Quand les grands cinéastes s'admirent...

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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bronski
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Re: Quand les grands cinéastes s'admirent...

Message par bronski »

Major Tom a écrit :
bronski a écrit : Asia elle en a vu d'autres...
Asia Argento est la fille de John Carpenter? :shock: :arrow:
Ah flûte :mrgreen:
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cinephage
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Re: Quand les grands cinéastes s'admirent...

Message par cinephage »

Dans son gros bouquin Amis américains, B.Tavernier consacre un chapitre à Andre de Toth, qu'il a interviewé du temps où il était attaché de presse. Il raconte en particulier qu'il avait été pris de court, lorsqu'ayant demandé au cinéaste qui était son réalisateur préféré, ce dernier avait répondu Satyajit Ray.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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k-chan
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Re: Quand les grands cinéastes s'admirent...

Message par k-chan »

Kinji Fukasaku :


  • HK : On dit que vous admiriez beaucoup les films de Marcel Carné et d' Akira Kurosawa dans votre jeunesse...
K.F. : Pendant la guerre, on ne voyait que des films japonais. A l'exception de quelques films allemands ou Italiens (fascistes), la production étrangère (surtout américaine) était interdite par le gouvernement. Ce n'est donc qu'après 1945 que j'ai pu voir des films étrangers, projetés au début dans une sorte de baraque, puisque la plupart des cinémas de Tokyo avaient été détruits. J'allais tout voir, surtout les films américains, les mélodrames, les comédies, les thrillers, les westerns. Au bout de deux-trois ans, j'ai été frappé par Les visiteurs du soir et Les enfants du paradis. J'étais stupéfait qu'ils aient pu être tournés sous l'occupation. Leur capacité de résistance m'impressionnait, surtout si on les comparait aux films tournés au Japon au cour de la même période. J'y ai vu une grande force de volonté de la part de ce cinéaste. Si l'on avait pu voir ces films français pendant la guerre, on aurait compris le sens de la liberté qu'ils exprimaient. J'ai aussi découvert les films néo-réalistes italiens (De Sica, De Santis, Rossellinni...). J'étais fasciné par leur capacité à décrire la réalité sociale, alors qu'au Japon les producteurs refusaient de montrer le vrai visage du pays, vaincu et ruiné. Ils ne voulaient produire que des films échappant à cette réalité, pour offrir du rêve et de l'évasion. Une des exceptions était Kurosawa, qui utilisait sa caméra pour filmer le réel.

  • HK : Qu'appréciez-vous le plus dans ses films à cette époque ?
K.F. : Sa manière de filmer, par exemple dans Un merveilleux dimanche (1947), L'ange ivre (1948) ou encore Chien enragé (1949). Il a osé tourner dans les rues de Tokyo, en extérieur, ce qui était très rare. Toutefois, sur le plan de la perfection artistique, du style personnel, j'ai une préférence pour Ozu.
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Message par mannhunter »

Les enthousiasmes d'Eric Valette,réalisateur de "Maléfique" et "Une affaire d'état":

http://www.ecranlarge.com/article-details-13773.php
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k-chan
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Re: Quand les grands cinéastes s'admirent...

Message par k-chan »

Akira Kurosawa à propos d' Abbas Kiarostami :

"Je pense que les films du cinéaste iranien Abbas Kiarostami sont extraordinaires. Les mots ne peuvent traduire mes émotions et je vous conseille simplement de voir ses films ; alors, vous verrez de quoi j'ai voulu parler. Lorsque Satyajit Ray nous a quittés, j'étais très malheureux. Mais après avoir vu les films de Kiarostami, je remercie Dieu de nous avoir offert un bon remplaçant."
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Re: Quand les grands cinéastes s'admirent...

Message par mannhunter »

mannhunter a écrit :Les enthousiasmes d'Eric Valette,réalisateur de "Maléfique" et "Une affaire d'état":

http://www.ecranlarge.com/article-details-13773.php
suite et fin:

http://www.ecranlarge.com/article-details-13842.php
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Re: Quand les grands cinéastes s'admirent...

Message par Pete Dayton »

James Cameron adore le Donnie Darko de Richard Kelly.
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Re: Quand les grands cinéastes s'admirent...

Message par Anorya »

Stanley Kubrick dans l'une de ses rares interviews publiques, en 1962. :wink:

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Et puis...

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Tiré du Hors-série des Inrockuptibles spécial Stanley Kubrick (1999, p. 78 et 79). Il s'agit d'une interview pour le magasine Esquire avec l'écrivain Terry Southern qui collaborera au scénario de Docteur Folamour, 2 ans après. Document inédit en France que les Inrocks dénichèrent. :D
Image
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Re: Quand les grands cinéastes s'admirent...

Message par mannhunter »

Martin Scorsese s'enthousiasme sur "the thing" de Carpenter:

http://www.directv.com/DTVAPP/global/ar ... d=P6300081
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Message par mannhunter »

Nicolas Boukhrief à propos de:

LOS OLVIDADOS:

Réalisé il y a plus de 50 ans,ce film sur la jeunesse sacrifiée reste d'une incroyable modernité. Les scènes de rêves et de cauchemars sont probablement ce que j'ai vu de plus abouti à l'écran. Je suis très frustré qu'il n'y ait jamais eu d'édition dvd à la hauteur d'un tel monument. Il doit y avoir des problèmes de droits car il ne ressort par ailleurs que rarement en salles et ne passe quasiment jamais sur le câble...

MANHUNTER:

Un de mes films préférés de Michael Mann et certainement la meilleure adaptation d'un roman de Thomas Harris.
Nous l'avions énormément défendu dans Starfix. Avec ses personnages machos et ambigus,sa volonté de faire vivre au spectateur un trip visuel et sonore,LE SIXIEME SENS est représentatif de ce cinéma tant décrié des années 80 qu'on commence à réhabiliter.


RATATOUILLE:

Je tiens Brad Bird pour un pur génie,l'un des 5 plus grands réalisateurs actuels. Son sens du découpage,du rythme et de la narration est absolu. Le scénario parfait de RATATOUILLE rivalise avec les meilleurs Billy Wilder. A aucun moment on ne peut deviner comment l'histoire va finir,contrairement à la plupart des films,qui n'ont souvent que trois conclusions possibles. Je m'extasie tous les jours avec mon gamin,qui le regarde en boucle.

LA FILLE DE RYAN:

Tout le monde adore LAWRENCE D'ARABIE mais peu de gens revoient OLIVER TWIST,DE GRANDES ESPERANCES ou LA FILLE DE RYAN. David Lean est un cinéaste reconnu,mais peut-être moins que d'autres. Ereinté à sa sortie,LA FILLE DE RYAN fait partie de ces grands films à réévaluer. Il est romantique et narquois en permanence,avec un sous-texte sexuel qui relève presque de la comédie. En cela,il se rapproche de LUNES DE FIEL ou de SHOWGIRLS,autres chefs-d'oeuvre incompris.
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Major Tom
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Re: Quand les grands cinéastes s'admirent...

Message par Major Tom »

mannhunter a écrit :En cela,il se rapproche de LUNES DE FIEL ou de SHOWGIRLS,autres chefs-d'oeuvre incompris.[/i]
:D
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Re: Quand les grands cinéastes s'admirent...

Message par mannhunter »

Extrait d'une interview croisée William Friedkin/Dario Argento au festival du film noir de Courmayeur 1998,interview parue dans la revue Assault numéro 11:

Friedkin:

Je me souviens que dans PROFONDO ROSSO il y a des moments particulièrement insoutenables. C'est pour ce genre de séquences que je te respecte tout particulièrement.
Tu es,à l'égal d'Hitchcock,un des grands Maîtres du suspense,et je crois que nous sommes tous des êtres privilégiés de nous trouver aujourd'hui dans la même pièce que toi.
Je peux encore citer 4 MOUCHES DE VELOURS GRIS,L'OISEAU AU PLUMAGE DE CRISTAL et OPERA,qui est le dernier que j'ai vu. Je les aime comme si c'étaient mes enfants.
Je crois que la principale fonction du cinéma est de divertir,et tu es probablement l'un de ceux qui l'a le mieux compris,Dario.
Tu es ce que j'appellerais un contre-révolutionnaire du cinéma,en ce sens que tu utilises l'aspect divertissant du cinéma pour faire passer des idées très profondes.
Instinctivement,tu te sers du cinéma d'une manière que je n'ai jamais pu maîtriser. En ce sens,tes premiers films dans les années 70,et avec eux une bonne partie du cinéma européen -principalement les italiens avec Fellini,Antonioni,De Sica,Rossellini,Ettore Scola,Bertollucci - ont eu une grosse influence sur moi.
Trouve-t'-on encore aujourd'hui des cinéastes de cette trempe? Je ne crois pas.

Argento:

C'est drôle parce que tout ça me fait beaucoup penser à certains de tes films où règne un grand désespoir,où les personnages sont souvent voués à la mort. Mais c'est quelque chose qui m'enthousiasme beaucoup et que je trouve à la fois très beau et très ironique.
Pour moi,TO LIVE AND DIE IN LA est un exemple frappant. C'est un de mes films préférés et j'ai dû le voir au moins quinze fois! Je l'ai fait découvrir à mes enfants,à la plupart de mes amis...
Tout ça me rappelle une hisoire qui n'a rien à voir avec tout ceci mais que me racontait récemment ma fille.
Il paraît que jusqu'à ce que LE CINQUIEME ELEMENT sorte,le patron de la Columbia s"est battu avec Besson pour lui faire couper une scène clef du film parce qu'il pensait que le public américain ne la comprendrait pas et que,du coup,le film se planterait!
Cet enfoiré a au moins un cinquième du cinéma américain sous sa responsabilité et il n'est pas foutu de faire correctement son boulot!
Et puis,de toute façon,je m'en fous. Comme toi,ce cinéma-là m'ennuie. C'est un cinéma dirigé par des banques,pas par des créateurs.
Et pas seulement aux Etats-Unis. En Italie aussi. C'est même pire ici.
Ne crois pas que cette île soit un paradis...Non,cette île est morte. Deux distributeurs et une seule banque -la Banque Nationale du travail- ont la mainmise sur tout ce qui se fait dans le domaine du cinéma.
C'est une situation terrible...Mais voilà que je me laisse contaminer par ton pessimisme galopant (rires)!
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Demi-Lune
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Re: Quand les grands cinéastes s'admirent...

Message par Demi-Lune »

mannhunter a écrit :Pour moi,TO LIVE AND DIE IN LA est un exemple frappant. C'est un de mes films préférés et j'ai dû le voir au moins quinze fois! Je l'ai fait découvrir à mes enfants,à la plupart de mes amis...
Dario, c'est officiel, je t'aime. :D
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Re: Quand les grands cinéastes s'admirent...

Message par Akrocine »

Les journalistes de The Daily Beast ont rencontré Martin Scorsese et lui ont demandé la liste de ses films d'horreur préférés :

1. La maison du diable de Robert Wise (The haunting - 1963)
2. L'île de la mort de Mark Robson (Isle of the dead - 1945)
3. La falaise mystérieuse de Lewis Allen (The uninvited - 1944)
4. L'emprise de Sidney J. Furie (The entity - 1981)
5. Au cœur de la nuit de Robert Hamer, Basil Dearden, Charles Crichton et Alberto Cavalcanti (Dead of night - 1945)
6. L'enfant du diable de Peter Medak (The changeling - 1980)
7. The shining de Stanley Kubrick (1980)
8. L'exorciste de William Friedkin (The exorcist - 1973)
9. Rendez-vous avec la peur de Jacques Tourneur (Night of the demon - 1957)
10. Les innocents de Jack Clayton (The innocents - 1961)
11. Psychose d'Alfred Hitchcock (Psycho - 1960)
"Mad Max II c'est presque du Bela Tarr à l'aune des blockbusters actuels" Atclosetherange
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Re: Quand les grands cinéastes s'admirent...

Message par mannhunter »

Propos du duo Cattet/Forzani,réalisateurs d'"Amer",à propos des Argento sortis en dvd/Blu ray chez Wild Side:

L'OISEAU AU PLUMAGE DE CRISTAL:

"Pour nous c'est le premier giallo parfait,qui unit le fond (un touriste étranger est témoin d'un meurtre) et la forme (le look de l'assassin et les meurtres originaux). Chaque séquence est bourrée d'idées,permettant de dynamiser la structure du whodunit. Le fait que Dario Argento aie voulu travailler avec une équipe jeune afin de garder le contrôle de son film nous a influencés pour AMER."

SUSPIRIA:

"Le sens du détail est stupéfiant: le fétichisme des objets,le décor...les monochromes n'ont jamais été aussi puissants et envoûtants avec l'étalonnage Technicolor. Le mélange du film gothique et du giallo confère une autre envergure à SUSPIRIA,plus fantastique,proche du rêve et donc du monde magique de l'enfance."

INFERNO:

"Le plus flippant! Sûrement grâce à sa narration onirique à l'intérieur d'un univers dont nous n'avons pas toutes les clefs.
Cette écriture inconsciente nous a inspirés pour notre travail. Les séquences de la pièce immergée,de la bibliothèque et du meurtre sont d'une beauté à glacer le sang."

TENEBRES:

"Son film le plus jouissif. Le meurtre devient un acte d'une beauté totale,incarnée par des femmes-chats au charme très eighties et rendu mystique par la musique de Goblin. La scène du meurtre des deux lesbiennes,précédée du plan-séquence à la Louma,est sûrement notre séquence de violence graphique préférée chez Argento."

PHENOMENA:

"On adore l'intro,avec un nouveau genre de musique chez Argento (le morceau de Bill Wyman),un nouveau type de décor (la verdure des paysages suisses..) et un superbe premier meurtre,très brutal,où toute l'attirance pour la victime se manifeste par les mouvements violents des chaînes entravant l'assassin lancé à sa poursuite.
C'est avec SUSPIRIA,son plus beau portrait de jeune fille."
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