bruce randylan a écrit :Je sais même pas si on doit répondre à ce genre de Trollage.
Qu'on aime pas M:I-2 je peux le comprendre mais le comparer (indirectement) à un échec façon Catwoman, faut ériger la mauvaise foi en philosophie de vie... surtout quand c'est pour mettre en avant un autre formaliste façon De Palma soit le mec qui te fais des ralentis interminables, des plan-séquences tape à l'oeil et qui pique ses scènes d'actions à d'autres films à savoir Darkman pour la fin avec le train et Money Crazy (justement de John Woo ) pour la séquence du cambriolage câblé...
Honnêtement quand je vois cette scène, je suis toujours admiratif de la réalisation, sa fluidité, sa lisibilité, sa manière très fréquente de passer dans le même plan d'un éléments à un autre, de placer dans le même cadre la cible et le ciblé, sa manière de suspendre le temps quelques secondes avant de retourner à une vitesse réelle, d'avoir une caméra toujours en mouvement sans jamais perdre le spectateur...
On peut dire ce qu'on veut de John Woo et son cinéma, mais il y dans ici une vraie virtuosité à filmer l'action. On est tellement loin de la shaky cam et autres facilité dans le découpage/mouvements de caméra.
Un exemple d'idée que je trouve excellente et diablement efficace, c'est le court plan à 6.36 où tu vois la voiture percutée des véhicules au stations une fraction de seconde avant que la moto d'Ethan Hunt passe en gros plan devant la caméra. La réalisation regorge de plans de ce type. Et on ne peut pas lui reprocher d'essayer d'avoir une approche nouvelle pour certaines séquences d'action : les voitures dansant le flamenco, la poursuite en moto inspirée des joutes chevaleresque, de jouer avec les 4 élements. D'autant qu'en comparaison de beaucoup d'autres blockbuster (y compris de la même période), le film ne joue pas la surenchère et demeure toujours à une échelle "humaine"
Après, ouais, les motos changent de pneus, les acteurs sont médiocres, le romantisme est niais, trop de masques tuent le masque, John Woo y travail comme mercenaire... Mais la réalisation n'a rien d'un nanar bon sang.
...le genre de truc dont raffole Bruce Randylan, ça c'est du grand cinéma.
Et accessoirement, je ne sais pas quoi penser de cet espèce de mépris condescendant pour tout ce qui sort du modèle hollywoodien. Que ce soit le cinéma viril tamoul, les chorégraphies millimétrée hong-kongaise ou les expérimentations avant-gardistes d'un Tsui Hark...
Un peu dommage de n'avoir que de la moquerie puérile pour quelque chose de "différents". C'est tellement plus rassurant de se repasser en boucle les James Bond, ça demande pas d'effort, pas de curiosité, pas d'ouvertures. En fait, je trouve ça triste et déprimant comme manière de penser.
Tu m'as démasqué, c'est tout moi.
bruce randylan a écrit :et Money Crazy (justement de John Woo ) pour la séquence du cambriolage câblé...
Je parie qu'il ne l'a jamais vu. Ce vilain copieur de De Palma a recopié (quasi à l'identique) cette scène sur Topkapi.
Honnêtement quand je vois cette scène, je suis toujours admiratif de la réalisation, sa fluidité, sa lisibilité, sa manière très fréquente de passer dans le même plan d'un éléments à un autre, de placer dans le même cadre la cible et le ciblé, sa manière de suspendre le temps quelques secondes avant de retourner à une vitesse réelle, d'avoir une caméra toujours en mouvement sans jamais perdre le spectateur...
mouais, Val Kilmer faisait plus fort 15 ans avant Cruise...les ZAZ voilà la véritable inspiration de Woo sur ce film!!
AtCloseRange a écrit :C'est toujours mieux que le De Palma.
Comme disait Thoret, on échappe à Jean Reno, déjà un bon point!
Rappelons qu'avant le Syndicat du Crime, John Woo était surtout connu à HK pour ses nombreuses comédies qui rencontraient un certain succès (à son grand désespoir car il s'y est retrouvé enfermé malgré lui de nombreuses années par les producteurs).
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
Revu enfin ce deuxième opus décrié comme étant le plus "portnawak"de la saga.
Et mon avis n'a pas changé, je trouve toujours ce film assez pathétique pour de multiples raisons, mais s'il est bien une chose que ce dernier est, c'est d'être définitivement une curiosité. Ce Mission: Impossible II, c'est une oeuvre totalement hybride, mélange de film d'auteur et complètement impersonnel à la fois, à la gloire d'un Tom Cruise qui n'a jamais été autant insupportable de narcissisme et mauvais acteur (et pourtant je le trouve vraiment talentueux). Athlétiquement, il est impeccable, mais alors il est tellement obnubilé par son image à ce moment-là que ça se voit (malheureusement) que John Woo s'est contenté de mettre en avant ses cheveux et la souplesse de son corps, sans pouvoir totalement contrôler sa star productrice. Mais il y a pire que Tom Cruise, il y a Dougray Scott et surtout, surtout Thandie Newton, actrice que je n'ai jamais trouvé convaincante (à mes yeux) et complètement ridicule ici (son personnage n'aide pas du tout). Après, on peut parler du scénario vain de Robert Towne et comment John Woo s'est débrouillé pour s'en défaire et livrer des morceaux de bravoure quand même efficaces (surtout cette poursuite finale qui est le meilleur moment du film) et de planter ses gimmicks à la fois fascinants et totalement risibles.
En résulte un mélange débordant totalement du pire et du cool, une débauche de too much, dont on ne sait pas réellement si cela se prend finalement au sérieux. Si c'est le cas, le film flirterait dangereusement avec le navet thuné, mais la combinaison des personnalités de la star et de son réalisateur l'éloigne très souvent.
Revu le film hier soir, avec madame qui ne l'avait jamais vu, et c'est absolument affreux de bout en bout (en plus d'avoir très mal vieilli).
On dirait à la fois un mauvais film de Tom Cruise, où son égo devient tout aussi inarrêtable que sa coupe de cheveux, mais aussi un très mauvais John Woo. Impossible d'y voir ici la patte de celui qui fut l'un des grands maîtres du cinéma d'action HK tant tous ses gimmicks tombent constamment à plat : ralentis kitschs, chorégraphies montées avec les pieds, portnawak gigantesque de l'intrigue... Même les colombes sont en partie remplacées par des pigeons, signe probablement symbolique de l'incapacité du film à laisser son réalisateur amener avec lui son bagage habituel et l'obligeant à la place à tout niveler par le bas.
Le film n'est pas aidé par un rythme apathique (2 véritables scènes d'action en 2h) et des acteurs tous à la ramasse, mais surtout une intrigue à la fois inutilement confuse mais très très mal racontée (ma copine a buggé lors de la révélation du fait que le médecin s'était injecté le vaccin... chose que le film nous montre dans ses toutes premières secondes mais met 1h05 à utiliser). Tout semble superficiellement alambiqué, alors que dans le même temps, le film semble errer sans but en surplace à Sydney, vu qu'en fait, l'intrigue relève du timbre-poste et est incapable de créer un véritable mouvement là dedans. Logique, en un sens, puisque le film ne semble jamais véritablement comprendre ce qui faisait l'intérêt du premier film (même musicalement, le film ressemble à un gloubi-boulga assez incroyable) et préfère se concentrer sur un triangle amoureux à la con, emballé à la va-comme-je-te-pousse, pas crédible pour un sou et écrite à la truelle (impressionnant de voir sur ce point comment la franchise a évolué), tentant naïvement de sur-utiliser les masques pour (mal) masquer la misère pour compenser le statisme et la prévisibilité flagrante de l'ensemble. Non pas que les autres films ne soient pas moins prévisibles - les méchants perdent, les gentils gagnent, et de temps en temps, un gentil meurt ou s'en va - mais dans MI2, le film a tellement peu à proposer en terme d'ensemble qu'il revient constamment à un duel bateau et sans suspense, ne laissant pas grand chose d'autre sur lequel se focaliser.
Même les séquences d'action semblent montées en dépit du bon sens. La fusillade dans le labo, notamment, est hilarante de nullité et d'illisibilité, tandis que le final dans le bunker, et surtout la poursuite qui s'en suit, fait à peine moins pire. La baston climatique semble avoir tournée après 20h de tournage consécutives tant les 2 acteurs n'ont aucun punch, aucun peps. Et la course-poursuite finale, introduite de façon ahurissante de je-m'en-foutisme (y aurait eu 2 motos aléatoirement abandonnées à côté du bunker, ce serait pareil), devient vite une sorte de "TOUT DOIT EXPLOSER" virant au destruction porn sans âme et sur-coupé. D'un côté, les effets de style de Woo semblent constamment mal utilisés, de l'autre le montage semble systématiquement chercher à les défaire. Une chorégraphie, un ralenti, une pirouette, une cascade flingue en main ? Hop, je biffe, je coupe et recoupe, jusqu'à ce qu'on n'y voie plus rien, comme si la main gauche faisait et la main droite défaisait.
Le casting, qui n'a même pas la place de faire ce qu'il peut, est tout autant à la ramasse, Dougray Scott et Thandie Newton en tête, mais les seconds couteaux ne sont pas en reste quand ils ont vaguement 10 sec de temps d'écran.
Ajoutez à cela des CGI bien bien flagrants et une musique d'ascenseur absolument insupportable mais utilisée jusqu'à l'indigestion, et voilà le travail. Difficile de ne pas croire que le résultat à l'écran n'est pas avant tout le fruit d'un gros foutoir en coulisses.
En tout cas, le gap qualitatif avec le film qui précède et les autres films de la franchise est assez impressionnant à revoir (là où, a contrario, le 1er film est à la revoyure toujours plus impressionnant de maitrise et de variété).
2.5/10
Dernière modification par tenia le 3 avr. 20, 15:13, modifié 1 fois.
j'le pense presque en plus.
J'en avais revu la première demi-heure il y a quelques mois et dans son genre, ça avait de la gueule.
C'est MI façon John Woo. Ensuite on adhère ou pas au côté too much mais moi le coup de l'escalade au début et cet hyper héroïsation de Tom Cruise, ça me fait marrer.
Je me joins au clan des défenseurs de ce film : c'est n'importe quoi, mais c'est jubilatoire !
Jeremy Fox a écrit :Moi je rejoins tenia sur sa note ; je le trouve même très généreux.
Il reste encore 2-3 trucs ci et là à sauver, mais c'est bien maigre, et surtout bien trop dilué dans un film qui dure tout de même 2 heures. En l'état, c'est un film d'action-aventures sans aventure et avec très peu d'action (parce que la 1ere heure, faut se la farcir), contre-sens bien plus qu'un pied de nez, pari complètement raté d'un film qui se veut constamment différent du premier à tous les niveaux, échoue lamentablement à coalescer tout cela de façon harmonieuse, et finit tout simplement par être profondément chiant.
Parce que que ce soit n'importe quoi ne serait pas un problème si c'était intéressant, rythmé, bien joué. Mais non. Du coup, c'est juste n'imp'.
Dernière modification par tenia le 3 avr. 20, 15:43, modifié 1 fois.
AtCloseRange a écrit :j'le pense presque en plus.
J'en avais revu la première demi-heure il y a quelques mois et dans son genre, ça avait de la gueule.
C'est MI façon John Woo. Ensuite on adhère ou pas au côté too much mais moi le coup de l'escalade au début et cet hyper héroïsation de Tom Cruise, ça me fait marrer.
Je me joins au clan des défenseurs de ce film : c'est n'importe quoi, mais c'est jubilatoire !
Pareil. C’est de loin l’opus que j’ai le plus revu. Un scénario rudimentaire mais limpide, basé sur celui des Enchainés, c’est un peu le Rocky IV de la saga. De fait, c’est pratiquement une comédie romantique, ce qui évidemment déplaît aux fans de Mission Impossible.
C'est surtout que ce serait alors une comédie romantique ni drôle ni romantique, et c'est probablement plutôt ça qui déplait. Indépendamment qu'on soit ou non de la franchise, d'ailleurs.
Supfiction a écrit :Un scénario rudimentaire mais limpide
Le scénar' est effectivement rudimentaire mais il est en pratique constamment inutilement emberlificoté, quitte à placer les éléments narratifs n'importe où. On dirait un patchwork géant où les pièces ont été posées les yeux bandés.