L'Assassinat de Jesse James... (Andrew Dominik - 2007)
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Dans le style, ça m'a plus fait penser à un autre des plus beaux films du monde : Barry Lyndon. Mais j'en ai peut-être déjà parlé dans mon avis (désolé si je radote ).Strum a écrit :Soit un des plus beaux films du monde. Et ben, voilà qui me donne envie de voir ce Jesse James.Simone Choule a écrit :Le film m'a fait penser au Guepard de Visconti plus qu'à n'importe quel film de Malick...
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Ah, ce n'est pas la même chose. Pour moi, Le Guépard et Barry Lindon ne boxent pas dans la même catégorie. Mais je me demande si on n'en avait pas déjà discuté.-Kaonashi Yupa- a écrit :Dans le style, ça m'a plus fait penser à un autre des plus beaux films du monde : Barry Lyndon. Mais j'en ai peut-être déjà parlé dans mon avis (désolé si je radote ).
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Oui. Pour moi ce sont les deux grosses influences...-Kaonashi Yupa- a écrit :Dans le style, ça m'a plus fait penser à un autre des plus beaux films du monde : Barry Lyndon. Mais j'en ai peut-être déjà parlé dans mon avis (désolé si je radote ).Strum a écrit :
Soit un des plus beaux films du monde. Et ben, voilà qui me donne envie de voir ce Jesse James.
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Sans être certain, qu'il ait été une référence pour le réalisateur, j'ai surtout vu un lien avec The Left Handed Gun d'Arthur Penn.Simone Choule a écrit :Oui. Pour moi ce sont les deux grosses influences...-Kaonashi Yupa- a écrit : Dans le style, ça m'a plus fait penser à un autre des plus beaux films du monde : Barry Lyndon. Mais j'en ai peut-être déjà parlé dans mon avis (désolé si je radote ).
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Tu as raison, mais le fait est que le film fait beaucoup de psychologie. On est donc tenté de surinterpréter (surtout lorsque, comme ce fut mon cas, on s'ennuie devant le film), étant donné que le film, par divers plans, ralentis et insistances, s'offre le plaisir de nous en ouvrir la voie.angel with dirty face a écrit : Je ne sais pas pour vous mais il me semble qu'on peut être fasciné par quelqu'un du même sexe sans que ça soit pour autant de l'homosexualité... Ce n'est nullement une critique par rapport à vos impressions, je dis juste cela parce que les interprétations faciles sur l'homosexualité latente de certains héros sont très à la mode...
Cela dit, autant je peux comprendre qu'on aie apprécié ce film, ce qui n'est pas mon cas, autant ses défauts de structures m'en rendent toute comparaison avec Barry Lyndon ou le Guépard, deux films qui, au delà de leur magistrale composition, sont portés par une armature narrative extrêmement précise, tendue et construite avec précision. Ce Jesse James, s'il peut séduire, ne peut, à mon sens, en aucun cas revendiquer une pareille richesse structurelle (j'ai appris depuis que le montage du film avait été fait, défait et refait, ceci explique donc peut-être cela. Reste que le film, en terme de construction, est un peu lache...).
Ni Barry Lyndon ni le Guépard, malgré leur richesse visuelle et sonore, ne sont des "trips planants", ni des voyages introspectifs : ils offrent sur le monde un regard profond, incisif et riche. Et leur construction est d'une extraordinaire minutie. Le film de Dominik me semble porter d'autres qualités que celles-ci.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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C'est exactangel with dirty face a écrit : Je ne sais pas pour vous mais il me semble qu'on peut être fasciné par quelqu'un du même sexe sans que ça soit pour autant de l'homosexualité... Ce n'est nullement une critique par rapport à vos impressions, je dis juste cela parce que les interprétations faciles sur l'homosexualité latente de certains héros sont très à la mode...
A l'inverse, s'il s'était agi de personnes de sexe différent, on aurait forcément parlé d'amour
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En fait, je faisais cette remarque parce qu'on est en 2007... Je pense qu'on est un peu loin d'une époque où l'homosexualité à l'écran et Hollywood ne faisaient pas bon ménage d'où l'existence de films qui traitaient du sujet de façon implicite : Voir l'excellent The Celluloid Closet (1995) de Rob Epstein & Jeffrey Friedman à ce sujet....Nikita a écrit :C'est exactangel with dirty face a écrit : Je ne sais pas pour vous mais il me semble qu'on peut être fasciné par quelqu'un du même sexe sans que ça soit pour autant de l'homosexualité... Ce n'est nullement une critique par rapport à vos impressions, je dis juste cela parce que les interprétations faciles sur l'homosexualité latente de certains héros sont très à la mode...
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Tu as vu beaucoup de ralentis ? Je ne me rappelle que d'un seul, peu avant l'assassinat.cinephage a écrit :par divers plans, ralentis et insistances
Ou alors tu t'ennuyais tellement que tu as eu le sentiment de voir un film intégralement au ralenti ?
La ressemblance que je vois entre ce film et le Kubrick se situe uniquement dans quelques éléments : ton de la voix-off (en retrait par rapport à l'action), précision et la minutie de la reconstitution.cinephage a écrit :Ni Barry Lyndon ni le Guépard, malgré leur richesse visuelle et sonore, ne sont des "trips planants", ni des voyages introspectifs : ils offrent sur le monde un regard profond, incisif et riche. Et leur construction est d'une extraordinaire minutie. Le film de Dominik me semble porter d'autres qualités que celles-ci.
Euh on montre peut-être plus facilement l'homosexualité dans le cinéma américain d'aujourd'hui, mais pas forcément dans le cinéma hollywoodien. On ne casse pas les icônes aussi facilement, et faire un western avec Jesse James (grande icône américaine) qui virerait sa cutie, c'est limite inenvisageable. En gros l'homosexualité, c'est pas sale, mais il faut que ça reste dans une certaine représentation classique, qui ne froisse pas "l'opinion publique".angel with dirty face a écrit :En fait, je faisais cette remarque parce qu'on est en 2007... Je pense qu'on est un peu loin d'une époque où l'homosexualité à l'écran et Hollywood ne faisaient pas bon ménage d'où l'existence de films qui traitaient du sujet de façon implicite : Voir l'excellent The Celluloid Closet (1995) de Rob Epstein & Jeffrey Friedman à ce sujet....
Mais pour ce film, ça n'aurait, je crois, rien apporté de décrire distinctement une homosexualité chez Bob Ford. Le sous-entendu, l'ébauche, la simple suggestion, sont beaucoup plus forts, et surtout, libre à chacun de l'interpréter comme bon lui semble.
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C'est sur... En tout cas, je suis d'accord avec toi quand tu écris ça :-Kaonashi Yupa- a écrit :et surtout, libre à chacun de l'interpréter comme bon lui semble.
-Kaonashi Yupa- a écrit :On ne casse pas les icônes aussi facilement, et faire un western avec Jesse James (grande icône américaine) qui virerait sa cutie, c'est limite inenvisageable. En gros l'homosexualité, c'est pas sale, mais il faut que ça reste dans une certaine représentation classique, qui ne froisse pas "l'opinion publique".
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Moi, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai envie de dire que c'est un film extrêmement cinématographique. En cela peut être l'affiliation avec Le Guépard, et ma grande attente du dernier Gray. Pourtant, je ne sais pas vraiment ce que je veux dire avec tres cinématographique - c'est surtout par rapport à l'image, sa texture, le rythme des cadres, etc... je ne sais pas.
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Un bien beau film, d'une mélancolie insondable. Le réalisateur opte pour un rythme très contemplatif et pourtant ses personnages conservent une opacité assez importante. Malgré la profusion de détails, le tissage assez serré d'événements et de relations entre les uns et les autres, avec cette bande qui finit véritablement par devenir une authentique famille, redonnant un nouveau sens à l'expression "les liens du sang", on reste avec l'impression pas désagréable que le monde intérieur des personnages nous échappe. Seule demeurera ce que la légende aura choisi de garder (j'avais oublié le coup du tableau, c'est amusant de voir mis en scène cet épisode presque mythologique de la fin d'un héros).
Signe de cette direction narrative, je crois que Pitt n'a jamais été aussi sobre, visage aux expressions plutôt fixes. Casey Affleck est véritablement le protagoniste du film et il trouve vraiment là un rôle magnifique. J'ai bien aimé la façon très brutale dont sont rendus les actes de violence, avec un travail sur le son très réaliste. La mort est un sale boulot. L'épilogue m'a également beaucoup touché, et j'avoue que j'avais envie de prolonger le voyage avec ces personnages au destin pathétique.
Mes seules réserves concernent à la rigueur la construction du film comme une suite de petits chapitres avec la répétition de transitions sous la forme d'une voix off pas toujours pertinente accompagnée par les thèmes de Cave et Ellis. J'ai trouvé ces thèmes très beaux, et ils impriment clairement une ambiance de douce tragédie, mais j'ai un peu regretté que Dominik ne leur fasse pas suffisamment confiance pour mieux les intégrer à son récit, et non pas comme de simples interludes. Certains dialogues m'ont semblé un peu trop paresseusement filmés en champ/contrechamp.
Signe de cette direction narrative, je crois que Pitt n'a jamais été aussi sobre, visage aux expressions plutôt fixes. Casey Affleck est véritablement le protagoniste du film et il trouve vraiment là un rôle magnifique. J'ai bien aimé la façon très brutale dont sont rendus les actes de violence, avec un travail sur le son très réaliste. La mort est un sale boulot. L'épilogue m'a également beaucoup touché, et j'avoue que j'avais envie de prolonger le voyage avec ces personnages au destin pathétique.
Mes seules réserves concernent à la rigueur la construction du film comme une suite de petits chapitres avec la répétition de transitions sous la forme d'une voix off pas toujours pertinente accompagnée par les thèmes de Cave et Ellis. J'ai trouvé ces thèmes très beaux, et ils impriment clairement une ambiance de douce tragédie, mais j'ai un peu regretté que Dominik ne leur fasse pas suffisamment confiance pour mieux les intégrer à son récit, et non pas comme de simples interludes. Certains dialogues m'ont semblé un peu trop paresseusement filmés en champ/contrechamp.
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Vu avant-hier. J'ai beaucoup aimé. Surtout la lumière blanche et froide, le jeu avec la légende et la vérité et l'interprétation de Casey Affleck. Très bon film, post-neo-western si on peut dire... On quitte le western crépusculaire pour entrer dans un western de l'aube...
et puis, belle surprise, J'ai reconnu le gars qui joue le photographe, je l'ai rencontré l'an dernier à Montréal, on avait une lecture et un colloque ensemble.. c'est rigolo, ça rapproche du film un peu plus, c'est la première fois que ça m'arrive.
Grand amateur des héros de l'Ouest comme vous le savez ou le devinez à mon pseudo, j'ai apprécié le traitement infligé à la légende : à la fois une approche réaliste et une vision fantasmée du réalisateur...
Bonb moment. et bonne musique de Nick Cave.
et puis, belle surprise, J'ai reconnu le gars qui joue le photographe, je l'ai rencontré l'an dernier à Montréal, on avait une lecture et un colloque ensemble.. c'est rigolo, ça rapproche du film un peu plus, c'est la première fois que ça m'arrive.
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Je ne vois pas d'incohérence dans ce changement de point de vue, il est vrai frappant. Je trouve au contraire très intéressant la manière dont les images contredisent la narration (Barry Lyndon encore une fois). C'est en tout cas tout à fait pertinent par rapport à la réflexion du film sur le statut de héros.David Locke a écrit :L'assassinat de Ed Miller par Jesse James est aussi un beau ratage cinématographique :
1. Jesse annonce à Charles Ford qu'il a fait faire à Ed le "grand voyage"
2. On voit la scène en flash back du point de vue de Ed (avec force gros plans sur son visage marqué par l'angoisse) jusqu'à son exécution d'une balle dans le dos alors qu'il est de face au premier plan... Le plan se poursuit sans coupure avec une mise au point et un mouvement de caméra recadrant Jesse qui, l'arme à la main, calme sa monture puis achève sa victime.
3. On revient au présent de la narration avec Jesse narrant ses exploits : "Alors, Jesse a tué Ed".
Non seulement Andrew Dominik s'y prend à trois fois pour faire passer une info, mais il n'adopte pas le point de vue du narrateur dans le flash-back (excepté à la toute fin de celui-ci). Cela aurait pu être intéressant, sauf que le réalisateur n'exploite le pauvre Ed qu'à des fins voyeuristes (visage émacié et suintant la peur+exécution à grand bruit et en gros plan) et non poétiques... Jesse me fait plutôt penser à ce moment à un macho qui se (la) raconte à la troisième personne, style Delon, et pas à un ange noir mû par la fatalité, ce qui devait être l'intention du réalisateur.
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J'ajouterais la Nuit du Chasseur!Simone Choule a écrit :Oui. Pour moi ce sont les deux grosses influences...-Kaonashi Yupa- a écrit : Dans le style, ça m'a plus fait penser à un autre des plus beaux films du monde : Barry Lyndon. Mais j'en ai peut-être déjà parlé dans mon avis (désolé si je radote ).
Effectivement les montages successifs et le gros travail en post-production se ressentent au final mais le film possède une ambiance si forte et particulière (laiteuse et éthérée à la fois) que je ne peux m'empêcher de l'admirer. Je me suis totalement retrouvé dans son propos et sa mélancolie.
Casey Affleck est sans doute le plus grand acteur de sa génération.
Mémo: se procurer la musique de Nick Cave au plus vite...
"Personne ici ne prend MJ ou GTO par exemple pour des spectateurs de blockbusters moyennement cultivés." Strum