Les films d'horreur

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Rockatansky
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Message par Rockatansky »

ça sort en salle le 15 juin
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Flol
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Message par Flol »

Ouais mais je crois que j'ai moyen envie d'aller à l'Orient Express...:?
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Addis-Abeba
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Message par Addis-Abeba »

Mulberry street:
Si on peut-être plus indulgent pour des budgets microscopique de chez microscopique comme c'est le cas pour ce Mulberry Street, j'ai eu un peu de mal à accrocher .
Évidemment les références à 28 jours plus tard et surtout à Romero sont énormes, ce n'est pas ça qui est vraiment gênant, mais plus le manque de lisibilité générale.
Que ce soit pour les scènes d'action mal cadrés et filmés de façon trop confuses, mais aussi une photographie trop sombre, on n'y voit rien, c'est parfois irritant.
Pourtant quelques idées fonctionnent comme la femme-rat qui a quatre pattes fonce vers la caméra et la fin est vraiment sympa. Et le côté social du film n'est pas dénué d’intérêt.
Pour tout amateur un peu blasé difficile de vraiment s’enthousiasmer mais on sent quand même que Jim Mickle a du potentiel et son deuxième film Stake land semble d'ailleurs très prometteur.

4/10 Pas envie d'être trop dur...
Jordan White
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Message par Jordan White »

Nous sommes la nuit (Wir Sind die Nacht) - Dennis Gansel - 2010

Avec : Karoline Herfurth, Nina Hoss, Jennifer Ulrich, Anna Fisher, Max Riemelt

Durée : 107 min

Je ne m'attendais pas à cela, à une telle maîtrise, mais c'est une excellente surprise que ce Nous sommes la nuit qui a juste à souffrir de son affiche ratée et d'une BA franchement moyenne. Une version moderne du thème devenu classique car souvent revisité par le cinéma du mythe du Vampire ici incarnées par des actrices dans un Berlin moderne filmé en plans très larges ou au contraire dans l'espace réduit de ses boîtes de nuit et des clubs interlopes. Le film démarre sur les chapeaux de roue un peu à la façon de Evil Angel (sorti il y a quelques semaines chez Emylia), dans un avion de ligne. J'ai immédiatement pensé par l'énergie dégagée, par l'utilisation du plan-séquence à celle qui ouvre également le film de MCG, Charlie's Angels, premier du nom, pellicule montée sur dynamite qui ouvrait un grand espace pop pour le cinéma de série B transformée en terrain de jeu immense. Même énergie ici chez l'allemand Dennis Gansel (qui a réalisé le film La vague), même sens du cadre et de la montée de la dramaturgie. Quelques plans lui suffisent pour introduire les trois personnages principaux du film, leur motivation, et leur destinée : ce sont des vampires qui viennent de tuer des passagers et qui s'échappent aussi vite qu'elles sont apparues, sans crier garde, tout en semant la mort sur leur passage. Le générique d'ouverture se referme et l'on suit dès lors les pas de Lena, jeune femme vivant de menus larçins, particulièrement de son "activité" criminelle de pickpocket. Le hasard d'un vol raté lui fait rencontrer un inspecteur de police (très bon Max Riemelt) qui enquête sur un réseaux de proxénètes. Là aussi, même soin accordé au portrait de personnage et au portrait de groupe. Celui d'une jeune femme qui s'accroche comme elle peut à la vie et dont on sent qu'elle peut sombrer d'un côté comme de l'autre à la faveur ou non d'un évènement. De l'autre celui des vampires qui recherchent une jeune femme pour en faire leur nouvelle protégée et les guider dans leur quête d'immortalité. Certains pourront reprocher le côté parfois lisse, top model des vampires, comme si elle sortaient des pubs Dior ou Chanel. J'ai trouvé surtout que ce côté glamour collait parfaitement avec la violence ambigüe, ambivalente des scènes d'action et de morsures, l'un n'empêchant pas l'autre. Et surtout on voit des vampires femmes ce qui n'est pas forcément monnaie courante dans le cinéma d'horreur et dans cette thématique précise, dans un cadre très moderne, en l'occurrence celui du Berlin d'aujourd'hui.

Lena se retrouve donc en quelque sorte au bon moment au bon endroit, dans un boîte où elle est attirée dans les bras de la vénéneuse et chef de clan Louisa, une grande et charismatique vampire blonde qui l'a mord afin que sa vie soit bouleversée à jamais. Entre la femme mûre et la jeune femme qui devient une créature de la nuit se noue une relation trouble, teintée de lesbianisme et surtout d'initiation. Le parcours initiatique de Lena passe par les inconvénients de sa nature transformée (crainte de la lumière vive, obligation de rester dans le secret, amour difficile voire impossible avec le flic) et aussi les avantages (une nature désinhibée, une sensation de toute puissance et de contrôle des situations, une approche différente de la mort). Le film est ainsi parcouru d'éclairs de violence, qui conjuguent les pulsions de vie et de mort, de sentamentalisme et de cruauté, de douleur et de plaisirs intenses. La réalisation est très alerte et ne dispense aucun temps mort, le film donnant l'impression d'avoir été tourné sur une seule journée, depuis l'aube jusqu'à la tombée de la nuit, dans une forme d'urgence qui scied bien à sa narration nerveuse. Lena apprend très vite la réalité et les conséquences de sa nouvelle nature de vampire. Il y a des scènes qui révèlent une nature anxieuse comme d'autres qui la révèlent sous un nouveau jour, particulièrement celle du bain, qui la lave et la soulage de ses blessures, tout en lui donnant un nouveau look, celui d'une femme rousse, aux longs cheveux auburn/brun qui arbore désormais un autre visage et une autre attitude face au monde. Le fait qu'une héroïne rousse soit au centre du film a comblé mes attentes. Je trouve que cela devient de plus en plus rare, et que cela soit réalisé avec autant de panache ne fait que grandir le film. La scène de dialogue entre le flic et Lena, quand celle-ci comprend qu'elle est épiée par Louisa qui est perchée en haut en équilibre au dessus d'elle et que le flic ne voit pas, envoie l'image d'une maitresse et d'une élève, d'une filiation très intéressante entre celle qui est observée et celle qui donne le LA d'une vie guidée par d'anciens démons intérieurs et un désir d'amour. Le film sous le vernis de la facture horrifique (scènes de bestialité, affrontements à mains nus ou à mains armées) est avant tout un film romantique et sentimental, sur la place d'une femme au sein d'un clan qu'elle n'a pas choisi et d'une vie à deux vers laquelle elle pense pouvoir se tourner.

Chacune des héroînes vampires a sa nature, son caractère et ses signes distinctifs. Celui de Charlotte par exemple est le plus discret, le plus placide. Celle-ci a traversé les périodes (très belle scène d'adieu à une proche vers la fin du film sur la comptine Au nom de la lune), a été actrice, s'est rêvée en star du muet, et porte fièrement le porte-cigarette qui faisait le charme de Rita Hayworth. Une scène très drôle la montre dans un restaurant dégoûter un couple très chic de poursuivre leur dîner sur la grâce d'une simple cigarette. On a à l'inverse la figure très adolescente de Nora, cheveux hirsutes et vie croquée par tous les bouts (y compris dans la scène anxiogène du bain de minuit avec les agents de surveillance). Faire ainsi chauffer le chaud et le froid sur le désir, le mystère, l'appel du fruit défendu, de la chair comme celui plus frontal de la mort montre également la maîtrise du cinéaste dans tous les domaines: sur le plan plastique avec les éclairages rouges et verts dans les séquences de boîte de buit au sons d'une musique syncopée et électrisante (je veux la BOF), ou dans l'intimité lors de la scène du baiser entre Lena et Louisa (qui est éperdument amoureuse de cette dernière), sur le plan du rythme, et du découpage, avec une utilisation savante de la caméra portée, du montage et de la direction d'acteurs. A mes yeux, une réussite totale, qui est le versant européen, en plus frontal, avec moins d'atermoiements, plus de profondeur, moins de naïveté de Twilight. Ici, ça respire, ça séduit, ça tue et ça fait l'amour sans arrière-pensée, frontalement, délibérément, avec une touche de sensualité bienvenue. Chaudement recommandée que cette petite pépite allemande, passée inaperçue en salle en France et dont le support vidéo (sorti en Blu-ray et DVD, blindés de bonus que je vais regarder avec beaucoup de plaisir) semble être comme il l'a déjà été pour d'autres films, l'écrin idéal à la découverte et à l'enthousiasme.


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Colqhoun
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Message par Colqhoun »

La Vague se rapprochait grandement de l'aberration cinématographique de premier choix.
Réalisation approximative, récit simpliste et grossier, direction d'acteurs plus qu'aléatoire.. enfin bon, strictement rien de bon à se mettre sous la dent.
Je n'ose imaginer le résultat de la rencontre de ce cinéaste avec un script pareil.
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Jordan White
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Message par Jordan White »

Colqhoun a écrit :La Vague se rapprochait grandement de l'aberration cinématographique de premier choix.
Réalisation approximative, récit simpliste et grossier, direction d'acteurs plus qu'aléatoire.. enfin bon, strictement rien de bon à se mettre sous la dent.
Je n'ose imaginer le résultat de la rencontre de ce cinéaste avec un script pareil.
Je n'ai pas vu La Vague, dont j'ai lu beaucoup de mal il est vrai.
Cela dit, je ne peux juger sans avoir vu.
Quant à la rencontre entre le cinéaste et le sujet des vampires pour Nous sommes la nuit, je l'ai trouvé diablement réussie.
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tenia
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Message par tenia »

Moi qui pensais que Nous sommes la nuit sentait bon le navet de 2nde partie de soirée, je vais peut-être lui donner une chance.

Quant à La vague, j'avoue que je l'avais trouvé tout à fait regardable, malgré un côté démonstration linéaire assez quelconque, pour un propos fort simpliste.
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Message par Jordan White »

tenia a écrit :Moi qui pensais que Nous sommes la nuit sentait bon le navet de 2nde partie de soirée, je vais peut-être lui donner une chance.
Je suis très friand de ce genre de séries B sans prétention et qui pourtant en ont vraiment à revendre.
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reuno
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Message par reuno »

The Violent Kind (The Butcher Brothers)
De bonnes intentions, l'envie de créer des personnages, l'univers des bikers assez rare aussi cinéma mais pas toujours réussi, manque d'originalité, très influencé (les méchants rappelle immanquablement la bande à Denis Hopper dans Blue Velvet)les limites budgétaires se font souvent sentir.
Bien au final mais avec ce que j'en avais lu par ci par là je m'attendais à quelque chose de mieux, de plus singulier.
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Message par nobody smith »

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Depuis sa sortie en salles, j’ai toujours été intrigué par ce wishmaster à cause de cette image assez intrigante d’un homme incrusté dans un mur façon Han Solo. La seule qualité du film tient d’ailleurs dans une certaine imagination pour collectionner les images horrifiques. De manière prévisible, Robert Kurtzman n’arrive pas à se détacher de sa formation maquilleur (il reste d’ailleurs crédité comme tel au générique). Le bonhomme ne montre guère de préoccupation pour son intrigue (basique au possible), sa mise en scène (purement fonctionnelle) et sa direction d’acteur (dire que c’est passable tient de l’euphémisme). Non il s’attache plutôt aux festivités granguignolesques permises par son pitch. Usant jusqu’à la corde son concept de vœux tournant à l’horreur (j’ose même pas imaginer l’essoufflement de la franchise qui ira jusqu’au quatrième opus), wishmaster aligne consciencieusement les maquillages gores et plein de délires graphiques assez réjouissants. Il y a une générosité perverse rendant assez captivant le spectacle et culminant dans un climax fait de tout et n’importe quoi (statues guerrières prenant vie, femme vitrifiée explosant, décapitation à la corde à piano, vomissement façon H.R Giger). Pourtant malgré cela, ce nouveau boogeyman reste peu attractif. La faute en revient une mise en valeur poussive des effets spéciaux entre le manque d’assurance du réalisateur et de moyen dans la production (Wes Craven a du passer plus de temps à appeler Englund, Todd, Hodder et Raimi plutôt que de débloquer des fonds). Dommage y avait de la matière pour une belle et imposante créature.
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Addis-Abeba
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Message par Addis-Abeba »

Globalement d'accord avec toi sur ce Whichmaster, déjà à sa sortie je le trouvais trop timoré, c'est jamais complètement nul, mais ça reste toujours moyen partout, le film ne cherche jamais à décoller et joue surtout sur le charisme de Andrew Divoff dans le rôle du Djinn, je le trouve excellent et heureusement pour ce petit film qu'il est-là ...
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Message par johell »

PSYCHO SHARK de John Hijiri (2010)

Deux étudiantes, Miki et Mai arrivent sur Sunny Beach, une plage privée d'une île tropicale. Ne trouvant pas l'hôtel dans lequel elles ont effectué leurs réservations, elle se retrouvent un peu désemparées jusqu'à ce qu'un jeune homme se propose de les accueillir dans son lodge. Mais quelque chose cloche, les ongles de leur hôte sont teintés d'une couleur ressemblant fortement à du sang et non loin, dans l'eau, quelque chose rode...

Egalement vendu sous le titre JAWS IN JAPAN, ce "direct-to-video" est intriguant à plus d'un titre. Sous couvert d'une affiche qui a une sacrée gueule (!), PSYCHO SHARK n'a toutefois rien à voir avec LES DENTS DE LA MER. Si vous bavez devant cette image impressionnante en espérant y découvrir la version asiatique de LA MORT AU LARGE d'Enzo G. Castellari (1981), c'est que vous êtes mal parti. Davantage axé sur l'érotisme soft que l'horrifique sanguinolent, l'histoire suit les pérégrinations d'un duo de copines parties pour un weekend de batifolages dans l'eau à mi-taille... Du coup, dès le début des événements, on a rapidement l'impression de voir un film de vacances entre jeunes filles.

Se filmant au camescope, les comédiennes s'adressent directement à la caméra pour se créer ainsi leurs propres souvenirs de vacances. Comme un journal intime, ceci est relativement personnel : on fait la moue, on prend des poses "sexy", on se déshabille, on rigole beaucoup, on se découvre mutuellement en bikini en poussant des petits cris tout mignons. Tout ceci n'est pas loin d'être difficilement supportable; du moins sans grand intérêt si vous n'êtes pas adepte des "J-Idols", ces jeunes et jolies femmes adulés par les japonais pour leur vie palpitante où, réellement, il ne se passe pas grand chose si ce n'est à essayé d'être jolie comme pouffe, drôle et pénible comme une petite gamine gâtée.

Bien pourvues par la nature, elles s'échinent aussi à porter des maillots de bain bien trop petits pour contenir leurs atouts physiques. Trop moulant et trop serré, cela déborde au niveau du balcon. Vous êtes prêt à assister à un semblant asiatique d'ALERTE A MALIBU? C'est sans doute à ce moment-là que l'otaku-type doit certainement faire dans son froc. Préparez les kleenex en provision car au-delà d'un plaisir érotico-déviant, n'importe qui aurait sans doute déjà éteint son téléviseur. Et pourtant...

Une fois bien préparées pour affronter la météo, les donzelles se poursuivent sur le sable chaud pour ensuite faire des vagues tout en continuant à tranquillement mouiller pour nous... Mais, au fait, le requin rôde-t'il dans les parages? N'espérons pas un film d'horreur, car en l'état PSYCHO SHARK tient davantage de la vidéo coquine de collégiennes stupides qu'autre chose. Mais on ne va pas s'en plaindre. Caméra tremblante, netteté hésitante, cadrage mal assuré, le film n'est définitivement pas bien mis en scène lorsqu'il est entre les mains de ses "Idols". Toutefois, on savourera une séquence en état de grâce où, la poitrine bien gonflée dans son mini bikini, l'héroïne s'amuse à jeter de l'eau sur son audience. Ooooooh... Comme c'est excitant!

D'une durée totale de presque 70 minutes, comment faire pour passer le temps sur une aussi longue durée alors que l'on a rien d'autre à offrir que du "fan service" décomplexé qui commence gentiment à tourner en rond après à peine 15 minutes depuis le générique?

Plonger sa prétendue intrigue dans un étrange mélange cinématographique qui entremêle une variable entre LE PROJET BLAIR WITCH (1999) et surtout le terrifiant film japonais RING d'Hideo Nakata (1998). Tout ceci grâce à une cassette vidéo maudite qui va procurer le bon quota hallucinogène de son intrigue toute riquiqui... L'ensemble débouche ainsi sur un bien curieux objet filmique où les séquences se suivent dans un logique qui doit échapper au commun des mortels. Dans le meilleur des cas, on dira que PSYCHO SHARK développe une atmosphère un brin envoûtante qui rappelle quelquefois les oeuvres de David Lynch avec son usage du montage désarçonnant et une bande sonore étudiée pour suscité l'angoisse avec des bruitages particuliers et ses zones de "brouillages" télévisuels par l'intermède de ses divers points de vues. Mais qu'est-ce que tout ceci peut bien vouloir dire?...

Bientôt, il n'est plus vraiment besoin de se poser la question. Juste de se laisser porter par cette expérience "DTV" horrifico-érotique très spéciale et sans véritable sens. A vouloir décrypter les indications parsemées ici et là (les dates et heures en bas de l'image, à droite!) par le metteur en scène ne semble aboutir à rien tant il semble vouloir combler le vide scénaristique de son histoire en décadrant davantage ses plans pour sans doute créer une sensation déstabilisante, à l'instar de ses jolies nanas qui commencent gentiment à deviner qu'il y a peut-être quelque chose qui cloche sur cette île. C'est enfin le moment de pimenter l'intrigue et de dévoiler les quelques personnages mystérieux qui peuplent le décor autour des héroïnes, des gaillards louches qui font un trafic de cassettes vidéos pas très nettes...

Et puis, qu'est-ce donc que cet aileron gigantesque qui se déplace sur les flots marins? Serait-ce l'heure d'aller déjeuner? La bizarrerie ambiante commence à prendre effet et l'inquiétude se lit sur les visages. Alternances de situations entre passé et présent, douches en bikinis et autres flashbacks incluant d'autres jeunes femmes les ayant précédées et semblant avoir subit un sort peu enviables dans les environs. PSYCHO SHARK embrouille notre perception du temps, bien aidé par des images de caméra de surveillance, pour délivrer une histoire insaisissable et loin d'être compréhensible...

Toutefois, sans être désagréable, le film s'achemine ensuite rapidement vers une conclusion surprenante où une bande de serial killers se décident enfin à apparaître pour insuffler un peu de violence à l'écran. Même si tout ceci est relativement timide et forcément toujours bien centré sur les nichons de ses comédiennes, le réalisateur John Hijiri essaie tant bien que mal d'essayer de mettre le mon "fin" à son intrigue. On baigne (toujours) en plein n'importe quoi lors d'une longue et suffoquante séquence où apparaît finalement le squale psychopathe du titre. Et là, pas de raison d'être déçu. L'hénaurme effet spécial en images de synthèses à deux francs cinquante tient toutes ses promesses. Quand la série Z côtoie l'absurdité assumée d'un docucul; Hijiri donne enfin sens au titre de son film avec son gros monstre qui, malgré sa taille gargantuesque, l'envoie voler dans les airs pour saisir son casse-croûte du jour! PSYCHO SHARK devient ainsi un long-métrage parmi les plus improbables jamais vus. Voilà. FIN. Vous n'avez rien compris? Pas grave...
Jordan White
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Message par Jordan White »

The Human Centipede

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Tom Six

Avec : Dieter Laser, Ashley C Williams, Ashlyn Yennie, Akihiro Kitamura.

2009

L'horreur la plus insupportable, n'est sans doute pas celle des histoires de fantômes, de démons, mais celle du quotidien, du fait divers. C'est ce que nous raconte Tom Six avec son The Human Centipede. Deux américaines de retour d'Hollande (où elles ont acheté un des cadeaux les plus communs mais aussi un des plus caractéristiques, les souliers jaunes) et en voyage en Allemagne se retrouvent en pleine nuit sur une petite route. Le pneu crève. On a déjà vu cela mille fois dans les films d'horreur. Patient, le réalisateur installe donc ses héroïnes dans un cadre hyper classique et balisé, dans lequel il va falloir trouver du secours. Première touche de perversion avec un cinquantenaire allemand qui commence à tenir un langage salace, en leur parlant crûment, souhaitant ouvertement coucher avec elles. Lindsay recherche dans le dictionnaire ce que veut dire Fricken que leur a lancé le lubrique individu. Il n'y a pas de doute, le malaise s'installe, tandis que l'homme part au loin dans sa voiture, sous la pluie. Elles arrivent alors dans la maison du Docteur Heiter, trempées, le rimmel dégoulinant bien loin de l'image qu'elle renvoyait quelques minutes auparavant. Ce docteur est specialiste de la séparation des enfants siamois. Appartement immense, avec cave, carrelage lisse, canapé minimaliste, quelques touches de couleurs primaires mais pas plus. Le docteur semble vivre dans l'épure. En réalité il a préparé quelque chose de bien plus cruel à ses hôtes rescapés d'un orage qu'elles ne le supposent.

Premier film d'horreur de Tom Six, réalisateur néerlandais, The Human Centipede m'a retourné les tripes, m'a scotché. Après le papier de Tom sur son blog, je me disais qu'il fallait aussi que je tente l'expérience, laquelle semblait proche de l'insoutenable. Une expérience à ne pas mettre devant tous les yeux et qui s'adresse clairement à un public averti. D'abord les clichés habituels, les deux jolies américaines sayantes, qui sont en terrain inconnu, se soudent l'une à l'autre façon de parler alors même que le pire est loin devant elles, et qui se retrouvent dans une situation qui va bien au-delà de la simple séquestration et donc du simple exercice de style. Il est difficile de dévoiler le sujet du film sans écorner son intérêt. La découverte du but du docteur quand il apparaît à l'image fait très forte impresssion. The Human Centipede par l'originalité rare de son sujet, par l'audace même de la mettre en scène surprend, étonne, bouscule aussi. Emotionnellement parce qu'on s'attache assez rapidement à ses personnages victimes malgré elles, sur le plan plastique aussi avec sa caméra se faufilant dans le dédale de couloirs, enfermant dans un étau de plus en plus infernal celles et ceux qui s'y sont perdus, contre leur gré. Tom Six distille de l'humour dans un film noir, ultra violent, à l'instar de la scène d'ouverture où le quotidien (un chauffeur de poids va se soulager avec son rouleau de papier en plein jour sur le bas côté) et ensuite durant tout le film, en convoquant par petites références, le Salo de Pasolini (notamment la scène de la polenta et des clous), les scientifiques fous du cinéma, depuis Frankenstein jusqu'aux films les plus récents, tout en révélant une personnalité, une identité visuelle remarquable. Il y a peu de films qui ressemblent à The Human Centipede même si son canevas de filles perdues livrées en quelque sorte au grand méchant loup ou au criminel dément si l'on préfère n'est pas une idée née en 2009. C'est à la façon dont la tension, le suspens, la violence montent crescendo jusqu'à l'impitoyable final qui font la différence. Cela faisait quelques mois, années, que je n'avais été aussi proche d'arrêter la lecture d'un film (l'avantage du support vidéo par rapport au cinéma, où l'on est obligé de quitter la salle), devant les sévices infligés durant tout le film. Non sans que cela pose des questions pertinentes sur la violence. Plus encore que Dans Ma Peau, le film de Six va très loin dans la représentation physique de la douleur, pas tant du point de vue du sadomasochisme (les actes ne tiennent pas du fantasme sexuel et de sa réalisation mais d'un délire fou de docteur) que de celui d'une expression ouverte, sans équivoque de folie personnelle.

L'image du docteur nazi flotte sur le film, le pousse dans ses retranchements. Le rôle tenu par Dieter Laser tient du prodige. L'acteur, minéral, nerveux et étrangement courtois au début du film, laisse très vite ses yeux s'écarquiller et sa verve cruelle l'emporter sur toute autre considération. Sa monstruosité froide sied parfaitement aux couleurs bleus pétrole de la photo, et aux vagues successives de violence, passant d'abord par la violence verbale puis son versant physique. Les scènes d'humiliations à l'extérieur de la maison comme celles subies dans le laboratoire en sous-bassement sont parmi les plus fortes et les plus révulsantes de ces dernières années. Cela dit, le film est très intelligemment écrit, réalisé et dirigé. On peut trouver un peu limites les actrices quand elles jouent les jeunes touristes un petit peu imbues d'elles-mêmes, mais très viteon s'attache à leur malheur et au sort terrible qui leur est réservé. L'horreur la plus glaçante, la plus implacable imprime dès lors la pellicule suite à l'opération réussie du docteur qui s'en enorgueillit au point de s'embrasser lui-même dans son miroir qu'il tient comme un trophée. Jusqu'au bout, le film n'abandonne pas son idée de toucher à l'horreur absolue, et à l'idée d'une solitude, de l'incommunicabibilité des victimes (leur parole se limite à des cris et des pleurs), liées l'une à l'autre par la force des choses, contre leur volonté, dans l'incapacité physique de crier, à l'exception du personnage du japonais, puisqu'il est le premier corps du centipede. D'ailleurs l'allemand, l'anglais et le japonais sont les langues qui se complètent l'une à l'autre en donnant différents niveaux de lecture sur un même évènement : la tonalité, les accents constituent ici une approche très intéressante de la parole dans le cadre de l'horreur. L'arrivée de la police dans l'intrigue rajoute un faux suspens, mais elle permet aussi d'insister sur la détermination du docteur qui est confondu dans un geste d'une rare maladresse. On se retrouve pour un des personnages dans une issue logique au regard de ce qui a précédé, annulant toute idée saugrenue de twist. Un film hyper radical, dirigé de main de maître, n'oubliant pas l'humour et les séquences gore.

Dans les bonus du Blu-ray uk, les interviews du réalisateur montre un homme très affable, portant un petit chapeau sur la tête, tout souriant et très agréable à écouter. Il corrobore l'idée de ces réalisateurs mettant en scène de véritables horreurs qui sont de véritables crèmes dans la vie, à l'instar de son acteur, lui aussi bien différent de l'image de torturé fou sadique qu'il donne dans le film. Ah la magie du cinéma qui permet de jouer ce que l'on est absolument pas !
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Freddy Nightmare on Elm Street, 2010

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Steven Anstin

2010

Le classique de 1984 a peut-être pris un coup de vieux visuellement. Mais son aura ne s'est pas démentie et son influence non plus, à tel point que des producteurs ont jugé bon pour parler à la génération 15-18 ans de lui servir un remake, non pas au plan près mais prêt à consommer, similaire à un petit plat rapidement mangé, sans saveur. Dans le film de Craven (cinéaste qui ne fait par ailleurs pas du tout l'unanimité loin de là), le Freddy Krueger arborait avec un ton salace et un plaisir pervers un pull à rayures rouge, un chapeau sur la tête et une main gantée ornée de lames. Idem pour celui de 2010, le charme et la perversité en moins. Une impresisonnante erreur de casting qui réduit dès les premières secondes la puissance métaphorique de l'original à un simple produit de divertissement destiné à faire sursauter les adolescents entre deux rasades de coca. Le film de terreur nocturne a accouché ici d'un divertissement sans amibition, visuellement plus pop, mais aussi beaucoup plus banal malheureusement. Le film démarre trop vite et n'a même pas le temps d'exposer un point de vue, une histoire, des personnages qu'il y a déjà deux morts, que la description des héros de l'histoire se résume à une sempiternelle histoire de séparation amoureuse. L'efficacité voulue en dépit du sens, du suspens, et surtout du trouble. Aucun trouble ici, aucune ambiguité, aucun jeu sur les mots, sur le langage, sur la parole. Les grandes qualités du film de 1984 outre le plaisir manifeste à incarner ce type de personnages par Robert Englund (un des grands héros humains du cinéma américain d'horreur) étaient de pouvoir jongler entre les terribles faits rapportés et jamais vérifiés, la parole des enfants et le monde des adultes qui en avaient fini par en venir à la justice personnelle. Freddy ne s'était pas immolé en signe de révolte ou de geste de désespoir ultime, on l'avait brûlé. Et donc sacrifié. L'histoire originale a gardé toute son inventivité et son originalité.

Le rôle tenu par l'acteur Jackie Earle Haley est ici cabotin dans le mauvais sens du terme. Son personnage n'a ici aucune envergure, mais les autres personnages n'en ont pas davantage. Kris est par exemple l'un des personnages les moins écrits et interprétés du cinéma d'horreur de ces dix dernières années. Aucune évolution, aucune émotion. Rien ou presque. Si ce n'est un mignon minois, que reste-il à l'actrice pour s'imposer ? Pas grande chose. Après m'être posé la question et m'être interrogé sur la ressemblance étrange qu'entretenait le personnage de avec l'acteur Thomas Dekker, il m'a fallu finalement un plan de jour dans la scène suivant son introduction pour me dire que finalement il s'agissait bel et bien de lui et non d'un sosie. L'acteur ne joue pas très bien. Il est même franchement mauvais par moments. Etonnant qu'Araki l'ait choisi pour Kaboom que je n'ai toujours pas vu, mais j'espère qu'il le dirige bien mieux qu'ici. Les autres personnages ne sont guère mieux lotis, et celui de Nancy qui aurait pu être un beau personnage de cinéma contemporain hésite trop entre les allures d'artiste incomprise (dont la chambre cache des reproductions de toiles de Van Gogh entre autres, génie incompris de son temps, voyez le lien de cause à effet, bref...) et celle de tête pensante, découvrant peu à peu le fil et le noeud de l'intrigue. Quelques scènes devenues cultes du film original sont reprises ici, sans encore une fois la violence frontale de ce dernier, dont celle du lit. Celle de la baignoire, ultra prévisible puisque qu'annonce au moins cinq minutes à l'avance dure quelques secondes. Surtout il manque la sensibilité de Heather Langenkamp, ses cheveux ébouriffés, la pureté des traits de son visage, ses cris et sa peur du sommeil, ici réduite à peau de chagrin par des atermoiements, des hurlements suspendus dans le vide et surtout d'innombrables donc insupportables à la longue jump scares, utilisés au bas mot quinze fois pour faire sursauter les spectateurs du dernier rang qui pourraient, cela s'entendrait s'être assoupis devant un film aussi mou, banal et platement réalisé. Heather Legenkamp n'a pas souhaité joué dans le remake. Mais son souvenir reste indélibile, comme celui de Phoebe Cates, autre figure emblématique d'un cinéma bis des années 80, de l'horreur cousue main, par des artistes de l'émotion et du suspens horrifique savamment construit. L'exact inverse de ce Freddy 2010, avec ses ados qui boivent du Red Bull, utilisent leur I-pad et trépassent sous les assauts d'une figure autrefois légendaire devenue un pantomine proche du ridicule. Le ridicule ne tue pas. Et le Freddy 2010 n'est pas un film honteux, il est juste terriblement ennuyeux, prévisible et lisse pour ne serait-ce que convaincre sinon enthousiasmer.
Dernière modification par Jordan White le 28 mai 11, 17:44, modifié 2 fois.
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Demi-Lune
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Message par Demi-Lune »

Jordan White a écrit :Le classique de 1984 a peut-être pris un coup de vieux visuellement.
Personnellement, je ne trouve pas, non. Ça tient remarquablement la route.
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