Lady Chatterley (Pascale Ferran - 2006)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
- Boubakar
- Mécène hobbit
- Messages : 52249
- Inscription : 31 juil. 03, 11:50
- Contact :
Re: Lady Chatterley (Pascale Ferran)
Les bras m'en tombent.
-
- Mogul
- Messages : 11652
- Inscription : 21 sept. 04, 16:57
- Localisation : lost in time and lost in space
Re: Lady Chatterley (Pascale Ferran)
Je te rassure moi aussi
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
- Boubakar
- Mécène hobbit
- Messages : 52249
- Inscription : 31 juil. 03, 11:50
- Contact :
Re: Lady Chatterley (Pascale Ferran)
Va commander Et la tendresse, bordel !, tu seras pardonné !bruce randylan a écrit :Je te rassure moi aussi
-
- 1st Degree
- Messages : 13648
- Inscription : 28 août 04, 18:49
- Localisation : Une galaxie lointaine, très lointaine
- Contact :
Re: Lady Chatterley (Pascale Ferran)
Boubakar a écrit :Les bras m'en tombent.
Moi qui ne suis pas trop pour ce genre de films, je l'ai découvert sur ARTE et j'ai été séduit.
Blogs Perso, Cinéma de Minuit : http://cineminuit.fr.over-blog.com/
Cinéma Actuel : http://sallesobscures2.over-blog.fr/
"And Now Mr Serling"
Cinéma Actuel : http://sallesobscures2.over-blog.fr/
"And Now Mr Serling"
-
- Mogul
- Messages : 11652
- Inscription : 21 sept. 04, 16:57
- Localisation : lost in time and lost in space
Re: Lady Chatterley (Pascale Ferran)
Regardes tes Chu Yuan et tu le seras aussiBoubakar a écrit :Va commander Et la tendresse, bordel !, tu seras pardonné !bruce randylan a écrit :Je te rassure moi aussi
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
- Boubakar
- Mécène hobbit
- Messages : 52249
- Inscription : 31 juil. 03, 11:50
- Contact :
Re: Lady Chatterley (Pascale Ferran)
Oui, c'est vrai que...bruce randylan a écrit :Regardes tes Chu Yuan et tu le seras aussi
-
- Mogul
- Messages : 11652
- Inscription : 21 sept. 04, 16:57
- Localisation : lost in time and lost in space
Re: Lady Chatterley (Pascale Ferran)
non mais !
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99494
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
Re: Lady Chatterley (Pascale Ferran)
Pas besoin d'aller plus loin que le premier post pour trouver un avis qui corresponde à peu près au mien ; une formidable réussite en tout cas dans un style assez unique. C'est très rare de tomber sur un film à la fois ausssi charnel et aussi pudique ; à ce propos, même si les styles et l'histoire n'ont absolument rien à voir, je le rapproche tout de même de La Leçon de piano de Jane Campion. Et la scène finale, quelle beauté dans la simplicité, quelle émotion !Joe Wilson a écrit :J'attendais avec une certaine impatience ce nouveau projet de Pascale Ferran, qui n'avait pas tourné depuis L'Age des possibles, et l'on peut dire que le résultat est à la hauteur de l'attente.
Lady Chatterley est un film absolument magnifique, d'une grâce ténue, qui échappe en permanence aux risques de pesanteur liés à une adaptation littéraire. Le roman de D.H.Lawrence a été vu et revu (il faut préciser que Pascale Ferran adapte ici une deuxième version, Lady Chatterley et l'homme des bois), a nourri certaines audaces érotiques et un goût du scandale.
La réalisatrice réussit cependant rapidement à trouver sa direction propre. Elle dépeint une femme à la recherche d'elle-même, éprise de liberté dans un univers clos. La passion porte le souffle de l'utopie et l'incandescence des premières fois. Lady Chatterley est traversé par une intensité rare, perceptible dans les gestes, dans les regards...c'est aussi un film brillamment naturaliste. Quasiment toutes les scènes sont ainsi concentrées dans la propriété des Chatterley, mais les promenades de Lady Constance, pour rejoindre la cabane de son amant, sont magnifiées par leur évocation de la nature. Le film trouve alors son rythme, son inspiration sereine, et ces parenthèses sont souvent parmi les moments les plus fascinants.
L'exploration psychologique des personnages est aussi remarquable. Pascale Ferran resserre toujours son film autour de son trio principal. Lady Constance est une femme d'une éclatante modernité dans sa quête éperdue vers une forme de liberté. Elle s'affirme par son idylle passionnelle, qui va représenter sa raison de vivre, et acceptera les frustations d'une situation douloureuse. Elle se consacre cependant avec dévouement à son mari, Sir Clifford, mais son handicap devient un enfermement, une souffrance au-delà de l'empathie et de l'acceptation.
Apparait également la conscience d'antagonismes sociaux, et une défiance vis à vis de la sévère rigueur de son mari. Celui-ci, par son handicap, ne vit qu'à travers des frustrations. Il tente cependant toujours de garder l'honneur de son rang, une fierté qui ne peut cacher les blessures.
Enfin, le garde-chasse Parkin, qui se nourrit et s'épanouit dans sa solitude. Il recherche pourtant une dignité, une parole. Le personnage gagne en densité jusqu'au final. On est là-encore autour de considérations sociales: Parkin a aussi sa fierté, ses espérances, et c'est avec Constance qu'il parviendra à les exprimer.
Lady Chatterley retranscrit donc le miracle d'une rencontre, avec une simplicité bouleversante. Les relations atteignent une justesse mémorable, une sensibilité délicate et saisissante.
Une perle rare.
je m'en vais lire la suite du topic maintenant
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99494
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
Re: Lady Chatterley (Pascale Ferran)
Là par contre, ça m'a fait parfois un peu malJeremy Fox a écrit :
je m'en vais lire la suite du topic maintenant
- Phnom&Penh
- Assistant opérateur
- Messages : 2077
- Inscription : 28 févr. 08, 12:17
- Localisation : Tengo un palacio en Granada
Re: Lady Chatterley (Pascale Ferran - 2006)
Ca m'agace aussi (je viens de lire) mais je le comprends. C'est un film très féminin (la référence à Jane Campion est bien vue) et réalisé d'une façon vraiment personnelle. A la sortie du film, qui m'avait énormément séduit, j'avais relu la version classique de Lady Chatterley et celle adaptée pour le film. A lire les deux l'un après l'autre, on comprend bien qu'il s'agit de deux versions fort différentes et c'est sur ces différences que Pascale Ferran a bâti la structure de son film. Toute la force intellectuelle du film est dans l'adaptation, dans la nuance, rien n'est donné au premier degré, tout est dans la poésie de l'instant cinématographique. Du coup, cela peut décevoir fortement si on ne rentre pas dedans: il n'y a pas de porte d'entrée, on est dedans ou pas.Jeremy Fox a écrit :Là par contre, ça m'a fait parfois un peu mal
Le seul truc qui me choque, c'est le nombre d'allusions à la photographie "téléfilm". On peut aimer ou pas le travail photo sur un film. Celui-ci a ses particularités, on n'est pas obligé d'aimer. Mais qualifier ce travail de photo téléfilm, c'est avoir mis ses yeux dans sa poche. Non seulement la photographie de ce film est excellente, mais elle est l'aboutissement d'un très gros travail, destiné à faire ressortir de façon très nuancée le passage des saisons. Ce n'est pas une photographie qui flatte l'oeil, le travail est discret mais il est évident.
Sorti en 2006, ce film reste ma plus belle découverte en salle à ce jour.
"pour cet enfant devenu grand, le cinéma et la femme sont restés deux notions absolument inséparables", Chris Marker
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99494
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
Re: Lady Chatterley (Pascale Ferran - 2006)
Ca m'agace aussi (je viens de lire) mais je le comprends.
Moi aussi ; pas de problème là-dessus.
Je trouve aussi ; elle intrigue au départ mais au vu de l'ensemble, elle s'avère remarquablement cohérente. J'ai adoré aussi le passage 'tremblé' à la texture bien différente, vu comme à travers des photos jaunies, du voyage à Menton.Non seulement la photographie de ce film est excellente, mais elle est l'aboutissement d'un très gros travail, destiné à faire ressortir de façon très nuancée le passage des saisons. Ce n'est pas une photographie qui flatte l'oeil, le travail est discret mais il est évident.
- Phnom&Penh
- Assistant opérateur
- Messages : 2077
- Inscription : 28 févr. 08, 12:17
- Localisation : Tengo un palacio en Granada
Re: Lady Chatterley (Pascale Ferran - 2006)
Tout à fait. Et cela à l'avantage de replacer le film dans son époque, celle de la Promenade des Anglais, bien plus que si une scène avait été tournée sur place. Loin de vouloir moderniser son sujet qui est fortement marqué "période victorienne", elle a pris soin qu'on reconnaisse d'emblée cette période (je me souviens qu'elle avait même fait quelques recherches pour ne pas se tromper sur le type de sous-vêtements portés en ce temps là ). Le roman est trop typique de son temps pour être actualisé. Il fallait au contraire bien marquer le film dans sa période victorienne, pour qu'au delà des naïvetés de certains dialogues et situations, on retrouve des sentiments universels et profondément intemporels.Jeremy Fox a écrit :Je trouve aussi ; elle intrigue au départ mais au vu de l'ensemble, elle s'avère remarquablement cohérente. J'ai adoré aussi le passage 'tremblé' à la texture bien différente, vu comme à travers des photos jaunies, du voyage à Menton.
"pour cet enfant devenu grand, le cinéma et la femme sont restés deux notions absolument inséparables", Chris Marker
-
- Producteur
- Messages : 9706
- Inscription : 15 oct. 10, 21:58
Re: Lady Chatterley (Pascale Ferran - 2006)
Le film se passant dans les années 20, on ne peut pas vraiment parler de "période victorienne", même si les mentalités perduraient (surtout dans ce milieu).
J'ai vu le film, je l'ai apprécié, sans plus. Je l'ai vu dans sa version courte,c'est sans doute pour cela : j'ai eu l'impression qu'il manquait des choses dans le récit.Je ne suis pas d'accord du tout pour la "photo téléfilm" : les images sont superbes (et , en plus, il y a des téléfilms qui bénéficient d'une belle photo...).L'interprétation est remarquable. Avec mention à Jean-Louis Coulloc'h , dans le rôle de l'amant : un acteur qu'on aimerait bien revoir au cinéma.
J'ai vu le film, je l'ai apprécié, sans plus. Je l'ai vu dans sa version courte,c'est sans doute pour cela : j'ai eu l'impression qu'il manquait des choses dans le récit.Je ne suis pas d'accord du tout pour la "photo téléfilm" : les images sont superbes (et , en plus, il y a des téléfilms qui bénéficient d'une belle photo...).L'interprétation est remarquable. Avec mention à Jean-Louis Coulloc'h , dans le rôle de l'amant : un acteur qu'on aimerait bien revoir au cinéma.
-
- Tout le monde en parle
- Messages : 5704
- Inscription : 15 avr. 06, 08:56
- Localisation : fait le larron
- Contact :
Re: Lady Chatterley (Pascale Ferran - 2006)
Bof... J'ai vu Bright Star l'autre jour et, justement, je reprocherais à Campion cette approche très esthétique du film en costume, très pictural ; là, où Ferran, en revanche, réussi un film tout aussi beau en passant par une reconstitution plus "brute", plus naturelle. Hourra pour Ferran !Phnom&Penh a écrit :(la référence à Jane Campion est bien vue)
"Je ne veux pas rester dans l'histoire comme le gars qui a détruit l'Univers"
Dude, where's my car
Tears in my beers
Dude, where's my car
Tears in my beers
- Phnom&Penh
- Assistant opérateur
- Messages : 2077
- Inscription : 28 févr. 08, 12:17
- Localisation : Tengo un palacio en Granada
Re: Lady Chatterley (Pascale Ferran - 2006)
Bah, oui, d'autant que ça se passe après la première guerre mondiale et que ça n'est pas vraiment difficile à deviner. Ca m'apprendra à utiliser des clichésriqueuniee a écrit :Le film se passant dans les années 20, on ne peut pas vraiment parler de "période victorienne", même si les mentalités perduraient (surtout dans ce milieu).
C'était juste dans le sens de film très féminin, je ne voulais pas comparer les mises en scène (d'autant que je n'ai encore vu que le premier film de Campion).NotBillyTheKid a écrit :J'ai vu Bright Star l'autre jour et, justement, je reprocherais à Campion cette approche très esthétique du film en costume, très pictural
"pour cet enfant devenu grand, le cinéma et la femme sont restés deux notions absolument inséparables", Chris Marker