Pierre Granier-Deferre (1927-2007)

[Grimmy]

Oui très moyen. Granier-Deferre et Gabin feront bien mieux plus tard avec "Le chat".

[Grimmy]

Oui très moyen. Granier-Deferre et Gabin feront bien mieux plus tard avec "Le chat".

[Julien Léonard]

La Horse est une observation "sans discours" d'un monde rural aujourd'hui disparu, avec son patriarche ferme et totalitaire, suivi de sa clique familiale à la fois lâche et soumise. Le polar fonctionne très bien (grâce à un récit dégraissé à l’extrême), et le côté plus "social" encore mieux. Il ne subsiste ni engagement des idées, ni opinion tranchée dans ce film qui joue par ailleurs à fond la carte du behaviorisme. On devine les personnages, puisqu'ils ne nous disent presque rien. La musique absolument remarquable de Gainsbourg profite étrangement à cette silhouette brute et râblée d'un Jean Gabin marchant d'un pas solide et sans remord dans les hautes herbes de sa Normandie rurale quasi-polaire.

Pour avoir bien connu ce genre de situation familiale (je ne parle pas de l'intrigue policière, mais bien de cette vie à la campagne), puisque ma branche paternelle y ressemblait beaucoup, je peux vous dire que le témoignage de ces situations (repas de famille, obstination du patriarche, silences austères, femmes soumises...) est véridique, presque documentaire. Autant le Peckinpah me fiche l'envie de vomir et en rajoute dans le sordide (je rappelle que j'aime ordinairement beaucoup ce cinéaste), autant La Horse (au passage, j'avoue ne pas bien comprendre la comparaison entre les deux, si ce n'est une partie du cadre topographique) ne s'oblige à aucune démonstration. Ce qui en renforce la valeur concentrée, sévère, froide et ascétique.

Je trouve pour ma part que Pierre Granier-Deferre, une fois de plus, réalise un très bon film autour d'un scénario simple, classique et sans additif inutile, grâce à un œil de caméra juste et très observateur. Ce n'est certes pas son meilleur film (je pense au Chat, à La veuve Couderc ou à La Cage, sublime exploration sensible d'un couple à l'agonie de ses rapports sentimentaux), mais cela reste globalement excellent. Et puis, toujours, encore, une fois de plus, ce regard jeté sur ces jardins fanés, aux herbes hautes, aux plantes moribondes, au gravier malade, et au ton automnal grisâtre duquel peine à percer autre chose qu'un sentiment de totale impuissance à pouvoir s'en échapper.

Un gros succès commercial en son temps, avec un peu plus de 2 000 000 d'entrées au compteur.

Je rapprocherais en partie ce film des Granges brûlées de Jean Chapot, film à mon avis largement sous-estimé, à l'atmosphère "gionesque" très franchement impressionnante et à l'observation très frontale de nos campagnes disparues. Mais le film, plus sensible et accablé par le spleen, s'avère très différent du Granier-Deferre.

[Grubozaboyschikov]

Je signale l'existence du SEUL ouvrage consacré au cinéaste : Jacques Layani, Le Cinéma de Pierre Granier-Deferre, L'harmattan, 2014. Tout y est détaillé, non seulement de sa manière, mais aussi de l'esprit de l’œuvre et des points de vue qui, habituellement, s'y opposent, dans un film-à-film appuyé sur des réflexions thématiques.

[Jeremy Fox]

Le Chat - 1971

Plus d'amour ni même de tendresse entre ces deux sexagénaires joués à la perfection par le duo Gabin-Signoret, surtout depuis que la femme a "assassiné" le chat qui avait pris sa place dans le lit conjugal... Un film d'une tristesse infinie et d'une mélancolie poignante à l'image du thème de Philippe Sarde et de ces images d'un quartier en démolition. A l'occasion le cinéaste signe l'une des adaptations de Simenon les plus réussies, sachant avec sobriété et à l'aide d'un grand soucis du détail retrouver le ton et l’atmosphère du grand écrivain français. Il est même arrivé à faire de l'impasse et du quartier qui l'entoure un "personnage" principal de son film, comme c'est d'ailleurs le cas des lieux où se déroulent les intrigues dans les romans simenoniens. Un grand film français.

[Jeremy Fox]

La Cage - 1975

Une femme qui n'a pas supporté le départ de son mari, lorsque celui-ci vient lui rendre visite quelques années après, le fait tomber par une trappe dans la cave qu'elle a aménagée pour le garder prisonnier des jours durant... Il y a comme un air de Misery dans cette histoire fortement intrigante sur les rapports dans le couple. Le suspense est tel que l'on craint pour le personnage joué par Lino Ventura, Ingrid Thullin jouant à la perfection une espèce de folie passionnelle dont on se demande jusqu'où elle va pouvoir aller. 85 minutes de huis clos parfaitement bien géré et très bien interprété par le duo de comédiens. Belle partition de Sarde. En revanche, c'est le genre de scénario dont je doute qu'il puisse passer la deuxième vision, la tension devant être sacrément amoindrie une fois que l'on sait comment l'histoire va se dérouler. Mais sans rien en savoir, c'est sacrément captivant.

[Bogus]

Très bon moment passé hier soir devant Adieu poulet, c'est carré, solide, bien interprété. Lino Ventura et Patrick Dewaere sont parfaits et leur duo marche du tonnerre dans ce polar au ton ironique et désabusé, bien servi par les dialogues de Francis Veber (géniale scène du parc au petit matin et puis la fin! ). Du bien bon cinéma français.

[bronski]

Une étrange affaire (Pierre Granier-Deferre - 1981)

Un des meilleurs rôles de Michel Piccoli en Raspoutine magnétique et insondable jusqu'au vertige. Le film a été écrit pour lui. Beaucoup de questions, peu de réponses, j'aime. Et puis même Gérard Lanvin se surpasse grâce à une direction d'acteurs remarquable. Un des grands films français du début des 80's.

[Rick Blaine]

Oui, nous sommes d'accord. Comme son titre l'indique, un film étrange, dans le bon sens du terme.

[Père Jules]

Une étrange affaire (Pierre Granier-Deferre - 1981)

Un des meilleurs rôles de Michel Piccoli en Raspoutine magnétique et insondable jusqu'au vertige. Le film a été écrit pour lui. Beaucoup de questions, peu de réponses, j'aime. Et puis même Gérard Lanvin se surpasse grâce à une direction d'acteurs remarquable. Un des grands films français du début des 80's.

Lanvin c'était vraiment un excellent acteur à cette période. Un compromis entre le physique de loubard et une belle sensibilité. J'aime beaucoup sa voix et son débit également.
Après, j'avoue que je connais très peu sa filmographie à partir des années 90 (y'a des trucs potables ? sait-on jamais).
Quant au film, une vraie réussite.

[Grimmy]

Oui, à l'époque Lanvin était vraiment bon. Chez Tavernier, chez Jacques Bral, chez Corneau...

[Kevin95]

Lanvin c'était vraiment un excellent acteur à cette période. Un compromis entre le physique de loubard et une belle sensibilité. J'aime beaucoup sa voix et son débit également.
Après, j'avoue que je connais très peu sa filmographie à partir des années 90 (y'a des trucs potables ? sait-on jamais).
Quant au film, une vraie réussite.

Une banalité (vu qu'il a gagné un César pour le rôle) mais dans Le Fils préféré de Nicole Garcia il est très bien. Sinon dans un des meilleurs Blier deuxième période (pourtant l'un des moins aimés) Mon homme.

[bronski]

Mea Culpa. Gérard Lanvin joue très bien. Sinon il y a aussi dans Une étrange affaire Jean-Pierre Kalfon en second couteau qui brille vraiment dans son rôle de mec sympa mais pas trop, des étincelles plein les yeux. Une redécouverte de l'acteur, habitué généralement aux rôles patibulaires (il est très bon dans Le Jumeau d'Yves Robert aussi).

[Kevin95]

Mea Culpa. Gérard Lanvin joue très bien. Sinon il y a aussi dans Une étrange affaire Jean-Pierre Kalfon en second couteau qui brille vraiment dans son rôle de mec sympa mais pas trop, des étincelles plein les yeux. Une redécouverte de l'acteur, habitué généralement aux rôles patibulaires (il est très bon dans Le Jumeau d'Yves Robert aussi).

Midnight Shadows forever.

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[odelay]

Quelqu'un sait si Cours Privés est sorti en dvd? J'ai l'impression que non, ce qui est surprenant car ça avait été un petit succès.