Top David Lynch

[Gounou]

Mais c'est bien d'être dérouté ! Complètement perdu, je dis pas... mais perdre un peu pied, c'est la marque de ses plus grands films.

[Watkinssien]

Indépendamment de sa qualité, ELEPHANT MAN ne donne pas vraiment une idée de l'univers de Lynch. Ok on trouve quelques motifs par ci par là, mais ils ne sont pas l'essentiel. Ce n'est pas un hasard si même des gens qui détestent Lynch aiment ELEPHANT MAN.

Donc s'il faut faire découvrir la filmo de Lynch à quelqu'un, je passerais par BLUE VELVET: on y retrouve toutes ses obsessions et motifs, mais le récit est suffisamment clair pour ne pas dérouter. Ainsi la personne peut déjà savoir si elle se trouve des affinités avec l'univers ou pas

Mais The Elephant Man est tout autant un Lynch en pleine possession de ses moyens que Blue Velvet ou Mulholland Dr.... Son romantisme, sa noirceur, son humour, son humanité, son impact émotionnel, sa puissance visuelle. Que le récit soit accessible ou pas, lorsqu'on découvre un auteur important, c'est de voir aussi sa capacité narratrice à nous immerger soit dans un Londres à la limite du surréalisme et du fantastique "Browningien" soit dans l'état onirique d'un passage de l'âge adolescent à l'age adulte, dans le rêve déchu d'une actrice pleine d'espoir ou encore dans le parcours contemplatif d'un septuagénaire sur sa tondeuse à gazon.

C'est tout ça l'univers de Lynch, ce n'est pas qu'un délire où l'on se perd avec délectation, c'est aussi sa simplicité parfois, sa tendresse très accessible comme ses ruptures de ton hallucinées, sa violence surprenante, sa pureté romanesque...The Elephant Man donne carrément une idée, une notion de l'univers lynchien, comme une pièce dans un magnifique puzzle qui constituerait l'art du bonhomme.

[Thaddeus]

Two thumbs up pour Watkinssien.

Son romantisme, sa noirceur, son humour, son humanité, son impact émotionnel, sa puissance visuelle. Que le récit soit accessible ou pas, lorsqu'on découvre un auteur important, c'est de voir aussi sa capacité narratrice à nous immerger soit dans un Londres à la limite du surréalisme et du fantastique "Browningien" soit dans l'état onirique d'un passage de l'âge adolescent à l'age adulte, dans le rêve déchu d'une actrice pleine d'espoir ou encore dans le parcours contemplatif d'un septuagénaire sur sa tondeuse à gazon. C'est tout ça l'univers de Lynch, ce n'est pas qu'un délire où l'on se perd avec délectation, c'est aussi sa simplicité parfois, sa tendresse très accessible comme ses ruptures de ton hallucinées, sa violence surprenante, sa pureté romanesque...The Elephant Man donne carrément une idée, une notion de l'univers lynchien, comme une pièce dans un magnifique puzzle qui constituerait l'art du bonhomme.

Voilà, je me contente juste de quoter parce qu'il n'y a pas un mot à enlever ni un à ajouter. J'ai souligné l'essentiel : c'est exactement ça, Lynch, bien plus que les marques de bizarrerie et l'originalité un peu trop proverbiale auxquelles on le réduit souvent.

[Gounou]

Je ne veux pas épiloguer parce que je crois qu'on ne parle pas de la même chose. Il ne s'agit pas de nier le caractère éminemment personnel d'Elephant Man mais de le resituer dans le parcours personnel de son auteur. Est-ce le film de l'exhaustivité, celui par lequel on peut statuer sur un univers ? Je ne le pense pas. Le film est-il moins important pour autant ? Non. Est-ce une porte d'entrée délicate ? Plutôt, oui. Est-ce qu'il faut une porte d'entrée délicate lorsqu'on découvre un artiste imaginatif comme Lynch ? ...c'est là que nos avis divergent.

[Mama Grande!]

Sauf que l'atmosphère, le traitement des personnages, le déroulement du récit (linéaire ou pas) m'ont fait en effet penser à Browing, peut-être même parfois à Tim Burton, mais pas à Lynch. J'ai toujours considéré Lynch comme un romantique (c'est d'ailleurs pour ça que mon préféré est Fire walk with me), mais le romantisme de Elephant Man ne m'a pas fait penser au romantisme lynchien. Malgré l'absence de monstruosité, j'ai plus vu Lynch dans The Straight story, pour sa peinture de l'Amérique rurale.
Ce n'est pas une critique en soi, un réalisateur peut faire un excellent travail même en-dehors de sa zone de confort. Et j'admets que je devrais peut-être le revoir, je changerai peut-être d'avis qui sait. Mais tout ça pour dire que si je devais conseiller à quelqu'un un Lynch, je voudrais autant que ce soit un qui fasse savoir à ce quelqu'un s'il peut avoir des affinités avec ses autres films. Et je ne pense pas qu'Elephant Man soit le plus approprié pour ça (ne serait-ce que si l'on en juge par l'unanimité qu'il génère, alors que tous ses autres films divisent). Mais ça n'empêche pas de le conseiller quand même pour d'autres raisons

[MJ]

J'aime enfin Inland Empire sans aucunes réserves.

[Thaddeus]

Phénomène bien connu de revirement radical que l'on pourrait appeler "syndrome de reconsidération demi-lunesque". Les spécialistes l'étudient toujours, ne parvenant pas à en comprendre les mécanismes complexes.

[MJ]

Les spécialistes l'étudient toujours, ne parvenant pas à en comprendre les mécanismes complexes.

Les films "autres" s'y prêtent particulièrement (exemples persos) : Possession (là c'est manège complet avec retour à case départ), Southland Tales, ce Lynch-ci...

J'étais trop sérieux étant ado. En espérant avoir une personnalité désormais stabilisée sur cette plus saine ouverture d'esprit.

[Truffaut Chocolat]

J'aime enfin Inland Empire sans aucunes réserves.

Normal, c'est le meilleur.

[AtCloseRange]

J'aime enfin Inland Empire sans aucunes réserves.

Normal, c'est le meilleur.

et hop j'ai rendu mon déjeuner.

[Thaddeus]

Pour les anglophones, les Lynch girls parlent du cinéaste et délivrent quelques anecdotes.

[AtCloseRange]

Pour les anglophones, les Lynch girls parlent du cinéaste et délivrent quelques anecdotes.

Le thumbnail qui va pas pour Patricia

[Demi-Lune]

Le thumbnail qui va pas pour Patricia

C'est clair. Le choc.

[Thaddeus]

Bah elle a vieilli, comme tout le monde. Boyhood jouait d'ailleurs de façon assez émouvante du passage du temps sur elle (son personnage avait une scène qui l'exprimait très concrètement).
Après vérification je m'aperçois qu'à un an près elles sont toutes les trois du même âge.

[Amarcord]

Bah elle a vieilli, comme tout le monde.

C'est terriblement injuste et cruel mais on est peut-être plus dur avec Patricia parce qu'elle restera à tout jamais l'une des ("la" ?) créatures lynchiennes les plus sexy de la filmographie de Lynch... Renee, c'était quand même quelque chose ! En tout cas, en l'occurrence (et sans vouloir les offenser), ni (dans une moindre mesure) Naomi ni (surtout) Laura n'ont cette aura hypersexuelle, chez Lynch.