Kevin95 a écrit :
Comme dirait l'autre, être dans le vent est une ambition de feuille morte...
Tiens, faut que je la retienne, celle-là.
Sinon, totalement d'accord pour Flic Story, le meilleur film de la collaboration Deray-Delon, le seul film, d'ailleurs, que je qualifierai de totalement satisfaisant.
Et Parole de flic est aux polars Delon ce que Le jour et la nuit est à son pendant "cinéma d'auteur" : une pur gourmandise nanardesque. Il faut voir le final avec Delon déguisé en clown (la même année que Belmondo pour Hold-Up d'ailleurs, sorti à quelques semaines de distance je crois)... Si la panoplie n'a pas réussi aux deux, l'un était plus ridicule que l'autre. Devinez qui?
O'Malley a écrit :Il faut voir le final avec Delon déguisé en clown (la même année que Belmondo pour Hold-Up d'ailleurs, sorti à quelques semaines de distance je crois)... Si la panoplie n'a pas réussi aux deux, l'un était plus ridicule que l'autre. Devinez qui?
"Je ne sais pas si c'est une bonne idée. Je suis James Bond quand même...
- C'est mauvais, mais les Français aimeront et vont recopier. Tu verras..."
Kevin95 a écrit :Il est excellent Bebel en clown m'enfin ! C'est la meilleure partie du film d'Arcady.
Ah, merci ! Je n'osais pas le dire parce que c'est apparemment la honte, mais j'aime bien Bébel en clown moi aussi ! Et puis, pour se rendre compte que son interprétation n'est pas si mauvaise, il suffit de voir la deuxième adaptation de Quick Change par les ricains cette fois, avec Bill Murray. Malgré toute la sympathie que j'ai pour lui et Zeldoune, il est aussi mauvais que le film est navrant.
Bon, je viens de voir Parole de flic... C'est une véritable pub à la gloire de Delon, surhomme au caractère si timide et effacé, que toutes les filles se disputent ou s'offrent à lui à poil direct. Merveilleux. Dès la bagarre du début, on sait qu'on à affaire à quelque chose d'exceptionnel. Cependant, j'ai une réserve : le film est drôle, oui, mais très chiant aussi car j'ai toujours eu du mal sur la durée avec les nanars (je ne me vois pas faire une "Nuit excentrique" par exemple, au bout d'un moment je crois que ça m'emmerderait).
Drame solidement interprété comme d'habitude avec Delon, qui joue le rôle d'un père qui entreprend d'aider son fils, responsable de la mort d'un policier. Le passé trouble du père refera surface, lui qui aura tout fait pour tourner la page, se racheter, s'installer dans une position sociale respectable.
Delon devra se battre pour sauver son fils, mais aussi contre son passé qu'il traîne désormais comme un boulet. Le combat pour son fils est également celui du père pour chasser les idées reçues, les convictions personnelles qui sont souvent évoquées par l'administration judiciaire, la presse, la police. En face de Delon, entre autre Pierre Maguelon apporte sa bonhommie sympathique dans le rôle du flic charge de l'enquête.
L'ambiance est sérieuse, parfois pesante, Delon jouant l'émotion qu'il faut dans les échanges avec son fils (ce fameux regard bleu acier émouvant de Delon),un tout petit peu d'action, de la course poursuite en Peugeot 604 Jolie scène finale pour conclure ce film, Georges Delerue apporte sa contribution sur un jolie thème qui souligne bien la mélancolie qui traverse tout au long du film.
Oui un bon film. Ça manque d'ambition formelle, mise en scène au service des dialogues, photo tristounette, mais Delon est là et du coup, ça devient un peu plus solide que prévu.
Une vraie curiosité que ce premier téléfilm interprété par Alain Delon (alors au début de sa gloire, et jouer alors pour la télévision était un choix finalement osé) et qui semble être la seule fiction réalisée par le journaliste de cinéma François Chalais.
Sous influence Nouvelle Vague, le film peut apparaître assez prétentieux et souvent maladroit mais il distille néanmoins un vrai charme et une vraie profondeur. L'interprétation très juste de Delon, pas aidée par des dialogues par moment très littéraires, et la mise en scène vagabonde et quelque fois inspirée de Chalais réussissent à rendre émouvante et intéressante cette histoire d'un amour mort-né à cause des soubresauts récents de l'Histoire et de la méfiance du monde des hommes.
Le final est poignant (surtout si on aime les chiens) et finalement, j'en suis à me demander, à l'aune des dernières déclarations de Delon sur ses dernières volontés, si sa misanthropie et son amour des chiens n'étaient pas déjà là, cinquante ans auparavant, sûrement partagés par François Chalais qui semble signer là une oeuvre très personnelle.
Qu'est-ce qu'il fait dans la rubrique "Classiques d'aujourd'hui", le Alain ? Bébel est en "naphtaliné" et Delon serait en "post 1980" ! Why ? Tell me why ?
Bon sinon : petit mot en passant... Je me suis refait HO! (Robert Enrico, 1968) et j'ai découvert -- ou alors je l'avais complètement oublié -- que Delon y faisait un tout petit caméo.
A l'aéroport, quand Joanna Shimkus vient chercher Bébel. Ils démarrent, s'éloignent de la caméra et manquent d'écraser un type. Et ce type, c'est Delon ! Arf ! Ça se passe assez loin, on ne reconnaît pas le comédien à 100 %, mais la IMDb est d'accord.
J'ajoute qu'en montant sur le trottoir, Delon manque de se casser la figure (ce qui rend le clin d'oeil encore plus "sympathique").
Voili voilà. C'était vraiment très intéressant.
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
Je ne connais pas ces Tueurs de San Francisco.
Pour prolonger sur Joanna Shimkus, Robert Enrico, et surtout Delon :
Delon au firmament, il revient en France après quelques productions étrangères (dont les tueurs de San Francisco), sortira la même année Le Samouraïe.
Souriant, casse-cou, mélancolique, humain, plus beau que jamais, les Aventurier est un bon retour gagnant (+ 3M d’entrées en France). De mémoire Constantin est envisagé dans un premier temps, heureusement pour le film, c’est Delon qui jouera Manu ; face à Ventura, c’est l’évidence.
Les Aventuriers (Robert Enrico – 1967)
Un film qui traverse bien le temps, gentiment, une histoire simple et solide sur l’amitié avec en toile de fonds un brin d’aventure exotique et d’action, le tout étant porté par le savoir-faire d’Enrico et bien sûr par un duo d’acteurs monstrueux de charisme. Delon et Ventura se complètent parfaitement et apportent la crédibilité plus que suffisante aux personnages de Manu et Roland (les superlatifs ne sont pas assez nombreux). Leur amitié résistera à tout, même à la belle Laëticia (un charme fou et naturel).
L’aventure est dans les airs, sur les pistes, sous l’eau mais elle est surtout sentimentale, romantique. Une romance d’amitié à trois qui est l’âme du film, et qui alternera les moments de tendresse, d’insouciance, de nostalgie, de tristesse. La réussite du film c’est sa capacité à capturer de façon très légère et sincère ces moments simples qui vont construire l’amitié (la première partie prend le temps nécessaire), la consolider (la chasse au trésor et ses tranches de vies sur le bateau) tout en ayant en filigrane cette mélancolie qui semble sceller le destin des amis. Le cœur du film est habilement (et parfaitement) soutenu par la musique de De Roubaix ; au rythme effréné du piano des aventuriers Manu et Rolland, se superpose la ballade mélancolique sifflée ou en solo de guitare de Laëtitia. On imagine sans mal que la musique ait bousculé le montage du film, impossible de dissocier l’image de la bof, le mariage des thèmes semble être né pour ce film, et pourtant De Roubaix recycle le thème des aventuriers, prévu initialement pour le thème d’OSS 117 d’Hunnebelle, l’illusion est parfaite.
On s’amuse de suivre les exploits, de partager les moments de complicité de ce trio. L’insouciance des débuts se fait rattraper par la fatalité, l’aventure s’arrête, porté par un moment de poésie assez touchant, sublimé là encore par François de Roubaix (c’est également troublant et glaçant quand on connait le destin du compositeur). Ensuite chacun poursuit sa route comme il peut, ensemble, de son côté (là aussi le film prend le temps nécessaire pour partager la tristesse, j’aime beaucoup toute la partie recherche de la famille), ou pour mieux se retrouver à Fort Boyard, lieu mythique, celui des rêves perdus, ceux qu’on veut partager, reprendre, pour se retrouver, pour se souvenir. C’est aussi le lieu des derniers enjeux, des derniers drames, des derniers instants, de ceux qui scellent l’amitié à jamais, mais aussi du constat amer que les rêveurs (ceux qui veulent pousser leurs limites, quitter la grisaille) se font attraper par la vie et ramener à la réalité.
Roland seul, sa tête prise dans ses bras, dans l’incompréhension de la situation, c’est pour moi toujours aussi touchant et troublant que Manu écoutant son ami l’apaiser de mots réconfortant.
La nostalgie des bons moments passés, des rêves perdus, d’un type de cinéma qui n’est plus.
Les Aventuriers est un film qui continue toujours à me parler, à me toucher.
The Eye Of Doom a écrit :Et une interview récente dans Le Monde.
Oui, très touchante, le gars revenant sur son parcours, les femmes qui l'ont clairement poussé dans le métier, les réals qui l'ont marqué, ceux qui l'ont raté.
Et puis, pour se rendre compte que son interprétation n'est pas si mauvaise, il suffit de voir la deuxième adaptation de Quick Change par les ricains cette fois, avec Bill Murray. Malgré toute la sympathie que j'ai pour lui et Zeldoune, il est aussi mauvais que le film est navrant.
Jolie scène finale pour conclure ce film, Georges Delerue apporte sa contribution sur un jolie thème qui souligne bien la mélancolie qui traverse tout au long du film.
