Cinéphilie qui s’essouffle : cela vous est-il arrivé ?

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Flol
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Re: Cinéphilie qui s’essouffle : cela vous est-il arrivé ?

Message par Flol »

Alexandre Angel a écrit :Sans parler de toutes les appellations en phile :fiou:
Je vois très bien à quoi tu fais allusion... ;) ;) ;)
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Jeremy Fox a écrit :Et ça a désormais souvent une connotation d'élitisme, d'intolérance et de pinaillage.
Mais ce n'est parce que les gens en face de nous n'ont pas le même rapport au cinéma que nous, et donc méprise cette passion (moi quand on me traite d'élitiste, d'intolérance et de pinaillage, j'y vois plutôt du mépris), que le terme devrait être banni. Certains ont un problème avec ce terme, l'ont visiblement perverti, tant pis pour eux, ce n'est pas pour ça qu'on ne devrait pas/plus l'utiliser.
Je ne comprends pas ce principe de précaution, tout ça parce que le grand public se sentirait fragilisé en entendant le mot "cinéphile".
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Vic Vega
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Re: Cinéphilie qui s’essouffle : cela vous est-il arrivé ?

Message par Vic Vega »

Truffaut Chocolat a écrit :Depuis quelques temps, je sens cette passion se consumer petit à petit, comme si elle n’avait plus sa place en moi. Par exemple, alors que toutes les semaines, je me réapprovisionnais à la médiathèque par brouettes entières, je n’y ai rien emprunté depuis un bon mois et demi. Et comme je vais très peu en salles…

Ce n’est pas une question de temps, quand je veux quelque chose, j’ai toujours le temps pour, non, c’est vraiment une question de curiosité, c’est ça qui me fait peur. Ce sentiment d’arriver au bout, de ne plus vouloir aller plus loin, oui, c’est comme si j’avais l’impression d’avoir fait le tour de la question. Et pourtant je sais à quel point c’est faux ! Pire, je n’arrive plus à me mettre en situation émotionnelle pour regarder un film, comme un buvard gorgé d’encre si vous voulez.

Tout ceci est bien confus mais j’aimerais bien savoir si cette sensation vous est déjà arrivée.
Si oui, cette période a-t-elle durée longtemps, ou un jour, avez-vous eu le sentiment que rien ne serait plus comme avant, sans nécéssairement savoir pourquoi ?
Jamais. J'ai parfois été trop essoufflé pour pratiquer la cinéphilie mais je n'ai jamais connu ce qu'évoque Truffaut Chocolat. Même dans la première moitié des années 1990, lorsque l'actu rock m'occupait de façon conséquente (grunge, Britpop, meilleure période de Morrissey solo, PJ Harvey Jeff Buckley...), la mention d'une reprise d'Arizona Junior dans un cinéma pas vraiment proche d'une station de métro était suffisante pour modifier mes plans de weekend. Il y eut en revanche entre septembre 1994 et septembre 1996 une période de disette cinéphile subie pour cause d'études très prenantes durant laquelle je n'ai vu que 5 films (Pulp Fiction et Seven en salles, King of New York sur TF1, Bad Lieutenant et Reservoir Dogs en VHS). Pour preuve que la passion n'est pas éteinte, même après avoir été pas mal déçu par le cinéma d'Extrême-Orient, je continue à visionner les derniers succès du BO coréen en espérant encore découvrir un nouveau Syndicat du crime (ce qui n'arrive jamais dans 99.99999% des cas).
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Alexandre Angel
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Re: Cinéphilie qui s’essouffle : cela vous est-il arrivé ?

Message par Alexandre Angel »

Flol a écrit :
Alexandre Angel a écrit :Sans parler de toutes les appellations en phile :fiou:
Je vois très bien à quoi tu fais allusion... ;) ;) ;)
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Chouette, le nouveau Alex Lutz !! :D
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Cinéphilie qui s’essouffle : cela vous est-il arrivé ?

Message par Alexandre Angel »

Vic Vega a écrit : J'ai parfois été trop essoufflé pour pratiquer la cinéphilie mais je n'ai jamais connu ce qu'évoque Truffaut Chocolat.
François, pas Chocolat.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Jeremy Fox
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Re: Cinéphilie qui s’essouffle : cela vous est-il arrivé ?

Message par Jeremy Fox »

Flol a écrit :
Alexandre Angel a écrit :Sans parler de toutes les appellations en phile :fiou:
Je vois très bien à quoi tu fais allusion... ;) ;) ;)
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Jeremy Fox a écrit :Et ça a désormais souvent une connotation d'élitisme, d'intolérance et de pinaillage.
Mais ce n'est parce que les gens en face de nous n'ont pas le même rapport au cinéma que nous, et donc méprise cette passion (moi quand on me traite d'élitiste, d'intolérance et de pinaillage, j'y vois plutôt du mépris), que le terme devrait être banni. Certains ont un problème avec ce terme, l'ont visiblement perverti, tant pis pour eux, ce n'est pas pour ça qu'on ne devrait pas/plus l'utiliser.
Je ne comprends pas ce principe de précaution, tout ça parce que le grand public se sentirait fragilisé en entendant le mot "cinéphile".
Je me suis mal exprimé ; ce sont beaucoup de ceux qui se disent cinéphiles que je trouve la plupart du temps intolérants, méprisants et élitistes. Et du coup je ne me retrouve pas vraiment dans cette catégorie de personnes. Et je préfère me considérer comme un amateur de cinéma ; c'est plus modeste et ça me convient mieux. Avec les "cinéphiles", j'ai souvent beaucoup de mal ; ils savent souvent tout et ne se remettent que rarement en question.
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Re: Cinéphilie qui s’essouffle : cela vous est-il arrivé ?

Message par Flol »

Ok ok c'est donc un problème perso. De mon côté, c'est un terme que je continue d'utiliser, et tant pis si on se fout de ma gueule. Le mépris est chez eux, pas chez moi (bien que parfois, ça me démange fortement).
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Re: Cinéphilie qui s’essouffle : cela vous est-il arrivé ?

Message par Jack Carter »

Je partage exactement la même opinion que Flol.
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Re: Cinéphilie qui s’essouffle : cela vous est-il arrivé ?

Message par Rick Blaine »

Jeremy Fox a écrit : Je me suis mal exprimé ; ce sont beaucoup de ceux qui se disent cinéphiles que je trouve la plupart du temps intolérants, méprisants et élitistes. Et du coup je ne me retrouve pas vraiment dans cette catégorie de personnes. Et je préfère me considérer comme un amateur de cinéma ; c'est plus modeste et ça me convient mieux. Avec les "cinéphiles", j'ai souvent beaucoup de mal ; ils savent souvent tout et ne se remettent que rarement en question.
Exactement pareil pour moi.
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Re: Cinéphilie qui s’essouffle : cela vous est-il arrivé ?

Message par Flol »

Ça m'aurait étonné. :o
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Re: Cinéphilie qui s’essouffle : cela vous est-il arrivé ?

Message par monk »

Le cinéma a toujours été une grande passion pour moi, depuis le début de l'adolescence. Le Film, l'Image font partie de moi. J'ai eu une période parisienne à 2 ou 3 films en salle par semaine, j'ai vécu l'arrivée du DVD de plein fouet et ça a été une immense libération. J'ai acheté des milliers de films, passé des journées seul à 3 ou 4 films puis vu 300 films par an pendant plusieurs années, et ce malgré le boulot, les enfants, les autres passions...
Mais c'est vrai que depuis un moment, j'ai un peu l'impression d'avoir fait "le tour". Je n'ai pas forcément raison, mais en tout cas, je n'ai plus le besoin de subir la pression de ma cinéphilie (dans le sens de "curiosité cinématographique") et je vois moins de films (entre 150 et 200 par an, ça reste beaucoup plus que beaucoup de monde !), je ne me ferais plus des journées à plusieurs films, et je peux enfin vivre avec l'idée que je ne verrais pas tout et que je ne suis pas obligé de tout voir non plus. Ça n'a finalement aucune importance. Je n'aime pas Bergman ou Tarkovski ? Franchement, ce n'est plus grave, je n'ai plus à me "forcer" à voir "ce qu'il faut avoir vu".
Tavernier m'a quand même ouvert les portes d'un certain cinéma français que je ne connaissais pas du tout, et il y a eu un certain rebond dans la boulimie...

Aujourd'hui mes enfants sont suffisamment grands pour avoir accès au cinéma adulte (mais pas X, hein), une porte s'est ouverte et on a passé l'été à voir des films ensemble et de fait, ma collection prend enfin du sens: ce n'est plus juste des films que j'ai aimé, mais je transmet enfin quelque chose. Quel plaisir de les voir surpris par la scène de la douche dans Psychose, par la fin de Sixième Sens ou du Village, de discuter autour de Green Book ou Blackkklansman, d'offrir une nouvelle vision du XXe siècle, et d'offrir de la beauté et des émotions moins formatées que celles qu'ils ont eu jusqu'ici l'habitude de ressentir (vraiment ?) devant le cinéma qui était le leur.
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Re: Cinéphilie qui s’essouffle : cela vous est-il arrivé ?

Message par Ouf Je Respire »

Je réponds à la question: oui.
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Re: Cinéphilie qui s’essouffle : cela vous est-il arrivé ?

Message par Barry Egan »

Ouf Je Respire a écrit :Je réponds à la question: oui.
C'est normal pour quelqu'un qui se nomme "je respire" de s'essouffler de temps en temps.
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Re: Cinéphilie qui s’essouffle : cela vous est-il arrivé ?

Message par Supfiction »

Alexandre Angel a écrit :le terme que je préfère, c'est amateur.
Ouaih mais c’est au mieux un énorme euphémisme. Ça ne reflète pas la réalité aux yeux de ton interlocuteur si tu te contentes de dire ça. A moins d’être plus précis et de dire que tu es amateur de films classiques par exemple. Parce que « Amateur de cinéma », ça veut rien dire, c’est comme de dire que tu aimes la musique, pratiquement tout le monde est amateur de cinéma même ceux qui y vont une fois pas an.

Le mot cinéphile sera peut-être connoté pédant aux yeux de certaines personnes avec des à priori mais il n’y a pas mieux pour décrire ce que le cinéma représente dans ta vie.
Cela dit je comprends qu’on use de cet euphémisme quand on a pas envie de parler (comme si on cachait une maladie) et même maintenant que j’y pense je l’ai fait souvent, soit pour abréger la conversation, ou bien par jeu ou par humilité aussi. Mais en cas de vraie discussion avec quelqu’un (qu’on apprécie), je ne vois pas de qualificatif plus explicite que dire qu’on est cinéphile. Ça n’empêche pas de préciser quel genre de cinéphile on est.
Vic Vega a écrit : Il y eut en revanche entre septembre 1994 et septembre 1996 une période de disette cinéphile subie pour cause d'études très prenantes durant laquelle je n'ai vu que 5 films (Pulp Fiction et Seven en salles, King of New York sur TF1, Bad Lieutenant et Reservoir Dogs en VHS).
5 films en deux ans ? :shock:
Tu es médecin ou chirurgien ?
Dernière modification par Supfiction le 28 août 19, 20:57, modifié 1 fois.
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Alexandre Angel
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Re: Cinéphilie qui s’essouffle : cela vous est-il arrivé ?

Message par Alexandre Angel »

Supfiction a écrit :Ça ne reflète pas la réalité aux yeux de ton interlocuteur si tu te contentes de dire ça.
Tu sais, si mon interlocuteur en a rien à foutre du cinématographe, cinéphile ou amateur, ce sera blanc bonnet et bonnet blanc.

Cela dit, le terme de "cinéphilie" a son histoire et son Histoire et je fais très largement avec.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Cinéphilie qui s’essouffle : cela vous est-il arrivé ?

Message par Coxwell »

Supfiction a écrit :
Alexandre Angel a écrit :le terme que je préfère, c'est amateur.
Ouaih mais c’est au mieux un énorme euphémisme. Ça ne reflète pas la réalité aux yeux de ton interlocuteur si tu te contentes de dire ça. A moins d’être plus précis et de dire que tu es amateur de films classiques par exemple. Parce que « Amateur de cinéma », ça veut rien dire, c’est comme de dire que tu aimes la musique, pratiquement tout le monde est amateur de cinéma même ceux qui y vont une fois pas an.

Le mot cinéphile sera peut-être connoté pédant aux yeux de certaines personnes avec des à priori mais il n’y a pas mieux pour décrire ce que le cinéma représente dans ta vie.
Cela dit je comprends qu’on use de cet euphémisme quand on a pas envie de parler (comme si on cachait une maladie) et même maintenant que j’y pense je l’ai fait souvent, soit pour abréger la conversation, ou bien par jeu ou par humilité aussi. Mais en cas de vraie discussion avec quelqu’un (qu’on apprécie), je ne vois pas de qualificatif plus explicite que dire qu’on est cinéphile. Ça n’empêche pas de préciser quel genre de cinéphile on est.
Vic Vega a écrit : Il y eut en revanche entre septembre 1994 et septembre 1996 une période de disette cinéphile subie pour cause d'études très prenantes durant laquelle je n'ai vu que 5 films (Pulp Fiction et Seven en salles, King of New York sur TF1, Bad Lieutenant et Reservoir Dogs en VHS).
5 films en deux ans ? :shock:
Tu es médecin ou chirurgien ?
De plus, se qualifier d'amateur, quand la personne sait ou saura que son interlocuteur est effectivement un - grand - connaisseur de cinéma peut avoir l'effet inverse recherché : se faire passer pour un faux modeste, et être considéré davantage encore comme une sorte d'intello suffisant qui ferme de ce fait la discussion potentielle : à quoi bon discuter de cinéma quand on est un VRAI amateur avec quelqu'un qui ne daignera sans doute pas nous écouter, puisque ce dernier pensera très certainement que je n'ai rien à dire d'intéressant, moi qui ne mérite même pas le statut d'amateur. :idea:
Cinéphile ne devrait pas renvoyer de connotation pédante. Aimer le cinéma, n'implique pas une lecture/une façon de l'aimer. Stricto sensu, un amoureux des blockbusters de Disney est tout autant cinéphile que l'usager des rétrospectives Kurosawa dans le 5ème. C'est souvent ce dernier qui donne la connotation péjorative au terme de cinéphile. C'est une façon de se construire une position mandarinale, par le biais d'un sens qui renverrait à une fonction d'autorité.
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