeux d'autres villageoises tout aussi complices. L'humour très noir de The Chaser m'avait plutôt convaincu, dans le domaine du polar, du film d'interrogatoire et de la course-poursuite, cela passait assez bien. Là, dans Bedevilled, le film installe, lentement, méthodiquement, froidement une vengeance. Derrière le vernis féministe autoproclamé du film (Vous allez voir comment cette femme va se venger. Vous allez voir comment ces hommes vont souffrir de lui avoir fait autant de mal), il y a une montée dans la violence et cette même violence utilisée sans rémission qui insiste beaucoup sur une chorégraphie du geste, le tout avec une photographie ultra soignée. On y parle en filigrane de rejet de l'autre (citadin/villageois, hétérosexualité/homosexualité) avec l'artellerie lourde de sortie : yeux éplorés en plans rapprochés, gifles répétées, sueur dégoulinante, etc. Bref la neutralité n'est pas le crédo de Bedevilled malgré une installation de l'intrigue plutôt bien amenée.

En clair, des actes innommables filmés dans un Scope ensoleillé, des couleurs éclatantes et des rictus en gros plans. L'élément déclencheur de la vengeance est apporté par un contrepoint, sur un gros plan montrant le soleil, avec dans le contexte de la scène, l'idée, oxymore à l'appui d'un soleil noir qui vient d'un seul coup tout ravager sans autre justification, lequel tranche trop radicalement avec le reste et lui apporte alors une dimension sauvage assez gratuite dans ses effets. Le film se résume alors à une série de mises à mort à l'aide d'une faucille, ou d'un couteau. Les plans gore et trash pleuvent, tout comme les insultes. Le problème du film c'est outre son ultra violence et la façon qu'à de se regarder filmer son réalisateur, peaufinant chaque détail, dans sa crudité extrême et un certain mauvais esprit, de le clôre sur des rebondissements qui à mon sens remettent totalement en cause sa caution féministe en hurlant que l'attitude de la copine ne vaut pas mieux et pire est finalement plus criminelle que les actes des villageois. Pour quelle raison terminer sur cette séquence de commissariat quand la vengeance elle-même avait ce côté définitif, façon Les Chiens de paille (la lente montée de la pression et l'explosion soudain de violence) en beaucoup moins virtuose et douloureux, alors que là elle prend une tournure grotesque, exagérement jouée et parodique à plus d'un titre ? On pourra toujours me dire que le film décrit une certaine violence de la société coréenne, un machisme qui imprègne toutes les couches de la société, du cadre supérieur au pêcheur qui trompe sa femme et couche avec sa belle-fille de dix ans. Brutal, sardonique, sans doute. Mais on peut aussi ne pas adhérer du tout à la démarche du film, à sa violence esthétisante qui finalement nuit au propos, sa mise en scène et son final se voulant tonitruants. Je suis pour ma part profondément sceptique.
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cinephage
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Re: Topic films d'horreur ! (Index page 1)

Message par cinephage »

Tiens, j'avais pour ma part été vraiment emballé par ce film, qui rendait fort bien, à mon avis, la redoutable pression du groupe sur l'individu, et la logique visant à ce que cet invididu prenne sur lui jusqu'à un éventuel point de rupture (ici atteint). L'explosion de rage qui suit m'apparait comme conséquence logique de la montée d'angoisse qui la précède, et son coté violent en atténue la portée jubilatoire qui l'accompagnerait sans cela.

Je l'avais vu dans de mauvaises conditions, je vais le revoir à froid, en dvd, mais j'en garde un excellent souvenir.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Rockatansky
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Message par Rockatansky »

La Meute : J'ai ouï dire que c'était le manque de moyens qui péchait pour ce film, bon c'est sur que ça aide pas, qu'à la base visiblement ils avaient prévu plus de monstres, mais malgré tout, quel scénario indigent, une histoire qui s'enfonce dans l'idiotie de minutes en minutes, si jamais Benjamin Biolay avait des doutes sur ses talents de comédiens, ben c'est fait il n'en a pas, il parait que c'est mieux que Humains, et bien qu'est ce que ça doit être...
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