Les frères Weinstein

[hansolo]

La tribune du Monde aurait pu être un bon moyen de réunir une discussion, malheureusement, quand on voit les réactions (voire les insultes) d'un côté, et les défenses de l'autre (Millet, Lahaie, etc....), on ne peut pas dire que les circonstances sont réunies pour un débat sain. Ce que je relevais il y a peu et qu'on a pu voir ici aussi, où l'on préfère tourné en dérision, se moquer, sous prétexte d'un bon mot, ou bien s'offusquer sur des détails pour anéantir toute discussion. Aujourd'hui, on ne sait plus débattre. Et pas sûr que ce soit uniquement la faute aux réseaux sociaux.

Oui, c'est le dispositif médiatique depuis des années, bien avant l'arrivée des réseaux sociaux; qui privilégie les clichés, les discussions sur les mots (les fameuses "petites phrases") au débat de fond. La télévision est maitre dans ce type d’échanges stériles.

[Flol]

*je ne sais même plus où parler de ça, entre les différents topics interchangeables sur le sujet*

Pour les jeunes qui la découvrent, la série Friends est sexiste, homophobe et grossophobe

[tweet][/tweet]

[cinephage]

Oui, bon, voila, quoi... Il y a eu une espèce de basculement, et on vit un choc des générations, en somme. J'ai toujours envié les jeunes des années 60 et 70 qui avaient su créer une culture inaccessible à leurs parents, tandis que la génération jeune dans les années 80-90 n'a jamais vraiment été coupée de celle du dessus, plus tolérante et trop autocentrée pour vraiment s'intéresser à ses enfants. Il y a bien eu des trucs musicaux comme le punk ou les rave parties, mais globalement, la société tolérait ça plutôt bien. Pareil pour les jeux vidéo ou les jeux de rôle, la génération du dessus a tout laissé passer.

Là, ces millenials nous interpellent, leurs valeurs sont vraiment différentes (un peu choquantes même, lorsque je lis cet article sur Friends...), et ils indiquent probablement de nouvelles tendances, où certains discours sont interdits, où la peur de heurter son prochain est plus forte que celle de ne pas entrer dans un moule... Hier, la marginalité était un défaut, à présent chacun doit "être lui-même", le monde est comme un immense terrain de jeu et, pour les plus actifs, d'indignation et de combats sociopolitiques à mener pour accélérer les évolutions de mœurs engagées au siècle dernier. Le paradoxe est que, cette fois-ci, grace aux réseaux sociaux, les jeunes ont accès à l'expression, aux media, et ce sont eux qui s'indignent de leurs parents et veulent interdire certaines pratiques.

C'est assez intéressant à vivre, même si je me retrouve largement du coté des "vieux" cons (je viens de visionner les grandes manoeuvres, de René Clair, sur un soldat coureur et les femmes qui basculent dans ses bras, quel scandale ça ferait aujourd'hui ).

[Jack Griffin]

Des sommets d’investigation pour faire du clic, taper sur les jeunes et réconforter d’autres classe d’âge. Merci slate, à la prochaine!

[Flol]

Des sommets d’investigation pour faire du clic, taper sur les jeunes et réconforter d’autres classe d’âge. Merci slate, à la prochaine!

D'autant plus que l'article se garde bien d'évoquer les aspects les plus progressistes de la série (surtout dans les 90's). Mais Slate ne fait finalement que reprendre l'article originel de The Independent.
Bref...

[hansolo]

Jamais compris le succès démentiel de la série Friends ...
La VO est peut être supérieure mais il y a bien d'autres séries des années 90' mieux construites et passionnantes!

Cela dit la pseudo polémique actuelle est grotesque.

[AtCloseRange]

Jamais compris le succès démentiel de la série Friends ...
La VO est peut être supérieure mais il y a bien d'autres séries des années 90' mieux construites et passionnantes.

Oui, le scandale est plutôt là

[tenia]

J'ai découvert la série avec sa sortie BR fin 2012. J'avais alors 25 ans. Et j'ai trouvé ça aussi particulièrement limite sur certains points, effectivement (de la même manière qu'on peut être gêné par certains personnages dans des films de John Hugues).
Après, c'est clairement un objet de son temps. Les remarques sur la nounou par exemple, l'épisode est ultra daté sur ce sujet. Et Ross, d'un point de vue général, est justement systématiquement confondant de conformisme. Si la "génération de petits censeurs" (c'te blague quand on parle de Friends, quand même) construiraient un monde orwellien, Ross est un personnage qui cochait un paquet de cases de l'époque dans laquelle il vivait.

Cela étant dit, donc, c'est pas demain la veille qu'on ne pourra plus voir le show, hein.
Mais peut-être qu'on le verra d'un autre oeil, simplement, sur certains points.

[AtCloseRange]

Va falloir éviter Naissance d'une Nation.

[AtCloseRange]

Et effectivement, les œuvres d'art sont des objets de leur temps. C'est bien triste.

[hansolo]

Va falloir éviter Naissance d'une Nation.

Oui. Heureusement que l'oeuvre est dans le domaine public et qu'elle a été restauré pour ses 100 ans.
Les éditeurs pourraient se voir accusés d’apologie de racisme aujourd'hui

[Billy Budd]

L’article de Kaganski sur Amélie Poulain paraît bien fade aujourd’hui.

[odelay]

J'ai découvert la série avec sa sortie BR fin 2012. J'avais alors 25 ans. Et j'ai trouvé ça aussi particulièrement limite sur certains points, effectivement (de la même manière qu'on peut être gêné par certains personnages dans des films de John Hugues).
Après, c'est clairement un objet de son temps. Les remarques sur la nounou par exemple, l'épisode est ultra daté sur ce sujet. Et Ross, d'un point de vue général, est justement systématiquement confondant de conformisme. Si la "génération de petits censeurs" (c'te blague quand on parle de Friends, quand même) construiraient un monde orwellien, Ross est un personnage qui cochait un paquet de cases de l'époque dans laquelle il vivait.

Cela étant dit, donc, c'est pas demain la veille qu'on ne pourra plus voir le show, hein.
Mais peut-être qu'on le verra d'un autre oeil, simplement, sur certains points.

Mais TOUTES les oeuvres que ce soit, films, séries, paroles de chanson ou romans, datant de plus de 5-10 ans pourraient avoir qq choses à se reprocher sur le sexisme, l'homophobie, le racisme (ou la condescendance raciale) et j'en passe... il faut savoir les remettre dans le contexte de l'époque et surtout ne pas s'interdire de les apprécier. Il arrive qu'il y ait des limites qui ont été dépassées (comme par exemple le traitement honteux du personnage asiatique dans Sixteen candles de Hugues) et là c'est normal d'en être choqué quand même à l'époque on était borderline, mais cette indignation ne doit rester que pour ce type d'écarts et ne pas déborder sur tout ce qui a été produit.
Donc pour ces oeuvres qui sont le reflet de leur temps on peut évidemment noter ces problèmes mais pas certainement pas s'en indigner.

[hansolo]

Donc pour ces oeuvres qui sont le reflet de leur temps on peut évidemment noter ces problèmes mais pas certainement pas s'en indigner.

Je doute qu'il y ait beaucoup de monde qui puisse se retrouver dans les personnages de Friends - même a l'époque - tellement les personnages étaient souvent caricaturaux jusqu’à l'absurde ...

[odelay]

Mais peu importe, pas besoin de se retrouver dans un des personnages pour apprécier une oeuvre. De plus, si, dans le cas de Friends beaucoup de gens se retrouvaient dans ce qui était effectivement une caricature mais qui faisait appel à des situations qu'ils avaient pu vivre au niveau relationnel que ce soit en amour ou en amitié. Après, ça reste une sitcom.