Quand les grands cinéastes s'insultent...

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Major Tom
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Message par Major Tom »

Ce qui est très curieux dans ma carrière, c'est qu'il y a des gens qui m’idolâtraient, beaucoup trop d'ailleurs. Luc Besson, par exemple, qui venait me voir à moto pratiquement tous les jours. (...) "J'adore vos films... Ah quel bonheur!" et tout le tralala. Et puis brusquement, quand il est devenu producteur, il ne m'a jamais produit.
(...) C'est bizarre. C'est la même chose pour des acteurs comme Michel Blanc, Gérard Jugnot ou Alain Chabat qui, au lycée, ne voyaient que mes films. Tous ils venaient chez moi et ils disaient: "Ah! Monsieur Mocky..."
Si je n'ai pas tourné avec Louis de Funès, c'est à cause de sa femme.
C'est un métier qui pousse à l'homosexualité. (...) Parce qu'il y a un côté narcissique des acteurs qui se regardent dans la glace, qui se maquillent. Beaucoup étaient bien entre hommes, un peu comme les marins ou les militaires, ils jouaient au poker la nuit, etc. À un moment donné, je jouais au poker avec Yves Montand, Trintignant, qui n'étaient pas homosexuels, bien qu'il paraît que Montand, à la fin, il allait au Bois de Boulogne rencontrer des Brésiliens. Mais ça, c'est resté un mystère.
Hollywood, j'y suis allé une fois avec Truffaut, voir Hitchcock. C'était parce que François m'avait dit: "Tu devrais m'aider, je parle pas anglais, je vais voir Hitchcock, je vais être emmerdé. Viens avec moi, tu parles anglais." J'étais assis là avec eux pendant les interviews mais c'était encore des comédies à la noix de coco. Moi j'étais venu voir Maurice Jarre. Il commençait là-bas, il avait pas encore fait grand-chose mais il était déjà dans le coup. J'ai passé deux jours avec eux, et au bout d'un moment, je suis parti. Donc j'ai pas assisté à l'ensemble des interviews. Mais c'est là que j'ai connu Patricia, la fille de Hitchcock, qui est devenue mon amie.
Moi je fais le métier parce que je veux casser des trucs. Ce qui m'intéresserait, ce serait de faire un film où l'on voit ce qu'est la vie. C'est-à-dire qu'on voit un type qui baise, après il va aux chiottes, après il va dans un corbillard, et après au cimetière, en gros, c'est un raccourci... Une femme dont le ventre éclate, y'a un bébé qui sort, on coupe le cordon ombilical et ça se termine par un cortège funèbre. Le type dont on a coupé le cordon ombilical il y a 60 ans et le v'là maintenant dans un beau cercueil. Pour montrer la vanité de la vie. Parce que si vous voyez Hollande chier c'est fini, si vous le voyez assis en train de se torcher le cul à ce moment-là, il n'y a plus de président. C'est fini.
  • Etc. etc. etc.
odelay a écrit :Elizabeth Taylor aussi.

Sinon un film sur le tour de France avec Hoffman a bel et bien été développé, et ce jusqu'à un stade avancé de la pré production avant d'être abandonné. Mais c'était avec Michael Cimino et c'était je crois juste avant L'année du Dragon, donc pas sur Armstrong.
Exact ! Je m'en souviens maintenant. Je me disais bien que ce projet me disait quelque chose, mais curieusement je n'arrivais pas à associer le nom de Mocky... Donc, Cimino, pas loin.
Dernière modification par Major Tom le 12 nov. 18, 22:43, modifié 1 fois.
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odelay
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Re: Quand les grands cinéastes s'insultent...

Message par odelay »

"À un moment donné, je jouais au poker avec Yves Montand, Trintignant, qui n'étaient pas homosexuels, bien qu'il paraît que Montand, à la fin, il allait au Bois de Boulogne rencontrer des Brésiliens. Mais ça, c'est resté un mystère."
On dirait un sketch des Inconnus, "Mais cela ne nous regarde pas" :mrgreen:
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Major Tom
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Re: Quand les grands cinéastes s'insultent...

Message par Major Tom »

Alors encore un peu, et ce topic pourra reprendre son cours normal... :mrgreen:
J'ai failli partir en Amérique grâce à Clint Eastwood, qui est mon ami.
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Je suis resté deux ans à Londres en 67 et 68, en pleine période Swinging London. C'est là que j'ai connu Woody (Allen). (...) Et c'est comme ça qu'on est devenus amis. Je le vois toujours, je vais manger chez lui.
(François Truffaut) voulait baiser des femmes. Et quand on rentre dans ce métier, on peut rencontrer plus facilement des femmes qu'en dehors. Donc il avait cette fascination pour la puissance: pouvoir baiser des femmes. Godard aussi. Chabrol encore plus... Les trois, les mêmes. Ils n'avaient pas le physique de l'emploi. Moi, oui. J'avais pas besoin de faire du cinéma pour baiser des filles...
Orson Welles (...) Je l'ai bien connu à la fin de sa vie. (...) Je le ramenais en voiture -il avait rien, il était fauché comme les blés.
Tout ceci était tiré du Schnock n°13 (le spécial Belmondo)
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Flol
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Message par Flol »

J'adore, je suis fan. Même si 90% de ce qu'il raconte sont de grosses bananes.
(François Truffaut) voulait baiser des femmes. Et quand on rentre dans ce métier, on peut rencontrer plus facilement des femmes qu'en dehors. Donc il avait cette fascination pour la puissance: pouvoir baiser des femmes. Godard aussi. Chabrol encore plus... Les trois, les mêmes. Ils n'avaient pas le physique de l'emploi. Moi, oui. J'avais pas besoin de faire du cinéma pour baiser des filles...
Ça par contre, ça me paraît tout à fait plausible.
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mannhunter
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Message par mannhunter »

Major Tom a écrit :
Torrente a écrit :Ce type me fait hurler de rire à chaque fois que je le lis ou l'écoute. Merci !
L'anecdote selon laquelle Georges Lautner aurait foutu une claque à Brian De Palma, reste la meilleure de toutes ses citations. :mrgreen:
Je plussoie, c'est une merveille...allez, je la déterre!:
Zelda Zonk a écrit :Pour Mocky, voici exactement de quoi il parle :

Dans le supplément de Litan, on peut voir la bande-annonce où vous faîtes un bras d’honneur en citant John Boorman et Brian de Palma. Qu’est ce qui s’est passé à Avoriaz, cette année-là ?

Dans le jury du festival d’Avoriaz, il y avait quatre personnes. Il y avait John Boorman, Brian de Palma, Georges Lautner et je crois Edouard Molinaro. Le film se déroule. Et pendant que le film est diffusé, parce que le jury est avec les spectateurs, figurez-vous, mon cher, qu’ils ricanaient comme des baleines. Alors, à la fin de la projection, Lautner se lève et fout une paire de baffes à l’autre là, je crois que c’était De Palma parce que je n’étais pas là. Je ne vais jamais aux projections, j’ai peur quand je suis dans la salle. Lautner était en colère et se demandait comment on peut rire aussi bêtement du film d’un confrère. Ce n’était pas déontologique. Alors j’ai eu la récompense suprême : Spielberg a trouvé le film très bon et l’a acheté. Ça a été ma revanche. Mais je dois dire que Brian de Palma est un personnage odieux. Je l’ai noté. Vous savez, comme je ne suis pas quelqu’un de prétentieux, je ne supporte pas Tavernier, je ne supporte pas Boorman, je ne supporte pas David Lynch et je ne supporte pas celui que je supporte le moins, c’est Théo Angelopoulos. Alors celui-là, n’en parlons pas ! Ce sont des gens qui se croient tout permis…

Ce qui me fait rire pour revenir à David Lynch. Les gens ne comprennent pas ses films mais ils y vont quand même. Un jour, j'étais avec Alain Resnais. Il venait de réaliser L’année dernière à Marienbad. Resnais est un homme extraordinaire qui faisait des films que lorsqu’il ne comprenait pas le scénario. Alors, il a dit une fois à un journaliste, et Alain déteste les journaleux ; alors, je me souviens qu’on était avec ce fameux journaliste dans un café qui existait à côté du Normandie. Puis il y a le journaliste très intellectuel qui lui dit qu’il y a un chat noir et un chat blanc dans Hiroshima mon amour. Lui il acquiesçait puis quand le type est parti, il m’a dit : "J’ai jamais mis de chat dans mon film". En tous les cas, il ne l’avait pas remarqué. Alain est quelqu’un de très pince-sans-rire. Un jour, il y avait L’année dernière à Marienbad qui se jouait au Publicis. Pendant que le film est projeté, il y a Alain qui vient me chercher dehors et qui me dit : "viens voir !". Alors, on est descendu dans la salle, puis il y avait des gens qui ronflaient et l’ouvreuse tapait sur l’épaule des gens pour qu’ils se réveillent (rires). Les spectateurs s’étaient endormis tellement ils se faisaient chier mais ils y étaient allés parce qu’il fallait aller le voir. Resnais savait très bien que c’était chiant comme la pluie. C’est ça qui est génial avec Alain, c’est qu’il fait des trucs terriblement emmerdants tout en le sachant. C’est ça qui est beau. Je sais qu’il apprécie beaucoup mes films parce que ça le fait rire. Les journalistes ne se permettront pas de dire que ses films sont chiants alors que Resnais en est parfaitement conscient qu'ils sont fastidieux. Parfois, il ne comprenait même pas ce qu’ils écrivaient. C’est l’une des plus belles rencontres que j’ai faite de ma vie avec Billy Wilder qui était un homme remarquable. Fritz Lang, quelle merveille aussi. C’étaient des personnages !


Source : DVDrama
Malgré le comportement inacceptable de Boorman et De Palma, Mocky a tout de même obtenu le prix de la critique à Avoriaz!:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Festival_ ... oriaz_1982
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Re: Quand les grands cinéastes s'insultent...

Message par Torrente »

Que De Palma soit un sale type, ça, j'en étais déjà convaincu. Et ça se confirme d'anecdotes en anecdotes :(

Une image qui m'a choquée quand j'étais jeune, c'est la rencontre filmée, à Cannes (vue sur C+), entre Coppola et Kusturica. Le mépris affiché par Coppola... c'était gerbant à voir :(
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Re: Quand les grands cinéastes s'insultent...

Message par Grimmy »

Je ne sais pas si c'était du mépris. On avait l'impression que Coppola n'avait jamais entendu parler de Kusturica, qu'il se demandait à qui il parlait devant les cameras et pour ne pas faire de bourde est resté très "évasif" sur ses réponses... Mais effectivement ça fait mal...
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Re: Quand les grands cinéastes s'insultent...

Message par Torrente »

Et pourtant je n'aime pas du tout Kusturica.
Mais c'était sa posture aussi, complétement avachi sur le canapé, ne se levant même pas, le regardant et lui répondant à peine, comme si c'était un manant... ça m'avait choqué en tout cas. Et tellement marqué que 20 après, je m'en souviens encore précisément.
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Re: Quand les grands cinéastes s'insultent...

Message par Flol »

Torrente a écrit :Mais c'était sa posture aussi, complétement avachi sur le canapé, ne se levant même pas
Oui mais ça, c'est parce qu'il est gros.
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Re: Quand les grands cinéastes s'insultent...

Message par Torrente »

Il y a du progrès. On a évité la comparaison avec Jabba :x
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Re: Quand les grands cinéastes s'insultent...

Message par Karras »

Quand Truffaut dézinguait le cinéma français
Chroniques d'Arts-Spectacles (1954-1958), de François Truffaut, textes réunis et présentés par Bernard Bastide, Gallimard, 528 p., 24 euros.

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Re: Quand les grands cinéastes s'insultent...

Message par AllSimon »

Je crois n avoir jamais vu d anecdote de réalisateurs qui disent du mal de Samuel Fuller.
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Re: Quand les grands cinéastes s'insultent...

Message par Mosin-Nagant »

Torrente a écrit :Une image qui m'a choquée quand j'étais jeune, c'est la rencontre filmée, à Cannes (vue sur C+), entre Coppola et Kusturica. Le mépris affiché par Coppola... c'était gerbant à voir :(
Grimmy a écrit :Je ne sais pas si c'était du mépris.(...)Mais effectivement ça fait mal...
Visiblement, Torrente, tu n'es pas le seul à avoir été choqué.

Quand deux bipalmés se rencontrent...

La scène se déroule le 11 mai 1997 à l'aéroport de Nice, dans la salle d'attente. Emir Kusturica rencontre par hasard Francis Ford Coppola.
Les deux ont eu deux palmes d'or à Cannes. Coppola pour Apocalypse Now et Conversation Secrète, Kusturica pour Papa est en voyage d'affaires et Underground.
Kusturica est un grand admirateur de Coppola et se montre très timide de le rencontrer. Leur conversation fut filmée par les caméras de CANAL+ :


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- Coppola : D'où venez-vous ?

- Kusturica : Yougoslavie.

- Belgrade ?

- J'arrive de Belgrade, mais je suis né à Sarajevo.

- J'étais en Yougoslavie il y a longtemps. Je m'en souviens maintenant, c'était en 1962. Je suis allé en voiture de Belgrade à Dubrovnik, bien sûr, c'était avant cette horrible guerre.
C'était une superbe expérience. Les gens était réellement sympatiques, à l'époque.

- Je regrette qu'aux Etats Unis vous n'ayez pu voir mon film. Je suis venu à Cannes en 1995 avec un film sur la guerre et j'ai gagné la palme d'or. Ce film s'appelait Underground.
Ca me ferait plaisir de vous en envoyer une copie. C'est un film sur ce qui s'est passé là bas à cette époque.

Emir Kusturica s'éloigne, un peu écoeuré, n'ayant pas grand chose d'autre à dire…

Quatre personnalités commentent cette scène...

Jean-Pierre Jeunet
Pour moi, c'est la rencontre de deux génies, j'ai une immense estime pour ces deux metteurs en scène. Ils se rencontrent pour la première fois, je crois. L'un est debout, l'autre est vautré dans un fauteuil. Celui qui est vautré ne se lève pas, celui qui est debout ressemble à un gamin. Au bout de quelques instants de discussion, on s'aperçoit d'abord qu'ils ne savent pas quoi se dire. Dans ce genre de situation, c'est souvent le cas. Et puis, très rapidement, on comprend que celui qui est debout admire celui qui est assis, mais celui qui est assis ne sait pas qui est celui qui est debout. Au terme de cet entretien, celui qui est debout se force et trouve le moyen de glisser dans la conversation qu'il a aussi gagné une Palme d'or, et se propose de faire parvenir la cassette de son film à Coppola. L'Américain se rend finalement compte qu'il a en face de lui un lauréat de la Palme d'or. À partir de là, on sent que Kusturica est écoeuré et il s'en va. Il y a dans cet échange tout le symbole de ce qui se passe entre l'Amérique et l'Europe. Nous, Européens, on connaît et on vénère les Américains, eux nous ignorent. Ils ne nous connaissent pas. Un Coppola qui ignore un Kusturica : ça, c'est énorme.
Claude Lelouch
Ce qui m'étonne le plus dans ce document, c'est que Coppola ne se lève pas. Il ne se donne pas la peine de se lever. Le fait de rester assis traduit son ignorance, ce n'est pas de l'impolitesse, c'est de l'ignorance. Je pense que, si Orson Welles avait rencontré Kusturica, il se serait levé. Moi, j'étais à Cannes ce jour-là, j'ai serré la main de Coppola, Scorsese, Kusturica, etc. On a tous le même type de rapport, on n'a jamais eu envie de parler de cinéma, c'était plus mondain que professionnel, anodin, comme cette rencontre entre Kusturica et Coppola. Ils savent qu'il y a une caméra. Ils s'en méfient, et pourtant je suis étonné qu'ils soient allés si loin avec une caméra. Jusqu'au bout de ce document, je me suis dit : Coppola va se lever pour dire au revoir à Kusturica, et jusqu'au bout il restera assis dans son canapé.
Francis Veber
Ce qui me frappe le plus dans ces images, c'est que l'Europe est debout et l'Amérique assise. Il y a dans cet échange un mélange de fronde et de déférence assez étonnant. Il y a aussi derrière ce dialogue beaucoup de non-dits. Face au cinéaste yougoslave, l'autarcie américaine. Kusturica doit faire un effort vers Coppola, lui dire qu'il a eu la Palme d'or et lui proposer de lui envoyer la cassette. Cet échange, c'est un peu l'Amérique et l'Europe face à face. Si vous habitez en Amérique, vous avez fatalement les yeux et les oreilles moins ouverts que si vous habitez un petit pays comme la France ou la Yougoslavie où vous avez toutes les influences qui s'entrecroisent. En Europe, vous êtes témoin de votre temps, les Américains, eux, sont témoins d'eux-mêmes. À la décharge de Coppola, le metteur en scène américain a au moins le mérite de connaître Dubrovnic et Belgrade. Vous auriez mis un authentique Américain face à Kusturica, il aurait confondu Dubrovnic avec une marque de moutarde.
Jean-Marc Barr
J'ai découvert la Yougoslavie et le cinéma yougoslave il y a quinze ans grâce à ma femme qui est originaire de ce pays. Quand je l'ai rencontrée, il a quand même fallu que j'aille regarder où était la Yougoslavie sur la carte ! Et quand je suis arrivé en Europe, que j'ai joué à Avignon au palais des Papes, la presse m'a demandé ce que me faisait l'ombre de Jean Vilar, je ne connaissais pas Jean Vilar. Après, on m'a raconté qui il était et j'ai commencé à avoir peur ! Il faut accepter notre ignorance ! Et peut-être celle de Coppola qui n'a pas vu Underground. En Amérique, nous vivons sur une autre planète, notre ignorance ne vient pas de nous, mais de notre système. La distribution des films est contrôlée par un marché, avec ses lois. Dans ce système, les films européens ne bénéficient pas de millions de dollars pour la publicité. Nous n'avons pas accès à des oeuvres européennes comme celles de Kusturica. Et pourtant, lorsque je montre ces films à ma famille, ils sont émerveillés. Ils ont adoré Breaking the Waves. Coppola et Kusturica, ce sont deux cinémas et deux époques différents. Apocalypse Now a été un énorme événement dans ma vie. Au moment de sa sortie, je ne savais pas que j'allais être acteur. J'étais joueur de football américain. Ce film m'a ouvert les yeux sur la guerre du Vietnam et a éveillé ma conscience sociale. Underground m'a fait le même effet, mais là j'étais devenu connaisseur et je découvrais un chef-d'oeuvre. Au moment où j'ai découvert Coppola, j'ai découvert le cinéma. Quelques années plus tard, j'ai rencontré le cinéaste à Los Angeles, il m'a alors fortement dissuadé de rester aux États-Unis et m'a encouragé à découvrir l'Europe, une Europe que lui connaît. Mais, malgré tout … et ce document le prouve …, sa connaissance du milieu américain ne l'a pas pour autant poussé à se rapprocher d'une Europe où se font encore des films lumineux comme celui de Kusturica.
source : http://www.kustu.com/w2/fr:anecdotes
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Re: Quand les grands cinéastes s'insultent...

Message par mannhunter »

Mosin-Nagant a écrit : Claude Lelouch
Ce qui m'étonne le plus dans ce document, c'est que Coppola ne se lève pas. Il ne se donne pas la peine de se lever. Le fait de rester assis traduit son ignorance, ce n'est pas de l'impolitesse, c'est de l'ignorance. Je pense que, si Orson Welles avait rencontré Kusturica, il se serait levé. Moi, j'étais à Cannes ce jour-là, j'ai serré la main de Coppola, Scorsese, Kusturica, etc.
Bon après Lelouch ne s'est pas levé et n'a pas voulu serrer la main de Carpenter quand il l'a rencontré à Avoriaz en 1980, aussi... :uhuh:
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Watkinssien
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Re: Quand les grands cinéastes s'insultent...

Message par Watkinssien »

mannhunter a écrit :
Mosin-Nagant a écrit : Claude Lelouch
Bon après Lelouch ne s'est pas levé et n'a pas voulu serrer la main de Carpenter quand il l'a rencontré à Avoriaz en 1980, aussi... :uhuh:
Ah oui, c'était la fameuse anecdote de Carpenter en compétition, admirateur de Lelouch Président du Jury, qui ne voulait pas se faire influencer. Et Carpenter qui a dû se dire "Pète un bon coup, ça ira mieux!"
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