Le vent se lève (Ken Loach, 2006)
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- Mogul
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Le vent se lève (Ken Loach, 2006)
Irlande, 1920. Des paysans s'unissent pour former une armée de volontaires contre les redoutables Black and Tans, troupes anglaises envoyées par bateaux entiers pour mater les velléités d'indépendance du peuple irlandais.
Par sens du devoir et amour de son pays, Damien abandonne sa jeune carrière de médecin et rejoint son frère Teddy dans le dangereux combat pour la liberté...
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- Doublure lumière
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J'en parlais à l'instant dans "Notez les films"
J'ai beaucoup aimé, une histoire de fraternité qui m'a beaucoup remué.
Et moi qui avais du mal à appréhender ce conflit, j'y vois un poil plus clair.
Même si le film, dans sa première partie en tous cas, peut être trouvé manichéen ( je ne l'ai pas ressenti pendant la scéance cependant).
Belle Palme d'or en tous cas, peut être consensuelle mais on s'en fout un peu.
J'ai beaucoup aimé, une histoire de fraternité qui m'a beaucoup remué.
Et moi qui avais du mal à appréhender ce conflit, j'y vois un poil plus clair.
Même si le film, dans sa première partie en tous cas, peut être trouvé manichéen ( je ne l'ai pas ressenti pendant la scéance cependant).
Belle Palme d'or en tous cas, peut être consensuelle mais on s'en fout un peu.
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J'en sors et je suis globalement assez déçu. Je trouve le film un poil trop classique dans son déroulement. Il en devient prévisible et mon intérêt a décru lentement au fil de la projection. Bien sûr le film contient de très belles choses et des scènes fortes mais ça n'a pas suffit pour emporter mon adhésion. Et pour tout dire Cillian Murphy ne m'a pas tellement convaincu. Pas qu'il soit un mauvais acteur mais je l'ai trouvé plutôt transparent.
Enfin bref c'est déjà le film de Ken Loach que j'aime le moins (je les ai pas tous vu en même temps) et je trouve que c'est effectivement comme dit plus haut une Palme d'Or bien sage et consensuelle.
Enfin bref c'est déjà le film de Ken Loach que j'aime le moins (je les ai pas tous vu en même temps) et je trouve que c'est effectivement comme dit plus haut une Palme d'Or bien sage et consensuelle.
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Ken Loach (cinéaste que par ailleurs j'aime beaucoup) chausse ses plus gros sabots et le voici qui réalise l'exploit de signer un film tout à la fois sans nuances et totalement insipide à l'image de son histoire d'amour ou de la musique de George Fenton. Du cinéma militant balourd et sans émotion (on ne s'attache à aucun des personnages), trop long, qui se vautre dans le misérabilisme et qui se révèle franchement très manichéen au moins dans sa première partie. Si seulement la mise en scène rattrapait le coup, ce qui n'est pas le cas et on s'y ennuie assez rapidement malgré les efforts du cinéaste pour nous asséner des séquences de violence et de tortures perpétrées par les "gros vilains anglais". La seule chose intéressante est d'y apprendre quelques faits historiques sur la naissance de l'IRA ; pour le reste, on espère vite que Loach recommencera à replonger dans ses chroniques sociales qui font tout son charme (Raining Stones, My Name is Joe...). Rageant de voir Cannes le récompenser pour un film que je considère comme un de ses plus mauvais (avec Carla's song)
- Flol
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Wow...Jeremy Fox vient de me calmer.
Je vais voir le film ce soir et, en tant que fan de Ken Loach (en particulier de ses chroniques sociales dont tu parles, auxquelles je rajouterais même Riff-Raff et The Navigators), j'ai plutôt hâte de découvrir ce dernier opus.
Wait & see, donc.
PS : j'ai découvert son méconnu Black Jack il y a quelques jours, et c'est un bien beau film.
Je vais voir le film ce soir et, en tant que fan de Ken Loach (en particulier de ses chroniques sociales dont tu parles, auxquelles je rajouterais même Riff-Raff et The Navigators), j'ai plutôt hâte de découvrir ce dernier opus.
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PS : j'ai découvert son méconnu Black Jack il y a quelques jours, et c'est un bien beau film.
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j'ai des avis partagés sur Ken Loach. J'en ai adoré certains, détésté d'autres. Je me disais que j'irais bien voir celui-là et puis Jeremy (et des autres d'ailleurs) m'a bien calmée aussi. En même temps si je trouve le temps, je sais que j'irai quand même parce que je finis souvent par aller les voir, car ses films me laissent rarement indiférrente (ce qui est déjà ça)... mais ceci dit là, je sais pas...
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Je me permets de reposter mon avis de mercredi. (Je constate que je ne suis pas le seul à en être sorti refroidi).
Je suis passé à côté. Ou plutôt ça m'est un peu passé au dessus. Ce n'est pas inintéressant, au contraire, mais la complexité de la réflexion, même si elle est présentée de façon simple, ne m'a pas convaincue totalement. J'avais toujours un petit soupçon quelque part. Loach prend partie, et cela semble juste. Mais de temps en temps, je tiquais un peu devant tant de manichéisme. Notamment dans la première partie, celle qui décrit le début de la situation d'occupation et la lutte des résistants. A chaque fois que l'on croise des anglais ce sont des bêtes sauvages, violentes, horribles. Cela s'est sûrement passé comme ça, je n'en doute pas, mais une telle exagération, de tels clichés, sans contrepoint (on ne voit que des anglais conquérants) m'a un peu gêné sur le moment. Les développements du camp républicain, ses divisions, sont également très intéressantes. On n'est parfois pas loin du mélodrame, mais Loach garde ses distances, reste sobre.
Peut-être que le film est trop froid, trop distant (malgré l'histoire des deux frères). Je ne sais pas. Je n'ai pas passé un mauvais moment mais j'ai trouvé le temps un peu long. Ca ne m'a pas plus touché que ça (pourtant la situation du début fait écho à des conflits très actuels).
Je suis passé à côté. Ou plutôt ça m'est un peu passé au dessus. Ce n'est pas inintéressant, au contraire, mais la complexité de la réflexion, même si elle est présentée de façon simple, ne m'a pas convaincue totalement. J'avais toujours un petit soupçon quelque part. Loach prend partie, et cela semble juste. Mais de temps en temps, je tiquais un peu devant tant de manichéisme. Notamment dans la première partie, celle qui décrit le début de la situation d'occupation et la lutte des résistants. A chaque fois que l'on croise des anglais ce sont des bêtes sauvages, violentes, horribles. Cela s'est sûrement passé comme ça, je n'en doute pas, mais une telle exagération, de tels clichés, sans contrepoint (on ne voit que des anglais conquérants) m'a un peu gêné sur le moment. Les développements du camp républicain, ses divisions, sont également très intéressantes. On n'est parfois pas loin du mélodrame, mais Loach garde ses distances, reste sobre.
Peut-être que le film est trop froid, trop distant (malgré l'histoire des deux frères). Je ne sais pas. Je n'ai pas passé un mauvais moment mais j'ai trouvé le temps un peu long. Ca ne m'a pas plus touché que ça (pourtant la situation du début fait écho à des conflits très actuels).
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Ben moi, au risque de passer pour un grand naïf, j'avoue avoir passé un agréable moment...C'est vrai que la description des anglais ne fait pas particulièrement dans la dentelle mais je ne m'en suis rendu compte qu'a posteriori...ce qui ne m'a donc pas gêné lors de la vision du film...
L'histoire d'amour est fadasse (comment souvent chez Loach), l'acteur principal assez transparent, les personnages manquent d'envergure...enfin le film ne manque pas de défauts...et pourtant...
On reproche beaucoup à Loach l'aspect pédagogique et partisan de son cinéma (au détriment de l'aspect artistique)...moi ça me dérange pas...c'est la marque de fabrique du bonhomme, on le sait depuis longtemps...ses idées sont souvent les miennes et probablement que j'aime bien être caressé dans le sens du poil...
Enfin pour en revenir au film, je trouve qu'il ne manque pas de souffle et lors de la dernière partie, le manichéisme gentils résistans/méchants colons s'étiole pour laisser place à une véritable réflexion sur le sens de l'histoire...faut-il persévérer dans le radicalisme au risque de ne vivre que dans l'utopie? Au contraire, faut-il savoir faire des compromis (compromissions?) au risque de devenir des valets du pouvoir jadis combattu? C'est tout le débat entre gauche radicale et gauche réformiste...
On pourra reprocher aus starlettes cannoises d'avoir récompensé un film peu innovant et politiquement consensuel...c'est, ma foi, possible...le film m'a ému donc ce n'est pas moi qui pourrait leur reprocher...de toute façon le temps jugera...comme toujours...
L'histoire d'amour est fadasse (comment souvent chez Loach), l'acteur principal assez transparent, les personnages manquent d'envergure...enfin le film ne manque pas de défauts...et pourtant...
On reproche beaucoup à Loach l'aspect pédagogique et partisan de son cinéma (au détriment de l'aspect artistique)...moi ça me dérange pas...c'est la marque de fabrique du bonhomme, on le sait depuis longtemps...ses idées sont souvent les miennes et probablement que j'aime bien être caressé dans le sens du poil...
Enfin pour en revenir au film, je trouve qu'il ne manque pas de souffle et lors de la dernière partie, le manichéisme gentils résistans/méchants colons s'étiole pour laisser place à une véritable réflexion sur le sens de l'histoire...faut-il persévérer dans le radicalisme au risque de ne vivre que dans l'utopie? Au contraire, faut-il savoir faire des compromis (compromissions?) au risque de devenir des valets du pouvoir jadis combattu? C'est tout le débat entre gauche radicale et gauche réformiste...
On pourra reprocher aus starlettes cannoises d'avoir récompensé un film peu innovant et politiquement consensuel...c'est, ma foi, possible...le film m'a ému donc ce n'est pas moi qui pourrait leur reprocher...de toute façon le temps jugera...comme toujours...
- Jeremy Fox
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Bien sur la seconde partie entame une réfléxion plus intéressante mais en même temps, ce débat faut-il persévérer dans le radicalisme au risque de ne vivre que dans l'utopie? Au contraire, faut-il savoir faire des compromis (compromissions?) au risque de devenir des valets du pouvoir jadis combattu? a été maintes fois traité auparavant et avec beaucoup plus de talent et de subtilité (Viva Zapatta par exemple pour n'en citer qu'un)SuperBouffon a écrit : Enfin pour en revenir au film, je trouve qu'il ne manque pas de souffle et lors de la dernière partie, le manichéisme gentils résistans/méchants colons s'étiole pour laisser place à une véritable réflexion sur le sens de l'histoire...faut-il persévérer dans le radicalisme au risque de ne vivre que dans l'utopie? Au contraire, faut-il savoir faire des compromis (compromissions?) au risque de devenir des valets du pouvoir jadis combattu? C'est tout le débat entre gauche radicale et gauche réformiste...
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C'est sûr que le débat n'a rien de nouveau...et il est toujours d'actualité même si le réformisme (mais la gauche d'aujourd"hui est-elle encore réellement réformiste?) semble avoir gagné (au moins pour un temps) la bataille...Que le sujet ait déjà été traité ne pose pas de problème en soi je pense...de toute façon tous les sujets ont déjà été traités non? C'est le regard du cinéaste qui importe...Loach y apporte sa petite contribution...qu'on pourra juger négigeable au regard de certaines autres...ou pas...Jeremy Fox a écrit : Bien sur la seconde partie entame une réfléxion plus intéressante mais en même temps, ce débat faut-il persévérer dans le radicalisme au risque de ne vivre que dans l'utopie? Au contraire, faut-il savoir faire des compromis (compromissions?) au risque de devenir des valets du pouvoir jadis combattu? a été maintes fois traité auparavant et avec beaucoup plus de talent et de subtilité (Viva Zapatta par exemple pour n'en citer qu'un)
Alors Loach? Un des derniers bastion d'un cinéma revendicatif et militant à une époque où le divertissement semble prendre le pas sur la réflexion? Ou bien cinéaste d'un autre âge, asseneur de certitudes, bien pensant et larmoyant?
- Jeremy Fox
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Exact. Mais là, j'avais une désagréable impression de déjà-vu (asséné à coup de massues) y compris dans les films de Ken Loach (Land and freedom par exemple) sans que Loach parte sur de nouvelles pistes ou n'élève son propos.Que le sujet ait déjà été traité ne pose pas de problème en soi je pense...de toute façon tous les sujets ont déjà été traités non? C'est le regard du cinéaste qui importe...
C'est ce que je pense de lui la plupart du temps sauf que pour la première fois, j'y ai vuAlors Loach? Un des derniers bastion d'un cinéma revendicatif et militant à une époque où le divertissement semble prendre le pas sur la réflexion?
Peut-être est-ce moi qui me suis lassé de son cinéma ? Ce n'est pas impossible mais aux merveilleux souvenirs que je garde de Raining Stones, Ladybird, Land and Freddom..., je doute quand même un peu et je préfère que ce soit lui qui se soit trompé plutôt que moi qui soit devenu un sans coeurun cinéaste d'un autre âge, asseneur de certitudes, bien pensant et larmoyant?
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- Jeremy Fox
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J'y pensais justement hier soir et j'attendais ton intervention. Je ne l'ai pas revu depuis sa sortie et j'ai désormais très peur d'y rejeter un oeil à cause de la déception causé par son dernier opus.Nikita a écrit :De ce que tu dis de ce nouvel opus Jeremy, je le pensais déjà de Land and Freedom, je suis donc étonné que ce dernier trouve grâce à tes yeux
EDIT : Sans parler de son quelconque message, Land and Freedom m'avait quand même beaucoup ému contrairement au dernier. Les personnages étaient dans mon souvenir bien mieux décrits et l'histoire d'amour assez touchante.
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- Assistant(e) machine à café
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Je viens de me faire insulter par un ami à qui j'avais conseillé le film...apparemment mon opinion n'est pas majoritaire parmi les cinéphiles...ce que je comprends très bien cela dit...les conflits entre nous concernant Ken Loach ne sont pas nouveaux...
Concernant land and freedom, je l'ai vu y a déjà quelques temps mais effectivement il me semble que les deux films sont très proches...ne serait-ce que par le thème traité...
Ma position est donc le suivante: si vous avez aimé land and freedom, il est probable que le vent se lève puisse vous plaire (même si Jeremy Fox est un contre-exemple), dans le cas contraire, fuyez-le comme la peste...
Concernant land and freedom, je l'ai vu y a déjà quelques temps mais effectivement il me semble que les deux films sont très proches...ne serait-ce que par le thème traité...
Ma position est donc le suivante: si vous avez aimé land and freedom, il est probable que le vent se lève puisse vous plaire (même si Jeremy Fox est un contre-exemple), dans le cas contraire, fuyez-le comme la peste...