Neil Jordan

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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John Anderton
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Message par John Anderton »

Son plus beau film reste pour moi ENTRETIEN AVEC UN VAMPIRE, qui est accessoirement l'un de mes 2 ou 3 films de vampires préférés.
J'ai revu récemment LA COMPAGNIE DES LOUPS. Au-delà de l'esthétique conte de fée, j'avoue que ça ne m'a pas passionné. Je garde un bon souvenir de la musique en revanche.
Sinon, MICHAEL COLLINS ne me laisse aucun souvenir ( :? ), et THE CRYING GAME m'avait bien gonflé... mais il mériterait d'être revu, je pense, car ça date (j'étais encore bien jeune :lol: ), et le voir avec quelques années de plus devrait faire une différence, pour ce film.
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Griff Bonnell
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Message par Griff Bonnell »

Je viens de revoir "The Butcher Boy" (un des films favoris de Cronenberg), et je n'avais pas le souvenir d'un aussi bon film: La progression dramatique, la concentration de la narration autour du personnage de Francie: la voix-off, censée être son regard d'adulte sur son passé d'enfant, devient rapidemment voix de sa conscience immédiate, mettant en lumière la schizophrénie du personnage tout en appuyant un de ses fantasmes récurrent: le voyageur du temps Algernon Carruthers (ce point est particulièrement réussi car tout au long du film l'enfant voyage réellement dans le temps, passant mentalement de l'enfance à l'âge adulte)... Bref, un bijou.

Sinon, je dois avouer être souvent touché par la sensibilité du cinéaste. J'ai adoré son "Breakfast On Pluto", vraiment aimé "La compagnie des loups", "Entretien avec un vampire", "La fin d'une liaison".
En revanche, "Michael Collins" ne m'intéresse pas franchement, et "Premonitions" était un beau navet.
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Frank Einstein
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Message par Frank Einstein »

Ce que j'ai vu de lui m'a plutôt emballé (c'est un auteur sans conteste vu son obsession de l'ambiguïté identitaire :wink: ) :

- "The Crying Game" : 9/10
- 'Breakfast on Pluto" : 8/10
- "Entretien avec un vampire" : 8/10
- "Premonitions" : 7/10
- "La compagnie des loups" : 7/10
- "L'homme de la Riviera" : 7/10

J'aimerais beaucoup voir "The butcher boy" et "La fin d'une liaison"... et découvrir le reste de sa filmo.
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AtCloseRange
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Message par AtCloseRange »

Cinéaste extrêmement inégal capable du meilleur comme du pire.

Le meilleur:
The Crying Game
Mona Lisa
L'Etrangère
(3 films avec quasiment la même trame si on y fait bien attention)

Le bon:
La Fin d'Une Liaison
Entretien avec un vampire

L'estimable:
Premonitions
La Compagnie des Loups
Breakfast on Pluto

Le mauvais:
Michael Collins
Nous ne sommes pas des anges
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mannhunter
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Message par mannhunter »

à l'occasion de la sortie de son dernier film...up!!
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Profondo Rosso
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Message par Profondo Rosso »

La Fin d'une liaison de Neil Jordan

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Un mélo flamboyant et assez inclassable mélange de classicisme assumé par sa fabuleuse mise en image, mais qui par sa contruction, les thèmes et les questions qu'il pose parvient à tutoyer les sommets du genre comme le "Brève rencontre" de David Lean auquel on pense souvent.

Adapté d'un livre semi autobiographique de Graham Green, le film surprend par le style de sa narration. La première partie se déroule sous le point de vue de l'amant éconduit interprété par Ralph Fiennes. Dans un brillant montage alterné on découvre tour à tour la rencontre et la passion dévorante passée des deux amants puis leur pathétique retrouvaille quelques années après la rupture le tout accompagnés d'une voix off pleine d'aigreur et de haine de Ralph Fiennes. Le passé et le présent se répondent à merveille pour traduire le fossé émotionel entre les deux époques et créant la confusion chez le spectateur : les mêmes escaliers menant à la chambre qu'on remonte torride avec l'amante ou de manière pathétique avec le mari dans l'espoir de la revoir, une sortie dans le même restaurant des amoureux transi puis un tête à tête chargé de rancoeur et de non dit.

Une surprenante révélation à mi film renverse la situation en adoptant le point de vue du personnage de Julianne Moore qui si distant jusque là en devient bouleversant. Une relecture des scènes de la première partie oriente le film vers le drame poignant teinté de fantastique avec un questionnement sur la foi face au sacrifice que doit faire le personnage de Julianne Moore. Jordan parvient à traduire ce tourments de sentiments par sa mise en scène inspirée mélange d'emphase et de sobriété : des scènes de sexe d'une grande intensité (et qui font la différence avec les classiques qui ne pouvaient se le permettre) où les amants teste leurs amour en poursuivant l'acte alors que les bombes pleuvent sur la ville, une mort (et oui ça finit mal spoiler) déchirante tout en pudeur et en retenue. La photo de Roger Pratt est un véritable rêve éveillé avec ses couleurs saturés rendant Londres tour à tour fantomatique et sombre dans les moments dramatiques (les scènes de pluie bleutées sont hallucinantes) ou éclatant lorqu'on nage dans le bonheur. Le tout rappelant souvent l'autre somptueux mélo à venir, "Loin du Paradis" de Todd Haynes toujours avec Julianne Moore. Score grandiose et inspiré de Michael Nyman également dont le ton lyrique accompagne parfaitement les images.

Interprétation magnique du acteurs principaux qui dépasse le clichés du triangle femme, amant et mari. Loin des clichés du héros romanesque, Ralph Fiennes interprète un amant jaloux rongé par le doute en colère contre un Dieu auxquel il ne croit pas et qui au final ne se remet pas en question. Stephen Rea habitué de Jordan est fabuleux en mari résigné à la personnalité complexe qui une nouvelle fois dépasse le cliché attendu. Quand à Julianne Moore c'est sans doute là son plus beau rôle (avec "Loin Du paradis"), Jordan lui conférant un aura de quasi sainte et mettant en valeur sa beauté comme personne auparavant. Malgré 4 nominations aux Oscars (meilleur film, musique, actrice et photo) un film un peu oublié et passé inaperçu (et bien assassiné par la critique à sa sortie en France) dommage. 5,5/6 ça sent le film du mois tout ça
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AtCloseRange
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Message par AtCloseRange »

Content de voir un avis très positif sur ce film passé assez inaperçu en France (alors qu'il a eu effectivement pas mal de nominations aux Oscars).
Le sujet est un peu déstabilisant pour un public contemporain avec son mysticisme exacerbé mais c'est aussi sans doute ce qui en fait le prix.
Et les comédiens (Julianne Moore) en tête sont formidables ainis que, comme tu le soulignes, la musique de Michael Nyman.
La première adaptation du livre avec Déborah Kerr était passée au Cinéma de Minuit et n'est pas mal non plus (en moins déshabillé néanmoins).


Breakfast In Pluto - Neil Jordan
Toujours inégal Neil Jordan, capable du meilleur comme du pire mais aussi du moyen. Ici, on est plutôt dans le "pas mal mais peut mieux faire". On n'est pas très loin de Hedwig sauf que le film n'est pas musical même si la BO est bien remplie et plutôt réussie pour les amateurs des 70s. Le film est un peu trop "rose bonbon" et désamorce un peu trop les enjeux dramatiques d'autant que le film est une suite de saynettes à l'intérêt varié jusqu'à la 2ème moitié du film plus réussie et plus "impliquante".
mannhunter
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Message par mannhunter »

phylute a écrit :Jordan a atteint des sommets de ridicule dans l'époustouflant In Dreams.
c'est pas totalement faux! :mrgreen:

cela dit,le film est visuellement soigné,parfois ambitieux et j'aime bien la musique de Goldenthal. :wink:
l'ambiance étrange du film n'est pas déplaisante,même si la dernière partie (et la prestation de Robert Downey jr) est faiblarde et décevante...
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Message par angel with dirty face »

Margo a écrit :Nous ne sommes pas des anges - sorte de record du monde de cabotinageInterview with a vampire.
Remake de La Cuisine Des Anges (We're No Angels, 1955)
Réalisé par Michael Curtiz, avec Humphrey Bogart, Aldo Ray, Peter Ustinov...
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Message par angel with dirty face »

AtCloseRange a écrit :Cinéaste extrêmement inégal capable du meilleur comme du pire.

Le meilleur:
The Crying Game
Je suis d'accord avec tout ça: The Crying Game, un des dix meilleurs films des années 90 que j'ai vu... En particulier grâce à un scénario sublime!
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Profondo Rosso
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Message par Profondo Rosso »

La Compagnie des Lous de Neil Jordan
Fascinant spectacle, mélange de relecture du contes du petit chaperon rouge, de psychanalise sur la façon dont nos rêve interviennet dans notre réalité et une surprenante interprétation du mythe du loup garou. On peut aussi ajouter une reflexion sur notre rapport aux contes et legendes tant la nature du récit raconté et sa compréhension de chacun a son importance ici avec des scènes de film dans le film où les personnages se racontent des histoires offrant des scènes sacrément dérangeante (le mariage où tout les convives sont transformés en loup). Le décor studio foisonnant de anton furst et la photo diaphane renforce la sensation de rêve éveillé qui parcoure tout le film, peuplé de vision onirique magnifiquement filmée par un Jordan au sommet de son art. Même quelques effets speciaux un peu daté (les transformations en loup loin du niveau d'un "Hurlements" auquelles elle font souvent penser) ne saurait gacher la puissance de ce diamant noir hypnotique. 5,5/6
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Flol
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Message par Flol »

Profondo Rosso a écrit :La Compagnie des Lous de Neil Jordan
J'aime beaucoup ce film, moi aussi. Je l'ai d'ailleurs toujours rapproché du Legend de Ridley Scott ; même chose concernant leur musique respective : celle de Fenton a les mêmes airs "ravelesques" que celle de Goldsmith (l'influence majeure étant Daphnis & Chloé).
2 univers éthérés, très proches du rêve et formellement splendides.
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Message par mannhunter »

Colqhoun a écrit :The Crying Game est tout simplement boulversant.
bon film,en effet! :)
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Demi-Lune
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Re: Neil Jordan

Message par Demi-Lune »

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La Compagnie des loups (1984)
Bref avis, faute de temps.
Un pari scénaristique intéressant (un conte cinématographique qui pioche ses références littéraires et iconographiques chez Perrault, Grimm) permettant une valorisation de la place de la femme dans le conte. Le film est très féminin, chargé d'allusions ou de connotations érotiques (la peur du loup...) : à travers cette relecture du Petit Chaperon Rouge, Neil Jordan se focalise en fait sur l'éveil à la sexualité de son héroïne, Rosaleen. Mais hélas, le film s'affaisse rapidement en historiettes décousues et autres contes dans le conte, qui lui-même est un rêve sans queue ni tête. Il devient rapidement pénible de suivre cette histoire qui n'en est pas vraiment une. Mais, je le répète, la démarche est intéressante, à défaut de m'avoir convaincu. Les trucages mécaniques, louables, ont assez mal vieilli, surtout au regard de films plus ou moins contemporains comme The Thing ou Le Loup-Garou de Londres. En recréant un XVIIe siècle rural fantasmé dans de grands décors forestiers de studio, La Compagnie des Loups propose en revanche un charme assez troublant, comme un rêve éveillé, où l'artificialité totale des décors peut devenir poétique, et n'est pas sans renforcer l'oppression qui se dégage de cette forêt gigantesque, dans laquelle le moindre écart du sentier principal est synonyme de perte. On pense plusieurs fois au Burton de Sleepy Hollow. Par contre, ayant vu le film en VOSTA, je n'ai pas très bien compris la signification du finale. :oops: Bref, un film très troublant, assez barré (l'apparition de cinq secondes de Terence Stamp ?? les marquis poudrés qui se transforment en loups ???) et ambitieux, mais qui m'a laissé de marbre - contrairement au Legend de Scott qui, il est vrai, n'aborde pas le conte de la même manière que Jordan.
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Flol
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Re: Neil Jordan

Message par Flol »

Ca fait longtemps que je n'ai pas vu ce film, mais j'en garde un excellent souvenir, notamment pour son atmosphère éthérée, entre rêve et réalité (les 2 se confondant en permanence). Et la très bonne partition de George Fenton (assez proche de celle que fera Goldsmith 1 an plus tard pour Legend) de renforcer ce sentiment, avec là aussi des références à Ravel et Debussy.
Le dvd français est-il de bonne qualité, d'ailleurs ?
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