The Host (Joon-ho Bong - 2006)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Jordan White
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Message par Jordan White »

Je ne parlais pas de rejet total, je parlais surtout du fait de n'avoir pas du tout aimé. En clair, je ne déteste pas The Host, je n'ai juste pas accroché à l'histoire et aux personnages. Le trouvant très glacial. Mais je suis assez admiratif des arguments que trouvent Strum pour le défendre, et ce en se faisant entrecroiser au sein de sa démonstration Cervantés, Kafka, et même Dieu. The Host est une satire, c'est je crois entendu. Mais cette satire m'a paru construite sur des bases friables ou en tout cas trop rebattues pour me convaincre. Mais j'estime aussi que l'affection que l'on peut éprouver pour le grand frère ou la grande soeur est légitime et n'est pas à juger. C'est pour cela que la notion de pantin est bien vue également, d'autant qu'elle pourrait appuyer l'argument de la théatralisation de certaines situations : quand le grand père regarde avec sa petite fille la télé au début, leur comportement enjoué, quasi enfantin rompra bientôt avec un ton plus lourd, lorgnant vers le fantastique mélancolique voire désabusé.

D'un autre côté c'est le côté fourre-tout qui m'a sans doute gêné au bout d'un moment en tout cas le fait de jongler d'un ton à un autre, dans une atmosphère souvent putride, en tout cas délétère lognenant vers le glauque (les poissons de la boîte de conserve semblent inmangeables, du moins peu ragoûtants, et la créature du fleuve est un écho géant à ce qui est devenu à la fois ingérable politiquement et économiquement puisqu'on montre que la survie passe par l'ingestion de produits qui par défauts semblent dégueulasses). The Host m'a donc fait l'effet d'un grand déversoir : politique et social surtout.
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Strum
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MJ a écrit :Kafka, Cervantès... c'est vrai qu'il y a un côté très picaresque chez Bon Joon-Ho Et c'est quelque chose dont le cinéma se prive de plus en plus.
Absolument. Bong Joon-Ho dont les films me semblent très écrits se place sous l'égide de la grande tradition de la littérature picaresque, littérature dont j'ai toujours été friand. Et il est vrai qu'il existe bien peu de réalisateurs engagés dans cette voie aujourd'hui, notamment en Europe (alors que l'héritage littéraire picaresque y est important), ce que l'on peut regretter.
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Jordan White a écrit :C'est pour cela que la notion de pantin est bien vue également, d'autant qu'elle pourrait appuyer l'argument de la théatralisation de certaines situations : quand le grand père regarde avec sa petite fille la télé au début, leur comportement enjoué, quasi enfantin rompra bientôt avec un ton plus lourd, lorgnant vers le fantastique mélancolique voire désabusé.

Es-tu si sûr que cela de n'avoir "pas du tout aimé" ? :)
D'un autre côté c'est le côté fourre-tout qui m'a sans doute gêné au bout d'un moment en tout cas le fait de jongler d'un ton à un autre, dans une atmosphère souvent putride, en tout cas délétère lognenant vers le glauque (les poissons de la boîte de conserve semblent inmangeables, du moins peu ragoûtants, et la créature du fleuve est un écho géant à ce qui est devenu à la fois ingérable politiquement et économiquement puisqu'on montre que la survie passe par l'ingestion de produits qui par défauts semblent dégueulasses). The Host m'a donc fait l'effet d'un grand déversoir : politique et social surtout.
La métaphore du "grand déversoir" me semble plutôt juste. C'est la force et la générosité de The Host que de pouvoir mêler des influences, des tons, des situations si diverses. Mais le talent de Bong tient à sa façon égale de traiter les situations absurdes traversées par ses personnages. Si l'on y regarde bien, que l'on se trouve dans une scène dramatique, une scène drôlatique ou une scène d'action, le "ton" et le rythme du film restent constants. C'est ce qui fait que The Host tout en étant un film extrêmement dense narrativement ne fonctionne jamais selon un principe de surenchère, principe qui est la plaie des films d'actions modernes où l'esbrouffe et les effets spéciaux sont devenus les substituts de l'intelligence narrative. Les péripéties dans The Host se suivent à un rythme plutôt soutenu, selon un principe d'exagération interne à chaque scène (ce qui est le propre du genre picaresque), mais l'exagération ne monte pas en grade de scène en scène comme dans les mauvais films d'action, tout est fluide et maitrisé, il n'y a pas d'hystérie ou de trop plein narratifs.

Une dernière chose : je n'aime pas les films glauques et j'ai adoré The Host. The Host n'est pas du tout un film glauque, c'est un film bien trop généreux, bien trop rempli de bons sentiments et de tendresse pour cela. C'est un film très triste, derrière le vernis de la satire, car il nous parle d'une famille de laissés pour compte qui vit des moments difficiles, mais une tristesse sincère et un traitement digne de cette tristesse ne sont jamais glauques.
Jordan White
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Message par Jordan White »

Strum a écrit :Es-tu si sûr que cela de n'avoir "pas du tout aimé" ? :)
Malheureusement oui dans les très grandes largeurs et ce malgré des plans vraiment très bons (le ralenti au début avec la main qui lâche la petite fille), mais je le reverrai peut-être un jour car je n'ai pas écrit que je ne le souhaitais pas. :wink:
Une dernière chose : je n'aime pas les films glauques et j'ai adoré The Host. The Host n'est pas du tout un film glauque, c'est un film bien trop généreux, bien trop rempli de bons sentiments et de tendresse pour cela. C'est un film très triste, derrière le vernis de la satire, mais une tristesse sincère n'est jamais glauque.
Remplace le glauque par l'humour noir (ce qui n'est pas la même chose je te l'accorde) et des situations qui m'ont dérangé sur le plan de la longueur - la torture médicale avec les docteurs fous, le tout début du film - et tu auras une idée plus précise de mon sentiment qui reste inchangé sur mon appréciation générale du film.
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phylute
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Message par phylute »

Jordan White a écrit :Ce regard porté sur l'occident avec une partie politique à dormir debout et un message écolo confondant de naïveté, les américains responsables de tous les maux même sur le ton de la fable (puisque c'en est une) appuyée par une forme d'antiamericanisme primaire m' a intrigué, m'a lassé puis a fini par me taper plus sur le système qu'autre chose, d'autant plus quand il se cache derrière la critique d'un système national pourri de l'intérieur.
On ramène toujours The Host à un film anti-américain, et je trouve que c'est faire fausse route. Ce qui est critiqué le plus radicalement ici est bien la société coréenne, sa politique intérieure. Non seulement car la Corée du Sud est, pour le cinéaste, incapable de se détacher de l'Amérique politiquement, mais aussi culturellement. En Corée du Sud les gros cartons ciné sont faits par des pâles ersatz des blockbusters américains. The Host se présente comme tel : un film à grand spectacle aux effets spéciaux chiadés et aux scènes d'action hyper efficaces qui glisse dans la satire sociale.
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
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Message par Jordan White »

phylute a écrit : On ramène toujours The Host à un film anti-américain, et je trouve que c'est faire fausse route.
C'est qui on ? et pourquoi toujours ? Le film a de plus été globalement encensé par la presse et le public.
En Corée du Sud les gros cartons ciné sont faits par des pâles ersatz des blockbusters américains.
Peut-être. Cela dit je trouve que les jaquettes vidéo comme les affiches ciné sont hyper chiadées (limite trop à mon goût même) pour en mettre déjà plein les yeux avant même d'avoir vu les films (Lady Vengeance, The Red Shoes, 2 soeurs, etc.)
The Host se présente comme tel : un film à grand spectacle aux effets spéciaux chiadés
Là dessus je ne suis pas du tout d'accord, c'est un des très gros points faibles du film à mon sens, je trouve que les SFX sont mal intégrés au début du film. Le côté grotesque je veux bien, on est dans une satire, la bestiole a un côté indéfinissable, enfin il pourrait s'agir de trois poissons empilés les uns sur les autres avec une bouche dentée au milieu, mais sinon non ça ne me convainc pas.
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Strum
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Les SFX dans The Host, on s'en fout. C'est un point totalement secondaire par rapport à la richesse et à la nature du film. Et d'ailleurs, là-dessus, je suis d'accord avec Jordan, ils ne sont pas vraiment réussis. Mais dans le cadre d'une farce comme ici, ce n'est absolument pas un point faible. Je dirais même qu'il fallait que la créature soit le plus fantaisiste possible, la moins réaliste possible, de manière à ce que certains aspects du lot quotidien misérable de la famille du film apparaissent dans leur réalité, leur crudité, la plus nue (cette crudité qui te gêne, Jordan, et à laquelle tu sembles préfèrer si j'en juge par tes critiques de films sur le forum certaines comédies à l'eau de rose dénuées de tout rapport avec une réalité connue)
Phylute a écrit :En Corée du Sud les gros cartons ciné sont faits par des pâles ersatz des blockbusters américains. The Host se présente comme tel : un film à grand spectacle aux effets spéciaux chiadés et aux scènes d'action hyper efficaces qui glisse dans la satire sociale.
Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris le sens de ton intervention puisque The Host est le plus gros succès commercial du cinéma coréen et est tout sauf un "pâle ersatz de blockbuster américain".
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Message par phylute »

Jordan White a écrit :
The Host se présente comme tel : un film à grand spectacle aux effets spéciaux chiadés
Là dessus je ne suis pas du tout d'accord, c'est un des très gros points faibles du film à mon sens, je trouve que les SFX sont mal intégrés au début du film. Le côté grotesque je veux bien, on est dans une satire, la bestiole a un côté indéfinissable, enfin il pourrait s'agir de trois poissons empilés les uns sur les autres avec une bouche dentée au milieu, mais sinon non ça ne me convainc pas.
Strum a écrit : Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris le sens de ton intervention puisque The Host est le plus gros succès commercial du cinéma coréen et est tout sauf un "pâle ersatz de blockbuster américain".
Deuxième tentative d'explication : The Host se positionne auprès du public comme un Blockbuster, avec scènes d'action, monstre, SFX (qu'ils soient réussis ou non n'a rien à voir avec le sujet) et tuti quanti... pour mieux prendre à revers le spectateur coréen.
Ou encore : les films au top du box office coréen sont des copies de films américains. Bong Joo-hon joue la même carte et par le biais de son film assène une critique acerbe de la société coréenne.

Ce que j'essaye désespérement d'expliquer c'est qu'à mon avis, la cible du cinéaste n'est pas les américains mais bien les coréens : et leur politique asservie, et le public qui ne recherche que des copies maison des films américains.
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Message par Blue »

phylute a écrit :
Strum a écrit : Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris le sens de ton intervention puisque The Host est le plus gros succès commercial du cinéma coréen et est tout sauf un "pâle ersatz de blockbuster américain".
Deuxième tentative d'explication : The Host se positionne auprès du public comme un Blockbuster, avec scènes d'action, monstre, SFX (qu'ils soient réussis ou non n'a rien à voir avec le sujet) et tuti quanti... pour mieux prendre à revers le spectateur coréen.
Ou encore : les films au top du box office coréen sont des copies de films américains. Bong Joo-hon joue la même carte et par le biais de son film assène une critique acerbe de la société coréenne.

Ce que j'essaye désespérement d'expliquer c'est qu'à mon avis, la cible du cinéaste n'est pas les américains mais bien les coréens : et leur politique asservie, et le public qui ne recherche que des copies maison des films américains.
D'acc' avec phylute. Bong Joon-Ho a su habilement toucher le public le plus large possible avec un pitch de base ambitieux et promettant son lot de spectaculaire, pour donner au final un produit se démarquant bien du blockbuster sud-coréen sans âme de tacherons comme Kang Je-Gyu.
Après, que les SFX soient moins chiadés que chez Spielberg, c'est secondaire. Les budgets et les contraintes ne sont pas les mêmes...
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phylute a écrit :Ce que j'essaye désespérement d'expliquer c'est qu'à mon avis, la cible du cinéaste n'est pas les américains mais bien les coréens : et leur politique asservie, et le public qui ne recherche que des copies maison des films américains.
Je partage complètement cet avis.
Ainsi, toujours et pourtant...
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phylute a écrit :Ou encore : les films au top du box office coréen sont des copies de films américains. Bong Joo-hon joue la même carte et par le biais de son film assène une critique acerbe de la société coréenne. Ce que j'essaye désespérement d'expliquer c'est qu'à mon avis, la cible du cinéaste n'est pas les américains mais bien les coréens : et leur politique asservie, et le public qui ne recherche que des copies maison des films américains.
Je suis totalement d'accord pour dire que Bong Joon-Ho critique exclusivement la société coréenne dans son film.

En revanche, la démonstration selon laquelle (i) "les films au top du box-office coréen" sont des copies conformes des films américains, (ii) Bong fait mine de suivre cette recette pour toucher le plus large public, (iii) donc avec The Host Bong critique cedit public, me parait très audacieuse.
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Strum a écrit :Les SFX dans The Host, on s'en fout. C'est un point totalement secondaire par rapport à la richesse et à la nature du film.
Sur ce point je ne suis pas tellement d'accord dans le sens où les effets impactent aussi ou doivent impacter, c'est leur but, sur l'horreur de la situation. Après tout la petite fille est bien enlevée par un monstre pas par un humain par exemple. D'autant que cette créature vient du fleuve, donc est le produit de ce qui est jugé irresponsable (toute l'ouverture du film, la politique de sécurité absente ou très lâche, la folie des scientifiques qui tentent des expériences). Il y a un discours écologique dans le film et il est exprimé en réponse à ce qui est conçu comme une pure folie, folie qui émane des hommes pas de la nature (le fleuve n'a rien demandé et la bête qui s'en échappe c'est aussi la métaphore des hommes qui courent à leur propre perte). Dans un sens, j'estime que si la créature n'est pas très réussie cela m'empêchera d'accrocher à l'histoire, à l'inverse d'Alien ou elle me paraître répulsive masi pas grotesque, comme l'est celle de The Host. Simplement comme tu l'expliques dans ton argumentation ci-dessous, c'est bien la farce et la dramatisation (qui lorgnent vers Cervantes et Kafka, donc l'excès, la surenchère, la théatralisation) qui t'ont touché et c'est pour cela que tu as adoré et pas moi.
Et d'ailleurs, là-dessus, je suis d'accord avec Jordan, ils ne sont pas vraiment réussis. Mais dans le cadre d'une farce comme ici, ce n'est absolument pas un point faible.
Strum a écrit :(cette crudité qui te gêne, Jordan, et à laquelle tu sembles préfèrer si j'en juge par tes critiques de films sur le forum certaines comédies à l'eau de rose dénuées de tout rapport avec une réalité connue)
La comédie à l'eau de rose c'est vaste. Ca regroupe tout et n'importe quoi. Les romans de Cartland, la collection Harlequin et j'en passe. Que vises-tu exactement ? Si c'est Bollywood c'est réducteur, si c'est Hitch ou d'autres comédies romantiques comme un Mariage trop parfait c'est inexact quant à la définition, en tout cas à mes yeux, notamment en ce qui concerne l'absence de "rapport avec la réalité connue".
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Jordan White a écrit :Dans un sens, j'estime que si la créature n'est pas très réussie cela m'empêchera d'accrocher à l'histoire, à l'inverse d'Alien ou elle me paraître répulsive masi pas grotesque, comme l'est celle de The Host. Simplement comme tu l'expliques dans ton argumentation ci-dessous, c'est bien la farce et la dramatisation (qui lorgnent vers Cervantes et Kafka, donc l'excès, la surenchère, la théatralisation) qui t'ont touché et c'est pour cela que tu as adoré et pas moi.
Je comprends, tu es très clair. Il ne te reste donc plus qu'à te mettre à Kafka et Cervantès. :)
Jordan White a écrit :La comédie à l'eau de rose c'est vaste. Ca regroupe tout et n'importe quoi. Les romans de Cartland, la collection Harlequin et j'en passe. Que vises-tu exactement ? Si c'est Bollywood c'est réducteur, si c'est Hitch ou d'autres comédies romantiques comme un Mariage trop parfait c'est inexact quant à la définition, en tout cas à mes yeux, notamment en ce qui concerne l'absence de "rapport avec la réalité connue".
Je rapprochais de manière un peu abusive ta gêne quant à certaines situations difficiles ou triviales traversées par la famille de The Host, qui relèvent de la réalité vécue par les exclus de la société (cf poissons avariés, etc...) et ton amour, semble-t-il, pour certaines comédies romantiques qui à mon sens sont une version édulcorée, optimiste et enfantine de la réalité, relevant du conte de fée, ce qui est d'ailleurs une vision tout à fait estimable du cinéma.
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Message par Jordan White »

Strum a écrit :Il ne te reste donc plus qu'à te mettre à Kafka et Cervantès. :)
J'ai les oeuvres complètes de Kafka. J'ai déjà lu il y a quelques années Le château et Le Procès que je trouve d'ailleurs admirables. C'est vrai qu'en revanche je connais très peu Cervantés.
Strum a écrit : Et certaines comédies romantiques qui à mon sens sont une version édulcorée, optimiste et enfantine de la réalité, relevant du conte de fée, ce qui est d'ailleurs une vision tout à fait estimable du cinéma.
Le romantisme en peinture ou en littérature a aussi été passionnel, exalté, parfois tragique donc pas forcément lié à une édulcoration de la réalité. Mais les comédies romantiques que je qualifie de champagne ou les comédies tout simplement avec du panache, un soupçon queer, du gloss et de l'humour enlevé sont en effet parmi celles que j'adule le plus.
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Brody
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Message par Brody »

Vu hier soir et énormément aimé, pas grand-chose à ajouter à ce qui a déjà été dit. Un grand film qui transcende son genre pour se poser en satire pleine d'humour des autorités Coréennes, dépeintes comme soumises au mirage du savoir occidental et incapables de penser par elle-même (les interventions du journal TV s'émouvant sur le bras du soldat américain, alors que 200 coréens sont morts sans même une mention du journaliste :lol: ). Aussi particulièrement apprécié le regard tendre que le réalisateur pose sur sa famille et ses fêlures.
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