Les Aventures du Baron de Munchausen (Terry Gilliam - 1988)

[semmelweis]

Les images qui se trouvent dans ta critique me donnent terriblement envie de voir ce film

[Anorya]

Les images qui se trouvent dans ta critique me donnent terriblement envie de voir ce film

Moi aussi.

[Demi-Lune]

Les images qui se trouvent dans ta critique me donnent terriblement envie de voir ce film

Moi aussi.

Tu ne le connais pas ? Étonnant.

[Anorya]

Si bien sûr, mais ma VHS accuse le coup et ça fait une éternité que je ne l'ai pas revu. Ne me restent en mémoire que ce travelling avec la balle et la fin que je trouve géniale où Gilliam fait de la mort une icone digne des grandes gravures du passé.

[Outerlimits]

C'est bien simple : des films de cet acabit, on n'en fait plus !
Baroque, audacieux, visuellement splendide, Gilliam démontrait une fois de plus - et ce malgré les tumultes qui mirent à mal la finalisation de ce projet - qu'il était un auteur à par entière, le digne héritier de Mélies, et le roi de la démesure.
Soucieux du moindre plan, du moindre détail (il s'aida d'illustrations de grands peintre d'époque pour certaines scènes, comme l'apparition de la Vénus, la danse qu'elle entreprend avec le baron), le film parvient à surprendre malgré les concessions qu'il dû faire à l'époque pour l'épurer, faute de moyens suffisants (la séquence de la Lune, par exemple, devait être plus ambitieuse) et de difficultés logistiques qui rendirent le tournage chaotique.
Et pourtant, malgré ces imprévus, ces contraintes et ces restrictions, il réussit constamment à nous émerveiller : ainsi, contrairement à beaucoup d'avis, je trouve le segment sur la Lune excellent et vraiment trés beau, ne souffrant tout au plus de la scène un peu grotesque où Robin Williams fait une attaque sur son volatile mécanique (séquence dont Gilliam aurait franchement pu s'abstenir). Mais, et on le sait bien, certaines scènes se suffisent à elle-meme : l'idée de l'intellect sur le corporel, la vision de la Lune "à la Mélies" (voir la séquence où nos protagonistes escaladent le croissant de Lune), la qualité de la plupart des effets (mis à part quelques rares blue screen un peu foireux) s'évertuant à représenter une "imagerie datée" (dans le sens le plus noble du terme) mais trés belle et collant au propos même du film et aux ambitions de son auteur...
Le film garde un aspect "cartoon/BD" s'autorise les séquences les plus folles digne d'un dessin-animé de Tex Avery : les sprints de Berthold, le souffle de Gustavus, la force herculienne d'Albrecht...
Les décors, quant à eux, sont fabuleux.
Le côté artisanal des effets spéciaux, même "perfectibles", apportent un cachet unique.

Alors c'est sûr, un tel foisonnement d'idées, un cinéma aussi référencé, une vision aussi "baroque", ne pouvait pas s'accomoder au goût de tout le monde, et allait forcément rendre hermétique un certain public habitués à des canons plus "standards".

Et puis, il y aussi autre chose : "Le baron de Munchaüsen" avait le "tort" d'arriver aprés "Brazil" dont les fans étaient encore sous le choc.
Il n'est pourtant pas question de comparer les 2 films ici (Gilliam d'ailleurs le disait lui-même lorsqu'on parlait de son chef d'oeuvre : "le problème est que je ne pourrais probablement jamais faire mieux"), quoique Gilliam référence ici "Brazil" à de nombreuses occasions (les séquences d'envolées, le travelling arrière montrant Munchausen sur le point d'être décapité par les Turcs, et qui renvoit à celui de la chambre des tortures de "Brazil").

Quoiqu'il en soit, "Le baron de Munchausen", malgré quelques menus défauts (montage parfois un peu défaillant, séquence de la bataille finale qui manque un chouïa d'ampleur, quelques rares effets d'incrustations ratés), reste une merveille de film... Et puis, il présente aussi l'avantage d'avoir d'avoir mis en avant les débuts d' Uma Thurman, se dévoilant dans une séquence magnifique, et, surtout, de la petite Sarah Polley, qui montrait déjà qu'elle était une grande !

[Max Schreck]

C'est un des films de mon enfance mais ça faisait quand même un petit moment que je n'avais pas eu l'occasion de le revoir. Maintenant que j'en connais les conditions de production (hallucinant making of), c'est incroyable de constater à quel point le film se tient malgré tout, son discours est solide et la folie de chaque scène est un délice pour les sens. Et qu'est-ce que c'est beau ! J'étais tenté de faire des captures d'écran, mais je vois que Demi-Lune a cédé à cette tentation page précédente.

Le plus merveilleux, c'est qu'en dehors d'une poignée d'écrans bleus, l'essentiel a été réalisé "in camera" comme on dit (you get what you film) : matte paintings, miniatures, décors prodigieux de Dante Ferreti, animatronics.

Alors certes, le rythme peut paraître un peu hésitant, les interprètes parfois en roue libre, et on n'échappe pas toujours aux risques du film à sketches forcément inégaux. Gilliam n'est pas un cinéaste qui a brillé par la rigueur de son montage, l'artiste étant plutôt habité par des visions. Il a ici trouvé un materiau idéal et c'est fou de se dire que ce qu'on voit sur l'écran a d'abord été couché sur le papier en se disant que ce serait possible techniquement de le mettre en image.

Mais on ne s'égare jamais vraiment. La cohérence de l'ensemble est régulièrement réaffirmée grâce au personnage de Sally, formidablement incarné par Sarah Polley, qui s'acharne à remettre le Baron sur les rails de sa quête, et dont on peu considérer que c'est son regard d'enfant qui nous est donné à partager, interprétant pour nous le récit du narrateur, sans filtre, avec la foi la plus pure accordée aux contes de fées. Le premier acte nous raconte ainsi toute l'histoire du film en mode théâtre, révélant les coulisses, avant de progressivement faire disparaître la réalité de ces dernières et de nous faire plonger dans toutes les dimensions de l'illusion. Je suis juste un peu gêné quand le ton devient un peu trop adulte (les galipettes des époux lunaires, les jurons de Vulcain), jugeant ça un peu déplacé, comme Sally en fait.

Le propos du film est d'une richesse et d'une beauté auxquelles je suis toujours aussi sensible, aujourd'hui comme hier. Frère d'âme de Cyrano, Munchausen célèbre la victoire de la création sur la destruction, de l'imagination sur la raison, de la paix sur la guerre, de la vie sur la mort (les apparitions de cette dernière sont toujours aussi marquantes), de l'art sur la vie. C'est un des rares cas de films qui me parle tellement que, parce que je suis aussi conscient de ses imperfections, je ne chercherai pas pour autant à batailler autour de moi pour le faire apprécier, comme si ça me suffisait de le kiffer tout seul.

Et puis j'adore le score flamboyant et toutes trompettes dehors de Michael Kamen, sa somptueuse valse qui contient toute l'énergie du film :

[Pomponazzo]

Messieurs, merci d'avoir tout dit sur ce film magique bien avant moi. Du coup je serai bref et répétitif.

J'avais bien sûr adoré Brazil, mais j'ai encore été davantage subjugué par l'audace hallucinante de Munchausen. Ce film est miraculeux par bien des aspects, et restera à jamais une perle rare dans mon coeur.

Je viens de le revoir dans des conditions assez idéales (BlouRé et projection) et pour moi il n'a pas pris une ride, tant le projet pharaonique a mobilisé de talents et d'énergie. En particulier, à la première place, les décors de Ferretti éclairés par Rotunno : je crois que Gilliam ne pouvait pas rêver mieux. Le casting jubilatoire, la musique barrée dans l'érudition mais si évocatrice de Kamen; les innombrables visions barrocco-vienno-italiennes uniques de Gilliam complètement inspirées, le tout à l'ancienne, avec parfois des bouts de ficelle, de la récup' (des décors du Nom de La Rose ont été recyclés)... Des idées visuelles à la pelle. L'humour délirant, parfois pythonesque, parfois un peu raté il est vrai, mais qu'importe. La touchante mise en abyme fort à propos... L'idée de la mort vaincue - à plusieurs reprises - par la fantaisie... A chaque fois que je le revois je me régale, c'est un peu les montagnes russes, mais je jubile comme un gamin et n'éprouve pas ce sentiment de fatigue ou de surenchère un peu over-the-top qu'évoquent certains. Je peux le comprendre en revanche.

C'est tout ce que j'aime au cinéma. Quel dommage que Gilliam n'ait plus jamais retrouvé cette grâce. Soit-il remercié pour ce magnifique spectacle.

[ballantrae]

Les fans de la première heure de Brazil dont j'étais avaient attendu ce film avec impatience et pour la plupart compris que Gilliam avait oeuvré ailleurs tout en restant lui-même.
a la revoyure, quelques menus défauts mais bien en deça des multiples qualités d'un film comme on n'en fait plus.
Un regret: l'impression que Gilliam n'aura pas eu la carrière espérée depuis malgré des réussites réelles dans les 90' ( L'armée des 12 singes puis Las Vegas Parano) et une bizarrerie qu'il me faudrait revoir pour l'apprécier vraiment ( Tideland).
Nombre de ses derniers films sont assez tristes que ce soit Les frères Grimm, Parnassus ou Zero Theorem qui sont assez mal construits, épais et rarement taillés dans la matière poétique et délirante de Brazil ou Munchausen.
Il me faudrait revoir Time bandits que j'aimais bien ou encore l'assez foutraque Jabberwocky ou le trop "normal" Fisher king (selon des critères de Brazil's fan, c'est plutôt celui-là qui m'avait alors déçu...je ne l'ai revu qu'une seule fois depuis sa sortie et la déception était restée l'impression dominante malgré un excellent J Bridges).
Mais Terry Gilliam par quelques films plus sa participation aux Monty Pythons reste un nom important.

[Truffaut Chocolat]

Tiens, découvert hier soir justement.
C’est un vrai "film de Noël" je trouve, dans le sens où c’est un festin à la gloire de l’imagination et de la naïveté. Du coup, je suis impatient d’être à la sortie de son Don Quichotte, qui semble boucler la boucle avec l’ensemble de sa carrière.

[Flol]

Du coup, je suis impatient d’être à la sortie de son Don Quichotte, qui semble boucler la boucle avec l’ensemble de sa carrière.

Tu sais que tu vas devoir attendre encore un peu ?
http://www.telerama.fr/cinema/la-maledi ... 148189.php

[Pomponazzo]

Ca c'est de la malédiction ou je m'y connais pas

En attendant, si vous voulez (re)plonger dans Don Quichotte, je recommande la formidable adaptation de Rob Davis en BD chez Warum.

[Truffaut Chocolat]

Du coup, je suis impatient d’être à la sortie de son Don Quichotte, qui semble boucler la boucle avec l’ensemble de sa carrière.

Tu sais que tu vas devoir attendre encore un peu ?
http://www.telerama.fr/cinema/la-maledi ... 148189.php

Triple

[Jeremy Fox]

La chronique de Claude Monnier

[jhudson]

Criterion va bientôt sortir un UHD.

En France ESC/Sony ressort un Blu ray et on ne sait pas si c'est le nouveau master ou celui de 2008 ,a mon avis c'est surement l'ancien les langues disponibles en Dolby TrueHD 5.1 étant les mêmes.