38:1-40 mais les versets "Where were you when I laid the earth’s foundation...while the morning stars sang together and all the sons of God shouted for joy?" (je reprend en anglais) étant indiqués, ils suffisent à annoncer ce qui va avec, et mérite autant d'être en images que dans la logorrhée biblique sur Léviathan etc. Sauf qu'il manque 38:1 pour comprendre facilement que Malick représente une forme de réponse, au malheur de la mère (car la voie de la "Grâce" qu'elle a suivie a été mise en quelque sorte -mais avec un fond irréductible- en échec à ce moment : elle a suivi "les soeurs disaient ...", avec belle musique etc., et pourtant vlan, effondrement, même sonore à ce moment. La mère à ce moment remplit complètement les critères de Job, qui finira par ne plus connaître Dieu seulement par "ouï-dire", comme tu ( ) l'as expliqué).wontolla a écrit :hydrelisk a écrit : Un religieux qui remarque qu'on ne saurait réduire la scène finale à l'après-vie (ou ce qui revient au même, est agacé quand il croit que le film le fait), je vous respecte car j'attendais un peu au tournant votre analyse par exégèse. Ca prouve que vous vous posez les questions sans naïveté, et que si le livre de Job "dérange" c'est parce qu'on ne l'explique pas si facilement (je connais mal la version littérale, mais clairement Malick déroule à la perfection 38:1 avec les versets qu'il met en préambule -la différence avec vous c'est que selon moi à part 38:1 aucun verset n'est nécessaire à la compréhension, tout est 'redécouvert', sur les mêmes motifs faisant que le livre de Job s'exprime ainsi.)
Tu peux me tutoyer (je pense que c'est plus habituel sur les et ce forum).
NB: Job 38,1, n'est-ce pas un peu court ?
38,1 : Le Seigneur répondit à Job du milieu de la tempête.
C'était mon impression pour tous les gens qui ne comprenne pas le pourquoi de ce long passage ("c'est joli, mais pourquoi?") : ils ont vite oublié les versets présentés en amont, et on ne leur a pas donné 38:1 (je vais modérer bientôt). Car avec 38:1 ça aide à comprendre que c'est une phase "réponse" du film, car effectivement si YHVH doit répondre à Job, il répond mieux que la pauvre amie de famille qui essaie de consoler, très maladroitement et avec des arguments litigieux ("ce que Dieu donne Dieu peut le reprendre", ça passe mal quand elle le dit. "il t'en reste deux" c'est pour ceux qui auraient pas compris que ça passe mal ). Il répond par la seule réponse acceptable, le fameux en substance *qui es-tu pour juger [obscurcir] mes desseins?* de 38:2 -- clef d'interprétation à soi-seul à nouveau de beaucoup dans la deuxième partie, Jack réalisera qu'il ne peut s'enorgueillir de rien, il vaut pas mieux que son père/Dieu-- et la mise sous les yeux du monde dans son immensité, et la Grâce [de Dieu] partout (les dinos par exemple, la Miséricorde). Et surtout, c'est pour ça que 38:1 est clef, ça montre comment selon Malick YHVH (je garde volontairement ce nom utilisé avec parcimonie dans la Bible, car justement ce n'est pas vraiment un nom, mais désigne de façon *primitive l'Etre) s'exprime. C'était clair avant, mais représenter quelque chose dont on sait très bien que ça fait écho à Job 38:1 (et suivants) ainsi, c'est vraiment pour montrer comme selon Malick YHVH, s'il s'agit d'un Dieu, s'exprime.
Et tout ça sans être prosélyte du tout (je me porte donc en faux du "message religieux", étant athée personnellement). Car à la deuxième vision (je ne l'ai vu que deux fois pour l'instant, moi aussi j'aimerai le voir et le revoir et le rerevoir mais pas pour l'instant ) j'ai conclu que finalement l'absence de 38:1 dans les versets en préambule est peut-être volontaire. En effet le côté réponse (en tant phase du film, après 'questionnement') est assez évident, donc on n'a pas besoin de connaître Job 38 pour comprendre, mais en plus il y a deux phases, et je ne sais plus trop quand mais au moment où après avoir vu un peu l'immensité du monde elle demande "nous entends-tu? et mon fils?", avant les dinosaures (échelle terre à terre!) en tout cas je crois, la mère finit par presque ordonner "ANSWER ME". Ca déclenche le coeur de la séquence, et surtout ainsi 38:1 est illustré sans être sous la forme "et voici comme le Seigneur répondit" (si 38:1 avait été cité explicitement au début par exemple), mais plus suggéré du point de la mère seulement : "Answer me", puis la séquence. Bref, tout Job illustré, et pourtant visiblement un effort pour éviter le prosélytisme d'un Dieu explicite.
C'est pour ça que oui Job est une clef, mais en même temps on a l'impression que Job découle de cela, et non l'inverse. (Bref je me le permets car je suis pas religieux: Job a plus de chance d'être une version corrompue du message de YHVH que ce film!!!) En tout cas c'est beaucoup plus clair et actualisé selon moi.
[/Point de vue 'athée']
edit: tu remarqueras dans le rythme que effectivement les explications, souvent collant avec la Bible (par exemple le sermon du prêtre), viennent après. Paraîtrait que Malick a été traducteur d'Heidegger, mettre les "paroles" ou les versets 'explicatifs' (et non expliquer les versets) après, franchement, c'est pas un hasard selon moi. D'où le fait qu'en préalable, pas trop de versets.