Le fait est que le cinéma est un art pour lequel l'argent est un véritable déterminant, et qu'il est souvent nécessaire de prendre en compte les éléments de production pour appréhender le processus créatif dans sa globalité, et l'apprécier à sa juste mesure.AlexRow a écrit :Mais de plus en plus au fur et à mesure que j'ai rencontré des personnes impliquées dans un projet cinématographique et/ou artistique et que je me suis mis à prendre en considération les conditions de la création.
Des enjeux promotionnels peuvent imposer à un réalisateur un casting, une limite budgétaire imposer un décor, un collaborateur, dont le réalisateur tentera, certes, de tirer le meilleur, mais il n'empêche que réfléchir au film, l'examiner sous un angle critique, peut nécessiter la prise en compte de tels éléments, parce qu'ils ont pu constituer un champ de bataille majeur pour le réalisateur lors du processus de création du film, au même titre que le découpage, la lumière ou certaine séquence que l'on trouve réussie.
Par exemple, savoir que tel comédien impose contractuellement que son visage soit vu pendant 40% du film peut aider à comprendre qu'on le voit autant, et permet d'admirer la façon dont un réalisateur peut parvenir à se jouer de pareille contrainte.
Si New Line a choisi d'en faire un élément de promotion, le "combat" qu'a mené Peter Jackson pour tourner les trois films en un, pour tourner avec une équipe qu'il connait, pour avoir un casting qui évite les stars trop encombrantes, pour que les créateurs graphiques qui ont permis d'entretenir la flamme des fans soient associés au projet, ce combat, à mon sens, n'est pas un à-coté dans le processus de création de cette oeuvre, et, si, comme mon beau-fils, on peut apprécier le film en tant que tel, sans se soucier de telles considérations, je crois tout de même que l'ampleur du "combat" artistique pour permettre à ce projet d'exister tel quel contribue grandement à l'appréciation que l'on est en droit d'émettre quand veut le juger.
Parce qu'autant on peut associer Jackson à son chef opérateur pour tel superbe plan, à ses comédiens pour telle séquence de jeu, à ses animateurs pour la réussite d'un effet, c'est à lui seul (étant entendu que ses producteurs ont eu l'intelligence de lui céder) que revient le mérite d'avoir défendu la forme finale de ce film. Et c'est donc l'une de ses grandes réussites, à mon sens.